Michael J Basset est un réalisateur qui commence à faire parler de lui. Responsable du plutôt bon Solomon Kane et bientôt coupable du plus ou moins attendu Silent Hill 2, ce réalisateur, adepte de l’héroïc fantasy, a commencé sa carrière au rayon du fantastique/guerre avec La Tranchée, et s'aventure maintenant dans le survival avec Wilderness, film d’horreur en milieu forestier qui confrontait une bande de taulards en stage de réinsertion contre un tueur implacable avec une meute de chiens voraces. 5 ans plus tard, que penser de ce premier essai ?
L’histoire : après avoir poussé un de leur codétenu au suicide, un groupe de prisonnier part sur une île supposée déserte pour un stage de réinsertion. A leur arrivée, ils découvrent qu’ils ne sont pas les seuls sur place, et qu’un mystérieux tueur les poursuit en lançant régulièrement à leurs trousses une meute de chiens.
Pas d'entourloupes, les morts de Wilderness le restent...
Wilderness a fait gentiment parlé de lui lors de sa sortie dans quelques festivals, avant de connaître une sortie par la porte dérobée du DTV qui ne l’a pas vraiment fait connaître. Toutefois, si le produit final n’a rien d’une révélation, il se contente d’être un divertissement violent plutôt compétent, gagnant essentiellement sa force sur le terrain du gore pas sage. Après une introduction dure et somme toute classique sur le milieu pénitencier (quelques gros durs qui martyrisent les victimes de services, dont une ne résiste pas à ses pulsions de suicide), notre bande de prisonnier part en randonnée, une sortie un poil anachronique quand on connaît la dangerosité de certains lascars (au moins 2 sont des meurtriers, et ils n’ont qu’un garde comme escorte), on se rend compte qu’une bande de fille réside aussi temporairement sur l’île, sensée être déserte. Quelques proies pour le violeur du groupe, donc. Mais bientôt, un membre du groupe disparaît alors que le corps d’un clochard salement mutilé est retrouvé à proximité de leur campement. La pression augmente un peu, mais il faudra attendre la première intervention musclée du fameux tueur pour que la tension commence à se mettre en place. Reconnaissons cela au film : il traite ses mises à mort sans fioritures. C’est sale, gore et ça fait mal, et si la victime ne bouge plus, c’est qu’elle est morte. La véritable ambition du film réside surtout dans la meute de chiens d’attaque du meurtrier, qui talonnera régulièrement nos taulards et qui en croquera quelques uns. La menace est bien gérée, mais le montage vire régulièrement à l’épilepsie lors des attaques, ce qui entraîne un certain manque de lisibilité. Toutefois, le film n’a pas peur de filmer en mode commando, comme cette impressionnante attaque de chien sur une plage, filmée avec une caméra qui n’hésite pas à se mouiller pour coller au plus près à l’action. De moments de bravoures qui s’apprécient, et qui suffisent à élever un peu le film au dessus des productions classiques du genre. Pour ce qui est des ambitions psychologiques en revanche, on ne sera pas vraiment surpris (le héros, bien que souvent mis en danger, est celui qui cherche à orienter intelligemment le groupe et qui veut purger sa peine pour sortir du système pénitencier et refaire sa vie), mais voir les gros durs mis en pièces au cours de belles séquences de tueries a un petit quelque chose de jubilatoire qui ne déplaira pas au spectateur (c’est le côté politiquement incorrect de ce genre de truculences). Loin d’être aussi abouti qu’un Eden Lake, Wilderness, trouvable à 2€ dans le commerce, reste une série B sympathique, réunissant un casting peu connu, mais qui prend son rôle au sérieux et qui n’hésite pas à y aller à fond, ce qui est tout de même l’inspiration principal de ce genre horrorifique. Un p’tit morceau de bravoure à déguster en soirée.
3.9/6
2006
de Michael J. Bassett
avec Sean Pertwee, Alex Reid