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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 19:04

spring-breakers-sortira-seulement-le-5-avril.jpg

 

Attaquons nous aujourd’hui à un film de mauvais goût assez atypique, puisqu’il se retrouve dans la délicate position du film qui critique son public cible (à savoir ici les fêtards modernes et autres désinhibés en puissance). Et le film cultive ces ingrédients avec une certaine hypocrisie, ne cessant d’aller plus loin dans son portrait d’une jeunesse amorale prête à tout pour s’éclater.

L’histoire : afin de se payer le spring break de leur vie à Miami et s’éloigner de leur fac ennuyeuse, quatre amies organisent le braquage d’un coffee shop.

 

spring-breakers-sb05457rgb.jpg

 

Oh, sainte putasserie, sois louée ! Dès l’ouverture du générique, le film a le mauvais goût d’aligner débauche sur débauche, filmant le spring break comme si c’était un catholique qui avait tourné Projet X. Sur fond de bouillie électro, des nichons, de la fumette, l’intégralité des figurants qui nous font des doigts d’honneur en gueulant « spriiiing breeeaaaak ! » (oh, notre ami le doigt comme nouveau signe de salutation), on est déjà dans le bain. Et c’est alors que s’ouvre le bal. Portrait qu’on nous annonce comme vitriolé, les étudiantes que nous allons suivre n’ayant véritablement que l’orgie à l’esprit (mais attention, sans sexe parce qu’on n’est pas des sal*pes). C’est probablement pour ça que le film se paye une aussi sale réputation sur le net. Il insulte le public qui serait intéressé par ses arguments (en les assimilant à des inconséquents amoraux capables d’enfreindre la loi simplement pour se payer de la bière au soleil), et pour les autres, c’est une débauche d’orgie anesthésiée (en gros, c’est piranha 3D sans les piranhas). Si la singularité de la démarche paye gentiment (et, avouons, la putasserie morale de l’objet réjouit un petit peu en montrant l’envers du décors des individus « cool » dans notre jeunesse), le film peine toutefois à tenir sur la longueur. Il se regarde très facilement (et pour le coup, il cerne très bien ses protagonistes (notamment la jeune catho (Selena Gomez), qui s’ennuie ferme en plein cours de catéchisme et qui part finalement pour rompre avec l’ennui, avant de vite déjanter), mais plus nous progressons dans son intrigue, plus les enjeux se réduisent à peu de choses. D’une charge morale contre les spring breakers, on passe à une initiation au monde de la délinquance, menée par un James Franco méconnaissable dans son rôle de rappeur qui deale de la beu et s’est lancé dans le dépouillage des spring breakers pour arrondir ses fins de mois. Un excellent personnage dont le film cerne bien le vide de la personne (il étale toutes ses possessions matérielle pour se persuader de sa réussite), dont on suit là aussi le parcours émotionnel avec un certain intérêt. Mais là encore, on ne va finalement pas très loin, car le film dévoile trop rapidement ses intentions. La charge morale est claire, peut être trop, et très vite, on tourne en rond. La bande annonce devient à ce titre un excellent résumé, car au final toutes les séquences fortes y sont spoilées. On peut toutefois rajouter un mot sur l’esthétique, très colorée pour l’occasion (couleurs saturées, éclairages fantaisistes, le film ne résiste pas à l’envie de faire une œuvre fantasme). A défaut de convaincre sur sa seconde moitié criminelle, Spring Breakers est une illustration chargée moralement de la débauche étudiante, qu’elle n’attaque pas toutefois sur un angle très objectif. Il aurait sans doute été plus pertinent de se focaliser sur les gueules de bois, les bad trips et autres réjouissances, et cerner davantage la vanité du phénomène (plutôt que de faire passer ses participants pour des criminels en puissance). Mais le potentiel étant toujours là, Spring Breakers fait office de petit film trash amusant à découvrir, et qui nous prouve une fois encore que James Franco est quelqu’un de très sympathique, qui n’a pas peur de mettre son image en jeu.

 

2/6


2012
de Harmony Korine
avec James Franco, Vanessa Hudgens

 

SPRING-BREAKERS-PHOTO2.JPG

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commentaires

C
Spring breakers are that movie that starts of with a bang and later you realize that it has everything except for a good story line. You have hot girls all in bikini for the major share of the movie. James Franco was the only Ace in the hole.
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Y
Ton avis on s'en fou !
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B
Il y a quand même une belle faute d'orthographe... ;)
V
Il dit que non, il ne va jamais sur les blogs (ce message n'était pas foncièrement con et méchant, vu que je suis actuellement chez lui et qu'on discute ciné (il met spring breakers à 10/10)). Mais ton soutien fait plaisir, borat ^^
B
Ne lui répond pas supprime direct. Me semble que sur naveton ou ciné borat on a déjà eu affaire à lui.
V
Spring breakers est un film de mauvais goût outrancier, tes remarques stériles me prouvent combien j'ai vu juste...
B
Ben en fait c'est sa femme!lol D'une dizaine d'années sa cadette!
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B
C'est un homme le réalisateur James et la jeune actrice avec les cheveux roses c'est sa femme Rachel. ;)
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V
<br /> <br /> Damned, j'avais confondu (mais j'avais bien lu que c'était les mêmes noms de famille pour cette actrice et la réal, d'où un catalogage hâtif...)<br /> <br /> <br /> <br />
B
Oui voilà cela veut montrer la décadence du spring break mais à force de faire dans l'excès, le film devient une parodie de lui-même.
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V
<br /> <br />  C'est effectivement le cas ici. Curieux d'en apprendre sur la réalisatrice de ce film, car pour oser un pareil objet...<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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