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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 15:33
Charlie et ses drôles de dames

Avec Charlie et ses drôles de dames, on touche à la quintessence, au bonheur, à tout ce que le navet a de plus violent et pervers. Réalisé par McG (qui surprendra tout le monde avec son Terminator Renaissance plutôt respectueux de la saga qu'il intègre (n'en déplaise aux défenseurs de Cameron)), il s'agit d'un film d'action féministe (enfin, on se comprends, quoi) qui assume son statut de défouloir avec une médiocrité qui ne faillira jamais. Toujours dans la surenchère naveteuse, on retrouve avec bonheur l'époque des spice girls.

L'histoire : une mystérieux Charlie et son équipe d'espionnes hors pairs sont chargés de retrouver un ingénieur en télécommunications, qui a été kidnappé en possession de son dernier logiciel de sécurité.

Charlie et ses drôles de dames

On commence avec un travelling sans coupure nous faisant monter à bord d'un avion en vol, où un stewart nous gueule à la face "alors je lui dit ce ne sont pas les sièges qui deviennent de plus en plus petits, ce sont vos miches qui sont chaque fois plus grosses !". Violence ! LL Cool J sort des toilettes vêtu en tenue africaine avec un pompon, avant de défenestrer un terroriste en possession d'une bombe. Mais genre il l'attrape, dégoupille l'ouverture d'urgence et saute dans le vide. Ils sont rejoint par un individu en cagoule qui balance la bombe au loin, et tout le monde atterrit en parachute sur un bateau conduit par une bombasse en bikini. LL Cool J se met alors à parler avec une voix de femme (violence !), pendant que la chinoise (Lucy Liu avant Tarantino) se croit dans une pub de l'Oréal et agite ses cheveux dans le vent en enlevant sa combinaison. Générique ! Purée ça balance. Présentation de chacune de nos anges, vibrants portraits de femmes rendant justice à la logique d'égalité des sexe (une rouquine coquine, une blonde attardée mentale, une chinoise kikoo ratant ses cup cakes). Mais le calme de leur quotidien (la recherche du parfait petit copain qui saura les comprendre et accepter leur choix de vie d'accomplir les quatre volontés d'un inconnu) se retrouve perturbé par l'enlèvement du craquant Eric Knox (Sam Rockwell, mais vous ne le connaissiez pas alors) et de son logiciel de sécurité. Un logiciel qui si il était couplé au système satellitaire de son concurrent deviendrait un puissant outil de détection des gens sur terre, ce qui serait liberticide et donc mal (j'aime quand les gentils sont tellement perspicaces qu'ils pensent déjà à la place du méchant et partent dès lors sur l'évidence de sa culpabilité pour agir). Mais bon, it's america, à l'image de nos trois anges qui dansent sur un fond de freedom flag.

Dans ce désastre, nous aurons donc droit à un Crispin Glover virevoltant qui pousse des cris de fillette pour montrer qu'il est très frustré par son rôle, pendant qu'il sniffe les cheveux qu'il arrache par poignées de la tête de nos anges. Constamment dans l'excès, la médiocrité de son jeu le fait curieusement ressortir du lot pour sa classe vestimentaire et son raffinement inhabituel au milieu du mauvais goût total de cette production. Car ce film est l'oeuvre d'un gamin, mis en scène par des adultes. Mixant Mission impossible (la visite du coffre fort qui ressemble plus à une boîte de nuit), Matrix (aberrante scène de bullet time) et les films d'arts martiaux chinois (les combats au ralenti à base de câbles effacés, mais c'est mou et ridicule façon power rangers), la bâtardise du style accouche d'un film mongoloïde, un produit si violent en termes d'hétérogénéité de style qui agresse toutes les exigences esthétiques qu'on pouvait avoir. Vomissant ses couleurs saturées, toujours escorté d'une musique populaire criarde et racoleuse, Charlie et ses drôles de dames m'a rappelé pourquoi j'ai choisi le chemin du snobisme et du totalitarisme culturel avec la dictature du bon goût. Le nanar a beau servir d'autodérision et révéler le mauvais goût qui peut sommeiller dans le cinéphiles, les navets de cette trempe resteront toujours indétrônables, et Charlie prend ici leur tête sur l’autel du mauvais goût. On s'amusera toutefois qu'il suffise de dire Je suis Charlie pour être immédiatement adulé par l'ensemble de nos héroïnes. Avec des héroïnes qui se lancent régulièrement dans des chorégraphies et des petits pas de danse, impossible de se tromper sur la direction artistique, qui assume totalement son mauvais goût avec un sens très personnel de la générosité. On vous recommande donc le visionnage d'un pareil objet pour faire une bonne cure de médiocrité, ce clip d'une heure et demie valant tous les plugs du monde (y compris celui exposé à Paris en place publique) fera office d'un purgatif de premier ordre. Garanti sans calorie, mais quelques matières grasses...

2000
de McG
avec Cameron Diaz, Lucy Liu

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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