Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 10:15

http://politicalfilm.files.wordpress.com/2009/08/bruno_poster.jpg?w=500

 

Les comédies trash ne sont pas si rares qu’on pourrait le penser, la définition étant selon moi qu’elles soient transgressives et politiquement incorrectes, avec plus ou moins de finesse. Si certaines soignent intelligemment leur propos (99 francs, OSS 117 2…), d’autres se lancent à fond dans le mauvais goût, une certaine preuve de franchise qui sert bien souvent de prétexte pour rabaisser le contenu explosif du film. Après Borat, Sacha Baron Cohen se met à parler des gays et de pleins d’autres choses dans Brüno, un faux documentaire jusqu’auboutiste qui va très loin dans ses délires, sans que ces derniers aient forcément de finalité.

L’histoire : Brüno est gay et animateur principal de Funkyseit, une émission de mode germanophone, mais suite à un scandale, il est viré et part en Amérique pour devenir la Chuperchtar !

 

http://images.smh.com.au/ftsmh/ffximage/2009/07/09/300bruno_review_090709095250815_wideweb__300x402.jpg


Difficile de ne pas se sentir provoqué par Brüno, un personnage totalement manichéen et bourré de clichés dont le jusqu’auboutisme ne peut laisser indifférent. C’est là la caractéristique indéniable du film : il va diviser en deux clans son public : ceux qui sortent en hurlant et ceux qui restent assis à rire comme des baleines. Car pour la dose de trash, ce film envoie le gros pâté. Il suffit de voir le quotidien du couple Brüno/Stewart pigmé pour comprendre où on a mis les pieds. Film dénué de moralité, il est une compilation de saynettes qui choquent plus ou moins, mais qui touchent chacune à un sujet précis de la société. On y tapera par exemple sur le monde de la mode (l’interview hallucinante d’un mannequin qui nous explique la difficulté de marcher) ou sur les voyants (la scène trash où Brüno fait semblant de satisfaire une personnalité disparue devant un voyant imperturbable). En fait, ce que le film essaye de faire, c’est de mettre les gens face à leurs préjugés, à leurs croyances, et à les pousser dans leurs derniers retranchements. Le caractère de ces images est extrême, comme le personnage de Brüno, et vise indéniablement à nous faire réagir en filmant les réactions des personnes réellement en face de Brüno (la plupart des scènes du film ont été tournées en caméra cachée). Une technique qui se révèle payante au cours de scènes anthologiques (le combat de catch en cage) où ratées (le show télé avec le gosse). Car si le film se veut radical (et qu’il l’est assurément), il l’est tellement qu’il parvient à s’aliéner tout le monde, y compris le public qui le regarde. On rigole certes parce que c’est dérangeant et transgressif, mais qui ne réagirait pas de la même façon si on nous présentait un homme faisant participer un gosse de 4 ans à ses ébats sexuels ? Le fait qu’il soit gay n’a dès lors plus grande importance en face de l’acte commis. D’où un radicalisme qui passe parfois d’un sujet à un autre en oubliant un peu les relations de causes à effets. Tout de même, le film démontre qu’avec des clichés monstrueux, on est tout à fait en mesure de manipuler la population sur des sujets de sociétés aussi importants. On aura aussi droit à des séquences mettant en scène des gens connus qui seront confrontés à la provocation vivante qu’est Brüno. En clair, le film remue et choque, mais il prend bien garde de délivrer un propos, la caricature particulièrement épaisse du personnage principal nous tirant tantôt dans une direction, tantôt dans une autre. Au final, je dirais qu’il faut regarder Brüno d’un œil distrait, suivre ses aventures en riant de tous les traits trashs qu’il se permet de nous envoyer (pour ça le film vaut largement le déplacement, notamment pour l’illustration impressionnante de l’homophobie dans la population). Après, certains de ses épisodes sont clairement dispensables (la sortie chasse, l’enrôlement dans l’Armée…) et sont là surtout pour faire de l’humour de mauvais goût, le personnage testant décidément beaucoup de choses (son voyage dans les pays du moyen Orient reste un grand moment). Ultra trash (un plan bite en full frontal sans censure, première fois depuis les Troma !), relativement peu compromettant pour les personnalités engagées, Brüno dépasse Borat dans son radicalisme et parvient à salement divertir avec un humour caustique (on le répète : le film n’est pas à mettre entre toutes les mains), en nous offrant parfois de véritables séquences cultes et des sommets de mauvais goût. Cela ne fera pas rire tout le monde, et le trash utilisé parfois maladroitement n’en font pas un chef d’œuvre, mais de mon côté, c’est le coup de cœur.

 

5/6

 

de Larry Charles, Dan Mazer
avec Sacha Baron Cohen, Alice Evans

 

http://2.bp.blogspot.com/_ra_0LWuC3uk/Sj9EBgqmq0I/AAAAAAAAADA/EeXVJeeKGGs/s320/bruno-movie-trailer.jpg

Partager cet article
Repost0
18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 06:45

http://www.thenewgamer.com/img/screens/silent_hill_film_roundtable/1.jpg

 

Après le Pacte des Loups, Christophe Gans s’est attaqué à un projet quasi suicidaire : réussir à adapter Silent Hill au cinéma. Fan du jeu lui tombant dessus, Christophe avait donc du pain sur la planche, d’autant plus qu’il pioche des éléments de différents jeux pour faire son film, et qu’il remplace le père du jeu par une mère (ce qui implique des réactions émotionnelles dans un registre assez différent de celui des jeux). Cependant, on avait déjà un indice sur la qualité du film : Christophe avait réussi à convaincre les réalisateurs du jeu de le laisser faire l’adaptation de leur univers.

L’histoire : Sharon, la fille de Rose et Christopher, est sujette à des crises de somnambulisme où elle parle de Silent Hill, une ville fantôme construite sur une mine de charbon qui se consume petit à petit. Rose décide d’emmener Sharon sur place afin de mettre un terme à ses crises, contre l’avis de son mari. Mais une fois sur place sa fille disparaît, et elle se retrouve à errer dans une ville pleine de monstres.

 

gimage.php.jpg


Niveau ambiance, on a rarement fait aussi fort en termes d’adaptation de jeux vidéos. N’ayant pas encore testé ces derniers, je ne pourrais faire la comparaison avec le contenu des jeux. Toutefois, certaines séquences reprennent certains cadrages du jeu (on pense surtout à la première séquence dans le noir qui adapte parfaitement ce premier contact avec le monde déviant de Silent Hill). Certaines séquences du jeu sont donc respectées, mais le film ne perd jamais de vue son sujet, et tente même de l’enrichir. Déjà en posant bien les bases d’univers parallèles dans lesquels évolueront nos personnages. Rose évoluera dans au moins deux univers parallèles : la ville figée de Silent Hill dans lequel elle effectue la quête de sa fille et le plan Infernal où les monstres se comptent par dizaines et où survivre est une priorité absolue. Christopher restera dans le monde que nous connaissons, ne pouvant avoir accès qu’à la partie émergée de l’iceberg. Toutefois, c’est par lui que nous en apprendrons plus sur le passé d’Alessa Gilsbie, la mère de Sharon (plus tard adoptée par Rose et Chris), ce qui constitue un parti pris assez osé, car nous faisant sortir de l’univers de Silent Hill et l’ancrant plus dans le réel (alors que le jeu s’inscrivait purement dans le fantastique qui se déconnectait totalement de la réalité). Pour la partie fantastique, Gans filme le parcours de son héroïne comme une chasse au trésor, en ponctuant son parcours d’indices et d’objets qui lui permettent d’évoluer dans la ville et de retrouver sa fille. Cependant, le procédé n’est pas toujours honnête, la quête sonnant bientôt comme un peu répétitive (la mère courant en criant « attends » à une gamine attifée comme sa fille à plusieurs reprises). N’aurait-il pas été plus intéressant de faire chercher à son héroïne, parallèlement à sa fille, comment sortir de ce cauchemar ? Toujours est-il qu’on circule en ville en faisant des détours et en découvrant le passé de la cité et des derniers habitants qui survivent encore dans ses cendres.

 

http://www.mondesetranges.fr/IMG/jpg/Silent_Hill_3.jpg

 

Sur le plan des décors, Silent Hill est une pure merveille, la direction artistique étant tout simplement impeccable. L’univers est ultra cohérant dans son délabrement, les décors sont admirablement choisis et filmés, et permettent d’installer une ambiance oppressante et assez angoissante, les monstres survenant ainsi sans qu’on les attende. Leur design est lui aussi parfaitement dans l’esthétique torturée du film, à grand renfort d’insectes monstrueux et de démons graphiquement stylisés (tête de pyramide, infirmières…) qui se révèlent être un vrai bonheur pour les yeux. Christophe pousse le perfectionnisme jusqu’à modifier subtilement la couleur des vêtements de son héroïne, qui changent imperceptiblement de couleur au cours du film, collant ainsi à l’ambiance et tendant peu à peu vers le rouge. ENOME SPOILER : Le film n’oublie pas non plus les dérives psychologiques des survivants de cet enfer, et se révèle vecteur d’un propos incendiaire sur les fanatiques religieux, ultra manichéens ici, et prisonniers dans un enfer qu’ils ont involontairement créé. Un propos très noir, qui trouvera sa conclusion dans une scène de carnage monumentale et jouissive au possible (jamais les barbelés ne se seront révélés aussi efficaces), qui conclura avec ampleur cette histoire au fantastique si particulier. L’épilogue est quant à lui amer, refusant de nous livrer un happy end, isolant nos héroïnes et brisant la cellule familiale initiale, ce qui n’est pas sans cruauté, la famille étant réunie dans la même pièce, mais étant incapable de se voir car sur des univers différents. FIN DES SPOILER.

Slient Hill, c’est donc un projet colossal, un film monstrueux dont le visuel est à tomber, qui souffre d’une narration un peu trop linéaire pour divertir à fond sur deux heures durant, mais qui se révèle dans tous les cas compréhensible (on m’avait dit que le film était difficilement compréhensible la première fois, c’est faux), et jusqu’auboutiste dans son propos. Les interprétations des acteurs étant excellentes (Sean Bean sobre, Tanya Allen n’est pas toujours au top mais elle sait rester convaincante dans les séquences fortes, et Jodelle Ferland constitue une vraie révélation, jouant 3 rôles différents avec un certain talent, même si son interprétation du Diable n’est pas sans léger cabotinage). Un film fantastique de cette trempe, il y en a suffisamment peu pour qu’on se permette de crier au chef d’œuvre. Une révélation en ce qui me concerne.

 

6/6

 

de Christophe Gans
avec Radha Mitchell, Sean Bean

 

http://1.bp.blogspot.com/_0AuvulXE7Cw/TNbXO3kp8FI/AAAAAAAAA4k/qAJTR8U9ywA/s1600/D56_307R.jpg

Partager cet article
Repost0
18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 06:41

the-reef-dvd-francais.jpg

 

Les requins ont enflammé l’imagination de bons nombre de réalisateurs, qui nous ont offert des dizaines de péloches sur le genre, allant du chef d’œuvre (Jaws) au navet (Jaws 4) en passant par le nanar jouissif (Shark attack 3). Mais si pour beaucoup, c’est la taille qui compte, certains essayent de rester dans un cadre plutôt réaliste, et misent sur l’immersion du public dans le film. C’était le cas avec Open Water (un petit film bien exécuté qui m’a pas mal ennuyé, mais qui était parfaitement fonctionnel), et maintenant avec The Reef, un petit film bien exécuté qui a le mérite d’être diablement efficace.

L’histoire : un groupe d’amis part explorer une île au milieu de récifs. Sur le retour, ils heurtent un écueil, et n’ont d’autre choix que de nager plusieurs kilomètres pour rejoindre une autre île d’où ils pourront appeler du secours.

 

701629-the-reef.jpg


Andrew Traucki n’en est pas à son premier coup d’essai dans le survival animalier, ayant tourné 3 ans auparavant Black Water (sélection Mad), où des touristes se retrouvaient piégés dans une mangrove avec un crocodile patient et déterminé. Ici, on réutilise la formule en quelque sorte, le groupe se retrouvant ici obligé de se mettre à l’eau en sachant qu’elles peuvent accueillir des requins. La tension est donc constante, même si au départ, tout le monde est plutôt confiant. La balade maritime tourne vraiment à l’angoisse après la découverte d’un premier signe avant coureur : un cadavre de tortue putréfié et assez amoché qui fait vite grimper la tension, précédant de quelques minutes le squale attendu, et qui ne décevra pas. C’est là que le film renouvèle la formule de son prédécesseur : le réalisme de la créature et la volonté de la rapprocher le plus possible de ses personnages impressionne vraiment sur le coup. Si d’abord la menace est indistincte, elle se précisera peu à peu (on est particulièrement bien immergé dans ce film, car on découvre le danger en même temps que les personnages, et parce que le comportement du requin n’est jamais totalement prévisible). Bref, on ne spoilera pas ce qu’il se passe par la suite, mais les attaques sont parfaitement illustrées, ne cherchant pas à en montrer plus que nécessaire (un personnage qui disparaît happé dans l’eau, et qu’on retrouve une dizaine de mètres plus loin, agonisant sans qu’on puisse estimer la gravité de ses blessures). Le décor reste à peu près toujours le même, l’ambiance est tendue et le requin impressionnant, il n’en fallait pas plus pour me contenter (surtout qu’ici, on voit le requin, contrairement à Open Water). Probablement pas un chef d’œuvre du genre (les enjeux restent assez humbles au final, mais les effets spéciaux réalistes impressionnent). Clairement fréquentable.

 

5/6

 

de Andrew Traucki
avec Adrienne Pickering, Zoe Naylor

 

undefined_158b9983b1db7a3beb111d5441b9a72c.jpg

Partager cet article
Repost0
13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 06:45

http://images.fan-de-cinema.com/affiches/drame/sa_majeste_des_mouches,0.jpg

 

Il est des films qui sont de véritables monuments et dont on ne parle plus vraiment aujourd’hui. C’est par exemple le cas de Sa majesté des mouches, une petite merveille du cinéma d’aventure doublée d’une direction de jeunes acteurs exemplaire, que ne doit pas renier un certain Vinyan comme sous d’inspiration majeure. Une petit claque inattendue et magnifiquement filmée.

L’histoire : après le crash de leur avion sur une île déserte, des dizaines d’enfants fuyant la guerre se retrouvent sans adultes pour les diriger. Ils se retrouvent livrés à eux même et commencent à organiser leur survie.

 

3507-5-sa-majeste-des-mouches.jpg


L’efficacité de ce film n’est jamais remise en question, car à part un générique un peu faiblard, ce film est une excellente adaptation, parfaitement cohérente sur des thèmes autant psychologiques que sociologiques. Le générique visé, c’est le contexte historique de cette histoire, d’abord sur le vieux continent où les enfants sont bien encadrés. Puis vient leur départ en avion puis leur crash. C’est probablement cette partie qui est la plus bancale, car ce servant de photographies d’avions et de mouvements de caméra superflu pour dynamiser la scène. Le film n’ayant pas de budget pour organiser un crash, on les pardonne quand même, surtout quand on découvre la suite de l’histoire. En effet, dans ses débuts, ce film a tout pour enthousiasmé le public, en commençant comme un film d’aventure débrouillard où des mômes vont devoir survivre jusqu’à l’arrivée des secours. Les robinsons suisses en différent ! Il y a d’abord l’élection d’un chef, puis les différentes idées qui sont avancées sur la conduite à tenir. D’abord se situer géographiquement, puis faire un feu pour être repéré. Mais l’ambiance change peu à peu, des tensions étant clairement palpables entre   et    , le chef de la chorale présent dans l’avion. On assiste peu à peu à une bipolarisation du groupe, qui tend peu à peu à rejoindre le plus âgé des deux, dont les promesses sont assez alléchantes quand on est jeune : aventure, nourriture, jeux… Des tendances qui ramèneront peu à peu les gosses à un état de sauvagerie, la violence prenant peu à peu l’ascendant sur le bon sens (rester auprès du feu et l’alimenter pour être repérable). L’évolution des protagonistes est particulièrement bien dépeinte, les enfants étant bien caractérisés en première partie de film, et devenant méconnaissable sur la fin. Le film prend alors des allures de survival (j’ai un peu pensé aux Chasses du comte Zaroff) avec des enfants impitoyables comme tortionnaires, animé par cette même joie enfantine qui les a poussé dans l’aventure, et qui les a peu à peu ramené à des états primaires de sociabilité (d’abord un groupe, puis une bande de chasseurs, puis une meute). Si la violence n’est pas trop mise en valeur, elle reste néanmoins présente, en se montrant diablement efficace (la fin atroce de Piggy). Indéniablement subversif, ce film porte un message assez éloquent en son sein : l'Homme a naturellement tendance à recourrir à la violence et à être victime des superstitions. Ces enfants qui fuyaient la guerre, et qui logiquement devraient être sensibilisés contre cette situation, reproduisent les mêmes erreurs que le reste de l'humanité, d'abord en se divisant, puis en laissant la peur envahir leur esprit (la bête sauvage introuvable) et la violence établir les rapports sociaux. Ce film, c’est un condensé de ce qu’on a pu faire de mieux sur l’enfance, et une expérience psychologique formidable, certes romancée, mais jusqu’auboutiste dans son propos, et qui devrait marquer à jamais l’imaginaire du spectateur. C’est bien simple, en une seule vision, je sais déjà qu’il fera partie de mon top « enfants méchants » cinématographique. Une référence tout simplement indispensable.

 

6/6

 

de Peter Brook
avec James Aubrey, Tom Chapin

 

majestedesmouches.jpg

Partager cet article
Repost0
12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 07:32

http://img515.imageshack.us/img515/8896/harlequin0.jpg

 

Au pays des films fantastiques, il y a beaucoup de petites raretés, de films oubliés et honteusement ignorés par le public, qu’une redécouverte impose comme des œuvres de premiers choix. Prenons l’un d’eux, exhumé cette année par le festival des hallucinations collectives de Lyon : Harlequin (1980). Un petit film fantastique au pitch minimaliste, mais à l’efficacité déconcertante, car proposant une histoire touchante et indéniablement originale.

L’histoire : Le fils d’un ambassadeur est atteint d’un cancer impossible à guérir. A la fête d’un de ses derniers anniversaires apparaît un clown, qui arrive rapidement à faire disparaître la maladie de l’enfant. Suivant le souhait de leur enfant, les parents acceptent de garder l’inconnu dans leur demeure, en étant de plus en plus intrigué par le personnage.

 

http://2.bp.blogspot.com/-m7VCWdlWoL4/TZNZnNM9zQI/AAAAAAAADpY/fYFBDdxaXq8/s1600/harlequin.bmp


Ce qu’il y a de passionnant, c’est que ce film joue beaucoup sur les sous-entendus, sur l’ambigüité. Pendant la majeure partie du film, on ignore si on a affaire à du fantastique authentique ou à des tours de passe passe. Laisser le spectateur croire en ce dont il a envie, c’est le tour d’acrobatie auquel se livre le film, et il se révèle particulièrement efficace sur ce terrain. Notre personnage principal, Gregory Wolfe, est clairement un original, au comportement bizarre et étrangement désintéressé, le mobile de ses actions nous échappant constamment, et échappant aussi aux personnages de l’histoire. Ainsi, on sent rapidement des tensions dan la famille touchée par cet être fantastique, qui enchaîne les petits tours d’adresse pendant ses discours, et on assiste à une bipolarisation des parents. La mère, suivant au quotidien son fils avec Wolfe constate l’amélioration de son état et la joie de son enfant, et le père, homme politique d’importance, voit de plus en plus en ce dernier un opportuniste vivant au crochet des familles en échange d’un peu de bonheur. Le script du film, parfaitement conçu, fait des merveilles sur l’écran, nous faisant prendre des directions inattendues, jusqu’à un dernier acte malin et tendu, en s’essayant au suspense, l’ambigüité de Wolfe éclatant ici, achevant de façonner l’image christique qu’on avait du personnage, qui par ailleurs ne se rattache à aucune religion. Question acteurs, Robert Powell assume très bien son rôle de Wolfe, en utilisant un jeu tragique, faisant de son personnage un être souvent mélancolique qui devrait émouvoir nombre d’entre nous. David Hemmings et Carmen Duncan sont eux aussi parfaits en parents d’abord unis, mais s’éloignant l’un de l’autre sous l’influence de Wolfe. Tantôt flippant, tantôt magnifique, le personnage sera en tout cas se montrer marquant, et hisse ce petit film fantastique au niveau de productions bénéficiant d’un budget plus conséquent, mais qui ne font pas preuve d’une originalité aussi inspirée et bien canalisée. Un bel essai, et une pièce de taille pour le cinéma Australien.

 

5/6

 

de Simon Wincer
avec Robert Powell, David Hemmings

 

http://www.dvdpascher.net/screen/dvd/13/13998_big.jpg

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 07:26

http://justrealized.s3.amazonaws.com/media/2008/05/appleseed-movie-poster.jpg

 

http://www.madman.com.au/wallpapers/appleseed_ex_machina_349_1280.jpg

 

http://www.atout-geek.com/wp-content/uploads/2009/11/vexille_361_1280.jpg

 

http://img.abrakaba.com/004A6187-7/Orbital-Film-VOSTFR-VF-DVD.jpg

 

Après les prestigieux Ghost In the shell 1&2 (aussi bien visuellement que thématiquement), la nouvelle date dans la japanimation se révèle être 2004, avec l’apparition d’Appleseed, puis de sa suite (Appleseed ex machina). Après cela, le studio a persisté dans cette voie graphique et philosophique, en nous offrant le merveilleux Vexille 2077 et le moyen Orbital To. Rapide plongée dans 4 films notables de la science fiction animée.

 

http://www.scifi-universe.com/upload/actualites/2007/appleseed_exmachina.jpg

 

Appleseed : Indéniablement, d’un point de vue purement technique, appleseed est une petite révolution dans le monde de l’animation, puisqu’à l’écran, elle est la synthèse parfaite de 2 techniques : les images de synthèses totalement numériques et les techniques de colorisation classiques des animés japonais. Les graphismes sont clairement hybrides, les images n’ont pas la texture purement informatique des Pixars, et les contours sont beaucoup plus précis que dans un animé classiques. Une facture technique innovante et aboutie (on en sentait les balbutiements dans ghost in the shell 2, qui tentait déjà de mélanger les techniques). Et cette technique n’est pas utilisée en vain, puisqu’elle est au service d’une histoire de science fiction ludique, maîtrisée et assez intéressante pour les idées qu’elle développe sur l’humanité. La scène d’introduction rend un bel hommage, en montrant qu’Appleseed est capable de faire aussi bien, sinon mieux, dans la SF post apocalyptique que Terminator 2. Mais elle préfère bien vite arpenter un nouveau chemin, celui de la SF fine et bien construite, en étant toutefois bien plus claire que les ghost in the shell (qui étaient hélas victimes de leur intelligence, en perdant facilement le public dans leur intrigue), et bien plus ludique en terme d’action. Dans ce film, l’humanité a été décimée par une immense guerre, et tente de se reconstruire dans la cité utopique d’Olympus. Afin de réguler les conflits, une race de sous-hommes a été créée : les bioroïdes, des clones humains dont les sentiments ont été génétiquement amoindris (ils gardent la tête froide dans les situations de crises et en formant une grande population, ils peuvent calmer les colères populaires). Mais ces clones sont victimes de discrimination, et certaines personnes de pouvoir étant des bioroïdes, cette race cause de plus en plus de doutes et d’interrogations au sein de la population humaine. Les enjeux politiques et ethniques de l’histoire ont largement l’avantage, ce qui permet de disserter sur quelques idées du comportement humain, en insistant un peu sur sa propension à s’auto-détruire. Discours classique mais intéressant, d’autant plus que visuellement, le film est particulièrement réussi. Les séquences d’action sont très efficaces, et permettent de jour d’un spectacle haut de gamme, une véritable jouissance pour tous les amateurs de SF animée. Sans conteste, Appleseed est une réussite même si elle bénéficie de quelques raccourcis scénaristiques (le mot de passe final miraculeusement complété) et de tentatives moyennement abouties (les frustrations sentimentales des bioroïdes, la relation Deunan-Priarios), qui montrent que les info-graphistes ont encore des progrès à faire sur les expressions faciales et sentimentales des personnages. En tout cas, un spectacle de qualité qui vaut largement le déplacement.

 

5/6

 

de Shinji Aramaki
avec Ai Kobayashi, Jûrôta Kosugi

 

appleseed2.jpg

 

Appleseed ex machina : Reprenant les codes de son dernier film, Appleseed ex machina est un beau petit exemple de séquelle respectueuse, qui reprend à la lettre les ingrédients qui ont fait le succès de son prédécesseur, mais en renouvelant cette fois ci l’intrigue. On change complètement de registre, avec maintenant non plus une guerre inter raciale entre humanoïdes, mais une critique de la société de consommation par le biais des nouvelles technologies de communication. Sans trop spoiler cette histoire énorme, disons que n’importe quel civil équipé d’un certain type d’appareil peut potentiellement devenir un terroriste incontrôlable oeuvrant pour une puissance méconnue. Donc, il y a pas mal de questions auxquelles il faut trouver des réponses, et des séquences d’action hyperlisibles qui ajoutent un peu de sel à ce spectacle de qualité. On retrouve nos héros du premier épisode, avec les implications sentimentales qui vont de paire. Là où dans le premier on s’intéressait au passé de Deunan, c’est Priarios qui est au centre de l’affaire, étant une cible privilégiée du virus informatique visant à contrôler la population. Un héros qui représente une menace pour le groupe, des scènes d’action plus ambitieuses que son prédécesseur… Un bien beau spectacle en perspective, qui si il ne délaisse pas son script cherche plus le divertissement que la chronique sociale. On a en effet droit à un final dantesque digne d’un jeu vidéo, où nos héros devront faire face à des milliers d’adversaires potentiels pendant qu’Olympus sera au bord du chaos. Hyper généreux et jamais bordélique, le scénario ménage le suspense et parvient à nous fournir une suite honorable, sans réelle innovation graphique au vu du premier, mais qui se révèle tout aussi efficace. Une belle performance.

 

4.5/6

 

2007
de Shinji Aramaki

 

appleseed6.jpg

 

Vexille 2077 : Cette nouvelle production de 2007 est assez intéressante, car si elle est issue incontestablement des mêmes studios (les graphismes parlent d’eux même, bien qu’ils aient été un peu modifiés), l’univers change radicalement, le monde exploré se révélant être un futur assez proche. C’est donc de la SF qui tente de s’ancrer un peu plus dans le réel en nous offrant déjà un pitch prometteur : le japon, frustré par les limitations en recherches génétiques et robotiques, rompt toutes ses liaisons diplomatiques et s’isole complètement du monde pendant 10 ans, en protégeant tout leur territoire par un système de cryptage qui filtre les ondes radio et lumineuses. Ca titille les nations unies de voir une énigme pareille. Jusqu’à ce qu’un envoyé japonais s’en prenne à plusieurs chefs d’états importants sur le continent. On envoie alors un commando sur place en mission d’infiltration prioritaire pour percer le bouclier total de l’intérieur. Mais vite, les choses dérapent, le groupe se sépare, et on découvre bien vite qu’il y a eu un gros problème, le japon vivant carrément comme une cité du tiers monde : pas de bâtiments civils à plus d’un étage, et tous les habitants sont rassemblés dans une seule ville défendue par d’épaisses murailles. On sent de belles inspirations Duniennes  dans ce script, toujours portées par ce savoir faire technique qui sublime les idées du scénario. La chasse au vers des sables vous avait enthousiasmé ? On en chasse des biens plus gros ici, avec des bagnoles tout terrain et en fonçant à toute berzingue dans le désert ! Bien sûr, il y a aussi l’explication du mystère, que je ne révèlerai pas ici mais qui met un peu de sel dans le plat. Si le film a clairement rendu les armes sur le domaine du message social (tout au plus une légère mise en garde contre les laboratoires pharmaceutiques), le spectacle est toujours là, enthousiasmant, avec un rythme croissant et des personnages attachants, et des graphismes toujours aussi bluffant (avec ici des contours plus marqués que dans les précédents films). Si le succès public reste relativement modeste, il y a vraiment quelque chose à voir dans ces films au final tenant parfaitement leurs promesses. Certes, ils se lâchent un peu pour les séquences d’action, quitte à en faire un peu trop (la fin d’appleseed est clairement trop ambitieuse), mais qui ne déplace pas son public pour rien. Merveilleux !

 

4.5/6

 

de Fumihiko Sori
avec Meisa Kuroki, Shosuke Tanihara

 

http://www.damonx.com/images/brd-vexille02.jpg

 

Orbital To : Premier trébuchage, ça arrive. Orbital To est un aboutissement logique du cinéma qui nous était proposé jusqu’à maintenant par le studio, et qui devient donc une dérive logique des films précédents. En effet, ces derniers proposaient comme ingrédients des images animées travaillées et des histoires de gentilles SF dont les enjeux se simplifiaient au fur et à mesure que les films sortaient. En suivant cette tendance, on obtient donc Orbital To, un film aux images magnifiques et au scénario creux comme une citrouille un soir d’halloween. D’un point de vue technique, ce film est un aboutissement. C’est simplement, on tient peut être là les images de synthèse de l’espaces les plus belles qu’on ait jamais pu voir. L’ampleur visuelle doublée du réalisme de la SF développée gave complètement les yeux, et régale l’amateur de belles images. Le souci, c’est que l’amateur de japanimation a aussi des attentes, et qu’elles sont clairement frustrées ici. On développe un nouvel univers. Très bien, faisons cela et voyons comment ça évolue. Problème : on ne s’attache pas aux héros. Le film se coupe en deux parties, et dans la première, on baille poliment. On y parle vaguement d’abordage par des pirates spatiaux venus dérober une nouvelle source d’énergie. Mais n’ayez crainte, la crise va être résolue sans gros problème. Une petite gunfight en apesanteur, et c’est réglé ! Mais merde, où sont passés les mechas ? D’autant plus qu’on se fout royalement des histoires de cœur du chef de la station et de la capitaine de vaisseau. Bref, après une première partie chiante, on part sur une histoire de colonisation, assez amusante pour l’originalité des décors qu’elle décrit. Là encore, le réalisme est mis en avant, et l’intrigue concerne une contamination progressive des humains présents dans la station. Le film tente de jouer sur la peur d’un tel phénomène et sur les réactions expéditives du commandement non présent sur place, mais le dénouement est beaucoup trop gentil et écolo pour convaincre pleinement, pour peu que le spectateur ne se soit pas déjà endormi. En bref, ce film est une petite déception, la beauté des graphismes ne parvenant pas à racheter un manque cruel de scénario qui ne parvient jamais à créer des ambiances stimulantes pour le spectateur. Gardez les mêmes graphiques pour le prochain, mais pitiés, de l’action !!!

 

2.5/6

 

de Fumihiko Sori
avec Jun Fukuyama, Aya Hirano

 

http://img.over-blog.com/550x309/3/69/70/35/images-films-3/orbital-to-fumihiko-sori-station.jpg

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 07:20

hypnose_2.jpg

 

Tout le monde se rappelle l’excellente surprise que se révélait être Hypnose (a stir of echoes) et ses banlieusards américains capables de voir des manifestations surnaturelles. On remet le couvert avec A Stir of echoes 2, the homecoming, où c’est ici un GI’s revenant d’Irak qui est victime d’hallucination. J’ai été le premier à pourrir ce film par avance en imaginant le genre patriotique qu’il pouvait receler. Si ce n'est pas le patriotisme qui coule le film, c'est plutôt sa facture technique assez pauvrette et les enjeux discutables qui rattachent ce film au premier (et unique) opus.

L’histoire : En Irak, Ted Cogan, commandeur d’une unité de militaires, ouvre le feu sur un van suspect fonçant vers leur position, qui explose et brûle sévèrement l’enfant qui en était conducteur. Leur position est ensuite attaquée par un groupe armé, et Ted tombe dans le coma suite à une explosion de mortier. Il se réveille des jours plus tard avant d’être rapatrié au pays.

 

photo-Hypnose-2-Stir-of-Echoes-The-Homecoming-2007-4.jpg


Le point fort du film, c’est qu’il essaye de se démarquer des clichés inhérents au film de guerre pour l’aspect martial. Un patriotisme ici très peu présent, le film n’ayant absolument rien de militant pour les forces armées. Le conflit en Irak est poussiéreux et prend des airs de boucheries cheap (une gamine irakienne brûlant en full frontal, des soldats explosés au mortier…), et  qui essaye de fustiger la suffisance américaine vis-à-vis des Irakiens. La guerre en Irak est ici un contexte pour le portrait de famille américaine qu’on va avoir, et on est forcé de constater que le filon est exploité avec quand même un peu de lourdeur. Les personnages sont corrects mais parfois caricaturaux. Le soldat américain reste toujours droit dans ses chaussures (tous les petits conseils qu’il donne de ci de là), les impacts psychologiques avec sa familles sont à peu près retranscrits (le fils qui part un peu à la dérive suite à plusieurs évènements, dont une longue semaine pendant laquelle son père était dans le coma) et sa femme, qui s’éloignera de plus en plus de lui au fur et à mesure que les manifestations surnaturelles prennent de l’ampleur. Hypnose 2 est aussi un film fantastique, qui reprend en aveugle les règles de son prédécesseur. Il laisse en effet de côté l’hypnose (d’où un titre qui n’a plus aucun rapport, bravo les éditeurs français !), préférant décrire la faculté de son personnage comme un don déclenché par sa période de coma. Il essaye de reprendre pour le reste les codes du premier film, des flashs un peu bizarres, des détails grinçants (la peau brûlée est ici à l’avenant), et des apparitions spectrales ne faisant jamais vraiment peur. On reprendra aussi la grande consommation de liquide de ceux qui ont des visions (un détail qui arrive comme un cheveux sur la soupe) et sur le pouvoir des apparitions, qui augmente avec leur frustration de ne pas être écouté. Concernant l’intrigue, elle fait au départ un peu écarquiller les yeux. En effet, au départ, le GI est persuadé que c’est la fille brûlée dans le van qui le harcèle et ne voit pas comment solutionner le problème. Un problème qui ne sonne pas vraiment très juste (l’esprit a pris un charter ? Comment se retrouve t il en Amérique ?) avant de devenir franchement louche (un étudiant arabo-américain serait impliqué… C’était un problème de passeport alors ?), puis de redevenir à une histoire tirée par les cheveux, SPOILER et particulièrement agressive sur les jeunes amerlocs en face du peuple Irakien. Non seulement on peut se douter du dénouement du film rien qu'en faisant la comparaison avec le premier, mais en plus, le film prend des directions très ambigues en justifiant le crime par un mobile strictement xénophone motivé par des tourments familiaux. Ce qui gêne vraiment, c'est que le gars qui participe à l'acte en question n'a absolument aucune raison de participer à l'acte. Et pour conclure, le fait que la mère cherche à justifier son fils et à renvoyer son mari la culpabilité alors qu'il n'y est visiblement pour pas grand chose est vraiment, vraiment puant. FIN DU SPOILER Côté technique, le film est rarement à la hauteur, particulièrement pour deux séquences majeures du film : l’attaque des positions américaines en Irak et la solution de l’énigme spectrales, qui sont de longues séquences filmées avec moins de 24 images seconde, et dont le mouvement est particulièrement hâché, ce qui ne facilite pas parfois la compréhension de l’action, les scènes étant tournées caméra à l’épaule. En tout cas, A stir of echoes 2 peut se vanter de surprendre désagréablement en évitant de recopier son prédécesseur et en s'enlisant dans une histoire franchement louche ayant finalement l'air de défendre ce qu'elle voulait dénoncer. De toute façon, il y avait peu de chances qu'un TV film change la donne...

 

1/6

 

de Ernie Barbarash
avec Marnie McPhail, Colin Williams

 


Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 07:08

http://movieodyssey.com/files/2009/04/f_saturn3postm_13ff698.jpg

 

Pour combler nos envies de SF, on est parfois amené à chercher très loin dans les introuvables, et on tombe parfois sur de petites surprises, comme le fût en son temps Saturn 3, misant sur Kirk Douglas comme héros principal. Si sa passerait facilement pour un sous-alien, le film se révèle être intéressant à plusieurs niveaux, et parvient au final à faire pencher la balance en sa faveur, malgré des ingrédients un peu éventés.

L’histoire : Benson, suite à son échec de sélection à une mission sur Saturn 3, tue son remplaçant et embarque à sa place, pour développer un robot devant relever Adam et Alex, deux savants développant des solutions aux problèmes de carences alimentaires terriennes.

 

http://www.cinemastrikesback.com/news/new%20dailies/Saturn3/saturnthree4-1024.jpg


Un point de départ plutôt minimaliste, le film se proposant de faire un huis clos de science fiction avec 3 personnes. Le casting est cependant convaincant, nous avons droit à Kirk le viking en personne, avec Harvey Keitel dans le rôle du méchant et Farrah Fawcett dans le rôle de la Walkyrie Alex qui va taper dans l’œil des deux hommes en présence. C’est ainsi que commence le film, et nous sommes donc face à un trio amoureux où les personnages sont voués à être frustré (surtout le méchant). Cependant, on sourit devant la naïveté des dialogues, où les bonnes vieilles méthodes ancestrales amoureuses ont clairement l’avantage sur les nouvelles mœurs, directement affichées comme des relations dépravées où c’est la jeunesse et la vigueur des participants qui doit entrer en première ligne de compte. Bref, les sentiments passeraient à la trappe, ce qui n’est pas l’avis d’Adam et Alex, qui comptent vivre pleinement leur relation épanoui. On sourit d’ailleurs en les voyants aux cours de leurs ébats, d’un classicisme qui ne dépareille pas avec leur discours (de langoureux et longs baisers dans le cou…). Si sur ce point le discours peut sembler naïf, le film part vite dans d’autres directions, pour notre plus grand bonheur. Car ce film ne compte pas faire la promotion des valeurs traditionnelles uniquement sur le plan amoureux ! Il a aussi un message sur l’intelligence artificielle. Et là, il ne se prive pas ! Si il assure ses arrières en faisant programmer son robot par transfert direct du cerveau malade du méchant, le film tient quand même à montrer les limites de la technologie sur des enjeux purement humains : les sentiments. Le robot nouvellement créé ne contient que des parcelles d’humanité. Malheureusement, c’est un tueur qui l’a programmé, et certaines de ses obsessions se sont retrouvées inscrites dans la machine. Si le méchant efface soigneusement toutes traces de son meurtre dans la mémoire du robot, il ne se rend pas compte que ce dernier a mémorisé son obsession pour le personnage d’Alex. Et là, on a donc le sous alien qui commence à se mettre en place, le robot apparaissant vite comme une menace à la force colossale et au tempérament imprévisible. Cependant, parler de sous alien est largement exagéré, les deux films étant sortis la même année. Les ambiances sont proches, les points communs nombreux, mais les canons du domaine n'étant pas encore établis, le film peut se vanter d'être une petite surprise niveau ambiance. C’est l’un des rares robots psychologiquement déviant que j’ai pu voir dans un film (le seul cas comparable étant Hardware), et il est sacrément bien mis en scène. Cette production prend en effet grand soin de sa machine, en représentant son robot à l’image d’un corps humain bardé de tuyau de plastiques se remplissant de liquides tels des fluides vitaux lui apportant sa puissance. Une mise en scène efficace doublée de décors impressionnants, qui apportent vraiment beaucoup au huis clos. Formellement, l’univers est fonctionnel, et la SF a vraiment du charme (à part les plans ratés de l’éclipse). On retiendra particulièrement le vaisseau du méchant traversant les anneaux d’astéroïdes de Saturne, un trucage rendu possible par la superposition de plusieurs liquides de différentes densité, et à chaque interface des cailloux de densité équivalentes… Bref, si les rebondissements sont un peu mous, les décors et l’ambiance réussie font de Saturn 3 une sympathique série B de SF, qui compense la modestie de ses ambitions par un univers intéressant. Un film de divertissement plutôt correct !

 

4/6

 

de Stanley Donen
avec Kirk Douglas, Farrah Fawcett

 

http://www.moviecatcher.net/images/saturn-31.jpg

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 07:03

bob-l-eponge-le-film-photo-4f4e45f32add7.jpg

 

Oooh ! Qui vit dans un ananas au fond de la mer ? Bob l’éponge carrée !

Et qui compte bien y faire carrière ? Bob L’éponge carrée !

Si vous appréciez les délires aquatiques… Bob L’éponge carrée

J’fais le poisson dans l’eau, c’est vraiment magique ! Bob l’éponge carrée !

Le film !

L’histoire : Bob l’éponge est très désappointé par le refus de sa promotion au range de directeur du Crabe Croustillant 2. Pendant ce temps, Plancton met en route le plan Z, son ultime moyen de voler à recette du pâté de crabe au capitaine Crabs.

 

http://image.toutlecine.com/photos/b/o/b/bob-l-eponge-2004-26-g.jpg


Bob l’éponge, on aime ou on aime pas. C’est une ambiance, un graphisme, en bref un univers complet qui aura ses fans et ses détracteurs. Néanmoins, la série en elle-même se démarque un peu du lot des autres dessins animés pour enfants, en proposant des aventures absurdes d’un personnage vraiment comique, avec parfois de magnifiques trouvailles niveau humour. Un dessin animé de qualité, malgré un certain nombre d’épisodes alimentaires. La transposition sur un grand écran allait elle marcher ? Réponse : oui, et c’est une sacré performance. Le long métrage n’est jamais ennuyeux, ni redondant, et offre un lot de gags si généreux, si varié et si irrésistible qu’il se révèle meilleur que n’importe quel épisode de la saga. Véritable merveille d’humour régressif de bon ton, Bob l’éponge, le film, est une réussite complète, qui restitue parfaitement l’ambiance de la série en donnant un nouveau message, justement sur la maturité, en montrant clairement que ses personnages sont immatures (les trips glouton barjot, les bulles, les glaces…). Dans un univers où on retrouve diverses valeurs adultes (la promotion, la responsabilité…), le film revendique à fond son immaturité et s’inscrit comme un des trips les plus jouissifs des années 2000, en nous ressortant des tas de personnages irrésistibles et une ambiance rock’n roll avec un gag toutes les dix secondes (et un gag drôle). Une mission avec des enjeux qui n’ont rien d’infantile, et qui s’offre de véritables séquences cultes, que ce soient pour les fans de la saga (la « mort » de nos héros) ou pour le public en général (David Hasselhoff nageant comme un Hors Bord pendant qu’on se bat sur ses fesses). Collectionnant les situations cocasses, le film frappe un grand coup au final avec une embardée inattendue dans le monde du rock, finissant dans un happy end où la bonne humeur prédomine, et qui nous quitte sur un dernier gag qui achèvera le film le sourire aux lèvres pendant un générique qui prolonge le plaisir avec des dessins dans le ton. On ajoute à ça un gentil propos sur l’immaturité et sur notre copine la mer, dont il ne faut pas tuer les petits habitants. Certes, les gosses ne vont pas apprendre grand-chose en voyant ça, mais la générosité du spectacle, avec sa gratuité totale, peut se targuer d’être une excellente comédie, appelée à devenir culte, l’étant déjà auprès des fans. Un moment inattendu et franchement plaisant.

 

5/6

 

de Stephen Hillenburg
avec Tom Kenny, Bill Fagerbakke

 

http://www.linternaute.com/cinema/image_cache/objdbfilm/image/540/1261.jpg

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 06:59

http://img.incine.fr/affiches_film/big/La-maison-de-la-terreur_8773_1287493546.jpg

 

Lamberto Bava (son copain Mario sera surement chroniqué sur le blog), on l’aime bien, surtout depuis qu’on a vu Démons et que c’était une belle petite claque, tout comme sa suite. Voir le bonhomme s’attaquer au slasher était donc totalement logique, et même attendu de la part de ses fans, qui attendaient du maître un film nerveux comme il se doit. Il nous sort alors un petit film : La Casa con la scala nel buio, une sombre histoire d’assassin perpétrant ses crimes à l’arme blanche…

L’histoire : Bruno est un compositeur de musique de film, qui s’installe temporairement dans une maison pour y composer la partition d’un film d’horreur. Cependant, il découvre bientôt un agenda étrange dans un placard, avant de rencontrer plusieurs femmes qui entrent mystérieusement dans sa maison avant d’être tuées mystérieusement par un mystérieux tueur.

 

http://cutleblog.files.wordpress.com/2008/11/la-maison-de-la-terreur.png


Comme le lecteur l’aura mystérieusement noté, le mystère occupe une bonne partie du film, à savoir découvrir l’identité du tueur. Le petit souci, c’est qu’entre chaque meurtre, il ne se passe pas grand chose. Certes, le métier du personnage principal (compositeur de BO horrorifique) a de quoi stimuler. Mais quand c’est pour le voir jouer du piano pendant 10 minutes alors que rien d’autre ne se passe, merci bien. Là où une mise en abîme intéressante aurait pu avoir lieu, il n’y aura jamais plus que de la belle musique gratuite lors des scènes de compositions. Un réalisateur sans doute plus fin aurait tenté d’instaurer une meilleure relation entre le compositeur et le tueur, par exemple si ce dernier forçait le compositeur à inventer ses meilleures musiques pour mettre en scène ses meurtres. Mais ça ne sera jamais le cas, et la superficialité des implications des personnages égale le jeu outrancier des acteurs. Bref, on se fait bien chier entre les meurtres, qui si ils ont le mérite d’être originaux, manquent beaucoup d’impact. Pour tout dire, on n’en retiendra qu’un : l’étouffement brutal avec un sac plastique dans la salle de bain, particulièrement sanglant. Mais à part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent. On met tellement en avant le caractère féminin du tueur, et de façon tellement complaisante qu’on se dit que c’est très louche, et au final, la découverte de la nature de l’assassin ne surprendra personne. Bien dommage que ce film soit aussi peu rythmé, son introduction et son meurtre principal étant parfaitement réussis. La musique est à la hauteur, mais les acteurs déclarent rapidement forfait. Par ailleurs, l’absence d’apparitions d’élément sur leur tueur autre que ses mains et ses chaussures à talons frustre rapidement, la mise en scène rechignant vraiment à nous donner des indices. La maison de la terreur est donc un film très mineur de la filmo de Bava, une bien piètre expérience pour notre sympathique réalisateur.

 

1/6

 

1983
de Lamberto Bava

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de voracinephile
  • : Le cinéma en grand, comme je l'aime. Points de vue, critiques, discussions...
  • Contact

Profil

  • voracinephile
  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.

Recherche