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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 08:10

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On peut le dire officiellement, The Cell est de loin le meilleur travail de la courte filmographie de Tarsem. Issu de la publicité et de l’industrie des clips, notre bonhomme a fait son baptême du feu avec le présent The Cell. Il lui faudra 7 ans pour achever son long métrage suivant, magnifique conte tourné sans CGI au service d’une histoire gentillette sur un candidat au suicide retrouvant goût à la vie, d’une candeur confinant à la naïveté aveugle (le monde est beau, alors la vie est belle… Gné ?). S’enfonçant maintenant dans les abîmes du navet (le débile Immortels en string or massif et l’atterrant Blanche Neige à la gentillesse insupportable), le réalisateur a complètement révélé ses limites en franchissant le point de non retour, plus aucune surprise n’étant aujourd’hui possible de sa part. Et pourtant, The Cell nous laissait espérer autre chose, ouvrant la porte sur une richesse visuelle digne d’un OFNI.

L’histoire : Carl est un psychopathe notoire qui transforme les femmes qu’il tue en poupées de porcelaine. Catherine est une psychologue œuvrant sur une machine pouvant explorer les rêves de patients. Peter est un agent du FBI aux trousses de Carl. Devinez la suite…

 

http://24.media.tumblr.com/O3K1aR1ENqk3cgx26uvkPjSQo1_500.png

 

Clairement, The Cell peut facilement être catalogué comme un navet policier vaguement fantastique tant son traitement du suspense relève du mode d’emploi de n’importe quelle série policière. Rien ne nous est épargné. Lunettes de soleil des enquêteurs, séance de photos des cadavres, énumération complète de tous les indices, enquêtes auprès des proches en exagérant considérablement les mimiques de condoléances… Tout y passe et cela pour notre plus grand ennui. Le comble est atteint quand Peter, officiellement le héros du FBI du film, balance la tirade originale « Si on ne l’arrête pas, il ne s’arrêtera pas tout seul ! ». On a la désagréable impression d’être pris pour un con, ou alors pour un inculte n’ayant jamais vu la moindre série policière. Un constat qui alourdit considérablement le film, car entre chaque évasion onirique, nous retombons dans un réel cloisonné et d’un ennui mortel. Peter (Vince Vaughn) est ici l’un des héros les plus agaçants que j’ai pu voir dans un film, tant sa carrure de héros au service de l’ordre le rend antipathique dès sa scène d’exposition. Et ce n’est pas son mépris des psychopathes qui le rend plus tolérable, ô non… Même quand il sous entend avoir vécu une jeunesse difficile, comment peut-il encore cracher à la face de Carl au vu de son enfance traumatisée ? N’a pas dû voir M le maudit parce qu’un match de catch passait au même moment… Bref, un tiers du film est à jeter, ce qui est d’autant plus dommage… que le reste est réussi. L’exposition du psychopathe, digne d’un silence des agneaux, est un régal de plongée dans l’univers déviant de notre taré (et la scène de préparation et d’utilisation du cadavre est impressionnante). Et maintenant, on en vient aux fameuses séquences oniriques qui font tout le sel du film. Véritables délices visuels et seule vraie implication de Tarsem dans le film, elles sont toutes d’un dépaysement fabuleux, repoussant les limites de l’imagination bien plus loin que ne le laissait soupçonner sa quelconque facture de thriller lambda. Quand notre psychologue (Jennifer Lopez, supportable) revêt sa tenue ridicule, elle pénètre dans un monde formé soit de grands décors naturels d’une beauté séductrice, ou dans des locaux déviants aux ambiances variées. Eclatant complètement la temporalité (les ralentis succèdent aux accélérés, des stock shot débarquent au milieu de séquences sans prévenir), The cell passe d’une ambiance à l’autre en un fondu, se foutant de l’unité de temps et de lieu, repoussant toutes les limites, et s’offrant des visions cauchemardesques dont les rivaux se comptent sur les doigts d’une main (et ce n’est pas peu dire que The Cell rivalise avec Silent Hill au cours de quelques visions morbides dont la beauté saisit immédiatement à la gorge). Gavant sans cesse son film de visions tordues, de souvenirs fantasmés (l’enfance de Carl, vue par une porte de placard, pendant que ce derniers est envahie de bêtes repoussantes), de visions cauchemardesques (le cheval coupé en tranches) et de symboles forts (énormément d’éléments se recoupent, l’eau, les oiseaux, le chien, le sang, la religion…), The Cell fait éclater son potentiel au cours de visions aussi brèves que marquantes, qui élargissent à tout instant les possibilités d’une telle histoire. Matrix avait déjà débarqué un an avant, il fallait Tarsem et l’idée d’explorer l’imaginaire d’un psychopathe pour avoir un aperçu de l’étendue du phénomène, magnifique (et bluffante) démonstration de savoir faire technique et artistique dans l’élaboration d’un univers sans règles, en perpétuelle évolution, et sournoisement hostile. Intéressant (mais cliché) dans sa perception schizophrène du psychopathe (dominé par un roi monstrueux à la poursuite de son âme d’enfant qui se cache dans les recoins de son univers), le film parvient à rendre son psychopathe attachant, et à défaut de passionner, parvient à émouvoir pendant quelques séquences (la scène de la baignoire notamment). En s’offrant la scène de torture la plus kitchement gore qu’on ait vu au cinéma, The Cell, malgré ses défauts d’une banalité naveteuse, constitue un coup de poing filmique d’une rare inspiration, pas loin du coup de maître si il n’y avait pas cette intrigue policière dont nous n’avons que foutre. Une excellente surprise.

 

4/6

 

2000
de Tarsem Singh
avec Jennifer Lopez, Vincent D'Onofrio

 

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 08:04

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Nouveau film extrême qui a fait toutefois moins parler de lui que The Human centipede 2, The Bunny Game s’est frotté lui aussi au titre de film le plus trash de l’année, ce qui a visiblement échoué au vu du désintérêt général qu’il suscite (qui en parle encore aujourd’hui ?). Les ambitions étaient toutefois là puisque le film refusait de se vautrer dans le gore grandiloquent qui fait le quotidien des films extrêmes, désirant se restreindre à de la torture psychologique (et physique, mais pas impressionnante), et donc mettre en valeur le jeu torturé de ses acteurs. Ambitions ratées hélas.

L’histoire : une prostituée est séquestrée par un gars louche dans son camion. Ce dernier décide de la garder en captivité pour s’amuser avec elle.

 

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Un film où ça gueule...

 

Tout d’abord, l’exposition donne dans le trash complaisant en montrant le quotidien de la prostituée, composé en gros de ses errances dans une ville anonyme et de ses prestations. Mais si elle est réduite au rang d’objet par ses clients (le film cherche à capter tous les petits rabaissements psychologiques qu’ils lui font subir), cette dernière a des vestiges d’amour propre qui lui font pousser des remarques pathétiques. Une tentative de planter un personnage féminin en mode survie, hélas un peu ruiné par un montage épileptique et une musique particulièrement désagréable. Dommage car la performance de l’actrice, qui renie visiblement tout amour propre dans son rôle, se révèle plutôt convaincante. Mais arrive alors notre roméo (le camionneur) qui la kidnappe et l’enchaîne dans la remorque de son camion. Si on ne verra jamais de sang couler, le film commence à aligner les sévices de captivité bateaux (tonte des cheveux, ligotage douloureux, humiliations, viol…) en réduisant ses dialogues à un gars qui beugle et à une femme qui beugle. Si cette dernière est celle qui beugle la plus fort (et qui donc peut paraître la plus crédible), on n’avance pas dans l’histoire, pas plus que dans la prétendue psychologie du film… Ce ne sont toujours que des cris et des injures qui sont échangées, le malsain se contentant de rester toujours à l’écran dans l’ambiance sordide. Seule séquence notable qui donne son nom au film, la séquence du bunny game, où notre prostituée, aux bras ligotés dans le dos et revêtue d’une tenue SM de lapin, se fait poursuivre par notre ravisseur revêtu d’une tenue SM avec masque de cochon en poussant des grognements adéquat. Bon, il y a une vague idée visuelle, mais niveau psychologie, c’est le néant. Mais la séquence de pseudo-libération, sensée être marquante, est foirée puisqu’on n’arrive pas à croire à l’expression de l’héroïne, d’abord crédible dans son espoir béat, espoir qui vire en grimace mongoloïde de plus en plus ridicule au fur et à mesure que le plan dure… En voilà une qui n’a pas regardé Martyrs et sa sobriété du traitement des victimes. Et là… Fin. D’une inutilité sans nom, The Bunny Game est d’autant plus mauvais qu’il est nettement moins agressif que les derniers essais extrêmes de ces dernières années. POAK l’éclate, Grotesque l’éclate, A serbian film est plus riche thématiquement… The Bunny Game est un film de détention trash qui veut se donner un look un peu agressif avec un montage très expérimental (avec une musique braillarde de circonstance), sans pour autant repousser plus loin le genre. Peu d’intérêts, donc, même si le noir et blanc n’est pas mal géré…

 

1/6

 

2010
de Adam Rehmeier
avec Rodleen Getsic, Norwood Fisher

 

http://sinsofcinema.com/Images/Bunny-Game/Bunny-Game-Blu-Ray-10.jpg

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 07:59

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Les bêtes du sud sauvage est un film sortie cet hivers dans une indifférence indécente, probablement provoquée par le manque de publicité à son sujet. Une injustice au vu de ses modestes ambitions, plutôt bien atteinte à en juger du résultat. Un film familial autre, qui n’hésite pas à faire intervenir un peu de fantastique pour renforcer la poésie de son histoire et à s’attacher à la vision d’une gamine de 8 ans pour se détacher de tout contexte réflexif et partager son émerveillement.

L’histoire : Hushpuppy est une enfant qui vit avec son père et toute une communauté dans Le Bassin, une zone inondable que la moindre tempête peut entièrement noyer. Tout ce petit monde, en situation précaire, profite de leurs derniers jours de vie sur ce territoire condamné.

 

http://www.republicain-lorrain.fr/fr/images/3F9E3397-7A32-46C8-86C9-DA1DF014C69F/LRL_03/les-betes-du-sud-sauvage-premier-film-de-benh-zeitlin.jpg

 

Magnifique petit film que ces bêtes du sud sauvage, qui réussit à trouver un ton de narration magique de son histoire, au point qu’on trouve parfois le moyen de faire des comparaisons avec les productions des studios Ghibli (Ponyo pour le côté inondation, et Princesse Mononoke pour les aurochs). L’héroïne, une petite fille noire de 8 ans, nous entraîne assez bien dans ce monde étrange avec des lubies poétiques (elle écoute sans arrêt des cœurs d’animaux battre, s’émerveillant parfois de leurs émotions), dans cette communauté qui fait la fête régulièrement pour profiter de ses derniers instants de bonheur. Car son titre ne concerne en rien les aurochs (qui n’ont d’ailleurs pas de grands rôles dans l’histoire, ils sont là pour contribuer à la magie ambiante du film), mais bel et bien les habitants du bassin, enfermés dans la zone par une digue impersonnelle, construite par « ceux de l’autre côté ». Des phénomènes en quelques sorte, qui décident de rester sur leurs terres non pas par paresse d’aller ailleurs, mais qui privilégient leur attachement sentimental à leur peur de la mort. Dans ce climat étrange, à la fois craintif mais rigolard, Hushpuppy va à l’école du village et vit avec son père, alcoolique, souvent rude, mais pas mauvais bougre. Il gagne d’ailleurs en capital sympathie au fur et à mesure que le film se développe (et parfois, il est capable d’une poésie touchante, comme lorsqu’il décrit sa femme, dont la beauté suffisait elle seule à faire bouillir de l’eau (beau compliment ^^)). Et quand l’inondation a lieue, c’est un voyage au cœur d’îlots dans lequel s’engage le film, pendant que, détachés de la banquise, des aurochs congelés dérivent vers ces terres. Perdant au fur et à mesure ses personnages, le film s’attache donc à illustrer le parcours de Hushpuppy jusqu’à son final mélancolique, la montrant elle et les siens en marche sur une route inondée, peuple sans terre et errant vers l’inconnu, sans pour autant avoir entamé leur enthousiasme. Beau petit film étrange, Les bêtes du sud sauvage est une curiosité remarquable, un peu dans la veine de l’étonnant Max et les maximonstres pour l’ambiance (sans toutefois les caractères enfantins des monstres). Touchant.

 

4.5/6

 

2012
de Benh Zeitlin
avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry

 

http://www.lesinrocks.com/wp-content/thumbnails/uploads/2012/12/lesbetesdusudsauvage604-tt-width-604-height-400-attachment_id-330160.jpg

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 10:23

http://static1.purepeople.com/articles/5/11/10/95/@/991130-affiche-officielle-du-film-django-620x0-1.jpg

 

Tarantino aujourd’hui avec son dernier Django Unchained. Vu le tapage qui est fait autour du film, que ce soit dans la presse ou avec le public, Django est parti pour être un des films les plus rentables de l’année. Pour tout dire, j’étais un peu dubitatif, craignant de retrouver les faiblesses quotidiennes de Tarantino. Et si elles sont là en effet, forcé l’on est d’admettre que le résultat possède un certain panache, même si il perd en capital sympathie au fur et à mesure que l’intrigue progresse.

L’histoire : Django, esclave noir rebelle, est libéré par un chasseur de prime allemand afin de reconnaitre ses 3 prochaines cibles. Mais alors qu’ils accomplissent leur mission, Django émet le souhait de vouloir libérer sa femme, vendue il y a des mois dans un marché d’esclaves.

 

http://www.indiewire.com/static/dims4/INDIEWIRE/e4aa28d/4102462740/thumbnail/680x478/http://d1oi7t5trwfj5d.cloudfront.net/de/617f00a37811e1bcc4123138165f92/file/django-unchained-05212012.jpeg

 

Comme on connaît la passion de Tarantino pour les westerns, le voir s’attaquer frontalement au genre a quelque chose de séduisant. Et ses fans ne seront ici pas déçus. S’attaquant donc avec un certain respect du Western (assez classique dans son exposition), il y mixe un côté blacksploitation qui fonctionne particulièrement bien pendant la première heure du film. On retrouve le meilleur du cinéma de Tarantino, à la fois dans le côté moralement ambigu mais en fait ça va (l’exposition du métier de chasseur de prime, un brin Besson sur les bords), dans les dialogues de personnages décalés (Christoph Waltz, encore une fois excellent dans son rôle de chasseur de prime), dans l’humour permissif (la scène what the fuck des cagoules, bien qu’anachronique) et dans la progression de son intrigue. On ne s’ennuie pas une seconde pendant la première moitié de Django, l’histoire parvenant à bien se renouveler et à introduire ses personnages. Et on ne peut qu’apprécier la performance de Léonardo Di Caprio, excellent à contre emploi dans le rôle d’un vendeur de lutteur noir ayant acheté par hasard la femme de Django. Sa performance est un régal, tant le personnage réussit à être convaincant dans sa vision raciste de la société où sa famille s’est implantée. Si le contexte raciste est pour beaucoup dans la détermination des méchants (quasi unanimement blancs, mais c’est logique), on peut toutefois relever dans tout cela la prestation de Samuel Lee Jackson, hilarant dans son rôle de noir raciste entièrement dévoué à la famille exploitante de la plantation, mais dont la performance sombre peu à peu dans la répétition (au bout d’un moment, il continue sur cet humour, mais il n’est plus drôle). Un détail dans cette première bonne moitié : tout le monde semble avoir été choqué par la scène où des chiens mettent en pièce un lutteur sous le regard de Django et de Schultz (le chasseur de prime allemand). Je ne vois pas en quoi il est choquant que Django approuve, dans la mesure où il avait annoncé qu’il allait endosser le rôle d’un personnage pourri jusqu’à l’os et où il est impossible de le sauver (j’insiste, vu le nombre d’individus soutenant le racisme dans les environs, il aurait de toute façon été mis à mort). Après une première partie excellente, tout bascule avec la mort de Léonardo di Caprio. Après cet évènement, le film sombre dans le grand guignol et Tarantino retombe dans tous ses travers. Je m’étonnais que pendant la scène du chien, on ne voit aucune scène de violence. Tarantino deviendrait pudique ? Nooon ! Il nous les ressort en gros plan, mais plus tard (juste avant la mort de Di Caprio en fait). Et là, l’hémoglobine gicle ! Après une scène de carnage limite insoutenable (ils repeignent le hall avec du sang) complètement inutile (mais Tarantino s’est bien marré derrière sa caméra), on vire sur la séance de torture avortée (il y aurait pu y avoir du neuf, mais non, l’intégrité physique du héros est conservée), avant de partir dans le grand n’importe quoi narratif. On commence à ressentir la longueur de Django, qui s’encombre d’une nouvelle boucle narrative qui n’est là que pour rallonger l’histoire. Le coup de la tchatche avec les gardes du convoi d’esclaves est à ce titre une scène de dialogue complètement gratuite, où Tarantino ne cesse de s’auto-citer (on sent les mêmes plans de Reservoir dogs), avant que le héros, tuant tout le monde, ne galope vers sa promise en exécutant tout le monde sur son passage (en tirant dans la bite de préférence). On tombe dans le travers qu’on pouvait craindre, à savoir que dans le dernier acte, Tarantino flingue tous les blancs avec son héros, en laissant les noirs s’en sortir parce qu’ils sont noirs (sauf samuel lee jackson, parce qu’il faut le faire mourir celui là). Les 15 dernières minutes de Django sont à ce titre insupportables, tant le film s’éclate à rendre ridicule ses personnages au moment de mourir. Ah, tu cries, putain de raciste ! Tu as mal, putain de raciste ? Tiens dans ta bite ! Paw ! Ou encore le « Dis bonsoir à madame Daisy ! », summum de l’humour nazi dont est parfois capable le réalisateur. Dommage que Tarantino manque complètement de recul dans sa dernière partie, virant dans un manichéisme putassier qui provoque quelques gênes (on tue le négro raciste, mais la dame de compagnie de Di Caprio, noire, restant toujours stoïque et souriante devant les exactions de ses maîtres, est libérée comme si de rien n’était). Le résultat, toutefois très beau et bien rythmé, réussi à tenir ses objectifs, à savoir être un divertissement honnête tout en donnant dans la relecture moderne (il n’y avait que Tarantino pour oser nous balancer du rap dans un western au XVIIème, et en plus ça fonctionne !). Sympathique, et effectivement l’un des meilleurs Tarantino jamais fait, mais on ne va pas non plus crier au génie.

 

4,3/6

 

2012
de Quentin Tarantino
avec Jamie Foxx, Christoph Waltz

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 10:16

http://img.over-blog.com/630x470-000000/2/04/62/62//Photothek-C2/Ectac.Colombiana-Film-de-Olivier-Megaton.03.jpg

 

Avec Colombiana, Besson renouvelle complètement son registre, puisqu’il nous écrit un scénario de vengeance. Et pas une vengeance de tapette à la Noblesse oblige, non. Une grosse vengeance qui laisse des traces rouges sur les murs et marrons sur les sièges ! Et c’est pas un petit héros plein de muscles qui va se coltiner l’affaire (c’est trop cliché, ça). Non, cette fois ci, c’est une femme avec des couilles qui sont remontées jusque dans sa poitrine (augmentant en conséquence les mensurations de cette dernière). Bref, un navet tout taillé pour un plaisir coupable sur Voracinéphile.

L’histoire : Colombiana, fille d’un indic infiltré dans un trafic d’armes, est témoin à 10 ans du meurtre sauvage de ses parents. Ce traumatisme en fait une yamakasi née et lui donne une soif de vengeance insatiable. Son oncle, un peu violent mais moral, lui apprend le métier de tueuse.

 

http://imados.fr/content/8/1/0/538106/Colombiana.jpg

 

Ah, mais Besson nous ressort Léon sans Jean Reno et Nikita sans Anne Parillaud ! C’est surprenant ! Non sans rire, Colombiana, c’est une vengeance chaude comme la braise qui s’abat sur des enfoirés de trafiquants d’armes sud-américains qui l’ont bien cherché. Mais avant cela, il faut forger un personnage charismatique. Besson s’exécute, vu qu’il est un expert en la matière. La petite Colombiana, une fillette modèle, prend bien le temps de voir ses parents se faire trouer la peau et contemple le visage de leurs meurtriers. Puis elle leur crache à la face avant de se mettre à cabrioler partout, mue par un instinct de survie qui fait de vous une machine de guerre quand c’est nécessaire. Elle se précipite à l’ambassade, vomit ses corn flakes sur le bureau de l’ambassadeur et lui tend une carte mémoire SD 1 giga. Pour rappel, nous sommes en 1992, et les cartes SD ne seront inventées qu’en janvier 2000. Mais pas grave, Colombiana reçoit la nationalité américaine et doit grandir parmi les gens ordinaires, ces merdes insignifiantes. Mais elle est un peu rebelle, car ce traumatisme lui fait crier vengeance à chaque minute. « Colombiana, tu peux me dire qu’elle est ton nom de famille ? » « Vengeance ! ». Enervé, son oncle l’emmène alors dans la rue et tire au hasard dans la foule. « Alors, c’est ça que tu veux apprendre ? » « Oui ! » « Ben d’abord tu vas à l’école, après on verra. » Ellipse temporelle de 15 ans, Colombiana est devenue une bombe sexuelle qui conduit en état d’ivresse pour être enfermée dans la même prison qu’un de ses agresseurs. Là, elle se transforme en Tom Cruise de mission impossible 2, et assassine froidement son boureau en faisant porter le chapeau au gardien innocent. Puis elle retourne dans sa cellule, et continue sa gueule de bois avant d’être relâchée le lendemain sur une signature sans contrôle d’identité approfondi. Après cela, on se tape tous les clichés du genre. Enquêteur black perspicace sur les traces de la tueuse et qui flaire les embrouilles dès qu’il entre dans des pièces (on croit qu’il est intelligent, mais non, il a juste déjà lu des bouts du script), passages par les conduits d’aération (depuis que ça dure ces 20 dernières années, les criminels pourraient enfin les équiper), la vie privée inintéressante de Colombiana qui commence à roucouler avec un type sympa, mais c’est accessoire parce que ce qui compte, c’est la vengeance de sang. Ainsi, le film est donc rythmé par les quelques exécutions, plus ou moins bien foutues (jolie scène dans la piscine aux requins), mais dont le découpage j’me la pète trahit toujours les ambitions purement commerciales de l’œuvre. Rien d’autre à se mettre sous la dent que des combats au montage illisible ou des scènes d’actions filmées sous tout les angles pour tenter d’impressionner alors qu’aucune performance physique n’est là. L’épisode de la prise d’assaut de l’appartement de Colombiana est à ce titre la séquence la plus clichée du film, reprenant exactement ou presque le déroulement de la scène finale de l’hôtel de Léon, à la différence qu’elle utilise des explosifs pour ouvrir le conduit d’aération. Montage encore plus indigeste que celui de Taken pour les accélérés, ici visibles au possible et particulièrement redondants (le combat interminable contre l’homme de main à coup de strangulation de serviettes de bain). Le tout pour faire bouffer le grand méchant par des chiens. Moralité : faites pas chier colombiana ou elle vous la mettra profond. Certes, c’est pensé pour être du divertissement léger, mais il y a tellement peu d’audace, tellement peu d’originalité, tellement rien à montrer en fait, que la formule éculée de la vengeance finit ici dans ses derniers retranchements, ne s’interrogeant même plus sur les dilemmes moraux qu’elle engage. L’apothéose du syndrome Kill Bill sans le côté généreux et référentiel…

 

0/6

 

2011
de Olivier Megaton
avec Zoe Saldana, Amandla Stenberg

 

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 16:54

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Tous les grands films d’horreur sur l’inquisition prennent leur source avec le méconnu Le grand inquisiteur. Fresque d’époque dans une esthétique très Hammerienne, ce dernier s’attachait à filmer un inquisiteur et ses périgrinations en Angleterre, ainsi que la vengeance d’un des proches de ses victimes. Des bases intéressantes qui marquent déjà une certaine volonté d’objectivité (point d’attaque haineuse de l’Eglise), sans pour autant développer beaucoup de pistes qui s’offrent à lui (ses successeurs s’en chargeront avec grande efficacité). Un classique en somme.

L’histoire : Dans l’angleterre du XVIIème siècle, la superstition fait rage dans la population, encouragée par la situation diplomatique chaotique de guerre civile, l’armée royale étant en déroute et les baronnies divisées. Dans ce micmac, les inquisiteurs profitent de la situation, surfant sur les craintes des gens pour en retirer quelques deniers…

 

http://2.bp.blogspot.com/-5XXMt6GlcB0/T_RnJ2SD88I/AAAAAAAAFFo/0YPsPo3BjaQ/s1600/Vincent+Price+Witchfinder.jpg

 

Le grand inquisiteur s’attache donc à reconstituer une époque troublée, comme en témoigne son introduction sans musique où une femme, entravée, est emmenée de force par une procession vers la potence du village, en y recevant les derniers sacrements par un prêtre peu rebelle et d’être sommairement pendue. Une introduction sèche qui plante bien le sujet d’office. Toutefois, le film attaque essentiellement les personnages de l’inquisiteur et de son bourreau attitré, les véritables saloperies humaines du film, qui torturent essentiellement pour de l’argent. La population, guidée par une peur aveugle (accusant les prêtres et tous les gens qui tentent de leur venir en aide), cherche des motifs de condamnation, les inquisiteurs ne sont là que pour donner une soit disant bénédiction de l’Eglise alors qu’ils n’en réfèrent visiblement à personne d’autre que leur bourse. Un traitement amoral plutôt efficace, et qui gère avec une certaine efficacité les scènes de tortures qu’il met en scène. Un peu de sang, mais relativement peu (la cruauté vient du fait que les victimes n’ont absolument aucun moyen de défense du jour au lendemain), le film fait plus dans la révolte qu’impliquent de tels traitements, montrant une foule complice qui se délecte de la situation alors que le spectateur s’énerve devant ces déchaînements de violence aveugle. Mais si ce traitement plante excellement le sujet du film, l’intrigue devient vite sommaire, voire un poil barbante. On s’attaque en effet à un garde de l’armée royale qui tombe amoureux de la nièce d’un prêtre (nièce qui joue d’ailleurs moyennement bien l’amour). Or ce prêtre est accusé de sorcellerie et finit exécuté, sa nièce en réchappant au prix de son corps (mais elle n’est pas déflorée par l’inquisiteur hélas, elle l’avait déjà été par son amoureux, ce qui est quand même louche et assez mal vu pour l’époque). Le cavalier, ivre de vengeance, jure dans la chapelle profanée du prêtre défunt de venger sa mort. Et nous voilà embarqué dans un revenge movie d’époque, qui se contente par la suite de suivre les tribulations des personnages au travers du pays. Ils se rejoignent, se ratent, se séparent… Bref, on fait durer la montre en meublant avec des péripéties plutôt sympathiques (magnifique scène de bûcher qui a probablement inspiré Christophe Gans pour Silent Hill) et de splendides paysages de la campagne anglaise en plein hivers, mais somme toute inutiles pour l’enrichissement thématique de l’histoire. A noter toutefois un final particulièrement nerveux pour un film de l’époque (on termine dans un massacre à la hache) et la prestation de l’exécuteur, excellent dans son rôle d’homme de main voyant la culpabilité chez tout le monde y compris chez son propre maître. Si Vincent Price reste attachant en inquisiteur imprévisible, sa prestation est ici un peu effacée, le personnage ne faisant pas preuve du charisme qu’on peut lui reconnaître dans Le masque de la mort rouge. Bref, un premier film plutôt sérieux sur le sujet, mais qui sera dépassé sans mal par Béatrice Cenci, The mark of the devil et le démentiel The devils.

 

4/6


1968
de Michael Reeves
avec Vincent Price, Ian Ogilvy

 

http://2.bp.blogspot.com/-A2jPBxVok6c/T8kfLJSbaQI/AAAAAAAAAzs/mgn-wmLaHzM/s1600/ScreenHunter_35+May.+30+21.35.jpg

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 16:44

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Bon, les films de fantômes asiatiques, j’avoue qu’ils m’agacent de plus en plus. A quelques rares exceptions près (le surprenant Infection, faux film de fantôme mais vrai film de trouille), c’est souvent la même rengaine, à savoir des personnages qui ne comprennent pas pourquoi le fantôme s’en prend à eux et qu’on découvre dans l’épilogue qu’en fait ils sont tous impliqués. Est-ce que Sick Nurses change la donne ? Non, mais il sombre dans le nanar involontaire à un point tel qu’il faut le mentionner sur ce blog.

L’histoire : un docteur fait vivre sa clinique en revendant les cadavres de ses patientes. Les infirmières sont toutes à fond sur lui. Jusqu’à ce qu’un soir, un mystérieux fantôme commence à s’en prendre à chacune d’entre elles, en même temps…

 

http://chud.com/articles/content_images/53/reviews/sick_nurses/sicknursesrev01.JPG

Le saphisme, c'est cool !

 

Si j’étais très tenté de lui donner l’étiquette de navet au bout de 10 minutes de film, ce dernier commence à marquer des points nanars avec ses personnages. En effet, chaque se révèle être un cliché insupportable typiquement japonais dans le surjeu de caractère. Bref, le mantra de ce film serait « Je suis japoniaise. ». Je suis avec ma sœur jumelle et on a des relations lesbiennes kikoo cools « Je suis japoniaise ! ». Je suis la sérieuse qui balance des baffes et qui fantasme sur le docteur à mes heures perdues « je suis japoniaise ». Le films est corréen et les actrices sont également de cette nationalité, mais les clichés sont tels qu’ils font immédiatement penser aux archétypes du genre japonais. Mention spéciale à la boulimique, qui ne correspond à aucune réalité psychologique (je me fais vomir puis je pèse mon vomi et je m’applaudis parce que j’ai gerbé 900 grammes de bile, puis je me brosse les dents et comme il reste un bout de donut sur la table je le mange avec le dentifrice), et qui est donc tuée parce qu’elle est boulimique, saloperie humaine, va ! On en revient donc au coup de la bonne vieille formule du « Tu as un problème psychologique ? Va crever, déchet humain ! », qu’on nous assène avec un sérieux tellement putassier qu’on meure de rire devant ces personnages impossibles. Je ne peux m’empêcher de rajouter que la boulimique a un chat qu’elle affame avant de le brutaliser. Mais pourquoi a-t-elle acheté un chat ? Niveau mort graphique, le film n’est pas terrible, ratant la plupart du temps ses ambiances où le fantôme possède des parties de corps et où il s’amuse du coup avec ses victimes.  En fait, c’est tout ou rien, soit on se contente d’un maquillage au cirage des parties possédées, soit on se vautre dans le gore gaudriole. Pour cela, il suffit de mentionner la mort de la boulimique, qui se fait arracher la mâchoire inférieure, avant que son chaton vienne lui bouffer la langue et qu’un fœtus vienne lui boucher la gore. Oui, un fœtus, ne me demandez pas d’où sort cette idée. Mais là où le film atteint l’apothéose du ridicule, c’est avec le personnage du docteur. Poli d’un bout à l’autre du film, on ne se souviendra de sa piteuse performance qu’avec un flash back aussi court que mémorable.  On voit le docteur en train de prendre sa douche à côté d’un inconnu. Le docteur demande « C’est quoi, ce tatouage ? » « Ah ça, c’est un bonze. C’est religieux. » « C’est très joli. » Puis silence où ils se regardent. Déjà, j’étais mort de rire. Puis on les retrouve sur un lit en caleçon. Le docteur tire une carte. « Roi de pique ! » L’inconnu : « As de cœur ! » Le docteur : « Et merde, tu as encore gagné… Qu’est ce que tu veux que je te fasse ? » Noooooooon ! Eclat de rire partagé avec l’épouvante tant on sombre d’un seul coup dans de l’érotisme pseudo gay digne d’un porno. Et là, le type répond « Je veux que tu te maries avec moi ! » Waaaaaaaah ! Mais ça tombe à pic, vu la situation en France ! Le docteur : « Mais je ne peux pas me marier avec toi ! Je veux me marier à une femme ! » Bref, l’hilarité est tonitruante pendant 5 minutes. Et à la fin du film, alors qu’on croyait tout cela finit, voilà que notre inconnu ensanglanté revient, et en caressant le visage du docteur, balance un « Mariage ! ». Explosion de rire finale qui conclut merveilleusement sur ce navet, quand même bien drôle pour ses personnages survoltés. Avec une réflexion pertinente sur une homosexualité latente digne d’un Max Dorcell, on ne saurait trop vous recommander ce cru nanar, dont le prix d’achat défiant toute concurrence cache un rendez vous de personnalités aussi improbables que cocasses.

 

0/6 mais un 13/20 nanar


2007
de Piraphan Laoyont, Thodsapol Siriwiwat
avec Ase Wang, Dollaros Dachapratumwan

 

http://www.horreur.net/img/sicknurses_pic1.png

Meurs, boulimique !

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 16:32

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On le sait, les nanars volontaires sont aujourd’hui essentiellement le fait de fans endurcis des anciens succès de l’horreur, qui ont bien conscience du ridicule de leur pitch et qui tentent d’y aller à fond en jouant sur la sympathie du public. La main qui tue, Burger Kill, Blackaria… Autant de films délirants (et aux ambitions diverses, Blackaria et son cousin Last Caress possédant de vraies ambitions graphiques) qui ne lésinent pas sur les aspects nanars pour nous faire rire un bon coup. Gutterballs a été fagoté dans cette optique lui aussi, pour rendre hommage aux slashers des années 80 en se vautrant dans l’excès le plus total. Etude du bestiau, en version non censurée svp !

L’histoire : Deux bandes de jeunes adultes rivalisant de beauferie se préparent pour un tournois de bowling, annulé au dernier moment suite à une bagarre entre les joueurs. Plus tard, une femme est violée dans la salle d’arcade par la bande méchante. Le lendemain, alors que le concours a lieu, un mystérieux assassin commence à décimer les joueurs…

 

http://s3.amazonaws.com/auteurs_production/images/film/gutterballs/w448/gutterballs.jpg?1289478152

 

Gutterballs est un cri d’amour constant à toutes ces bandes de vidéos club nanardes des années 80, qui ne faisaient pas peur un seul instant et dont les retournements finaux rivalisaient en stupidité. Ici, il y a tout ça, mais en puissance 1000 ! Impossible de rester sérieux devant cette orgie nanarde d’une heure et demie, qui s’en prend d’abord à vos oreilles. En effet, la VF est juste la plus vulgaire que j’ai jamais entendue de ma vie. Les doubleurs français du film ont réussi la prouesse de caler au moins deux insultes par lignes de dialogues ! Résultat : on a l’impression d’entendre plusieurs films de Tarantino en même temps. « Mais putain d’enculé ? Tu vas me rapporter ma putain de bière ? » « Vas te faire foutre, pédale ! Je téma la salope qui est à côté de moi ! » « Je suis ta pute, tu sais ? Tu veux pas que je te suce ? » Et c’est de ce niveau pendant une heure et demie. Non stop ! Encore pire que Tha Eastsidaz, sauf qu’on arrive ici toujours à en rire tant la gratuité du vulgaire se révèle absurde. Beaucoup seront rebutés simplement par ce point, mais avec un pack de bière, ça passe tout seul. Passé le vulgaire de language, on a droit au vulgaire des acteurs. Le film joue tout en mode cliché à un tel degré d’abrutissement qu’il y a là quelque chose d fascinant. Du transsexuel bedonnant jusqu’au macho (« Tu sais ce que je fais dans la vie ? Je casse du pédé ! » « Ouais, on leur éclate le fion à ces pédales ! ») en passant par le barman (« Tu diras à ta mère que je passerai plus tard ce soir ! »), c’est un florilège d’imbécilité d’une lourdeur tellement alarmante qu’on passe à un stade de nanar ultime. Rien de moins ! La séquence avec la cireuse de boule (cireuse qui parle comme l’intelligence artificielle d’Attack of the killer Weed) en est la meilleure illustration, poussant l’absurde à son paroxysme. Et le final transcende tout ça avec des explications complètement ahurissantes. Déjà que la violée était de retour sur les lieux du viol le lendemain avec les mêmes violeurs qui jouaient en face d’elle (elle est nanarde au point de porter des lunettes de soleil), attendez de connaître ses complices… Enfin, le point intéressant de la version censurée, c’est le gore. Si la version soft est relativement peu démonstrative à ce sujet, la version uncut est un véritable carnage. La scène nanarde de 69 dans les toilettes devient une scène porno assez dégueulasse dont la mise à mort annonce la couleur. Le transsexuel (« Non ! Ne me tuez pas ! Vous voulez que je vous suce ? ») se voit gratifié d’un coupage de pénis en 2, la cireuse de boule est mise à contribution… On vire sur un gore grand guignol particulièrement malsain pendant le final qui améliore légèrement le potentiel d’intérêt du film. Mais il ne faut pas se leurrer, à moins d’apprécier le nanar pour se qu’il est et de s’humilier les tympans avec jubilation, Gutterballs est un nanar phénoménal et redondant, à réserver aux amateurs du genre…

 

1/6 mais un 17/20 nanar


2008
de Ryan Nicholson
avec Alastair Gamble, Saraphina Bardeaux

 

http://icansmellyourbrains.com/upload/reviewimages/gutterballs2y.jpg

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 20:28

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Nouvelle chronique hallucinogène de la machine à laver, qui nous inonde cette fois ci les neurones avec rien de moins que la plus troublante vidéo de Chris Cunningham. Ce cher Chris est un vidéaste qui a commencé sa carrière en tournant des clips expérimentaux pour le groupe de music Aphex Twin (notamment avec Rubber Johnny, créature très La colline a des yeux vivant dans une cave). Il a persisté dans son style, filmant beaucoup de plan dont il retouche en post production les visages des acteurs. Come to Daddy en est un premier exemple assez barré. Mais c’est avec Windowlicker que notre bonhomme monte enfin sur la machine à laver. D’un mauvais goût monstrueux, Windowlicker se pose officiellement comme un successeur des films de Divine, une consécration de trash déballé sans fard, et que les effets spéciaux numériques invisibles rendent immédiatement ahurissant. Impossible de dire si on aime ou on déteste, mais ces images marquent encore une fois durablement.

 

 


 

 

 

 

Après la performance ahurissante de Francky tu veux mon zizi Vincent, on applaudit bien fort Rebecca Black. Sorte de Selena Gomez ayant suivi la vague Justin Bieber (elle émerge en 2011 avec le clip de Friday). Ca tombe bien, parce que c’est Friday, notre évènement musical du jour. Véritable lobotomie d’ondes nocives, Friday est l’une des pires chansons pour ados jamais faites, à en faire passer Bieber pour un McCartney. Même Priscilla tape dans un registre au dessus. Bref, devant un tel phénomène, on se tait et on attend qu’elle ait fini. Malgré le torrent de mauvaises critiques récoltées par la chanson (en même temps, qu’est-ce qu’on peut attendre d’un clip pour lequel la chanson a été écrite ?), Selena persiste avec des chansons un peu moins pourries et des clips toujours aussi saturés de couleurs pour faire jeunz (on rigole encore de son clip Sing it, où le réalisateur se prend pour Spielberg pendant plusieurs séquences). Un régal.

 

 


 

 

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 15:53

http://1.bp.blogspot.com/_-AYwqUULQgI/TVB7rzkIwYI/AAAAAAAAABM/dqFBQtIxd54/s1600/moulinro.jpg

 

 

Moulin Rouge est une des comédies musicales modernes les plus populaires auprès du public. Bénéficiant d’un casting plutôt affriolant (Kidman, McGregor, Lguizamo) et surtout d’une esthétique kitch calibrée pour exciter les mirettes (du Gilliam bouffi), le film brode une histoire d’amour aux relents tragiques sur plus de 2 heures, voulant rendre un hommage moderne au grand cinéma et au Paris du XXème dans son faste, tout en insérant des anachronismes modernes pour les morceaux musicaux et des incohérences pour charger davantage le visuel. Du cinéma en grand, qui m’a laissé au bord de l’indigestion.

L’histoire : Dans le Paris de 1900, un jeune écrivain tentant de se lancer dans le métier tombe amoureux de Satine, la plus belle pute du Moulin rouge, promise au Duc, principal financier de l’établissement.

 

http://imworld.aufeminin.com/dossiers/D20101122/Moulin-Rouge-143701_L.jpg

 

Œuvre aussi factice que bouffie, Moulin Rouge agace pour tout un tas de choses, mais pas pour ses musiques. En effet, si l’on passe outre les énormes anachronismes qu’ils impliquent, les reprises de morceaux connus sont loin d’être mauvais, parvenant à donner de la pêche à certaines séquences du film. Même le côté ultra kitch du bordel Moulin Rouge en devient réjouissant, son esthétique surchargée et colorée donnant lieu à des scènes qui flattent l’œil. Mais à ce niveau, de régulières fautes de goût viennent émailler l’ensemble, notamment avec les travelings où le numérique saute aux yeux où des incohérences sensées transcender l’ambiance frivole qui règne dans la pellicule, mais pas dans la salle de projection (les vues de Paris). Mais incontestablement, ce qui nuit à Moulin Rouge dans son fond, c’est l'assèchement regrettable de l’ensemble du film, qui emporté par sa fièvre visuelle en finit par tyranniser ses personnages, et à paraître prétentieux. Prétentieux dans son humour, dont le vulgaire n’a d’égal que le ridicule des clichés qu’il manipule (les personnages secondaires sont tous tellement outranciers qu’on s’y attache peu voire pas du tout (Leguizamo, insupportable)), prétentieux/audacieux dans les chorégraphies (tellement découpées qu’il est difficile de jouir d’un beau plan pendant plus d’une seconde, dommage vu que l'ambiance est là), prétentieux dans sa tragédie (l’opportuniste fin tragique sensée grandir le spectacle, alors qu’on l’attend depuis le début du film), Moulin Rouge est une montagne stylistique où l'audace et la prétention flirtent à tous les étages, qui jongle avec la prise de risque énorme de ses choix visuels (casse gueule, il faut le reconnaître). Non, le divertissement n’est pas une frivolité extrême, assénée avec un visuel rococo flatteur et des acteurs connus. Les personnages ne dégagent que peu de sentiments, le surjeu annihilant le sérieux. On ne croit jamais vraiment à leur malheur, ni à leur bonheur, ou si peu, mais ça reste extrêmement théâtral, trop exagéré pour être honnête. Quand ils pleurent, on devine les techniciens avec des pipettes qui se planquent dans les coulisses… Moulin rouge ne dégage rien de spontané, d’authentique au niveau sentimental (les ambitions tragiques sont évidentes, trop évidentes d'ailleurs, pour laisser place à de la spontanéité). C’est une mise en scène ultra classique dans les ingrédient et exécutée avec une volonté de pousse-bouton, qui ne dépoussière le genre que dans l’approche paillettes et maquillages d'une autre époque, dont l'anachronisme kitch est la principale accroche. Partant de là, voir 2 heures aussi fades relève de l’anti-divertissement (à moins d’être partisan et d’aimer ce style, auquel cas je recommande la majorité des programmes de Disney Channel, parce qu’on nage dans le même niveau question psychologie). Même si l’œuvre finale possède une esthétique suffisamment calibrée pour s’extraire de la pauvreté des programmes de la chaîne précédemment citée (elle a accès à toutes les autres du coup), la superficialité sentimentale de l’ensemble la rend vite indigeste pour ceux qui aiment éprouver des choses devant ce qu’ils voient. Un film assommant par ses côtés blockbusters, que les amateurs de blockbuster apprécieront comme une comédie dramatique de bonne tenue.

 

2/6


2001
de Baz Luhrmann
avec Nicole Kidman, Ewan McGregor

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