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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 20:01

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Alexandre Aja a eu une bonne réputation assez rapidement après son premier film de genre (un Haute tension toujours resté une référence depuis), et a été carrément consacré depuis son mythique La Colline a des yeux, unanimement salué comme le remake le plus réussi de la décennie 2000. Depuis, le bonhomme est resté dans l’horreur, mais compte bientôt changer de registre avec son Cobra, qu’on attend gentiment (pas d’infos sur le projet, pas d’attentes). Son dernier projet, Piranha (3D au ciné, tout court en dvd), s’est révélé être une assez bonne surprise, car revenant à côté très années 80-90, où on allait au ciné pour se faire plaisir en sachant pertinemment qu’on allait en avoir pour notre argent. Un film alimentaire en somme, qui a le bon goût d’exploser les quotas habituels pour donner dans la surenchère la plus généreuse. Tous en slip de bain !

L’histoire : Piranha et bikini.

 

http://laternamagika.files.wordpress.com/2010/09/piranha1.jpg


Aja sait dans quel registre il tape, puisqu’il avait déjà l’idée de faire un film avec des piranhas depuis La Colline a des yeux (Mirrors s’était fait en attendant de pouvoir développer le projet). Le premier script était, selon les dires d’Aja, plus incisif sur la culture américaine développée pendant les fêtes, mais les Weinstein, par une initiative malheureuse de logique commerciale, commanderont une aseptisation express. Cependant, à la vision du film, on a le bonheur de constater que les intentions sont toujours bel et bien présentes. Notamment dans cette surenchère constante sur le domaine du sexe, où on explose les quotas de la saga American Pie tout film confondu. Du sein à la pelle, du fessier au camion benne, la caméra mate littéralement tout ce qui se trémousse pour le plus grand plaisir du spectateur qui comprend bien où le réalisateur veut en venir. Un projet ultra-complaisant qui revient à une sexploitation assez sage (les filles nues verront toujours leur intimité préservée par un jeu d’ombre retouché en post-prod) méga racoleuse, le 3D gigantesque sur l’affiche impliquant de voir des loches en relief pendant une heure 20 ! Back in the eighties, mais en bien plus relâché qu’à l’époque (le discours pornographique n’aurait sans doute jamais été employé à l’époque). Au niveau de la pollution, le film a été assez aseptisé, mais le traveling initial sous marin parle toujours de lui-même. Ce qui est au final dommage dans Piranha, c’est que le projet est tellement jubilatoire, et se veut tellement ancré dans la culture populaire, qu’il essaye de bouffer à tous les râteliers, ce qui frustre un peu parfois. Les gosses sont par exemple là uniquement pour le côté goonies, on sait déjà qu’ils ne risquent rien, et ils sont au final simplement chiant, car protégés dès le départ. C’est là l’inconvénient du côté moralisateur des années 80 qui réapparaît ici. Alors qu’on est clairement dans un récit amoral et qui marche avec la connivence du spectateur, cette bonne vieille morale ressurgit et impose des règles qui ont certes le charme de la nostalgie, mais qui empêchent le spectacle d’avoir tout le potentiel jouissif qu’on attendait. Faire mourir Kelly Brook parce qu’elle est une actrice porno, c’est chiant, parce qu’on adorait contempler ses formes divines. Passé cette déception, on constate quand même qu’Aja joue sur cette prétendue morale pour faire des trucs totalement loufoques soulignant l’absurdité du film (le happy end Jake et Kelly avançant sans problèmes sous l’eau alors que la corde passe sur le pont du bateau et en plein milieu de rochers à fleur d’eau). Ou encore cette scène où l’officier de police black se sacrifie, comme de nombreux blacks sacrifiés pendant ces périodes fastueuses des années 80-90. Le gentil black qui pense aux autres, qui ici se jette à l’eau pour tuer une malheureuse cinquantaine de piranhas pendant qu’il se fait becter les jambes, s’enfonçant centimètre par centimètre dans l’eau. Assez incorrect, la débilité de la scène nous propulsant immédiatement au second degré.

Question acteur, on ne s’éternisera pas sur la décontraction évidente dont l’ensemble du casting fait preuve, Elisabeth Sue se plaisant dans son rôle de femme énergique, Jerry O’Connel cabotinant comme une fou dans son excellent rôle de réal porno, et les seconds couteaux (Dreyffus, Lloyd) cabotinant à qui veut bien les supporter (Dreyffus étant malheureusement expédié un peu trop vite). Kelly Brook prend en revanche un sacré relief (3D oblige), et s’est créé une tripotée de fans en un temps records (je plaide coupable). Le jeu, globalement moyen (et démesurément exagéré) participe à l’ambiance globale de détente du projet. Le public américain a l’impression de se retrouver à la fête, et pour le reste du monde, il bave devant l’excès démesuré et l’avalanche de bikini qui lui tombe dessus sans discontinuer. Véritablement LE film de l’été, Piranha est aussi assez représentatif de notre époque et de tout un genre de cinéma : le culte du jouissif. Si Tarantino fait des films d’un standing plus élevé, Piranha dépasse sans forcer les films de Robert Rodriguez, car ayant parfaitement assimilé les goûts des adolescents (le florilège des comédies teen, qu’on les aime ou qu’on les déteste) et le gore bordélique qui fait la saveur d’un bon film (Rambo 4, Machete…), et s’inscrivant mieux dans les goûts actuels que des bandes comme Machete qui reviennent à des rendus visuels plus old school. Débordant de jouissance, d’énergie et d’excès, Piranha est plein à raz-la-gueule, et est bien parti pour continuer à vider le cerveau d’une belle part de population les soirs d’été. Jubilatoire.

 

5/6

 

de Alexandre Aja
avec Elisabeth Shue, Adam Scott

 

http://estb.msn.com/i/EE/EEAF4F3CD8E4F54C68FF2B58E42F4.jpg

 

On prolonge le plaisir dans la catégorie rien que pour vos yeux :

(Si tu es mineur, tu arrêtes de lire ici ! Mais rien n'empêche de jeter un coup d'oeil)

 

piranha-3d-2010-14883-237696364.jpg

La blonde pas farouche joue aussi dans Donkey Punch, un thriller où elle n'est pas très farouche non plus

 

piranha-3d-2010-14883-1877182738.jpg

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commentaires

L
<br /> Pas comme ton érection durant la projection ^^<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Coquin, va... J'admet que c'est un plaisir coupable.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Vivement le Director's Cut avec le gars habillé en statut de la liberté, tout un symbole détruit que les Weinstein n'ont pas laissé passé pour le ciné ^^<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> ^^ Oh oui, le cut ! Le cut ! Je ne serais pas contre quelques minutes supplémentaires, le film étant un peu court.<br /> <br /> <br /> <br />
2
<br /> Beaucoup beaucoup de fesses et de seins pour un résultat jubilatoire. Et merci aussi aux massacres parfaitement mis en scène.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Pour le massacre, je pense qu'ils les ont tous fait sauter dans la flotte, qu'il y a quelques plongeurs avec du faux sang en dessous, qu'ils ont lancé les caméra et laissé les figurants les<br /> impressionner. En dehors des idées directrices (l'estrade qui casse, le hard bord dans les nageurs...) ça donne plus dans la frénésie ! Il devient dès lors amusant de suivre le parcours de<br /> certains figurants dans la fête, mais ça nécessite plusieurs visionnages.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Tu m'étonnes ! Mais en même temps elle connait bien le bougre ^^<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Suffit de comprendre comment le bougre fonctionne !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Je répondais à ma femme que ça allait très bien, je maitrisais ^^<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> ^^ Je sens qu'elle a été tranquilisée...<br /> <br /> <br /> <br />

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