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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:15

Attention, cet article contient des éléments succeptible de heurter les jeunes mineurs qui n'ont pas encore d'expérience sentimentale. Si tu n'es pas encore initié, passe ton chemin !

 

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Interdit aux moins de 16 ans ! Et pas pour des scènes sanglantes...

 

Les années 70, le mauvais goût et les films italiens, ça fait un sacré cocktail. On a notamment pu voir les dépravations d’un Salò ou les 120 journées de Sodome, et la corruption du pouvoir dans Caligula (chroniqué dans cette même catégorie). Alors, chers amis amateurs de sensations fortes, plongeons maintenant dans les joies du cinéma qui n’a pas froid aux yeux : Les jeux interdits de l’adolescence (aka La Maladolescenza). Un film sulfureux où nous nous intéressons à la découverte de la sexualité et des émois sentimentaux adolescents… Attention, film tendancieux !

L’histoire : Fabrizio, un jeune homme de 17 ans, retrouve Laura, une jeune fille de 14 ans. Ensemble, ils continuent à jouer dans la forêt de leur enfance, en constatant d’importants changements dans leur relation d’amitié. Mais alors que leur initiation commence, une très jeune fille vient perturber leur relation, Silvia, âgée de 11 ans.

 

http://cvmc.kgbinternet.com/media/titlepics/m/Maladolescenza8.jpg


Avant de commencer à analyser ce film, je tiens à préciser que son contenu n’est pas pornographique, mais qu’il relève plutôt de l’érotisme soft. C’est l’aura « adolescente » du projet qui crée la polémique (difficile de filmer des enfants nus en train de faire l’amour sans être taxé de pédophile (surtout dans notre contexte actuel où l’enfance est au bord de la surprotection)). En revanche, je tombe moi même des nues en apprenant que les acteurs éaient bien mineurs sur ce tournage... J'aimerais bien connaître du coup les conditions juridiques du tournage, parce que c'est pas banal. Leurs parents devaient avoir les idées larges (et ça, c'est bien !).

La Maladolescenza, ça parle d’un tabou, qu’on aborde rarement au cours d’un dîner, cette délicate étape de la vie étant laissée à l’appréciation de chacun : l’initiation à la vie amoureuse. Et le film utilise un chemin détourné pour l’aborder. Il choisit en effet d’aborder ce thème sous l’angle de l’enfance. La relation qui unit les deux adolescents est d’abord innocente, mais elle est peu à peu contaminée par des regards. Puis c’est sous l’angle du jeu qu’on commence à avoir les premières caresses, les premiers émois… Ce ne sont pas les enfants qui s’abaissent à un plan charnel, ils tirent vers eux ce thème et le transposent dans leurs habitudes. Ils se donnent alors des rôles de princesses, de fous, de roi, et s’en servent de prétexte pour s’adonner à leurs jeux érotiques. Un parti pris osé, qui laissera le spectateur en face de ses convictions (je pense que cette façade innocente sert surtout à calmer le jeu autour du thème). Et qui dit jeux enfantins, dit cruauté enfantine. Plusieurs séances s’achèveront donc par des petites tortures, physiques ou morales, sans que j’y aie décerné vraiment de liens avec le thème de la sexualité. Il n’y a que dans la relation dominant/dominé où ces jeux trouvent un sens, Fabrizio prenant souvent le contrôle des situations et imposant ses fantasmes à Laura.

Autre élément de scandale : l’ambiance du film. Tous ces jeux ont lieux dans une nature complice, accueillante, propice à ces ébats précurseurs… Nus sommes clairement dans le jardin d’Eden, et ces enfants courant nus dans les prés, se roulant dans l’herbe, sont des incarnations parfaites d’Adam et Eve. Le film cite d’ailleurs plusieurs thèmes bibliques, ce qui n’est pas sans susciter quelques remarques de notre part (la scène où Laura est attachée à un arbre alors qu’un serpent glisse sur son corps, excitant ses sens (le fruit défendu) tout en mourant de trouille). Cette ambiance joyeuse marque tout le film, ça ne sera que dans son dernier acte que l’histoire prendra une tournure dramatique (un peu prétentieuse à mon goût).

Heureusement, Silvia arrive et va perturber un peu cette relation. Sa jeunesse la rend plus attractive, elle est aussi plus belle que Laura, et vraiment avide de parfaire ses connaissances en la matière. C’est elle qui prend le pouvoir, et elle le gère de main de maître. S’assurant une parfaite soumission de Fabrizio (qu’elle comble de ses charmes), elle prend ouvertement parti contre Laura, qui devient dès lors le souffre-douleur du groupe, frustrée sexuellement (car obligée d’assister aux ébats du jeune couple), qui tentera d’imiter l’attitude de Silvia sans y parvenir (n’est pas tentatrice qui veut). L’histoire prend dès lors un tournant un peu ambigu, car les comportements enfantins se mettent sérieusement à ressembler à des schémas adultes maintes fois vus, mais toujours sous le vernis de ces jeux quotidiens. Une histoire qui marche, mais dont la finalité nous laissera un peu déçu. On a d’ailleurs pendant ces périodes les scènes sulfureuses du film, où nos bambins courent nus, s’embrassent, s’unissent sous l’œil observateur de la caméra, qui évite cependant les cadrages trop prolongés, les plans trop directs, qui risqueraient de donner au film une direction tendancieuse (c’est d’une certaine manière un peu frustrant, car on sent que le film VEUT NE PAS PASSER pour un film pédophile, au lieu d’aller à fond dans son propos en prenant tous les risques).

La conclusion, c’est la mort d’un des trois protagonistes. On s’en doutait, que le film allait prendre une tournure tragique. Et nous sommes déçus de voir cette conclusion conventionnelle, attendue, qui n’avance au final pas tellement sur le sujet. De ce film, on retiendra surtout la tentative de briser un tabou d’une manière plutôt esthétique, mais le film ne sera jamais complètement innocent à mes yeux. L’effort est intéressant, mais certains détails seraient encore à ciseler, et surtout, une meilleure conclusion serait de rigueur. Une coproduction italiano-allemande qui n’a pas fini d’interpeller, mais qu’on classera facilement dans les œuvres « ambigües »…

 

4/6

 

de Pier Giuseppe Murgia
avec Eva Ionesco, Lara Wendel

 

http://28.media.tumblr.com/6FDFu4Z2Ipo934nrlBNASWYbo1_400.png

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commentaires

Z
<br /> Selon les fiches des acteurs de ce film sur IMDB, ils sont nés en 65, et le mec en 59... En gros ils étaient bien mineurs. x)<br /> Ca a l'air très intéréssant.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Mince, je viens de revérifier, et en effet, ils étaient bien mineurs... Gloups, j'ai vraiment vu des mineurs... Je vais modifier le paragraphe de ma critique en conséquence, merci de veiller sur<br /> mes écrits. Décidément, ce film ne cessera pas de faire scandale...<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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