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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 19:29

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La saga Harry Potter est un bel exemple de succès surprise, propulsant J.K. Rolling dans les plus grandes fortunes d’Angleterre et devenant un véritable phénomène littéraire chez les adolescents, et relançant un attrait autour du fantastique qui sera bien exploité par une foule de produits qui tombent peu à peu dans l’anonymat (qui parle encore de L’apprenti Sorcier ?). Un tel phénomène, on s’en doute, n’a pas tardé à vouloir être adapté au cinéma, et l’investissement était pour ainsi dire conséquent. Quand on est chargé d’adapter un univers aussi riche, on essaye de le faire avec soin. Les premiers tomes tenant surtout du livre pour enfant avec des enjeux taillés pour leur âge (légèrement effrayant, mais c’est plus le merveilleux de l’univers des sorciers qui est mis en avant), c’est Chris Columbus qui s’attaque à l’œuvre, probablement parce que sa filmographie se résume essentiellement à ce type de produits (les Home alone, pour ne citer qu’eux). La formule fonctionne sur deux épisodes, mais quelques reproches commencent à pointer, notamment sur le fait que la trame des deux films est rachitique, peinant à aller au-delà de la trame principale de chaque livre. La réalisation du troisième échoie à Alfonso Cuaron, qui signe le meilleur film de la saga. Divertissant, d’une belle qualité (l’univers, plus sombre, est également plus attreyant, les personnages sont nettement plus étoffés…) et excellent au niveau de la restitution du livre, la formule est un vrai succès, et tient parfaitement ses promesses. Mais l’emploi du temps d’Alfonso l’empêche de s’atteler à la suite, et c’est Mike Newell qui se retrouve alors aux commandes du quatrième film. L’univers est encore plus sombre, et la saga commence à prendre des directions que les amateurs de fantastique rejettent. La personnalité adolescente de nos personnages commence à prendre le dessus. La caméra semble plus intéressée par le physique de l’étalon Robert Pattinson que par l’action en elle-même. Bref, le film déçoit, mais la recette continue de fonctionner, alors on poursuit sur cette lignée, mais en changeant de réalisateur pour donner le change. David Yates s’attaque au 5ème opus avec enthousiasme, et il réussit presque à nous berner, Harry Potter et l’ordre du phoenix  étant considéré encore comme un bon opus alors qu’il atténue considérablement tout ce que le livre mettait en place. Au moins, pratiquement tout est là, mais dans des proportions infimes. L’opus précédent se révélait beaucoup plus impressionnant quand il délivrait ses scènes d’action. Mais le fond est atteint avec Harry Potter et le prince de sang mêlé, qui cumule avec justesse toutes les tares des deux précédents épisodes. A la fois focalisé sur les élans sentimentaux de ses protagonistes et aseptisant considérablement l’essence de l’univers d’Harry, le 6ème opus est le pire de la saga, avec le 4 et le 5. La première partie n’est pas loin devant, le réalisateur commençant à se rendre compte que la conclusion approche et qu’il faudrait peut être rattraper les 4 derniers épisodes où rien ne s’est passé, au moins pour se mettre à niveau. Ca donne une première partie assez inégale, mais déjà plus correcte que le tournant de la saga ne le laissait augurer. Il faudra attendre la deuxième (et dernière partie) pour retourner enfin à l’esprit du 3, à savoir un divertissement qui s’assume comme tel, partant sur les bases de son univers pour nous concocter un thriller bourré de magie et qui tient ses maigres promesses. Certes, on n’est pas proche de la perfection. Mais le résultat est là, et on se surprend à apprécier un spectacle moins porté sur le registre sentimental que les précédents opus. Une saga inégale, qui a cependant trouvé son public au lieu de séduire les critiques.

 

http://www.linternaute.com/cinema/business/photo/les-50-films-les-plus-vus-de-tous-les-temps/image/harry-potter-a-l-ecole-sorciers-418286.jpg

 

Harry Potter et l’école des sorciers : On m’avait offert le bouquin à 10 ans, et j’avais littéralement dévoré l’objet en quelques jours, bien déçu d’apprendre que la suite n’était pas encore publiée. Deux ans plus tard sortait le film, que j’allais voir comme tant d’autres dans une salle de fête de village, bondée par une meute de gamins braillards qui firent le silence pendant Deux heures et demi. Une vraie récréation pour les parents, mais un vrai bol d’air pour nous. Une transposition de la sorcellerie dans la vie de tous les jours, accessible non plus sous forme de série pour ado mais de film pour enfant. Harry Potter est un film pour enfant, et il se revendique toujours comme tel. Faisant sans arrêt le parallèle avec la scolarité quotidienne des mômes et le « décalage » provoqué par les cours de magie, le film fait tout pour s’attirer la bienveillance des enfants (et des parents), en étant toutefois soucieux du matériau à exploiter. Le choix de l’adaptation est ici la prudence, et c’est ce qui vient pénaliser le film. Plutôt que de prendre des risques, Harry Potter 1 fait du copier coller, sélectionne dans le texte des éléments importants qu’il transpose tel quel à l’écran, gommant simplement les blancs par des raccords rapides. Il accélère certains passages (on saute quelques épreuves dans l'acte final, les cours de métamorphoses sont esquivés), passe sous silence certains autres (Quirell est par exemple assez effacé pendant tout le film) et va à l’essentiel. La formule est sans risque (en l’état, c’est à mon goût le 4ème au classement), mais tout cela manque d’audace, malgré cette illustration magnifique visuellement de l’univers qui s’offre à nous (quel ébahissement devant la salle commune !). Les héros étant des enfants, ils se concentrent uniquement sur ce qui nous intéresse, et c’est aussi pour cela qu’ils parviennent à remporter notre adhésion. Mine de rien, le film est long, et le rythme n’est parfois pas vraiment au top (on explore, et pendant ce temps, l’action est au stand by), mais la découverte constante de l’univers de l’école de magie suffit à donner un certain souffle à l’aventure. A défaut de nous prodiguer autant de détails que le livre (là où un Terry Gilliam s’en donnerait à cœur joie), ce premier film débroussaille le terrain et remplit les attentes, sans en faire plus. Une adaptation commandée et satisfaisante.

 

3.8/6

 

2001
de Chris Columbus
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint

 

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Harry Potter et la Chambre des secrets : C’est sans doute ici que l’on va tâter de l’originalité de ma chronique, puisque je préfère cette suite au premier tome, ce qui n’est clairement pas du goût de tout le monde. Déjà, en termes d’adaptation, ce nouvel opus renouvelle les tares du premier, confondant adaptation fidèle et adaptation linéaire (sans grand relief donc). Ensuite, l’histoire n’a plus ce côté envoûtant pour l’univers magique que nous somme amené à explorer. Cédant quelque peu à la grandiloquence (la scène de bagnole volant devant la locomotive), le spectacle se veut plus imposant, plus bigger than life… Plus commercial, pour aller jusqu’au bout. Si c’est en effet le cas, le film est parvenu à s’attirer ma sympathie pour son contexte horrorifique beaucoup plus marqué que son prédécesseur. Le film pour enfant est devenu un peu plus sombre… Plus agressif aussi. Si il semble refuser de faire des morts (fidèle au roman), il ne gâche jamais une occasion de faire frissonner avec cette voix sussurante et ces petites araignées. Si Ron devient un Side kick parfois agaçant pour son côté pétochard, on a bel et bien un climax horrorifique de qualité avec la scène des araignées, enterrant les créatures de Jumanji et devenant les nouvelles références du bestiaire monstrueux enfantin. Une ambiance plus lourde (la menace peut tomber sur n’importe qui), une musique d’ambiance plus effrayante, voilà des atouts qui viennent se construire sur un univers à priori réjouissant, et qui finit par devenir sombre, froid et gentiment stressant. Après, les défauts sont toujours là. On a une maîtrise approximative du phénomène de métamorphose en Crabb et Goyle, qui mise plus sur l’humour que le suspense, ou encore le cours foireux de Lockhart qui sert surtout à remplir le cahier des charges. Une gestion parfois hasardeuse des scènes à adapter, mais qui tend à se faire oublier devant le gros travail d’ambiance qui est fait sur ce chapitre. A égalité avec le premier, même si je ne puis m’empêcher de le classer 3ème.

 

4/6

 

2002
de Chris Columbus
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint

 

http://www.linternaute.com/cinema/business/photo/les-50-films-les-plus-vus-de-tous-les-temps/image/harry-potter-chambre-secrets-418468.jpg

 

Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban : Il m’a fallut un certain temps avant d’apprécier ce block buster fantastique à sa juste valeur. En effet, j’aimais un peu moins cette ambiance plus froide qui imprégnait le film, j’étais un peu aigri de voir Poudlar redesignée, d’avoir de la divination arriver au milieu de tout ça… En bref, des détails qui viennent à peine occulter les bonnes qualités d’un spectacle impressionnant, où l’adaptation est subtilement maîtrisée. Si le film suit une digression, c’est soit pour donner quelque chose d’imposant à voir, soit pour décrire plus finement un personnage. Car c’est bien ce qui est intéressant dans ce film : les personnages évoluent, notre Harry commence à muer et à devenir un adolescent pubère, sans que cela vienne vraiment se manifester lourdement dans le récit. Les personnages sont moins monolithiques, Hagrid devient beaucoup plus attachant, Rogue gagne en légèreté en assumant toujours son rôle de petit tortionnaire, et surtout Remus Lupin devient un personnage vraiment attachant, et parfaitement géré avec cette intrigue secondaire de lycanthropie qui viendra pimenter un dernier acte riche en émotion (et en suspense). C’est bien là qu’est la différence avec les précédents opus : Alfonso Cuaron manipule Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban avec minutie, avec un savoir faire qui vient  vraiment alléger le récit. Le contenu des cours n’est plus simplement là pour nous faire un petit tour de magie, il y a souvent des enjeux secondaires multiples qui viennent enrichir le récit et lui donner de l’étoffe. Ainsi, les blancs se voient moins, et au final, c’est l’essence même du livre qui est restituée. Mieux encore, La dernière partie du film flirte avec la virtuosité, en amorçant un retour dans le temps parfaitement maîtrisé à la sauce « retour vers le futur », avec de nouvelles règles rigolotes. Et on a beau dire, mais l’aspect visuel du film est très soigné, les détraqueurs sont parfaits et parfaitement gérés, et la photographie reste encore suffisamment lumineuse pour qu’on y voit quelque chose. Incontestablement le meilleur film de la saga, et il semble conserver sa popularité avec le temps.

 

4.5/6

 

2004
de Alfonso Cuarón
avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint

 

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commentaires

Z
Oui, c'est un critère à prendre en compte : je n'ai jamais lu Harry Potter (bien que j'ai essayé pour le premier), ni été attiré. Mais, c'est un fait, je connais plutôt bien le premier film -comme<br /> tout le monde en somme- ; je ne peux parler que de ce que ça a été au début, avant l' "adolescence" d'Azkaban (et la ''violence'' ou la ''noirceur'' présumée des opus postérieurs - c'est en tout<br /> cas ce que je lis presque partout).<br /> <br /> Un premier film très "Tories" et très "monarchiste" en tout cas, c'est comme ça que je l'ai perçu en le revoyant il y a deux-trois ans.
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V
<br /> <br /> Les deux premiers films tiennent en effet de l'enfance, et les "valeurs" véhiculées par les deux premiers films occupent en effet des places de premier plan (le ministère de la magie n'est jamais<br /> montré d'un bon oeil). Après, je trouve que la noirceur des films vient plutôt de l'esthétique froide et contrastée que de la trame, sensée en effet devenir moins gentille au fur et à mesure des<br /> tomes. C'est le cas dans les livres, mais dans les films, la pilule n'est pas difficile à avaler (sexe inexistant, violence très modérée, aucun contexte moral ambigu...). Pas de motivation pour<br /> la saga Potter : tant pis, ce n'est pas une saga majeure fantastiquement parlant, mais c'est un phénomène de société incontestable, et qui reflète certaines tendances ciné.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Pas de soucis Voracinephile, je ne suis pas trés productive en ce moment, tu ne rates que les chansons ;) bises et à bientôt :)
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Z
Je n'ai vu que les deux premiers (mais on me les a imposé plusieurs fois). Pas d'affinité pour ma part, pas d'animosité non plus. J'espère retrouver ce que j'en ai écrit à l'époque- je crois, pour<br /> plusieurs raisons, que c'est un film qui ne pouvait sortir que du cerveau d'une britannique. En fait j'ai l'impression que tout renvoie à certains codes de la société britannique ; attention, je ne<br /> m'y connais pas ! Mais il y a un tel amour d'un ordre monarchique qui transparait, sur plusieurs points(et l'école est l'espace ou se défoulent des valeurs très arrêtées - c'est une remarque, je ne<br /> juge pas cela négativement)... Même l'isolement du château est significatif (dans mon sens)..
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V
<br /> <br /> Une saga qui te laisse neutre, en somme... En faudrait-il que je sache si tu as lu les livres, c'est primordial pour le ressentit de la saga. Après, je suis absolument d'accord avec ce que tu<br /> remarques, beaucoup de valeurs très anglaises sont transposées dans l'univers de la magie (ce qui donne de grands repères dans ce monde fantastique). Un produit typiquement anglais, je suis<br /> d'accord. Après, cette constatation n'influe pas vraiment sur mon opinion de la saga (à vrai dire, ce n'est pas parce que j'ai fait un bout de ma scolarité en pension que je me suis mieux immergé<br /> dans l'univers), qui reste une gentille approche de l'univers de la magie. Un univers qui fonctionne finalement assez bien, même si le film ne traite pas vraiment le matériau avec le même soucis<br /> que les livres (la sortie en dragon en plein milieu de Londres, absolument sans conséquence dans le monde des moldus). Mais ça reste des films fantastiques sympas (1 & 2), parfois bien<br /> réalisés (le 3 et le 7 bis), mais sinon pour adolescents adeptes de Styx et de Robert Pattinson...<br /> <br /> <br /> <br />
M
heu, oui, mon com n'a rien à voir avec ton article mais comme je n'ai pas trouver d'autre endroit sur ton blog pour te laisser un message, je l'ai mis là :D bye bye ;)
Répondre
M
Petite trace de mon passage, j'ai du mal à lire en ce moment mais je ne t'oublie pas, j'ai vu que tu avais écris un scénario mais comme je suis sur les rotules en ce moment, je n'ai pas voulu le<br /> lire en diagonale ;) du coup, je reviendrai le mater quand je serai plus en forme :D je te souhaite une bonne fin de semaine, à bientôt :)
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V
<br /> <br /> ^^ Maintenant, je sais quel blog j'aioublié de consulter récemment. J'en profiterai moi aussi pour passer voir tes nouvelles publications. Et impatient d'avoir ton avis, même si j'annonce tout de<br /> suite que ce scénar est très nanar. Et qu'on va bientôt commencer le tournage. A bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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