N’ayant toujours pas vu Ghost Rider 1, commencer la saga par le second opus me semble un peu désordonné, mais il faut dire que je brûlais d’impatience de découvrir la bête, dirigée par le duo prometteur Neveldine / Taylor. Une constatation s’impose : Ghost Rider 2 est bien la merde qu’on nous a décrit, avec quelques moments de bravoure au milieu. Cependant, largement pas de quoi équilibrer la balance.
L’histoire : Le ghost Rider, exilé en Roumanie, essaye de sauver son âme en protégeant un gosse béni du Diable qui veut le tuer.
Quand on me dit que je suis ridicule, je me met dans tous mes états...
Si les Hyper tensions étaient d’une connerie affligeante, ils étaient essentiellement motivés par l’envie d’en faire trop, et surtout de donner dans l’action non stop durant 1h20. Ultimate Game avait quant à lui de très intéressantes pistes sur le jeu en ligne et de gros moments de bravoure. Ici, les ambitions ont complètement disparues, et l’audace visuelle est revue au rabais. Certes, le design du ghost rider est réussit, sa moto déchire et on a droit à quelques jolies mises à mort, mais sinon, c’est tellement nerveux et mal foutu qu’on a du mal à voir quelque chose de plaisant. On rajoute à ça une absence totale de gestion du suspense, le final étant relativement plat au vu de l’impressionnant combat du milieu où le Ghost Rider possède une gigantesque foreuse avec laquelle il défonce le camp ennemi. Cette scène là aurait carrément dûe se retrouver à la fin, mais voilà, ce n’est pas le cas. D’ailleurs, les scènes d’action se comptent au chiffre de trois. Rien d’autre après que des dialogues, une ou deux mises à mort gratuites, un méchant qui mange un beignet… Et au niveau des dialogues, c’est d’une connerie tellement peu inspirée que ça en devient infâmant par moments (« Le diable veut cet enfant, tu dois donc le protéger ! » « En tuant le diable, je pourrais sauver mon ame… »). Quand le film ne se pose pas des questions à la con, avec l’hallucinante scène du ghost rider qui pisse. On sent bien l’humour gras du duo dans cette scène, et elle en deviendrait limite culte si l’ennui ne prédominait pas dans ce film. Nicolas Cage semble s’ennuyer ferme pendant les discussions, et se donne en spectacle au cours de plusieurs scènes où il tente de jouer la folie en oubliant tous les cours de jeu qu’il a dû suivre sur le sujet. Pendant plusieurs minutes, il fait des grimaces à la caméra, soutenu par des effets numériques à pleurer de rire. Il n’y a pas à dire, ce film pue la production cheap tournée vite fait en Europe de l’Est (tiens, ça me rappelle Conan) et post prodée par la même équipe d’incompétents. En effet, les incohérences et les erreurs techniques abondent. On citera par exemple la séquence où le Ghost rider lévite en rotation au dessus du sol, alors que son ombre avance en décalé et plus lentement que lui). Et alors qu’on croyait le nanar aller jusqu’au bout de ses possibilités, il nous sort une carte inattendue : Christophe Lambert en moine ! A se pisser dessus, tant il replonge dans les démons qui ont ruiné sa carrière. Vraiment dommage de sa part, il aurait dû lire le script. Mais bon, le mal est fait. Les rares effets spéciaux pas bâclés tenteront de flatter l’œil par des teintes fluo rouges et jaune, mais rien n’y fait, c’est à se demander comment une saloperie pareille a bénéficié d’une exploitation en salle quand on voit qu’un excellent film comme Universal soldier III sort en DTV. Aberrant.
0.7/6
2012
de Mark Neveldine, Brian Taylor
avec Nicolas Cage, Ciarán Hinds
"Ne vous inquiétez pas, j'ai retenu les erreurs de mon passé, et je peux vous garantir que cette fois ci, ma prestation vous laissera sans voix..."