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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 14:22

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Après un Men in black 1 très marquant (culte) et un second opus médiocrement troussé, voir un Men in Black 3 pointer le bout du nez déclenchait une relative surprise. Un film qu’on n’attendait pas, tout comme Johnny English 2 en quelque sorte. Mais là où notre agent anglais se prenait les pieds dans le tapis avec l’une des comédies les moins drôles de 2011, Men in Black 3 parvient à emporter le morceau, renouant intelligemment avec l’atmosphère du matériau d’origine et un humour de bonne tenue.

L’histoire : Boris l’animal, dernier représentant d’une race extra terrestre belliqueuse, parvient à s’échapper d’un pénitencier lunaire. Il décide prendre sa revanche sur l’agent K en faisant un saut en arrière dans le temps…

 

http://jirikuu.com/wp-content/uploads/2012/05/20120531_meninblack3_01.jpg

 

On est immédiatement rassuré par l’introduction, qui retrouve avec un certain panache le climat de comédie folle du premier film, trouvant un bon équilibre entre effets spéciaux et clichés comiques (les gardiens du pénitencier, parfaits exemples de clichés immédiatement attachants). Men in Black se rend ainsi plutôt attachant dès le départ en retrouvant nos personnages tels qu’on les avait laissé, dans cet esprit de chamaillerie bon enfant. S’ensuit la scène des funérailles de Zed qui marque un peu les limites en termes d’humour (le speech de K est drôle, mais pas celui de la nouvelle présidente, prévisible et trop brutal). Heureusement, le passage dans le restaurant chinois rassure à nouveau, la folie est toujours capable de ressurgir pendant le récit. C’est à partir de là qu’on entre vraiment dans l’esprit de ce nouvel opus, qui plutôt que de chercher à élargir son univers, va plutôt nous faire voyager dans le temps et nous faire revenir dans les sixties d’Austin Powers. Yeah baby ! Le script joue la carte du décalage d’époque pour se payer un petit coup de lifting avec Josh Brolin, qui se révèle plutôt à la hauteur de l’emploi. Il reprend bien le flambeau de Tommy Lee Jones, et se révèle finalement aussi efficace dans les gentilles scènes d’action que dans le comique sobre. En tant que divertissement, le film s’assume plutôt bien, trouvant dans la légèreté de ton de son récit (la terre est quand même envahie si ça foire, mais on prend le temps de rigoler) une certaine fougue qui tracte le spectateur jusqu’à la fin. Malheureusement, l’humour est un peu la faiblesse de ce nouvel opus, qui s’embarrasse par moments de gags un peu lourds, ou de personnages agaçants (l’arcanien notamment, qui passe son temps à faire des scénarios sur l’avenir possible du monde, montré comme imprévisible. Bon concept, mais exécution pataude, ce dernier devenant un running gag prise de tête redondant). Au final, Men in Black III n’est pas une très bonne surprise, mais il sauve les meubles en divertissant ce qu’il faut pour être enthousiaste. Le personnage du méchant est probablement la plus grande réussite du film, son design étonnamment ressemblant à la nouvelle version de The Thing et ses quelques gags réussis le rendant assez charismatique pour qu’on s’attache à ses projets. Blockbuster correct et nettement préférable au second Men in black.

 

3,2/6


2012
de Barry Sonnenfeld
avec Will Smith, Tommy Lee Jones

 

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 15:53

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Moulin Rouge est une des comédies musicales modernes les plus populaires auprès du public. Bénéficiant d’un casting plutôt affriolant (Kidman, McGregor, Lguizamo) et surtout d’une esthétique kitch calibrée pour exciter les mirettes (du Gilliam bouffi), le film brode une histoire d’amour aux relents tragiques sur plus de 2 heures, voulant rendre un hommage moderne au grand cinéma et au Paris du XXème dans son faste, tout en insérant des anachronismes modernes pour les morceaux musicaux et des incohérences pour charger davantage le visuel. Du cinéma en grand, qui m’a laissé au bord de l’indigestion.

L’histoire : Dans le Paris de 1900, un jeune écrivain tentant de se lancer dans le métier tombe amoureux de Satine, la plus belle pute du Moulin rouge, promise au Duc, principal financier de l’établissement.

 

http://imworld.aufeminin.com/dossiers/D20101122/Moulin-Rouge-143701_L.jpg

 

Œuvre aussi factice que bouffie, Moulin Rouge agace pour tout un tas de choses, mais pas pour ses musiques. En effet, si l’on passe outre les énormes anachronismes qu’ils impliquent, les reprises de morceaux connus sont loin d’être mauvais, parvenant à donner de la pêche à certaines séquences du film. Même le côté ultra kitch du bordel Moulin Rouge en devient réjouissant, son esthétique surchargée et colorée donnant lieu à des scènes qui flattent l’œil. Mais à ce niveau, de régulières fautes de goût viennent émailler l’ensemble, notamment avec les travelings où le numérique saute aux yeux où des incohérences sensées transcender l’ambiance frivole qui règne dans la pellicule, mais pas dans la salle de projection (les vues de Paris). Mais incontestablement, ce qui nuit à Moulin Rouge dans son fond, c’est l'assèchement regrettable de l’ensemble du film, qui emporté par sa fièvre visuelle en finit par tyranniser ses personnages, et à paraître prétentieux. Prétentieux dans son humour, dont le vulgaire n’a d’égal que le ridicule des clichés qu’il manipule (les personnages secondaires sont tous tellement outranciers qu’on s’y attache peu voire pas du tout (Leguizamo, insupportable)), prétentieux/audacieux dans les chorégraphies (tellement découpées qu’il est difficile de jouir d’un beau plan pendant plus d’une seconde, dommage vu que l'ambiance est là), prétentieux dans sa tragédie (l’opportuniste fin tragique sensée grandir le spectacle, alors qu’on l’attend depuis le début du film), Moulin Rouge est une montagne stylistique où l'audace et la prétention flirtent à tous les étages, qui jongle avec la prise de risque énorme de ses choix visuels (casse gueule, il faut le reconnaître). Non, le divertissement n’est pas une frivolité extrême, assénée avec un visuel rococo flatteur et des acteurs connus. Les personnages ne dégagent que peu de sentiments, le surjeu annihilant le sérieux. On ne croit jamais vraiment à leur malheur, ni à leur bonheur, ou si peu, mais ça reste extrêmement théâtral, trop exagéré pour être honnête. Quand ils pleurent, on devine les techniciens avec des pipettes qui se planquent dans les coulisses… Moulin rouge ne dégage rien de spontané, d’authentique au niveau sentimental (les ambitions tragiques sont évidentes, trop évidentes d'ailleurs, pour laisser place à de la spontanéité). C’est une mise en scène ultra classique dans les ingrédient et exécutée avec une volonté de pousse-bouton, qui ne dépoussière le genre que dans l’approche paillettes et maquillages d'une autre époque, dont l'anachronisme kitch est la principale accroche. Partant de là, voir 2 heures aussi fades relève de l’anti-divertissement (à moins d’être partisan et d’aimer ce style, auquel cas je recommande la majorité des programmes de Disney Channel, parce qu’on nage dans le même niveau question psychologie). Même si l’œuvre finale possède une esthétique suffisamment calibrée pour s’extraire de la pauvreté des programmes de la chaîne précédemment citée (elle a accès à toutes les autres du coup), la superficialité sentimentale de l’ensemble la rend vite indigeste pour ceux qui aiment éprouver des choses devant ce qu’ils voient. Un film assommant par ses côtés blockbusters, que les amateurs de blockbuster apprécieront comme une comédie dramatique de bonne tenue.

 

2/6


2001
de Baz Luhrmann
avec Nicole Kidman, Ewan McGregor

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:31

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Même les années passant, Singin' in the rain reste un classique incontestable du monde du cinéma. Véritable triomphe commercial lors de sa sortie, ce mètre étalon de la comédie musicale a toujours des répercussions de nos jours, l'histoire de The Artist se déroulant à la même époque et possédant plusieurs points communs au film de Gene Kelly (physiquement d'ailleurs, la comparaison est possible, Dujardin étant une version plus expressive de Gene Kelly). Mais le chef d'oeuvre a-t-il vieilli ? Et vu que la réponse est oui, est-ce en bien ? A la fois oui et non.

L'histoire : dans le Hollywood des années 30, le cinéma est en effervescence avec l'apparition du cinéma parlant. Les stars du milieu snobent d'abord la technique avant de devoir s'y mettre sérieusement. Lord Lookwood, coqueluche des publics avec sa fiancée attitrée Lina Lamont à la voix agaçante, tente lui aussi de se mettre à la page.

 

http://4.bp.blogspot.com/-aqQz3k9yk_w/UAxxjUOLo3I/AAAAAAAALEg/e_q3Hwu5oQk/s1600/singing-in-the-rain-1.jpg

 

Ouh la ! Jamesluctor fait son révisionniste ! Sortez les pics et les fourches ! Sans pour autant tirer à boulets rouges sur le bestiau, forcé l'on est de reconnaître qu'il a vieillit. Parfois en bien mais aussi en mal. Si l'introduction est plutôt sympathique pour le côté "célébrité à l'ancienne" avec des manteaux de fourrure et des manteaux tout sauf pratiques, Gene Kelly prouve immédiatement que si il possède un charisme et un potentiel comique certain, il n'est pas toujours utilisé à bon escient. Ainsi, le passé de Lord Lockwood, sensé être iconoclaste, ressemble aujourd'hui à une aimable pocharde, dont l'humour poli annihile complètement la portée critique sur les intermittents du spectacles attendant l'opportunité. Il faut en tout cas reconnaître les performances des acteurs dans le domaine du chant et de la dance, chaque numéro faisant preuve d'un grand travail de chorégraphie. L'humour est fluctuant, parfois vraiment sincère (le non sensique "Moses supposes" est un régal), et parfois daté, volontairement ou involontairement. Je pense notamment au fameux "make them laught", rendant hommage à l'humour des années 30 dans un numéro de danse survolté où tous les gags du muet y passent. Peut être que le ton se moque de cet humour vieillot, mais pas un gag de la séquence n'est vraiment drôle, elle se suit sans grande passion. Il en va de même pour le gag de répétition avec le micro, à la longue passable. Mais l'humour pendant la projection du film muet est une merveille. Une très habile scène qui résume à elle seule toutes les difficultés technique des débuts en nous offrant une hilarante séquence aux bruitages survoltés. De même les échanges entre LockWood et Kathy Selden sont frais, plutôt naturels pour la romance qui s'installe, alors qu'aucun effort n'est fait du côté de Lina, qui reste officiellement la biatch du film de l'ouverture jusqu'au générique. Des moments mémorables, il en reste quand même plusieurs qui marquent le film. Je pense notamment à l'envoutante scène de danse dans le décor de casino, capable de céder à une poésie inattendu (le magnifique duo au tissu flottant dans l'air). La présence d'un Donald O'Connor plutôt en forme question humour vient relever le tout, formant un couple masculin avec Kelly totalement réjouissant avec leur numéro de pitres. La fameuse scène donnant le titre au film, Gene Kelly pataugeant joyeusement sous la flotte en chantant, délivre la marchandise, sans pour autant représenter quoi que ce soit de plus. C'est une séquence du film comme une autre, mais bon, on a choisit d'illustrer le titre ainsi. Avec un humour sage qui ne fait pas vraiment dans le virtuose. Toutefois, Singin' in the rain laisse partir le spectateur dans la bonne humeur, l'interface culturelle étant plutôt sympathique (c'est va déjà un peu plus loin que The Artist, mais les défis ne sont pas les mêmes, ce dernier étant muet...). Excellent film conservant son énergie dans les scènes de danse mais parfois un peu vieilli (le gag de la tarte), Singin' in the rain demeure une comédie musicale  riche pour ses idées plutôt variées et ses bons morceaux musicaux, sans pour autant décrocher le titre de chef d'oeuvre sur ce blog.

 

5,5/6

 

1952
de Stanley Donen, Gene Kelly
avec Gene Kelly, Debbie Reynolds

 

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 10:56

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Un peu de cinéma français avec un film fait par les créateurs de Groland : Le grand soir. Tourné en Charente avec des poids lourds de notre cinéma (Poelvoorde et Dupontel, excusez du peu…), Le grand soir s’attaque à un problème actuel : la crise. Celle qui fait peur à tout le monde, sauf aux punks…

L’histoire : Benoît est punk, Jean Pierre est vendeur de matelats, ils sont frères et se retrouvent à l'occasion de l'anniversaire de leur mère, caissière dans un fast food indépendant. L'occasion de confronter les caractères en ces temps de crise...

 

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Il est assez plaisant de voir des comédies décalées dans ce genre de nos jours, qui parlent en plus d'un problème actuel et qui ose donner une réponse marginale à l'état de crise. Plutôt que d'accepter la récession (et donc implicitement l'austérité), nos personnages prennent la voie punk et se mettent à hanter un centre commercial charentais (celui où je vais faire mes courses en Charente pour l'anecdote, à Gond-Pontouvre) en prônant la rébellion. Benoît est déjà punk, il vit donc en marginal, dort dans la rue, méprise la société et se revendique comme libre (mais il en chie), alors que son frère Jean Pierre, employé vendeur de literie, loue la société de consommation, vente les mérites du centre commercial, des normes du système... C'est l'employé modèle, jusqu'à ce que son patron lui annonce que ses objectifs semestriels ne sont pas suffisants et qu'il risque fort d'être licencié en ces temps de crise. A partir de là, tout se dérègle. Le moindre retard devient catastrophique, un client potentiel qui déclare ne rien vouloir acheter devient un ennemi (scène hilarante avec un petit malin qui dit venir en magasin prendre les références pour acheter au rabais sur internet), rien de va plus jusqu'au pétage de câble, et à l'attendu licenciement. Et une fois ce dernier arrivé, impossible de retrouver un boulot dans la même branche. Jean Pierre devient alors imprévisible, se lançant régulièrement dans des réactions de colère drôlissimes qui viennent agresser la façade toujours proprette de la société de consommation. Pris en main par son frère punk, nos deux oiseaux se rasent tous les deux le crâne et entament des numéros de pitrerie anti-commerciales des plus réjouissantes. Sincèrement, ce film respire la bonne humeur avec la petite dose de social que contiennent les films d'Albert Dupontel (mais ce n'est pas lui qui réalise ici), et se propose de voir la déchéance d'un employé sous un jour comique, tournant en ridicule les moments de bouillonnement d'Albert (la scène où il boxe un arbre est juste irrésistible). Si le film n'est pas optimiste sur l'issue de la crise (avec encore une fois chez Groland l'apparition de Gégé Depardieu en poivrot qui lit l'avenir dans le mars de café, prédisant pour Jean Pierre non pas du boulot mais un stage non rémunéré), son attitude marginale et volontairement kamikaze (les dégradations du centre commercial, le non respect de la propriété privée...) en font un objet rafraîchissant et totalement attachant qui vient apporter sa pierre à l'édifice du cinéma français. Pourvu que de tels films continuent à sortir...

 

4.7/6

 

2011
de Benoît Delépine, Gustave Kervern
avec Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel

 

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 10:07

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Interdit aux moins de 16 ans

 

Un petit film décalé, ça faisait longtemps que je n’en avais pas abordé. Shortbus est un film américain sorti dans l’indifférence générale et nanti d’une interdiction de moins de 16 ans, non pas pour un contenu violent, mais un contenu érotico-pornographique. C’est une tentative d’étude de sexualité sous différentes formes (gay, frigide, domination, tout le monde se mélange), à la fois sentimentale et psychologique. Le genre de film qui interpelle devant le pitch, mais qui laisse de marbre à la sortie.

L’histoire : la vie sexuelle de plusieurs personnes (une sexologue frigide, un couple gay (James et Jamie) dont l’un est tourmenté, une dominatrice vivant à l’écart du monde…) qui se rencontre au Shortbus, club underground d’assouvissement du plaisir organisant des soirées échangistes.

 

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Shortbus plante immédiatement le ton avec son sujet : il a une vision de la sexualité et il va tenter de nous la faire partager sous différents visages, avec plus ou moins de tact. Le trash du film réside uniquement dans l’approche très crue de la sexualité, filmée sans fard : un homme qui se fait une auto-fellation, des scènes d’échangisme de masse, les enlacements homos filmés en détail… On frôle la pornographie à maintes reprises, car le film est dans une optique de partage du plaisir. Il invite le spectateur à voir la sexualité comme une jouissance qu’on peut partager (comme le dit l’un des organisateurs : « regarder est une forme de participation »). C’est la vision du libertin humaniste en somme, celui qui veut être bien avec tout le monde en baisant avec. Une philosophie bonobo répandue, et complètement débridée. La pudeur, on ne connaît pas dans ce film, mais vu le sujet, on s’y attendait. Là où on est clairement moins convaincu, c’est dans les buts du film. En dehors de cet étalage de plaisir et du discours sur l’assouvissement du fantasme (avec une esthétique très colorée pour faire tendance jeune, peace and love), rien, pas de message constructif, pas de parcours émotionnel marquant. La sexologue frustrée, fascinée par l’orgasme qu’elle n’a jamais connu, se lance dans le sexe à plusieurs en espérant l’avoir un jour, le couple homo tente de s’élargir avec un troisième membre, avant de revenir entre eux (c’est de loin le meilleur portrait, la dérive psychologique du jeune James étant palpable mais peu claire), la dominatrice commence à accorder de l’intérêt aux autres sous l’angle d’une sexualité partagée (mais d’où vient ce complexe initial ?)… Le tout avec d’étranges personnages qui viennent traverser le film, comme un ancien maire de New York, papi octogénaire qui nous donne son avis sur la question ou un photographe qui observe notre couple gay en développant des tendances voyeuristes (hommage à Fenêtre sur Cour). Ces petites histoires sont certes peintures de quelques tendances dans notre société, mais à quoi avancent-elles le spectateur ? Trop légères pour vraiment prétendre être de la psychologie, trop orientées vers l’épanouissement sexuel pour être complètement honnête (aucun quotidien en dehors du sexe ici, le reste est zappé), Shortbus est une bluette légère et faussement casseuse de tabou pour prôner une sexualité ouverte racoleuse et démagogique qui ignore tout ce qui ne touche pas aux parties intimes. Si le film ose parfois quelques piques amusants (3 homos en pleine partouze qui se mettent à chanter l’hymne américain), il s’encombre régulièrement de conversations de comptoirs (une bande de filles qui déclare que l’orgasme, elles adorent ça (Nooon ? C’est vrai ?)), de sentiments nunuches et de scènes de comédie gênantes (le coup de l’œuf vibrant, grand moment de solitude et total échec comique). Rapidement, le spectateur intègre le désir du film, mais décroche quant aux obsessions des personnages qui le laissent complètement de marbre. Parmi ceux qui ont vu le film, une bonne moitié le conseille pour son message « positif » sur la sexualité. C’est un leurre, sous prétexte de prôner une ouverture au Monde (le générique de fin), Shortbus est un film inutile et chiant, qui recycle des poncifs avec une jolie photographie pour casser des soi-disant tabous en embellissant le tout. A cet édulcorant porno-soft, on préfèrera largement Enter the Void, qui se révèle, lui, réellement iconoclaste.

 

1.5/6

 

2005
de John Cameron Mitchell
avec Sook-Yin Lee, Paul Dawson

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 11:30

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Bienvenue à bord, une comédie avec Franck Dubosc, avait fini 4ème de mon top des pires 2011. Mais jusqu’à maintenant, je n’avais pas eu le courage de rédiger sa chronique. Voilà qui va maintenant être rattrapé avec rien de moins que le film le plus quelconque de la carrière de cet humoriste français.

L’histoire : pour se venger de son licenciement, une recruteuse recrute la pire personne possible pour le travail d’animateur de croisière : Rémi Pasquier, un branleur qui se pointe en mode tout va me tomber rôti dans la bouche.

 

http://www.lexpress.fr/pictures/377/193261_franck-dubosc-g-et-gerard-darmon-dans-une-scene-du-film-bienvenue-a-bord.jpg

 

Voilà une chronique qui risque de ressembler à beaucoup d’autres au vu de l’incroyable manque d’identité que possède ce film, qui recycle du déjà vu avec des acteurs déjà vus qui jouent des rôles déjà vu à un public qui a déjà oublié les précédents. Franck Dubosck a déjà joué au moins trois fois le rôle qu’il nous sort (dans Camping 1 et 2 et dans Disco), mais vu qu’on a déjà oublié, il nous rejoue encore la même chose : les aventures plates d’un benêt intéressant qui se la joue beau gosse, mais qui va modifier un poil son identité pour devenir plus convivial, même si il garde toujours son sourire narcissique en façade. « Mais vous savez, quand on fait une comédie, le plus dur c’est de ne pas rire, c’est du travail très sérieux, il faut trouver le ton juste… » nous dit-il à chaque fois qu’on l’interview au JT de TF1 à la sortie de son nouveau film. A se demander pourquoi ils n’interrogent pas le DVD de son dernier spectacle qui nous ressortirait exactement les mêmes choses. Franck Dubosc est une boucle infinie qui se recycle et s’auto-alimente, surfant sur un public mal identifié (qui est encore fan de Dubosc aujourd’hui ?). Et avec Bienvenue à bord, difficile de supporter cette auto-alimentation. C’est bien simple, il recycle pratiquement toutes ses vannes, jouant du comique de théâtre de boulevard niveau jeu de mots foireux mais stylisé, nous refait toutes ses poses de BG ou nous sort des running gag qui ne sont pas drôles un seul instant. C’est le constat le plus accablant du film : je défie un auditoire ayant un minimum de critère de qualité (disons qu’il faut aimer la grande vadrouille) de rire devant cette purge certe graphiquement jolie, mais plate comme une piste d’atterrissage. Et non content de ne pas faire rire, le casting réuni s’enlise profondément dans l’ennui, avec une Valérie Lemercier qui regrette clairement l’époque des Visiteurs ou Gérard Darmon qui tente de faire rire sans jamais vraiment y parvenir. Et fréquemment, on y voit des séquences gênantes, comme l’inévitable pompage de Titanic où Dubosc nous rejoue Léonardo di Caprio à sa sauce. Un grand grand moment de solitude. Finalement, dire que ce produit est une merde n’est pas vraiment juste, puisque cela suggère d’éprouver une émotion. Disons plutôt que Bienvenue à bord génère une colossale indifférence, un gigantesque ennui, où rien à un seul instant ne peut s’attirer notre intérêt. Le genre de films que les télécrans diffusent dans 1984 pour laver le cerveau des gens en l’occupant avec des images creuses, sans autre but que de faire de l’argent. A l’heure où le cinéma français est gangréné de parasites, on voit toujours des projets tels que celui-ci fleurir dans les salles. Le dernier en date : un Bowling qui refait bienvenue chez les ch’tis avec les parisiens et les bretons. Mais qu’on vire toutes ces vérues qu’on appelle scénaristes ! Eric Lavaine et Hector Gabello Reyes, mais sautez à l’eau une fois que le paquebot est au large !


 

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2011
de Eric Lavaine
avec Franck Dubosc, Valérie Lemercier

 

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 10:58

 

http://www.allodoublage.com/glossaire/images/Film%20-%20Les%20cadavres%20ne%20portent%20pas%20de%20costard%20(1982).jpg

 

Aujourd’hui, comédie culte et scandaleusement méconnue au programme. Les cinéphiles avides de petites raretés se sont délectés devant les dialogues cultes de La Classe Américaine. Voici donc un objet taillé pour leur plaisir, puisqu’en plus de se livrer à un humour absurde magnifiquement maîtrisé, il s’appuie sur une admirable direction artistique qui reprend plusieurs extraits de films en noir et blanc faisant intervenir des stars connues. Les cadavres ne portent pas de costards, c’est un bonheur de tous les instants.

L’histoire : Rigby Reardon, un détective privé désoeuvré, est contacté par Juliet, la fille d’un savant amateur de fromage qui a mystérieusement disparu dans un accident. Très rapidement, Rigby découvre qu’il s’agit d’un complot à grande échelle.

 

http://image.toutlecine.com/photos/c/a/d/cadavres-ne-portent-pas-ii01-g.jpg

 

Véritable merveille tombée du ciel que ce film, qui en plus de donner dans le noir et blanc haut de gamme (la photographie est magnifique, même si le grain d’image permet souvent de noter la présence d’extraits d’autres films), se donne un humour irrésistible. C’est bien simple, le soin apporté aux dialogues est tel qu’on aimerait avoir assez de mémoire pour les retenir, tant l’humour qu’ils utilisent se révèle payant. Indiscutablement, les dialogues font passer le film au stade de l’objet culte, aussi maîtrisé que n’importe quel volet des OSS 117 d’Hazanavicius, sans toutefois donner dans le mauvais goût politique (les quelques pics envoyés à la 5ème république…). Mais le film se lance régulièrement dans des dialogues de fous, comme en témoigne le monologue ci-dessous : « Une demie bouteille de bourbon plus tard, je n’y étais toujours pas. Est-ce que Juliette était devenue folle comme sa sœur ? Etait-elle tombée amoureuse du chauffeur de taxi sur la route de la pharmacie ? Ou était-elle un membre du complot Carlotta qui m’avait tendu un piège ? Finalement, j’arrivais à une conclusion de la plus haute importance : elle me fait chier ! ». Une VF aussi survoltée, c’est suffisamment rare pour être noté. Le film se laisse parfois aller à un humour grivois vraiment sympathique, s’autorisant quelques runnings gags qui fonctionnent toujours (la fascination de notre personnage principal pour la poitrine de sa cliente, le suçage de balles pour les faire sortir des plaies…).  Aussi inventif que classe, les passages utilisant des extraits de films témoignent d’un réel souci du détail, les décors des extraits étant reproduits à l’identique pour l’évolution du détective. Steve Martin, pour le coup en forme (il était irrésistible dans L’homme aux deux cerveaux), donne ainsi la réplique à Marilyn Monroe, à Kirk Douglas, à Vincent Price, et la plupart du temps pour dire des imbécilités qui arrachent un éclat de rire tant le discours de ces grands acteurs est dévié par cette comédie. On finit avec la découverte du complot nanar avec les nazis qu’on attendait (un film culte sans nazi… impensable !), et l’humour ne nous quittant pas jusqu’à la dernière minute, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que Les cadavres ne portent pas de costards est un véritable don du ciel. Quant à l’explication du titre, faite attention, son explication en milieu de film ira très vite.

 

5/6

 

1982
de Carl Reiner
avec Carl Reiner, Steve Martin

 

http://storage.canalblog.com/58/50/131750/49053868.jpg

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 15:24

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Avec Bienvenue au Cottage, on se relance dans la comédie horrorifique anglaise avec cette fraîcheur qui nous a permis d’apprécier les truculences des premières œuvres d’Edgar Wright. Détournant d’abord les codes du film d’enlèvement avant de se lancer dans un trip sanglant à La Colline a des yeux, le film bouffe à pas mal de râtelier, et parvient à trouver un rythme amusant, à défaut de pleinement convaincre.

L’histoire : Peter et David, deux hommes en manque d’argent, kidnappent la fille d’un maffieux afin de lui réclamer une rançon. En attendant de conclure l’affaire, ils s’isolent avec leur victime dans un cottage à la campagne. Mais alors que leur situation part en cacahouète, un sanguinaire fermier surgit…

 

http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr/acmedia/rsz/434/x/x/x/medias/nmedia/18/66/32/85/18950822.jpg

 

The Cottage possède en effet la principale qualité de manier un humour pas vraiment novateur, mais bien senti. Ainsi, en se focalisant sur la relation un peu clichée de deux frères désireux d’accomplir un coup fumant, l’un étant le cerveau de l’opération (David, Andy Serkis plutôt marrant) et l’autre le boulet de service (Reece Shearsmith), le film peut développer quelques gags familiaux plutôt amusants, parvenant à façonner des caractères connus, mais fonctionnels. L’humour tient essentiellement dans la première partie, qui joue constamment sur la maladresse de nos apprentits-kidnappeurs, qui commettent bourdes sur bourdes, ayant finalement affaire à une otage tout sauf coopérative. Alors que la maffia se prépare à aller les cueillir, notre deux kidnappeurs perdent peu à peu le contrôle des opérations, l’un se faisant bientôt prendre en otage par Tracy (la fille du gangster, qui tient de son père) et s’aventurant dans les chemins campagnards environnants. Jusqu’ici, on était complètement dans la comédie. Aussi, l’arrivée du registre horrorifique est brutale, et joue principalement sur un comique de l’absurde et du décalage. S’inspirant des délires de Peter Jackson, le film s’autorise les plus sanglants excès, donnant dans le démembrage à la pelle et dans l’arrachage de colonne vertébrale (une scène faisant immédiatement référence à Predator, on appréciera la gentillesse de l’hommage). Organisant en dernier acte une confrontation plutôt rigolote (jusquauboutiste) et se fendant d’une conclusion particulièrement glauque (la musique aidant au décalage), Bienvenue au Cottage se résume comme étant la petite récréation du week end, un gentil petit divertissement anglais qui n’a pas peur de se mouiller pour apporter un peu de plaisir à son spectateur. Certes, le tout est parfois un peu laborieux (l’essentiel de la première moitié se résume à des dialogues comiques), la réalisation est loin d’être parfaite et le jeu des acteurs n’est pas vraiment excellent. Mais conscient de sa modestie, le film se vend pour ce qu’il est, et il ne prend jamais son public de haut. Même si le maquillage de son fermier est plus ou moins convaincant, la montagne de muscle sait équarrir le touriste égaré, et ce savoir faire se perdant, on ne sera que trop heureux de voir des agriculteurs prendre leur boulot à cœur. Attachant !

 

4/6

 

2008
de Paul Andrew Williams
avec Andy Serkis, Reece Shearsmith

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 16:19

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S’il y a une comédie chantée qui a marqué durablement l’esprit du public, il s’agit bien des Blues Brothers, une comédie complètement folle, qui ose tout sur le modèle des Monty Python en se mettant au service d’une morale convenue, mais en total décalage avec le ton global du film. S’il contient de nombreux arguments qui ont façonné rapidement son statut culte, le film pêche parfois par un manque de mordant ou un manque de rythme qui l’allonge un peu plus qu’il n’en faut. Embardée sur un film culte.

L’histoire : Jack, un musicien du Blues, sort de prison où il est recueillit par son frère Elwood. Voulant retrouver ses racines, il apprend que leur orphelinat d’enfance va être mis en faillite et va être démoli pour construire des immeubles d’ici deux semaines. Les deux frères se jurent de réunir la somme nécessaire à la survie de l’établissement.

 

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Le projet en lui-même contient tous les ingrédients de la comédie musicale qui réussit. On se repose sur un duo d’acteurs qui fonctionne à merveille (de vrais concurrents de Lauren et Hardie sur le plan physique et comique), de fréquents passages comiques virant plus ou moins sur l’absurde (et donc destiné à passer à la postérité), quelques scènes d’actions pour épater la galerie, et des morceaux musicaux (ici de blues) interprétés par des chanteurs de légende. Rien à redire que le papier, ça fonctionne du tonnerre. La course-poursuite finale tient encore lieu de référence dans le domaine, et le film contient en général suffisamment de temps forts pour garder une excellente opinion de l’affaire globale. En variant les registres d’humour (on retiendra surtout le runing gag de la tueuse qui poursuit nos deux frères pendant tout le film avant de se laisser attendrir par un sourire sans lunettes), le film parvient à devenir une comédie qui s’adresse à tous, évitant de prendre trop au sérieux les clichés qu’elle utilise dans sa trame principale (la morale catho-tradi à grands renforts de « on est en mission pour le Seigneur », elle est quand même relativement lourde). The Blues Brothers a énormément d’arguments, mais au final (et j’avais déjà cette impression quand j’avais découvert le film pendant ma jeunesse), le milieu du film peine à me convaincre sue la longueur. Tant que le groupe est séparé, chaque intervention des deux frères pour convaincre les différents membres de répliquer déclenche son lot d’éclats de rire. Mais quand le groupe est au complet et qu’il se lance dans des tournées, la formule peine à garder son dynamisme. On a quelques gags sympathiques mais pas terribles, une course poursuite un peu mole avec un policier… A vrai dire, cette partie du film m’a tellement peu marqué, que j’ai tout simplement effacé de ma mémoire ce qu’il se passe entre la course poursuite et la fin du grand concert sensé remettre à flot tout le monde. Ils attendaient sur le bord de la route je crois… Pour ce qui est des morceaux de musique, le film tient largement ses promesses, pas grand-chose à redire là-dessus si ce n’est que l’ambiance des concerts déchire. En tout et pour tout, ce Blues Brothers se révèle être un divertissement musical de très bonne tenue, sans qu’il est provoqué une adhésion instantanée de ma part. La réputation d’objets cultes ma paraît un peu usurpée mais le divertissement familial promis tient largement ses engagements au près du public. Et encore une fois, la scène de fin déchire.

 

4.4/6

 

1980
de John Landis
avec John Belushi, Dan Aykroyd

 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 17:04

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Après avoir vu Neuilly sa mère, j’étais particulièrement mitigé, ne parvenant pas à comprendre ce qui pouvait faire le sel d’une comédie qui critiquait la droite de Sarkozy (ou plutôt qui en faisait un cliché tellement gerbant qu’on était en droit de se demander ce que voulait démontrer le réalisateur) sans apporter la moindre réponse en retour (l’assimilation et le mélange des cultures ? La solution est tellement gratuite qu'elle tend au foutage de gueule). Suite à une gueulante bien sentie de Pinksataniste (aka Zogarok), j’avais pris quelque peu mes distances par rapport au film, et c’est peu dire si je regardais d’un œil suspicieux la prochaine comédie de Djamel Bensala (qui était l'auteur de Neuilly sa mère), qui voulait traiter de la discrimination positive. Je me demande encore pourquoi je me suis donné du mal, tant le résultat semble aberrant de connerie.

L’histoire : intégrons les noirs et les beurs, nous n’aurons pas l’air raciste.

 

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Voir des comédies de ce tonneau sortir de nos jours relève de l’hallucination, tant la trame principale semble essayer de faire de la politique en s’y prenant comme un manche, pensant que de vagues inspirations humanistes feront passer le morceau. Il serait très facile de simplement insister sur la prestation désastreuse des acteurs (Jugnot retrouve les rôles nanar de ses débuts de carrière, les premiers rôles étant transparants), la réalisation télévisuelle et les gags situés en dessous de la ceinture, quand ils ne sont pas carrément inexistants ou mal placés (c’est limite insultant de voir des gags pendant une scène sensée être dramatique, où le gag consiste à faire passer un médecin légiste tenant une tête de victime connue en disant « attention, ça tâche ! Ouh là ça tâche ! ». Dans une comédie au premier degré, ça tient d’un mauvais goût pour le moins douteux (surtout que le film traite avec légèreté d’un meurtrier qui décapite des femmes et les viole). Mais s’arrêter à ces détails serait faire preuve de lâcheté, aussi, nous irons plus loin. Là où ce film est une chiure immonde, c’est qu’elle essaye de faire sérieusement de la politique en imposant une morale gauchiste si lourde, si aberrante qu’elle en devient de l’anti subversion. Ainsi, dans ce film, les meilleurs flics qui ont réussi leurs examens sont tous blanc. La question est alors posée par un journaliste noir (et j’insiste bien et tout le monde insiste, il est NOIR) et il demande « Est-ce que vous trouvez que ce groupe de nouvelles recrues est à l’image de votre politique ? » avec tout ce jeu de double sens trouble comme le journalisme « bienpensant » nous a habitué pendant cette campagne présidentielle à l’égard de certains candidats. En gros, ce film fait la promotion de la discrimination positive (au mépris des français blancs, le personnage de Jugnot en fait les frais, mais heureusement, le bonhomme met son honneur au service de la patrie, oubliant ces querelles et ce poste qu’il convoitait depuis plusieurs années). Et notre nouveau lieutenant de police promu à la place de Jugnot ? Le pire beur qu’on pouvait trouver dans le coin, parce que les hommes politiques (de droite) chargés d’appliquer les exigence du ministre sur la discrimination positive veulent faire capoter l’affaire, histoire de ridiculiser l’initiateur de l’idée. D’ailleurs, c’est facile de reconnaître des gens de droite : ils ne donnent pas 40 centimes à un clochard dans la rue. Et toi, mon salaud, tu donnes à tous les clochards que tu croises j’imagine ? Et le film de continuer sur ces longueurs d’ondes, attaquant la droite par des pics aussi brefs qu’hallucinants (ce n'est même pas de la politique, c'est de l'insulte), et distribuant sa pensée gauchisante aussi étalée que possible (toutes les expressions utilisant du vocabulaire musulman y passent, et à chaque fois, il faut que notre nouveau promu (qui au passage est une terreur en termes de résultats) y aille de sa réflexion : vous savez, les musulmans sont aussi des gens normaux). Sérieusement, tu essayes de nous convaincre, là ? Tu crois vraiment qu’on l’ignorait ? Pendant tout le film, c’est à se demander à qui il essaye de s’adresser, méprisant ouvertement la droite et traitant d’idées de gauche avec un tel manque de finesse qu’on se demande pourquoi on persiste dans cette direction. Et pourquoi d’ailleurs ? Pour prouver qu’un demeuré (pas d’autres mots pour définir le héros) peut coincer un assassin avec un concours de circonstance ? Car c’est bel et bien le dénouement du film, qui évite (à notre grand étonnement) de privilégier la thèse du militaire radical (tiens tiens, ça vous rappelle pas un fait divers…) pour se focaliser sur un personnage qui ne fait pas de politique, mais qui est blanc, qui deale de la drogue et qui tue des musulmanes.  L’explication de l’instrument servant à les violer est d’ailleurs un grand moment de poésie. Et le film de conclure sur un chant de la promotion policière du coin, comprenant un beur, un asiat, un noir, un obèse et un moche, avec le drapeau français qui flotte dans le vent. Le générique commence que je me demande encore si cette sous-merde était volontairement stupide ou si le réalisateur croyait vraiment en son propos… Parce que là, il semble nous dire que lorsqu’un beur arrivera à la présidence, la France aura fait un grand pas… Ouais ! Et les idées politiques derrière ? Heu… Ben on intègre les étrangers… Huhum… Car si le film joue bien sur une chose gerbante, c’est la peur de passer pour un raciste (critiquer la discrimination positive est un exercice délicat). C’est la hantise de tous les cadres, de tous les dirigeants ou de ceux qui gèrent du personnel. Ayez l’air de passer pour un raciste par une remarque sortie de son contexte, une remarque mal formulée ou mal comprise, et c’est le monde entier qui s’abat sur vous, lui, faisant preuve d’un authentique racisme. A ce titre, l’épisode de South Park « Avec nos excuses à Jesse Jackson » se révèle être une merveille de mauvais goût et d’interrogation sur le sujet. Pas comme cette saloperie traitée dans cette chronique. Pour ma part, je prône la méthode Hellraiser : qu'on nous arrache tous la peau.

 

-10000/6

 

2010
de Djamel Bensalah
avec Booder, Issa Doumbia

 

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"Mais Jamesluctor ouvre sa gueule ! Il est raciste, ma parole ! Petit blanc de merde !"

"T'es contre la discrimination positive ? Putain de raciste !"

"SALOOPERIE DE FACHOOOOOO !"

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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