Harry Potter et la coupe de feu : Ca commence à se gâter à partir de maintenant. En effet, les financiers ont bien compris qu’il était temps de faire évoluer Harry Potter, de faire évoluer son personnage en même temps que son public. Résultat, on a donc ici l’un des moins sobres films de la saga, qui ne cesse de rajouter couche sur couche de détails sur la personnalité de Harry et ses amis. Ainsi, nous connaîtrons dans cet opus absolument tous les retournements de leur vie sentimentale, leurs petits chamboulements et leurs interrogations sur ces poils qui poussent à leur menton et plus bas aussi. Je me moque, mais sérieusement, le film devient vraiment relou à force d’insister sur le côté people de ses idoles. Point culminant de l’agacement pendant le bal, qui n’avait bénéficié jusqu’à maintenant d’aucune illustrations parce qu’il ne servait strictement à rien dans l’intrigue, qui se voit maintenant enfin illustrer, alors qu’il est toujours aussi inutile. Et en prime, on se tapera un cours de danse totalement inutile et malvenu, juste là pour faire un léger gag entre Weasley et Mc Gonnagal. Il accumule les fautes de goûts, en témoigne le personnage de Rita, la journaliste people incroyablement inutile et affreusement mal gérée (pour ce qu’elle sert, ils auraient vraiment pu faire sauter le rôle), où cette scène gênante dans les bains où Mimi Geignarde vient draguer Harry et lui mater les roubignoles… Ah vrai dire, les seuls moments où Happy Rotter 4 se révèle amusant, c’est quand il balance les scènes d’action, pour le coup impressionnantes (le magnifique dragon de cet épisode dépasse de loin le dragon albinos de la dernière partie), bien que totalement peu fidèles à celles du livre. Et entre les épreuves, on se tape Robert Pattinson en gros plan ou Ron souriant béatement devant la caméra. Quant à la résurrection de Voldemort, et bien le cahier des charges est rempli, mais je reste quand même un peu sur ma faim… Il ne va pas détrôner Dark Vador de sitôt, ce lord Voldemolle. Un opus carrément décevant après celui de Cuaron, que j’ai été bien mal inspiré d’être allé voir au cinéma.
2.5/6
2005
de Mike Newell
avec Daniel Radcliffe, Emma Watson
Harry Potter et L’ordre du phoenix : Ce film de David Yates a réussi à berner quelques spectateurs en se révélant plus sobre que son prédécesseur sur les élans émotionnels de nos adolescents en pleine transformation. C’est cette apparente tempérance qui semble avoir rehausser les estimes à son égard, et cela sans que ça lui soit dû. En effet, si la romance avec Cho Chang ne bénéficiera plus d’une insistance régulière comme dans La coupe de feu, elle sera suivie par petites touches, par de petites attentions. On nous dit que c’est de la subtilité, mais il s’agit de flirts inconsistants au possible, d’amourettes de pacotilles interchangeables et sans aucune émotion profonde (ou alors la caméra ne cadre pas assez vers le bas). Echouant complètement à nous passionner pour l’émoi d’Harry ou de Ron, Yates se charge aussi d’anesthésier le matériau, de réduire au minimum tous les curseurs qui pourraient rebuter le public. Harry Potter 3 avait réussi à vous angoisser avec ses Détraqueurs (pour le coup vraiment effrayant) ? Ici, ils attaquent en pleine lumière et on ne craint pas un seul instant pour la vie d’Harry ou celle de Dudley (stéréotypé au possible, il est devenu une sorte de Cartman). Impossible de craindre quoi que ce soit pour le héros, même pendant son procès, Dumbledore arrive en jouant les papys gâteux encore vert malgré l’âge. Décidément, ce cabotin de Dumbledore se prend de plus en plus pour Gandalf (son apparence collera d’ailleurs de plus en plus avec ce dernier, l’exemple le plus éloquent étant la dernière partie). Impossible de voir en Dolores Ombrage la femme autoritaire et castratrice du livre. Nous aurons droit ici à une sorte de parodie, à une Margaret Tatcher rose bonbon improbable dans son stéréotype jusqu’auboutiste de conformisme absolu (vu qu’elle-même n’est pas conformiste). La punition d’Harry sera considérablement dédramatisée à peine illustrée plus de quelques secondes. La prétendue armée de Dumbledore est un cache misère, un pathétique prétexte pour justifier de longues minutes d’attentes qui viennent faire gonfler le spectacle jusqu’à l’horaire effrayant de deux heures. Les attaques mentales de Voldemort (qui auraient pu devenir une très sérieuse menace) sont à peine esquissées (même pas exploitées), délivrant à peine leur quota d’information sur Rogue et ne faisant jamais stresser. Et que dire de ce final, où la puissance de Voldemort est sensée se voir au fait qu’il fait exploser une centaine de vitre. Oh purée, le Seigneur des Ténèbres est en colère, il va nous casser le carrelage en marbre ! Terrifiant ! Et pour la mort de Sirius ? A peine dramatisée ! Et quand Harry utilise enfin un sortilège impardonnable, ça a l’air d’aller de soi… Et nos mangemorts de pacotille ? Et bien, ils ont l’avantage, mais une fois que Sirius est mort, ils se tirent en vitesse (le quota est rempli). Non, vraiment, cette adaptation bigrement paresseuse et dépouillée de tout charme ne saurait passer pour un film de qualité.
1.6/6
2007
de David Yates
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint
"Je ne te drague pas, je t'apprends à tenir la baguette que tu manies depuis 5 ans..."
Harry Potter et le prince de sang mêlé : Incontestablement le pire de tous les Harry Potter, et la majorité semble d’accord là-dessus. Ce film est la parfaite synthèse de ce qu’Harry Potter 4 & 5 avaient fait de pire. La trame est toujours aussi mal gérée et anesthésiée, et les sentiments de nos protagonistes semblent revenir à la charge avec une espèce de jalousie entre Ron et Hermione, certes présente dans le bouquin, mais qui occupe bien trop d’espace pour susciter notre intérêt. Une fois encore, un simple détail aurait suffi pour clore ce chapitre, mais non, on va bien étudier leur relation. C’est comme pour harry, on sent poindre un vif sentiment chez lui quand il aperçoit Ginny, sans pour autant tenter de faire avancer le schmilblick. Encore une fois, à part Ron qui ose rouler quelques pelles (mais c’est qu’il en aurait dans la robe de sorcier, ma parole !), tout le monde se tourne autour, reniflant les hormones sans pour autant suivre leur trace. Ici, l’unique révélation tourne autour de Rogue. Tous ceux qui ont pris la peine de lire le bouquin le savent bien. Par conséquent, le film se dit qu’il n’a aucun effort à fournir pendant une heure trente, il faudra juste être à l’heure à la fin. Le film pose donc ses enjeux avec une mollesse qui laisse pantois, un rythme tellement lénifiant qu’on croit défaillir (mon dieu, Malfoy va laisser Harry dans le train et il risque de retourner à Londres, pauvre de lui !) et une absence totale d’intérêt, au point qu’on regarde régulièrement sa montre en se demandant quand est-ce que ça va commencer. On se branle littéralement des cours de Harry (oh, ça a l’air chiant maintenant, cet univers merveilleux), on préfère s’intéresser à son quidditch et à sa potion de chance merdique qui nous cassera littéralement les pieds pendant longtemps. Ainsi, l’apothéose est atteinte quand on assiste aux adieux d’Hagrid à Agroag, l’araignée monstrueuse du second film (donc un personnage secondaire amusant), où la prière de Slughorn est tout simplement à se pisser dessus, puis la musique de fond monte d’un coup, venant couvrir le discours d’adieu à cette créature dont David Yates a l’air de se foutre éperduement. Puis on se fait suer avec des bribes de souvenirs relous, on apprend que Voldemort était un petit sadique qui maintenant est devenu un briseur de vitre professionnel. Il n’y a pas la moindre empathie émotionnelle avec le méchant ou la moindre tentative de faire stresser. Tout ce que l’on voit est cliché, et pendant ce temps, on s’ennuie. Comble de notre malheur, la fin ne vient même pas tenir ses promesses, la séquence dans la taverne étant loin de faire hommage au bouquin, et la mort de Dumbledore relevant du ridicule quand on voit l’immense importance accordée par toute l’école au port du cadavre de Dumbledore… alors que la maison d’Hagrid est en train de cramer et que tout le monde a l’air de s’en foutre royal. Harry Potter et le prince de sang mêlé est un foutage de gueule, une suite purement mercantile qui vend sa merde sans avoir l’air d’être soucieux de bien restituer les écrits de Rolling. Etonnant que David Yates n’ait pas été viré après cet épouvantable navet.
1/6
2009
de David Yates
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint
"Plus jamais Dumbledore ne me donnera la fessée... Plus jamais !"
Harry Potter et les reliques de la mort, partie 1 : Passons déjà sur ce partie 1 purement mercantile, destiné à retarder un peu plus l’échéance de la saga et ainsi donner le temps à la Warner d’empocher plus de fric (Twilight a bien compris le message). Harry Potter et les reliques de la mort est une sorte d’épisode charnière, le réveil d’un réalisateur qui se rend compte que c’est déjà la fin, et qu’il lui reste encore plein de trucs à remplir dans le cahier des charges, surtout qu’il a pris du retard depuis 2 films (sans compter qu’il faut poursuivre l’histoire). Ainsi, ce septième film cumule à la fois les bons et les mauvais points. Premier bon point : les studios n’ont pas eu le temps de le convertir en 3D. Ouf ! Second point : il réussit à poser certaines scènes assez intéressantes sentimentalement. Avec une ouverture assez sombre ou Hermione efface complètement ses traces et abandonne définitivement ses parents sans un mot, cette partie commençait bien. Et vraiment, au niveau ambiance de traque, le film arrive à être efficace, parvenant même à instiller un peu de mélancolie dans son récit (au moins le temps d’une danse sous la tente alors que les espions rodent de partout). Clairement, on voit que Yates cherche enfin à s’appliquer et à donner enfin une tonalité sérieuse au récit. Il se révèlera même audacieux dans sa mise en scène des reliques de la mort, une sorte de conte en image de synthèse rappelant furieusement l’ouverture chaleureuse d’un Hellboy II). Et avec son lot de trahison et de fuite, cette première partie arrive déjà à tenir un rythme. Mais même ces bonnes volontés ne parviennent pas à cacher l’urgence de certaines idées, expédiées ici au burin. Ce trio sentimental avec Hermione qui passe de Ron à Harry avant de retourner vers Ron, puis de regarder Harry de biais… Inexistant auparavant, et ici asséné sans délicatesse. Quant à la séquence nécromantienne, sensée être terrifiante, on se contentera d’un jump scare totalement inoffensif. Le point culminant de ces tentatives de rattrapages reste l’intervention verbale de Dobbie dans l’acte final, où il prêche enfin pour la liberté des elfes de maisons. Trois épisodes trop tard, mon gars ! On est passé à autre chose, depuis ! Et puis, il y a cette idée saugrenue de faire de l’humour avec le changement d’identité de nos héros avec le polynectar au ministère de la magie, où on est sensé rire de l’inquiétude de Ron pour les proches de l’individu dont il a pris l’identité. Au moins, Ombrage apparaîtra enfin un peu plus sérieusement le temps d’une courte séquence. Et puis, au niveau des contrastes, le film est parfois tellement sombre que l’on peine clairement à visualiser ce qu’il se passe. Sérieusement, la première réunion des mangemorts m’a fait bien rire, j’attendais qu’enfin, quelqu’un allume la lumière, mais ils ont tous l’air de se chier dessus que personne n’y pense. Et cette traque dans la forêt où nos héros courent… Impossible à suivre avec un contraste pareil, surtout en caméra portée à l’épaule. La séquence est tout simplement illisible. Enfin, ne boudons pas trop notre plaisir, la saga remonte la pente, ça se sent, et on ne s’en plain pas.
3/6
2010
de David Yates
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint
"Et si nous faisions quelques chose aujourd'hui ?"
Harry Potter et les Reliques de la mort, partie 2 : Il aura fallut 7 ans et 4 films à David Yates pour retrouver enfin la force que troisième épisode de la saga. Enfin, on n’est pas vraiment au même niveau, mais on s’en approche beaucoup. En effet, ce final relève du bon film, puisque contrairement à ses aînés, il retourne sur les terrains du divertissement fantastique qui n’essaye pas de se prendre la tête ou de faire du people. On a planté un univers pendant 7 films, maintenant, on l’exploite à fond. Ainsi, le film se permet un détournement du film de braquage en organisant un hold up à la banque des gobelins, où la magie a remplacée la technologie de pointe habituellement présentée (et ridicule). Et le braquage a le mérite de tenir ses promesses en offrant son lot d’action (si toutefois le dragon est complètement sous exploité) et nous faisant dare dare revenir à Poudlar, où la situation s’envenime et où nos gentils ont tôt fait de reprendre le contrôle et de se préparer pour la grande bataille finale que tout le monde attend. Et bien cette dernière arrive, et elle tient ses promesses. Véritable florilège de magie agressive, où les baguettes ont remplacé les flingues, Harry potter partie 2 ose les scènes d’action, ose mettre en péril ses personnages, et ose même aborder leur psychologie en évitant de s’attarder sur leurs débordements sentimentaux (enfin, il était temps !). On ne s’ennuie pas un instant, on se castagne à tout va, Voldemort vient y mettre son grain de sel… Si ce dernier échoue toujours à passer pour un grand méchant valable, on notera la mise en scène excellente de la mort de Rogue (légèrement contre-balancée par des flashs back un tantinet clippesques, qui semblent tout droit sortis des rêves d’un Ichabod Crane). Après, la confrontation finale relève surtout de la formalité, le dénouement ne surprenant absolument pas et transcendant à peine les longs combats auxquels nous avons déjà assisté. Et je préfère passer sous silence la scène où Gandalf le blanc… pardon, Dumbledore vient taper la discussion avec Harry). L’épilogue est quant à lui assez ridicule pour le vieillissement peu probant de ses protagonistes, mais le spectacle qui nous a été offert, beaucoup plus modeste que ses prédécesseurs, parvient à laver des années d’attentes gâchées par des ambitions mal placées. Une fin correcte pour une saga aussi populaire. Mais méritait-il de devenir le 3ème film le plus vu au monde ?
4/6
2011
de David Yates
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint