Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 16:04

but20im20a20cheerleader.jpg

 

Avec But I’m a Cheerleader, la réalisatrice Jamie Babbit s’attaque au sujet très south parkien des camps de cures pour jeunes homosexuel(le)s sous l’angle du teen movie très connoté (on connaît son avis sur la question dès l’introduction). S’attachant à un humour pas toujours efficace et une culture du cliché tout à fait de rigueur, le film se révèle quand même suffisamment intelligent pour cerner quelques principes intelligents dans le traitement du sujet.

L’histoire : Megan, pompom girl de son lycée sortant avec le chef de l’équipe de sport, est inscrite par sa famille dans un centre de réorientation sexuelle, étant soupçonnée d’être lesbienne. Elle assiste alors aux programmes de ré-affirmation des genres.

 

But-I-m-A-Cheerleader-but-im-a-cheerleader-18030965-400-258.jpg

 

Ce genre de thème est si politiquement incorrect que la simple perspective de la voir aborder sur un long métrage suscite de grandes attentes, mais aussi de grandes craintes. En traitant les genres en mode cliché pour faire rire, on peut facilement manquer de faire rire (South park flirte souvent avec ce subtil équilibre). Ici, le film ne se révèle pas tout à fait irréprochable. Outre un humour variable (allant du gag fin à la lourdeur ratée en passant souvent par la case « mignon inoffensif »), le film refuse la subtilité et radicalise considérablement le débat, considérant d’office que la réconciliation est impossible entre les camps (en ressortant les avatars réguliers tels que la famille, la religion, la morale…). C’est notamment le cas pendant l’entrée de Megan dans le camp, où elle est tout simplement forcée de reconnaître son lesbianisme, que le film tient pour acquis par la suite (sur la base d’éléments parfois connotés, parfois volontairement exagérés pour les « orienter » davantage qu’il ne le sont). Un aspect parmi tant d’autres qui limitent la subtilité du film, qui préfère cultiver la légèreté pour jouer la carte de la comédie adolescente. Néanmoins, le film cherche quand même à illustrer quelques constats édifiants. Les gens troublés sont donc les proches de Megan se considérant comme normaux, qui finissent par aller en thérapie, le problème venant clairement d’eux (d’ailleurs, les prétendues cures psy cherchant à remonter aux causes du problème aboutissent à des souvenirs d’enfance culpabilisant les parents eux-mêmes). Par ailleurs, le film raille les homos « repentis » qui conservent leurs tics efféminés et leurs attirances intrinsèques, qui luttent constamment en voyant des tentations dans toutes les activités qu’ils entreprennent (les sports évidemment, la mécanique, les travaux de jardinage, tout est prétexte à laisser ses penchants revenir). Le contraste des couleurs bleu/rose devient immédiatement agressif et participe à l’ambiance étouffante du camp, et finalement, le film perçoit aussi la stupidité de créer des camps de « redressement pour jeunes gays », tout simplement car le rapprochement de personne de même orientation les encourage à flirter entre eux. Une petite incertitude vient quand même amoindrir la portée du film en la personne d’un jeune transsexuel déjà inclut dans le groupe des filles, et qui semble toujours s’y épanouir. Comment expliquer cette tolérance de la part des moniteurs devant ce qui doit être le « stade ultime » ? Le film préfère tout simplement éluder le sujet, mais on met quand même un trans là, histoire de balayer tout le rayon LGBT-friendly visé par le film. Les intentions ont beau être gentilles, au final, But I’m a Cheerleader tire un peu sur l’ambulance, jouant beaucoup la caricature et dénonçant finalement un sujet déjà très excessif sur l’intégration homosexuelle. Et au vu de son optique, il ne se gêne pas pour égratigner les gros symboles comme les répétitions vomitives des cérémonies de mariages, d’accouplement aussi. Le résultat est donc en demi teinte, bien connoté, un peu raté.

 

3/6


1999
de Jamie Babbit
avec Julie Delpy, Natasha Lyonne

 

ru_paul_but_im_a_cheerleader_001.jpg

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 13:20

l-affiche-americaine-du-film-no-pain-no-gain.jpg

 

On le sait, le nouveau cru de Michael Bay est différent des transformers. En fait, après une carrière parsemée de blockbusters, il se lance dans un projet de comédie régressive moins bête qu’elle n’en a l’air, mais bon, on est quand même chez Bay quoi. Ca tâche ! Mettant vraiment la pédale douce sur les effets spéciaux, le cador de l’explosion massive s’attarde sur ses personnages, développe leur vision du monde, raille gentiment le rêve américain… C’est amusant de découvrir que Bay peut parfois s’émouvoir sincèrement du sort de ses personnages.

L’histoire : A force de côtoyer de riches chefs d’entreprise faisant du sport, un bodybuilder décide de braquer l’un d’entre eux afin d’accéder à la richesse et au rêve américain. Pour réussir son coup, il s’allie avec un membre de son club de fitness et une armoire à glace catholique tout juste sortie de prison.

 

130423132037-pain-and-gain-movie-story-top.jpg

 

No Pain no Gain a cela de stimulant, voir Bay qui s’attaque à une comédie dramatique avec un budget modeste, c’est si inattendu qu’on en perd nos reproches. Je raillais d’ailleurs Bay à une époque, pas parce que les budgets faramineux de ses film ont l’air de former une carrière commerciale ou que, simplement, certains de ses films sont nuls, mais parce que c’est permis, de critiquer Bay histoire de se donner une exigence artistique. Belle et cinglante répartie que ce No Pain no Gain, qui tape tout simplement dans un registre plus sobre et un peu plus intéressant que des robots qui cassent tout. Toutefois, Bay ne se renie pas. Bay fait toujours du Bay question humour, et c’est par endroits toujours lourd. Mais l’histoire vise quelque d’élevé derrière son approche régressive du monde. En fait, il réussit à maintenir une cohérence dans son histoire, en suivant ses anti-héros incapables de s’organiser correctement et de réussir un kidnapping sans se faire pincer. Tout le monde est stupide dans ce film. Nos anti-héros, le mec qu’ils braquent, les banquiers, les médecins, les flics, les pin up… C’est l’orgie de débilité à tous les niveaux, même dans ce récit de kidnapping, dont les rebondissements rivalisent en débilité. Avec parfois des pointes d’humour noir si crue qu’on pense aux frères Cohen. Oui, on peut maintenant citer Bay et les frères Cohen dans la même phrase. Et dernière la bêtise crasse de l’ensemble (qui sert beaucoup à se donner une façade de comédie), il y a cette modeste critique du rêve américain, convoité par les plus pauvres, au point de former un plan aussi… simple pour accéder au statut de riche. De la part de Bay, c’était pour ainsi dire inattendu, de même que cette vision régressive de l’ensemble du monde finalement cohérente dans sa tendance vers la médiocrité. Riche ou pauvre (les voisins des beaux quartiers  sont exactement au même niveau), tout le monde se rejoint dans la bêtise sans jamais la nommer, et c’est finalement tout l’intérêt de No pain no gain. Malgré quelques passages à vide qui tentent de se combler par des gags, le film ne parvient pas toujours à garder le niveau. Mais il parvient à le récupérer au cours d’un final sérieux tout à fait conscient de ses conclusions (quoique, les dernières paroles de la femme d’Ed Harris sonnent comme une étrange ironie venant de la part d’une riche ne s’étant jamais souciée de sa sécurité financière), qui termine de rendre attachants ces bodybuilders légèrement cons. A ce jeu, on peut saluer la prestation de The Rock, qui tient là son meilleur rôle depuis… toujours ? Excellent dans la carrure d’un catholique repenti toujours adepte de la grosse baffe dans la gueule pour s’expliquer, la montée de son personnage et sa déchéance touchent, de même que son retournement de veste de dernière minute assez couillu, mais finalement logique. Et comme tout semble coller au fait divers authentique, on peut effectivement parler de bonne adaptation. Assez vulgaire et peu subtile, mais finalement sincère dans le traitement des personnages principaux.

 

4/6


2013
de Michael Bay
avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 19:19

phpThumb_generated_thumbnailjpg.jpg

 

On connaît le style Dupontel quand ce dernier passe aussi derrière la caméra. Affectionnant la comédie un brin absurde avec une petite portée sociale gentiment de gauche (Enfermés dehors, le culte Bernie, le mineur Le vilain…), il a toujours conservé un certain style en marge des canons habituels, préférant l’humour cartoonesque à celui d’un Chabat (qu’on peut également appeler « humour canal + »). Avec 9 mois fermes, il revient plutôt en forme avec des airs de sales gosses pour venir égratigner le marbre des palais de justice, avec des personnages toujours aussi décapants.

L’histoire : une jeune juge aux mœurs détestant la famille et ne vivant que pour son travail découvre qu’elle est enceinte. En effectuant un test de paternité, elle découvre que le père est un criminel actuellement sous les verrous pour une affaire particulièrement sordide.

 

3494422_6_a124_9-mois-ferme-d-albert-dupontel-avec_fe8a298f.jpg

 

Dupontel le sale gosse revient avec une comédie plutôt engagée ici, puisqu’il s’agit d’une parodie judiciaire plutôt bien menée, et surtout avec des personnages intéressants. L’héroïne et sa vision de la vie effrayante mais complètement logique vue sous l’angle de son travail (« La famille est une tragédie écrite par les parents et jouée par les enfants. » Chaud…), est une femme indépendante qui méprise totalement les hommes et qui voit chaque nouvelle année comme un nouvel arrivage de dossiers et de délits en tout genre. C’est alors que l’improbable se produit, dans une ellipse digne d’un very bad trip (aïe), mais aux conséquences scandaleusement amusantes. En effet, 6 mois après le nouvel an fêté au Barreau (avec la statue de la justice salement défigurée pour l’occasion), elle découvre qu’elle est enceinte, et qu’elle a dépassé le délai légal d’avortement. Il s’agit donc de retrouver le père, campé par un Dupontel avec une vraie figure de tolard et dont le passé criminel laisse notre petite juge complètement anéantie. Si l’histoire est pleine de bons sentiments et que nos personnages finissent par se rapprocher (en fait, au cours d’une phase de détention où Dupontel, en cavale, séquestre chez elle notre juge et son moutard), le film aborde tout un tas de phénomènes en lien avec la justice (en les caricaturant avec insistance et précision). Notre juge, pour garder à disposition le père hypothétique, lui colle 3 affaires non élucidées sur le dos, le juge chargé de défendre Dupontel est un incompétent notoire alors que celui de l’accusation ne va pas chercher plus loin que les éléments qu’on lui apporte (en plus d’être un connard fini), l’acharnement médiatique dont est victime le personnage de Dupontel alors que son procès est toujours en attente… C’est indéniablement sur ce genre de « petites touches » que 9 mois plus tard marque des points et se façonne un agréable capital sympathie. En plus de ses protagonistes principaux plutôt intéressants car authentiques et toujours attachants dans les situations absurdes qu’ils traversent. Dupontel étant un sale gosse, il ne peut également s’empêcher de tenter des gags qui rayent la peinture, comme les explications gores du fait divers dont est à tort accusé Dupontel (une reconstitution des faits absurde où le vieux s’automutilerait avant de lui faire porter le chapeau) ou une juge mimant une fellation en pleine séance de tribunal. Un peu de provoc facile, mais si inhabituelle pour une comédie française qu’on se prend au jeu, et qui finalement hisse 9 mois plus tard au dessus de bon nombre de comédies françaises. Un succès gentiment mérité.

 

4,5/6


2012
de Albert Dupontel
avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 20:35

715.jpg

 

Jean Paul Belmondo a été une attraction nationale, c’est indéniable. Ayant surtout versé dans la comédie, le suspense et le polar, il peut se vanter d’avoir marquer le cinéma à plusieurs reprises (Flic ou voyou, Le professionnel, L’as des as…), en s’assurant la bienveillance d’un public qui l’a toujours suivi. Le magnifique est probablement l’un de ses meilleurs, voire le meilleur de sa filmographie, en tout cas le projet le plus réjouissant auquel il ait participé. A la manière d’un OSS 117, Francis Veber se livre à une parodie irrésistible de la saga James Bond, le tout avec un sens aigu du détail et une audace rare qui placent le film à des lieues au dessus de tout un pan de la comédie française.

L’histoire : Au Mexique, un agent secret est piégé dans une cabine téléphonique avant d’être balancé aux requins. Vu la gravité de l’affaire sur laquelle il était engagé, Bob Saint-Clair, homme d’élite des services secrets français, est dépêché sur place, avec pour contact une certaine Tatiana…

 

magnifique3.jpg


Le magnifique est tout simplement un film culte. Ni plus ni moins. Irrésistible d’un bout à l’autre, s’appuyant sur un Belmondo encore plus macho qu’à l’ordinaire dans l’étoffe de son héros invincible, c’est une parodie d’une générosité rare, qui ose absolument tout pour nous faire rire (le passage d’orgie de violence, où Belmondo fait exploser en gros plan au fusil la tête d’un homme de main avant d’en empaler un second sur un pic et de se livrer à un véritable bain de sang, est un sommet d’absurde, où chaque détail gore relance les éclats de rire comme rarement on avait osé). C’est ce genre d’audace qui montre combien on s’écarte de la comédie pépère qu’on nous propose aujourd’hui. Francis Veber se surpasse à l’écriture, et si il tourne tous les détails habituels du film d’espion en ridicule, il se livre aussi à une brillante réflexion sur le statut d’écrivain. Bob Saint Clair n’existe pas, il est le héros d’un roman écrit par Merlin, écrivain vivant dans un appartement en travaux et galérant pour percer dans le métier. Cette géniale mise en abîme permet non seulement d’ajouter de nombreux gags originaux (beaucoup de personnages emmerdant Merlin dans la vie réelle se retrouvent à l’intérieur du récit, le plus souvent pour se faire dézinguer par le héros), mais aussi de montrer combien l’état d’esprit de l’écrivain influe sur le ton qu’il donne à son récit. Fantasmant volontiers sur son personnage d’agent secret qui a tout ce que lui n’a pas (charisme, femme, argent…), Merlin le tourne totalement en ridicule au cours d’un final d’anthologie, qui ose ce qu’OSS 117 suggérait tout bas. Une telle audace prise avec un héros, ça tient du jamais vu. Pour sublimer le film, il est indispensable de parler des dialogues, presque tous cultes. Bébel marche devant la piscine, bronzage d’apollon, pectoraux saillants, toutes les femmes le regardent pendant qu’il retourne vers sa co-équipière. « Vous plaisez aux femmes… » « Je ne sais pas ! ».  Ou encore pendant la mort d’un témoin, où un pope arrive en brandissant une croix orthodoxe qui se révèle être une arme camouflée. Bob Saint-Clair l’abat sans hésiter. « D’où sort ce pope ? » « Aucune idée. » « Ils sont partout ! ». Et de ce genre de perles, le film en est truffé. Poursuivant les aventures tout en revenant régulièrement au réel, Le magnifique touche juste avec ses deux personnages principaux, et se révèle être une révélation pour l’amateur de film culte à la française. On n’en attendait pas tant…

 

5/6


1973
de Philippe de Broca
avec Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset

 

vlcsnap-2011-10-14-23h54m44s84.png

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 09:20

le-Dernier-Pub-01-copie-1.jpg

 

C’est l’avis d’un cinéphile blasé qui parle aujourd’hui. La vague geek est en train de mourir. Elle aura connu sa montée avec le très populaire Shaun of the dead, avant de prendre clairement son décollage entre 2009 et 2010. Elle connût alors une période fastueuse avec tout un tas de comédies horrifiques anglaises, de projets loufoques (comme Zombieland ou Kick Ass), portée par un élan public puissant. Consacrée dans de grand blockbuster (Tron Legacy), la culture geek est entrée dans les mœurs, redevenant cool (avec des évènements notables comme Scott Pilgrimm). Puis la vague a commencé à retomber. Paul s’essoufle, les comédies horrifiques sortent plutôt en dvd, Ted peine à convaincre… Et voilà aujourd’hui Le dernier pub avant la fin du monde, conclusion de la trilogie Cornetto initiée par shaun et complétée par Hot Fuzz, qui n’était attendu par personne et qui n’a pas grand-chose à offrir.

L’histoire : à la sortie du lycée, 5 amis organisent un bar-a-thon dans les 12 pubs de leur village. Les choses se gâtent et leur tournée ne sera jamais terminée. Une vingtaine d’année plus tard, leur chef de bande leur donne tous rendez-vous pour refaire la route de la bière, au complet cette fois ci.

 

Le-Dernier-pub-avant-la-fin-du-monde-Photo-Simon-Pegg-01.jpg

 

Oui, ça ressemble étrangement à Very Bad Trip, et pendant toute la première partie, on est effectivement à ce niveau là. Reste qu’on est moins dans la connerie irresponsable que dans une immaturité crasse. Et c’est bien ce qui décourage sur le cinéma d’Edgar Wright, qui depuis sa fulgurante ascension, a été sacré trop vite réalisateur à suivre (et je suis d’autant plus amer que j’ai fait parti de ses fans). A l’exception de Hot Fuzz, qui s’amusait de sa bêtise en dopant son pitch pépère avec les codes du cinéma d’action, Edgar Wright ressort toujours le même message de film en film. Être un geek, c’est cool, mais ce n’est pas ça qui aide à prendre des responsabilités dans la vie (avoir une copine, un boulot, s’intégrer…). Donc, le temps du film, le personnage geek prend conscience de son immaturité, mais avant de grandir, il va aller jusqu’au bout, pendant toute la durée du film en fait. Oui, c’est gentil, mais c’est toujours la même chose, alors que le temps passe. Edgar Wright a cristallisé cette belle image, et il la ressort à chaque nouveau projet, en la maquillant différemment. C’est calibré pour avoir l’air profond sous la légèreté, mais c’est totalement inoffensif, et d’ailleurs, c’est vide de toute substance (OK, c’est un trip régressif, et j’ai conscience que je ne suis pas intégré dans le monde, mais putain, je continue, et me traite pas d’immature, parce que je suis au courant mais que je persiste). Il est facile d’y voir un divertissement léger, car il ne contient rien. Rien d’autre qu’un humour léger (pas forcément désagréable, quelques gags sont drôles), des allusions cinéphiles et une galerie de quarantenaires qui échangent leurs vieux souvenirs. Oui, leurs souvenirs sentent un peu le vécu, et peut être que certains s’y reconnaîtront. Mais ce n’est en aucun cas ce qui se passe sous nos yeux qui va nous les faire aimer. Ils nous sont étrangers, et le restent pendant tout le film. Mais la conclusion est plus grave. En l’état, en cours de route, le film a besoin d’un twist référentiel (c’est obligé, vu que Wright ne fait que des films de geek). Et c’est vers l’Invasion des profanateurs de sépultures que le réalisateur jette son dévolu, faisant un remake comique des chefs d’œuvres de la SF bien connus des cinéphiles. C’est amusant, mais une fois la référence avalée, le film devient absolument pesant. Aucune surprise, la redondance des bars qui défilent n’est pas évitée, l’humour devient lourd… Et rien ne se renouvèle plus dans la formule qui finalement mélange deux ingrédients (Very Bad Trip / Body Snatchers) sans parvenir à les faire cohabiter. Comble de l’immaturité, le face à face final entre nos survivants complètement bourrés et l’intelligence artificielle des extra terrestres, qui annoncent clairement leur projet d’améliorer les conditions de vie terrestres en leur offrant un corps affranchi du vieillissement et la possibilité d’améliorer le cadre de vie moyen de la planète entière. Et répondant avec une insolence éthyllique, ils balancent des concepts dont ils ne comprennent même pas le sens (la liberté, pfff), décourageant à eux seuls les tentatives des aliens dans un vague élan de suffisance bouffie d’orgueil d’être des humains et d’être fiers de faire des erreurs. L’éloge de la revendication de la médiocrité comme réponse faite aux Aliens… Don Siegel doit se retourner dans sa tombe. Certes, c’est drôle de se taper des trips régressifs, mais aller jusqu’à les revendiquer pour en faire l’étendard de sa liberté… Autant dire qu’on peut faire tout ce qu’on veut comme ça on est libre. Et oui on devra se réveiller à la fin du film, mais jusqu’au générique, on fait ce qu’on veut… Non clairement, je ne vois plus ce qu’il y a d’amusant ou même de divertissant dans le cinéma d’Edgar Wright. On peut toujours trouver ses personnages amusants, son cinéma soit disant référentiel et innovant était juste inhabituel. En fait, il est facilement résumable, et donne lieu à des créations qui rivalisent en vacuité les unes avec les autres sous couvert de références ultra-sélectives. Du Tarantino sans les dialogues pêchus ou l’essence de cinéma.

 

1,8/6


2013
de Edgar Wright
avec Simon Pegg, Nick Frost

 

le-dernier-pub-avant-la-fin-du-monde-5.jpg

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 20:55

591_130129193824.jpg

 

Avec Les profs, la comédie française reprend un nouveau souffle. Fort de ses 3,9 millions d’entrées, le film peut donc se vanter d’avoir été un petit succès, et compte sans doute sur le dvd pour augmenter davantage ses recettes. C’est assez peu surprenant, au vu de la pauvreté de l’ensemble de la production, de l’indigence du script à la facture télévisuelle de l’ensemble.

L’histoire : en 2012, le taux de réussite au bac est de 86%. Mais au lycée Jules Ferry, il n’est que de 13%, malgré l’embauche des meilleurs enseignants de France. Aux pires élèves, le rectorat choisit d’y envoyer les pires professeurs francophones.

 

20479833.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

Avec un tel scénario, on avance déjà en terrain connu. Déjà, aucune adaptation de bédé à gags n’a fonctionné en France. Aucune ! Mais les producteurs continuent, surenchérissant avec un Boule & Bill déjà atterrant par cette nouvelle purge estampillée franchouillard. Sauf que les comédies franchouillardes divertissantes n’existent même plus. Quitte à réaffirmer mon mauvais goût, on ne voit plus des films comme Astérix contre César, où on sacrifiait un peu le rire à des tentatives spectaculaires. Mais ici, le rire est sacrifié sur l’autel du vide, de l’insipidité, de l’absence d’enjeux. En guise de scénario, le film aligne les gags à la chaîne, rivalisant en lourdeur pour chacun des caractères des professeurs en charge de l’établissement Jules Ferry. Rendez vous compte que pendant 50 minutes, ce ne sont que des gags qui jouent sur leur caractère (alors qu’on a compris au bout de 10 minutes). Déjà, le film s’ouvre sur un flash info TF1 (oh, devinez qui a avancé des ronds pour faire le film ? La voilà notre belle chaîne nationale), avant de nous annoncer, comme tentative de justification, qu’on va rassembler les pires profs de l’hexagone. L’occasion pour nous de prendre des nouvelles de Christian Clavier, pour qui le rôle de Cutiro flemmard se révèle être des vacances. Quelques kilos de plus qu’à l’époque d’Astérix, mais il semble être en bonne santé. La prof d’anglais Gladys est la pire prof parce qu’elle lance des craies sur les élèves, Eric le prof d’EPS est le pire prof pour ses méthodes douteuses d’exercice et pour les blagues discriminatoires qu’il fait, Albert le prof de chimie fait tout péter, Maurice le prof de philo est incompréhensible, Amina la prof de français (alors qu’on n’a plus français au bac, mais bon, ce n’est pas une vraie terminale) est beêêêêlle, et Polochon le prof d’histoire connaît simplement l’histoire de Napoléon. Voilà, l’essentiel des gags vous est résumé ici. Dans cet océan de médiocrité, on retiendra sur les performances de 3 personnes. Arnaud Ducret, contraint de jouer la grosse brute sans cervelle qui débite des blagues absolument plate en traitant un gros arabe d’Obélix mangeant du couscous (c’est tellement abrupt que ça n’est même pas drôle, et ce n’est même pas de l’humour politiquement incorrect, c’est de l’agression verbale). On retrouve aussi Stefi Celma, la copine de Norman dans le mémorable Pas très normales activités, qui a été castée ici simplement pour son physique. Sérieusement, c’est peut être la plus à plaindre dans l’ensemble de la production, tant son seul talent recherché semble être un physique agréable (elle n’est pas drôle une seule fois). Et enfin, derrière le rôle du prof d’histoire et aussi au rang de réalisateur, Pierre François Martin Laval. Je ne sais pas si se tourner en ridicule constitue une preuve d’ouverture d’esprit (venant de la part d’un nanardeur comme moi qui a en plus tourné un nanar assez honteux, ça serait plutôt du masochisme avec un poil d’autodérision), mais à ce jeu, il part très loin pour prendre des coups. Se mettant en scène dans une histoire d’amour complètement inepte avec la prof d’allemand, Martin Laval rivalise de stupidité en se lançant dans les gags éculés du premier degré, où il prend au pied de la lettre les conseils des autres profs pour aller draguer la dame. On touche le fond quand il nous refait la pub de Coca Cola en mode gros porc (sincèrement, quand un film s’abaisse à mimer une pub, que peut-on dire ?) et on le ré-atteint pendant l’épisode prince charmant… Et la prof tombe amoureuse… Mais comment peut-on encore nous ressortir des clichés d’une connerie pareille ? C’est vide de toute substance, ça n’est même plus drôle tellement c’est vide de toute signification. Mais on nous en fait reprendre quand même, car le remplissage, c’est aussi l’art de tenir jusqu’à la fin du nouveau format divertissement familial : 1H20 (c’est pas assez court). Au moins, le film a le bon goût d’éviter toute opinion politique hypocrite (le lycée finit par honorer exactement les statistiques qu’on attendait de lui, on ne peut en exiger plus des lycées publics de toute façon), il se prolonge dans la gratuité jusqu’au final, instant de délivrance où l’équipe du film nous dit au revoir avec une chorégraphie chantée. Comme à la fête de fin d’année en fait. Véritable ode à la vacuité, plusieurs millions de français me contrediront, décrétant qu’au final, il y a des pisse-froids incapables de s’amuser devant un divertissement sans prétentions. Car Les Profs n’a effectivement aucune prétention, c’est juste qu’il cherche à faire rire avec des clichés vieux de 50 ans… Enfin bon, le film a marché, quelques gags font mouche, l’adaptation des bandes dessinées risque donc de continuer. Vivement Titeuf ! Vive la France !

 

0,5/6


2013
de Pierre-François Martin-Laval
avec Christian Clavier, Isabelle Nanty

 

LES-PROFS-PHOTO5.JPG

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 18:36

1013075-affiche-du-film-pas-tres-normales-620x0-1.jpg

 

Kikoo les djeuns ! Vous avez téma le flim le plus swag de l’année ? Non ! Alors faut vous bouger, il est en vente pour 20 euros dans votre carrouf de quartier. Parce que y a Norman qui joue dedans ! Oui ! Le Norman qui fait des vidéos ! Lui-même ! En vrai ! Mais au cinéma ! Ca déchire sa mère, on vous dit ! Bon, y a toutes les critiques qui ont fait la fine bouche et qui ont démoli le film, mais c’est parce qu’elles n’étaient pas dans le trip, qu’elles ne sont pas familiarisées avec la culture de Norman ! Parce qu’un film avec Norman, ça ne peut qu’être bien !

L’histoire : Octave et Karine, jeune couple, s’installe dans la ferme de feu la tante d’Octave. Réalisant avec leur portable une vidéo pour leurs futurs enfants, ils sont bientôt témoins d’évènements étranges.

 

pastresnormalesactivites54353436848.jpg

 

Pour le prix du plus gros bide de l’année, Pas Très Normales Activités (PTNA) peut concourir sérieusement pour le titre. Véritable néant cinématographique révélant toute la vacuité du style de Maurice Barthélémy, qui grille immédiatement son intention d’exploiter la popularité de Norman au service d’une histoire si inintéressante qu’elle en vient à rivaliser avec Last Days. On a l’impression d’assister à une improvisation d’une heure et demie, genre le monteur s’est retrouvé avec plein de films souvenirs de Norman et il a dû faire un film avec, alors ça a donné PTNA. Le couple à l’écran pourrait effectivement être sympathique, l’alchimie entre Norman et Stefi fonctionnant bien (du moins pendant les dix premières minutes). Car le personnage d’Octave revient bien vite à l’humour de Norman, qui se met en scène comme un adolescent sur le tard, glandeur et volontiers paresseux. Et autant dire que ce personnage est complètement incompatible avec la vie de couple. D’ailleurs, le personnage d’Octave devient très vite insupportable à cause de cela, inamovible dans son rôle de glandeur fier de lui qui a poussé la paresse au point de devenir artiste (mon Dieu, quelle insulte pour le milieu ! Et quelle vérité aussi, quand on voit comment le monde des arts est pollué par une foule de parasites vivant de subventions). Mais bon, ici, il est en indépendant, donc ça va, il peut remercier l’héritage de mamie pour s’acheter ses Pims (un placement produit d’une rare finesse avec le nutella, à moins que ça ne soit un clin d’œil appuyé aux jeunes qui sont le cœur de cible du film). Et donc Octave passe son temps à se plaindre. Et le film avance sans qu’on ait un début de scénario. Vaguement un ou deux effets caméras, la parodie des scènes nocturnes de paranormal activity avec Norman qui tire la couverture vers lui… Pendant les 20 premières minutes, nous avons une odeur bizarre, un type bizarre qui observe le nouveau couple de loin, et des trucs qui bouffent les pims et le nutella. On se dit que ça va avancer. Puis pendant 40 minutes, rien. Norman essaye de faire des gags improvisés pour combler les blancs, mais peine perdue, on se fait chier, jusqu’à ce qu’on comprenne enfin la malédiction, et là, il faut s’accrocher car on tombe dans le nanar de comédie. Au moins, Norman ne fait pas preuve d’un égo surdimentionné dans cette production, mais l’inutilité de l’ensemble condamne le film à l’oubli, et Norman à une cinglante baffe qui montre combien sa renommée s’arrête aux portes de la diffusion youtube, son buzz ne pouvant durer sur plus de 10 minutes. Une lancée complètement ratée, on attends la prochaine pour confirmer…

 

0,3/6


2012
de Maurice Barthélémy
avec Norman Thavaud, Stéfi Celma

Partager cet article
Repost0
17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 18:15

Kill-Dead-Zombie.jpg

 

Il arrive un moment où, même avec de la bonne volonté, on finit par ne plus avoir aucun espoir et à être blasé d’avance. Le genre de film auquel on va en traînant les pieds et dont on ressort encore plus léthargique qu’à l’entrée, en sachant qu’on avait raison mais qu’on y est quand même allé avec l’énergie du désespoir. C’est valable avec les films de Fabien Onteniente (attendez le prometteur Camping 3), et c’est valable aussi avec les comédies zombies, périmées depuis 2007.

L’histoire : Au Danemark, un satellite russe s’écrase en plein cœur d’une ville. Alors que des zombies mutants commencent à se répandre, un groupe de potes en état d’arrestation se serre les coudes pour survivre.

 

C’est rageant à dire mais depuis que Shaun of the dead a renouvelé le genre, la comédie zombie bat de l’aile sans jamais prendre d’altitude. Les quelques buzz qui lui ont succédés (Doghouse, Dead Snow) ont vite été revu à la baisse (qui, franchement, en est encore fan aujourd’hui ?), et au mieux, les efforts honnêtes (Dance of the dead) sont d’une fadeur qui les rendent immédiatement oubliables… Avec Kill Dead Zombie, on n’a un exemple parfait de DTV, plutôt généreux en termes de gore poisseux (les zombies ont un sang vert histoire d’atténuer un peu la violence), et nanti de personnage variées qui apprécient l’humour gras du bas. L’employé de bureau qui a besoin de se viriliser, le frère débonnaire et jouisseur, les potes blacks qui aiment tchatcher, la fliquette blonde de choc… Le tandem improbable classique en somme, qui aligne les situations cocasses avec un manque de fraîcheur assez lassant et qui avance en escalier, alternant les scènes de parlotte et les affrontements gores et geeks. Dans le genre qui bouffe à tous les râteliers, Kill Dead Zombie ne se refuse rien, il enchaîne les séquences cultes inscrites totalement dans le cadre « film entre potes avec bière en main », à tel point que la lourdeur du ton vient régulièrement faire soupirer. Le véritable problème de Kill Dead Zombie, c’est que derrière sa façade geek, il n’invente rien, il n’a aucun argument qui justifie l’existance du film, sinon celle d’alimenter un marché qui s’est considérablement essouflé. Si vous aimez toutes les comédies zombies qui sont sorties jusque là, vous aimerez probablement celle-ci aussi, parce qu’elle ne se distingue absolument pas de toutes les autres. Il y a beau avoir quelques idées balancées ça et là (le sang explosif, la mitrailleuse du dernier acte), le tout est considérablement démagogique, s’enchaîne sans effort et surtout, n’est jamais drôle. Même dans un registre nanar, on est rapidement découragé, tant le résultat échoue à divertir. Apothéose de mauvais goût, une séquence jeu vidéo où des kaïra tabassent du zombie en mode tekken, avec les barres de vie sur écran et les combos qui s’affichent… Genre le clin d’œil tellement lourd et appuyé qu’il fera soupirer tout le monde. Qu’on me traite de blasé et de cynique, mais Kill Dead Zombie, malgré un budget qu’on devine pas ridicule, n’est q’une goutte d’eau dans un océan de titres insipides, et ne surnagera probablement pas longtemps dans les bacs promo…

 

1/6


2012
de Erwin van den Eshof, Martijn Smits
avec Yahya Gaier, Mimoun Ouled Radi

Partager cet article
Repost0
13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:24

http://4.bp.blogspot.com/_tpzvip-yvBU/TQ5uJFFJWII/AAAAAAAAAD4/9f4YWYBFBCw/s1600/a-serious-man-poster.jpg

 

Avec A serious man, les frères Cohen s’adonnent à un genre qu’ils maîtrisent parfaitement : la comédie dramatique. Prenant pour contexte une communauté juive et dépeignant merveilleusement les enjeux d’une vie qui bascule peu à peu vers une totale absence de contrôle, A Serious Man est un condensé du style des frères Cohen, avec cet humour plus amer qu’acide qui, ici, m’a fait jubiler sans me faire rire. Une nouvelle dimension  humoristique à lui tout seul, loin de l’absurde d’un Fargo ou du suspense d’un No Country for old man.

L’histoire : Larry, professeur mathématique juif d’une quarantaine d’année, voit sa vie partir petit à petit en cacahouète, alors qu’il n’a jamais rien fait, et que c’est ce que tout le monde lui reproche.

 

a-serious-man1.jpg

 

Pas de doute, on tient là l’un des films les plus représentatifs de l’esprit Cohen, dans la mesure où il parvient à rendre chacun de ses moments comiques dramatiques. Mais quand on vous dit dramatique, c’est qu’il y a vraiment une notion de pathétique qui s’insère dans le récit, le personnage principal se faisant sempiternellement marcher sur les pieds. Après une intro what the fuck comme il se doit, on se lance dans la triste vie de Larry, qui commence déjà avec sa femme qui lui demande le divorce du jour au lendemain. La nouvelle tombe comme une tuile, mais elle ne surprend pas, vu la mollesse du personnage (c’est vraiment une sorte de monsieur tout le monde). Sans cesse, le film rajoute des couches, augmentant les problèmes de notre bonhomme au-delà de l’humainement supportable. Mais il le supporte en se promettant d’aller voir le rabbin pour lui demander conseil. Le caractère idolâtre des rabbins est d’autant plus un régal qu’ils deviennent en quelque sorte des sorciers des temps modernes, illustrant une sorte de « superstition moderne » où tout irait mieux d’un coup de Thora et d’une bonne petite parole. Aussi, les séquences avec les rabbins, démesurément sacralisées, sont des merveilles d’humour absurde tellement nos guides spirituels noient le poisson, avec des anecdotes tellement absurdes qu’elles cernent à elles seules l’incapacité de l’être humain à aider son prochain comme il le souhaiterait. En fait, la rébellion, le film ne la cherchera qu’une dizaine de minutes dernière un ouinje, ce qui contribue assez bien à l’optique frustrante du film (impossible de se diriger, alors se laisser dériver…). Je retiens pour ma part l’hilarant épisode de l’enveloppe passée sous le bureau par un chinois, épisode d’autant plus drôle qu’il nous emmène dans une direction insoupçonnée et politiquement très incorrecte. Et comme c’est un fait qui touche le milieu étudiant, j’apprécie, en cette belle période de ma vie… Au risque de me répéter, le sel de cette comédie vient donc de cet humour toujours aux dépends de notre personnage principal, qui regarde sa vie fuir entre ses doigts sans pouvoir la retenir…Excellente copie.

 

5/6

 

2009
de Joel Coen, Ethan Coen
avec Michael Stuhlbarg, Sari Lennick

 

http://1.bp.blogspot.com/_Rt2WhktEtJA/SwrbQzyZuRI/AAAAAAAAEx4/uhuqLY9RrMw/s1600/A_Serious_Man.JPG.jpeg

Partager cet article
Repost0
26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 17:11

http://3.bp.blogspot.com/-0M2UZPsV9zk/UDdr66pkhmI/AAAAAAAAAbc/7gLk1yQnwF4/s1600/bblid0b9.jpg

 

La part des anges est une comédie indépendante anglaise sortie l'an dernier avec une certaine discrétion. Un film britich typique, comportant sa composition de caractères improbables, son petit message social et le ton léger généralement de rigueur. Un essai de Ken Loach plutôt intéressant, puisqu'il foire son principal objectif, mais qu'il parvient à être sympathique auprès du spectateur...

L'histoire : un groupe de personnes condamnées à des travaux d'intérêts généraux sont initiés par leur gardien à la dégustation du Whiskey. Cette discipline particulière les amène à explorer le milieu, jusqu'à ce qu'ils entendent parler d'un fût remarquable allant être bientôt vendu aux enchères.

 

20312918.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

 

La part des anges est en soit une bonne surprise, parce que c'est une comédie ratée. Rien, absolument aucun gag n'est drôle dans ce film (si ce n'est une seule séquence peut être), c'est d'un sérieux abyssal. Mais si cette comédie rate le coche, elle réussit sur tous les autres tableaux (et c'est là que ça devient intéressant, puisque c'est ce qui manque cruellement à notre cinéma français boursouflé de comédies aussi prétentieuses que futiles). Le contexte social (les condamnés aux travaux d'intérêt public) aborde tout un pan de la justice quotidienne qui est rarement sous le feu des projecteurs (la petite délinquance, les petits accrochages de quartier...), et il y trouve une force et une fraîcheur qui donnent dans l'inédit, et qui donc intéresse. Pareil pour ce qui est de la découverte du monde du Whiskey, le film s'attaquant au sujet avec déférence à son sujet, utilisant du vocabulaire adéquat et se fendant d'une bonne introduction dans ce monde de l'alcool. Pareil dans l'enjeu principal (à savoir le braquage d'un fût dont la liqueur est estimée sans prix), qui s'attaque avec astuce à son sujet, plutôt doué pour transposer les enjeux habituels des films de gangster dans le monde des spiritueux. Le parcours de nos personnages, atypique, se révèle donc dépaysant comme il le faut, suffisamment en tout cas pour attendre le happy end de rigueur (enfin, à quelques imprévus près). Enfin, et c'est là le principal atout du film : son personnage principal. Il s'agit d'un ancien voyou, récemment maqué avec une fille de riche qui attend un enfant de lui. Menacé par la famille de cette dernière et par plusieurs autres jeunes adultes de son quartier, pouvant être incarcéré à la moindre incartade, le film trouve là son contexte social le plus vibrant. Celui d'un ancien junkie qui tente de quitter les squats pour offrir une vie décente à sa toute jeune famille, et qui lutte contre vents et marées, à savoir l'hostilité des proches de sa compagnes et ses erreurs du passé. Pas mal de découragements et de coups durs qui vont davantage pencher le film vers le drame que vers la comédie, et qui pour le coup développent assez finement les enjeux (alors que, dans le contexte des quartiers défavorisés, beaucoup de films prônent l'auto-défense, La part des anges, par la menace constante du retour de bâton de la Justice, rend la tâche plus hardue, plus dure en somme. D'ailleurs, le constat qu'il fait sur les victimes d'agression est brutal, la victime reste bloquée sur sa douleur, et rien ne peut réparer les séquelles. Il n'y a que la fuite en avant en somme. D'une sincérité qui fait mouche, jamais embarrassé de lourdeurs de dialogues ou de comique déplacé, la part des anges est une excellente comédie ratée, avec des personnages attachants et une certaine chaleur humaine. Le côté immoral du braquage est d'ailleurs finement contourné, dans la mesure où le produit est vendu visiblement à un amateur qui a quand même un whiskey qu'il apprécie au final (amusant comme, dès que c'est mis sous les projecteurs, le tout-venant devient exceptionnel...). Bref, un film très recommandable.

 

3,6/6


2012
de Ken Loach
avec Paul Brannigan, John Henshaw

 

20203962.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de voracinephile
  • : Le cinéma en grand, comme je l'aime. Points de vue, critiques, discussions...
  • Contact

Profil

  • voracinephile
  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.

Recherche