Les films d'animation Astérix représentent une part d'enfance, mes préférés étant respectivement Les 12 travaux d'Astérix et Astérix légionnaire. Mais malgré la gauloiserie franchouillarde du film de Claude Zidi, les récentes adaptations m'ont toujours laissé sur ma faim. Astérix chez les normands étant le dernier échec en date, Astérix au service de sa majesté n'existant tout simplement pas. De la frustration ressentie sur le projet Astérix aux jeux olympiques, Christian Astier, artiste intéressant et éclairé bien que je n'ai pas adhéré à son Kaamelot, relance l'expérience en compagnie d'une pointure en animation. En résulte un objet plutôt attachant, qui renoue en tout cas avec l'ambiance des adaptations fidèles.
L'histoire : Afin de forcer les gaulois à s'intégrer au monde gallo-romain, César planifie l'installation du domaine des Dieux, gigantesque complexe d'habitation devant aboutir à leur intégration culturelle.
Cette adaptation est assez intéressante, car les choix d'Astier de revenir aux gags cartoonesques et aux gaudrioles de bon aloi, on retrouve ce qui faisait l'esprit d'Astérix, entre les querelles incessantes des villageois et le politiquement camouflé sous l'intrigue, le film arrive à la fois à être une excellente adaptation d'enfin un seul album (plutôt que de chercher à faire des pots pourris) et de donner une petite matière à réflexion, qui caricature ses arguments pour donner davantage de spectacle (avec un contexte d'intégration économique et de colonialisme culturel, dont les étapes progressives sont bien marquées entre les gags et le décor). Une formule qui fonctionne très bien dans l'ensemble, suffisamment pour créer l'aura d'agréable surprise qui entoure l'objet. Visuellement, les qualités sont elles aussi intéressantes, dans la mesure où elles évitent le tape à l'oeil (réalisme de Wall-E) et rappellent davantage les coloris de la bande dessinée. Choix judicieux qui une fois encore marque le rapprochement avec les bandes dessinées (tout comme ses nombreux gags avec les sangliers). Evidemment, le tout n'est pas exempt de reproches (ah, le boulet d'Elie Semoun qui continue avec ses hausses de ton, heureusement dans des rôles qui ne sont pas sympathiques), mais pour le simple divertissement grand public, l'effort qui a été fait est suffisamment marquant pour mériter le détour. Oui, Astier a bel et bien trouvé la formule de la potion magique, ou s'en approche. Reste quelques touches incongrues comme ce générique un peu trop décalé (en mode casino royal).