Robert Kurtzman, pour moi, c’est un mythe. Un artisan, un maître. Un gars à ranger aux côtés de Rob Bottin et Steve Johnson. Si il ne dépasse jamais le stade du cadre bis, ses effets sont souvent soignés, et avec peu de budget, il réussit clairement à faire des miracles (Spiders doit beaucoup à son talent). On lui doit aussi des perles comme Une nuit en enfer, Bubba Ho Tep et le récent The Rage, une série Z crétine dotée d’effets spéciaux jouissifs (des tas d’animaux zombifiés au casting !). Bref, c’est un bonhomme cool, et le meilleur film qu’il ait réalisé, c’est Wishmaster. Ce film, c’est une authentique série B sympa, avec un concept qui excite dès les premières secondes (un géni qui exhausse les vœux… en les détournant de la manière la plus vicieuse possible) et qui ne se limite pas niveau effets spéciaux. Si ça n’est pas toujours très bien fait, on en a largement pour notre argent, et la présence de Robert Englund au générique lui assure définitivement une réputation de bis sympathique. Ca se corse déjà avec sa suite, qui si elle reprend bien le concept et essaye de lui donner une nouvelle direction, perd clairement de vue l’aspect jouissif du thème, et nous ennuie avec son histoire lente. On sombre clairement dans le côté obscur du Z pourrave avec un troisième épisode tourné par des amateurs avec des effets spéciaux entièrement fait en post prod qui font plus pleurer que rire. Léger regain de qualité avec le dernier, mais ça reste quand même de la belle merde bien nulle qui ruine totalement cette saga si bien commencée. Reconnaissons à ces films la constance : ils perdent tous de la qualité au fil des suites.
Wishmaster 1 : Clairement le meilleur de la saga. Meilleurs effets spéciaux, des délires jubilatoires parfaits (des souhaits classiques se transforment en vrai cauchemars), et un Djinn impressionnant dans le rôle du méchant, dont les maquillages parfaits assureront la crédibilité au fil du film. L’histoire, c’est Sarah, une jeune femme qui réveille le djinn par inadvertance. Elle doit alors souhaiter 3 vœux pour que le djinn puisse ouvrir les portes d’accès d’une dimension lointaine qui laisseraient des cohortes impies déferler sur le monde. Waow ! Et le film n’est pas avare en effet spéciaux (de jolies morts toutes les 10 minutes), avec en prime deux scènes monstrueuses de carnage total, qui donnent dans le bordélique et la surenchère où il devient impossible de prédire quel sera le prochain délire du réalisateur. Le thème du film est crétin, mais c’est d’un jouissif rare. Dans ce morceau de bravoure, l’héroïne (Tammy Lauren) fait peine à voir, car si elle est potable au quotidien, le moindre de ses cris déforme atrocement son visage en créant un potentiel comique involontaire qui ruine l’ambiance des scènes. En revanche, Robert Englund est toujours aussi savoureux dans son rôle, et contribue à nous faire aimer le film. Enfin, Andrew Divoff, le wishmaster, cabotine avec classe, et se révèle être un personnage très sympathique. On notera les passages de Tony Todd et de Kane Hodder. Alors certes, Wishmaster n’est jamais fin, il exploite son thème avec complaisance et une surabondance d’effets caoutchouteux, il ne dépasse jamais le stade de la série B modeste et son final est presque une escroquerie, mais il s’est passé tellement de trucs qu’on ne verra plus au cinéma qu’on est tenté de dire : « Oui, c’est marrant ». Me concernant, c’était déjà tout tracé.
3/6
de Robert Kurtzman
avec Andrew Divoff, Robert Englund
Wishmaster 2 : On reprend la fin du précédent, et on part sur quelque chose de nouveau. En effet, ce film se révèle un peu plus fin que son prédécesseur, car il joue beaucoup plus sur les expressions, sur les facilités de languages… Du coup, le djinn continue d’être original, et si le gore est moins impressionnant, la finesse et dialogue et ce long passage dans la prison apportent un certain style à l’œuvre, qui part sur des terrains intéressants (le djinn se fait ici clairement de la publicité pour récolter davantage d’âmes). Le souci, c’est que cette persistance dans l’originalité annihile tout le jouissif du film. Il n’y a plus grand-chose de vraiment marrant, ou d’attachant, puisque nous perdons la qualité des effets spéciaux et leur profusion. Sans parler d’une scène complètement ridicule où un prêtre finit crucifié avec une couronne d’épines sur la tête, alors que le fond incrusté est un des plus moches qu’il m’ait été donné de voir. Partant en roue libre sur sa fin, ce film moins bancal mais mais savoureux ne marquera clairement pas les esprits. D’autant plus que notre héroïne est particulièrement inutile, et que ses passages sont porteurs d’un ennui effrayant pour tout amateur de bonne série B. Non, cet opus est peut être à éviter à moins d’être fan de la saga.
2/6
de Jack Sholder
avec Andrew Divoff, Holly Fields
Wishmaster 3 : La pure daubasse que voilà. On ignore totalement ce qui s’est passé dans les premier films, on se retrouve avec une décérébrée d’étudiante en art qui réveille le djinn en lui toussant dessus. Elle se tire, le prof arrive, le djinn le bute et prend son apparence. Et hop, c’est reparti pour une série de morts sans queue ni tête. Non sérieusement, j’ai même pas envie de m’étendre sur le cas de ce navet irrévérentieux au possible, aux personnages d’une connerie monumentale, aux mises à mort qui n’ont plus rien de jouissif… Le seul truc qui m’a fait vraiment rire, c’est quand l’ange arrive : c’est une statue qui se transforme par fondu en un gars en costard aux cheveux longs avec une épée en papier recouverte d’aluminium… A mourir de rire. Et ne parlons pas des scènes d’actions, qui sont ignobles. Vraiment, rien, rien n’est à sauver dans cette production affligeante.
0/6
de Chris Angel
avec A. J. Cook, John Novak
Wishmaster 4 : Le minuscule regain de qualité de ce film consiste à pervertir l’ultime vœux de la femme du film (le jour où un homme le réveillera, on aura droit à une bande gay, ce qui sera une vraie preuve d’innovation (si le creepers pouvait passer par là en prime, ça serait parfait)). En effet si elle les gaspille à droite à gauche, elle souhaite en dernier vœux de pouvoir aimer quelqu’un. Un vœux qu’elle ne peux réaliser qu’elle-même… Du coup, notre wishmaster se révèle être un pro de la drague et lui fait lourdement la cour pendant que les minutes passent et qu’on se demande encore ce qu’on fout ici. C’est clairement du foutage de gueule, on s’ennuie à mourir, les mises à mort n’ont rien de jouissif et sont très cheap. Purée, ça m’énerve de voir des gens aussi peu doués saccager un mythe qui avait bien commencé… Frustrant et véritablement pourri, je me suis fait taxer 10 euros sur un coffret qui n’en vaut pas deux. Que je serve d’exemple : passez tous votre chemin !
1/6
de Chris Angel
avec Tara Spencer-Nairn, Michael Trucco
La partouze démoniaque, une autre manière d'épicer sa vie de couple...
En résumé, une saga composée d’un film rigolo mais limité et de 3 navets plus ou moins détestables.
"Et pourtant, on a fait ce qu'on a pu !"