A cette heure, le cinéma est régulièrement envahi par des petits malins qui utilisent le style de la caméra vérité pour redonner du punch à des histoires déjà vues et un petit côté documenteur amusant. Si certains se révèlent être de relatives surprises (Rec 1&2, Cloverfield), d’autres sont nettement plus bancals (Troll Hunter, Le dernier exorcisme), pour ne pas dire carrément gênants (la saga des fantômes qui font grincer les portes). Toutefois, un nouvel effort claustro va bientôt débarquer, non pas dans nos cinémas, mais sur internet (pour une fois qu'on peut utiliser Bitorrent sans risques !), en prenant pour théâtre le métro de Sydney. Tient-on là la révolution du genre ? Non, mais on n’y croyait pas avant, alors on n’est pas surpris.
L’histoire : une équipe de journaliste décide au lieu de disserter sur les chats écrasés d’aller faire un reportage dans les anciens sous sols de la ville de Sydney. Mais ils se rendent vite compte qu’ils sont perdus, et il commence à se passer des trucs chelou…
"Enregistre ! Enregistre ! Appuie sur Rec !"
Amateurs de frissons, vous allez être servis ! Pas parce que vous allez frissonner, mais parce que la caméra frissonne pour vous ! En effet, dans un style caméra à l’épaule qui fait on ne peut plus vrais (et on ne peut plus cheap), le caméraman cherche véritablement à effectuer les mouvements de caméra les plus dynamique possible, et cela dans des décors éclairés à la lampe torche. Autant vous dire que ça tremble comme un drogué du tabasco au dernier degré, la caméra se révélant presque incapable de faire un plan stable, sauf quand elle tombe par terre (on ne saura jamais si c’est volontaire ou si c’est l’équipe qui ne prend pas soin de son matos). Reprenant les grandes lignes du Projet Blair Witch avec des couloirs à la place de la forêt, nos amis journalistes arrivent à se perdre une demi-heure après le début de leur périple, en nous ayant copieusement rebattu les oreilles avec de mystérieuses disparitions dans ces conduits. Et patatrac ! Devinez quoi : ils découvrent bien malgré eux la cause de ces disparitions. Enfin, « découvrent » est un bien grand mot. Moi-même, j’ai du mal à définir la nature du monstre, qui ne ressemble absolument à rien, ses mouvements étant trop rapide pour permettre une identification (et ce putain de cadreur incapable de filmer correctement sa scène). En tentant un arrêt sur image (il m’a fallu 5 minutes pour décortiquer l’unique séquence du film où on voit presque un bout de la gueule du bestiau), on aura peut être une chance d’identifier la menace, sinon ce sont des gens qui font des vols planés et se font traîner sur 100 mètres, comme si ils étaient attachés à un câble qui aurait été effacé numériquement en post-prod. On pense donc à un esprit vénère qui bouffe ses victime (on verra une pièce assez gratinée niveau maquillages), mais on ne le saura jamais. Bref, le film échoue totalement à recréer ne serait-ce qu’un dixième de l’ambiance de Creep ou de The Descent, et ne pourra nous arracher qu’un bref sursaut à grand renfort de bruitages poussés à fond et de mouvements brusques, soit le B A BA du film d’horreur. Un conseil : on tient là le nouveau Paranormal Activity, alors fuyez le ! Pour info, la promo de Paranormal Activity ressemble fort étrangement à celle de Rec…
0/6
de Enzo Tedeschi, Julian Harvey
Profitez en, c'est la meilleure image qu'on a du monstre...