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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 13:14
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En 2003, alors que les ersatz de Matrix pleuvent de tous côtés, débute une saga pour le moins mémorable : Underworld, qui mélange vampires et lycans dans un imbroglio scénaristique de premier ordre. La formule connaît un certain succès, l’esthétique goth du film le rendant très sympathique auprès des jeunes. En 2006, la suite déboule sur les écrans en faisant un ramdam infernal, prétendant exploser les limites de son prédécesseur. Si le film fait clairement dans le block buster, il contient quelques arguments régressifs qui font plaisir à voir. Nouveau succès donc, qui enthousiasme les foules et les producteurs. Ces derniers, contre toute attente, décident de réaliser une précelle : Underworld 3, rise of the Lycans, en mettant non plus Len Wiseman au poste de réalisateur, mais Patrick Tatopoulos , responsable des effets spéciaux sur les deux premiers opus. Le résultat divise, cet opus étant clairement le plus bancal et le plus raté de la saga. Après cet échec, on ne sait plus trop à quoi s’attendre. Underworld 4 (en 3D) pointe le bout de sa truffe timidement, on s’attend à de nouvelles gunfights vénères, mais la saga n’a-t-elle pas déjà montré ses limites ?
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Underworld 1 : Notre monde est peuplé de vampires et de loups-garous, qui se livrent une guerre sans merci. Voilà pour la toile de fond, intéressons nous maintenant aux personnages. On a Sélène, une fétichiste du cuir et des armes à feu, véritable guerrière née qui vit pour l’extermination de la race Lycan. Michael, un humain qui se retrouve coincé entre les deux partis, Lucian, un loup garou particulièrement charismatique et Victor, le vampire balèze du film. On passera un peu sur les seconds rôles, plus ou moins bien joués. Le gros problème du film, c’est son rythme. En effet, il ne se passe pas grand-chose (une gunfight au début et à la fin, et quelques combats au milieu pour épicer le tout). Le film est donc victime de son univers qu’il s’efforce de décrire à l’aide de séquences lourdement explicatives, qui finissent par peser sur le spectateur. Mais les arguments de base restent bons. Le script est en l’état plutôt intéressant (on assiste à de belles bases pour une guerre inter-raciale), et certaines séquences restent très distrayantes. Mais si cet univers a l’air de bien tourner en apparence, on relève de belles incohérences de ci de là. En effet, pourquoi avoir instauré cette rotation  entre seigneurs vampires ? Si Viktor règne en tyran sur la race vampire, pourquoi avoir inclus Markus dans cette rotation (ce vampire étant bien plus puissant que lui) ? Sans parler de l’aristocratie vampire, qui se pavane en robes gothique dans le château aussi bien le jour que la nuit. Si ils ne sortent jamais de leur demeure, comment peuvent-ils bien s’occuper, le film n’offrant aucun quotas de sexe ? Cette approche de l’univers vampire « en façade » serait pour moi synonyme d’une chose : le film, derrière son envie de moderniser des recettes vieilles comme le monde, cherche surtout à appâter le public avec les tendance du moment (pour la plupart héritées de Matrix), à savoir le beau ténébreux qui découvre un monde qu’il ne connaissait pas (et qui devient la brutasse du film), une héroïne en cuir sexy et sérieuse, des flingues à gogo et des ralentis numériques sensés faire cool au milieu des combats. Cultivant quelques détails pour assurer aussi sur le plan de la technologie (les munitions chiadées), le film se révèle finalement relativement peu riche, les décors se limitant globalement à 4 lieux (le manoir, les égoûts des Lycans, le poste d’interrogatoire et l’immeuble de Michael). Plutôt décevant, surtout quand on constate quelques promesses avortées comme le combat vampire fouettard vs lycan (on se demande comment ses potes arrivent à ne pas entendre la bagarre dans leur dos) et le combat final Sélène vs Viktor (derrière notre éclat de rire, on sent souvent du regret). On se demande d’ailleurs comment l’héroïne a pu exterminer des lycans pendant plusieurs siècles avec d’aussi grosses lacunes sur le passé de sa race. Finalement, mieux vaut continuer à le considérer comme un bon gros trip régressif, à l’intrigue faussement complexe (au final, c’est très simple, et les personnages sont bien présentés) et aux gun fights qui se la pètent, qui loin d’être une référence du genre, a le mérite de divertir mieux qu’un Van Helsing. Si l’esthétique goth séduira surtout les ados, on remerciera au moins Len de nous avoir épargné les ados.
 
3/6
de Len Wiseman
avec Kate Beckinsale, Scott Speedman

 
Underworld 2 : Avec une ouverture moyenâgeuse assez ambitieuse, le film se veut être une suite directe, qui complète sa mythologie tout en poursuivant son récit. Premier bon point du film : on sent que Len a pris de l’assurance en tant que réalisateur, le rythme de son film étant beaucoup mieux géré. Au moins, on n’a plus d’explications sur l’univers du film, et passé une brève introduction de 2 minutes pendant laquelle on nous résume le premier, on embraye direct sur la suite. L’intrigue ne s’attarde maintenant jamais très longtemps dans un lieu (là au moins, on se déplace un peu dans le monde vampire), et l’intrigue gagne quelques personnages, certains iconiques (les gros monstres vampires et lycans), certains à côté de la plaque (le père des races, sorte de copie de l’Architecte de Matrix reloaded). Pourquoi ce film est-il mon préféré, alors qu’il est objectivement moins bon que son prédécesseur ? Déjà parce que le rythme y est plus efficace, que le film ne nous prend pas pour des imbéciles (il faut vraiment avoir vu le premier pour juger de la cohérence de ce film avec l’univers précédemment décrit), et que les gros monstres sont tout simplement exposés sous un angle hautement jouissif. Enfin, la saga s’assume pour ce qu’elle est, et prend des airs un peu moins prétentieux en délaissant le concept de guerre des races pour devenir une traque fréquemment ponctuée de passages d’action et d’un poil d’érotisme. En revanche, nos héros prennent quand même du plomb dans l’aile (Michael Corvin n’a toujours pas compris qu’il était devenu une grosse brutasse, et Sélène se pointe chez l’historien qu’elle a exilé 300 piges plus tôt en lui demandant son aide, on ne doute pas de son enthousiasme face à cette visite). Bref, plus on avance, plus le développement de l’univers entraine des problèmes de fond (car entrant en contradiction avec les codes du premier), l’apothéose étant le personnage du père des races, qui ne sert véritablement qu’à récupérer la première clef et à donner son sang à Sélène (on retiendra surtout de lui la scène où il pointe du doigt une console de son bateau en entendant l’alerte policière localisant Michael, alors qu’un technicien est déjà à l’écoute). La bancalité atteint ici des sommets lors de l’assaut final, les soldats vampires sortant leurs armes pour liquider Marcus (avec des munitions anti-vampire, donc) et oubliant totalement de se munir de balles en argent, alors que ce dernier est venu libérer son frère, qui est juste le loup-garou le plus baraque du monde. Mais c’est pas la cohérence de ce dernier combat qui nous étouffera. Plus gore que son prédécesseur, au sommet de sa coolitude avec monstres sacrés et gunfights plutôt lisibles mais toujours oriantées à la Resident Evil, proposant quelques séquences explicites (j’aimerais bien qu’on développe la sexualité lycane… dont les rangs sont uniquement composés de types virils, je sens que ça plairait à la jeunesse) qui n’iront cependant pas plus loin que l’apetizer, allumant pour relancer l’intérêt. Avec des combats de monstres plutôt jouissifs en dernière partie, Underworld 2 s’assume bêtement pour ce qu’il est : un divertissement de qualité moyenne avec une ambiance chiadée et une relecture bourrine de mythes anciens. D’ailleurs, la fin fait bien rire. Enorme SPOILER : en effet, on voit les fondateurs des races lycanes et vampires se faire tataner la gueule en beauté (assassinés jusqu’à ce qu’ils soient morts), ce qui entraîne l’extinction respective des races des vampires et des Lycans. Partout. Et maintenant, ils nous annoncent une suite… Je sens que la cohérence va encore être de la partie. Mais comme on l’a déjà dit, la cohérence, c’est pas ce qui nous étouffera. Bel et bien la tendance Resident Evil qui prend le dessus, mais cela reste un minimum respectable pour être vu d’un œil distrait.
 
3/6
de Len Wiseman
avec Kate Beckinsale, Scott Speedman

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Underworld 3, rise of the Lycans : Au fond… Tout au fond… C’est là qu’on est tombé avec cette précelle d’Underworld (car comme Len a bousillé tout son univers, le nouveau réalisateur (anciennement directeur des effets spéciaux sur les précédents Underworld) décide de ne pas prendre de risque et de mettre le scénario au placard en nous chiant un bon cliché de derrière les fagots. Comme le disait un ami : ils ont voulu faire comme Saw, ils ont viré les réalisateurs pour y mettre des directeurs d’effets spéciaux. Constat que l’on peut refaire ici, tant la pauvreté du projet fait peine à voir. Les incohérences pleuvent à foison (les vampires vivent repliés sur eux même dans une forteresse défendue de l’extérieur truffé de lycans par une muraille… que les lycans escaladent bêtement en 5 secs pendant l’assaut final). Alors certes, certains effets spéciaux sont plutôt réussis. On a même une attaque de diligence qui est vraiment du meilleur effet. Mais n’était-ce pas là e minimum syndical qu’on pouvait attendre d’un créateur d’effets spéciaux. Parce qu’à côté, c’est la dèche. Les vampires se nourrissant de sang d’animaux ne font peur à personne, les lycans sont des esclaves qui ne servent décidément pas à grand-chose dans une forteresse acculée au roc… C’est Spartacus pour les Lycans et leur révolte progressive (« Je ne suis pas un animal ! ») et Roméo et Juliette pour l’histoire sentimentale cucu la praline. Et rien, rien ne viendra jamais dépasser des plis de ce monstrueux linceul scénaristique, qui a scellé dès sa mise en route le sort de la saga. D’une déception sans nom, le spectacle s’enlise de plus en plus dans la bouillie pseudo-mythologique dans laquelle il s’est enfoncé jusqu’au cou, et qui met bien piètrement en avant les origines des races auxquelles on s’est attaché. Les vampires resteront des gros enfoirés, point barre. La palme revient au moment involontairement comique de la mise à mort de la fille de Viktor, sur dramatisé comme il se doit. Bref, presque rien à sauver du carnage, la saga a glissé sur une mauvaise, et qui sait quant et comment elle s’arrêtera. En attendant, le prochain volet étant en 3D, on peut toujours s’attendre à pire…
 
0.5/6
 
de Patrick Tatopoulos
avec Michael Sheen, Bill Nighy
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commentaires

L
Bien facile de faire une critique sans fin et sans fond sur le travail des autres.<br /> Au début de l'article tu justifie à peu près (j'ai bien dis à peu près) tes critiques mais à la fin ce n'est que vulgarité et insulte gratuite avec des phrases vides de sens et faussement intellectuelles, bref ...,
Répondre
M
bon, il y a beaucoup à voir chez toi, je repasserai :D
Répondre
V
<br /> <br /> D'accord ! A bientôt dans ce cas !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> je n'ai pas vu le 3. Pour le reste, je trouve le 1er incroyablement surestimé. Quant au 2ème, je l'ai trouvé tellement nul que j'ai préféré m'arrêter là.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> ^^ Surestimé, je suis d'accord, vu que quelques unes de mes connaissances le considèrent comme un des meilleurs du genre. Pas bien méchant, et l'univers a quelques problèmes de cohérence gênants.<br /> Le deuxième, on le regarde en riant de bon coeur. Mais avec des tonnes d'effets spéciaux, je trouve le film au final moins prétentieux dans son fond : un actionner bourrin à la goth.<br /> <br /> <br /> <br />

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