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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 20:56
Le chasseur

Les thrillers australiens ont toujours eu un certain charme. Calme blanc, Wake in fright, Long week end... Souvent en mettant la nature à contribution pour créer cette impression de solitude propice aux dérives humaines. Le chasseur s'inscrit bien dans cette optique, sans toutefois miser sur un climat de peur. C'est d'ailleurs plutôt sur la traque méthodique qu'il insistera, en comblant avec un peu de social et un peu de sentiments pour donner corps à son récit. Résultat, le film démarre après une heure vingt (sur une heure quarante), et ce n'est même pas gênant.

L'histoire : Martin est un chasseur expérimenté, contacté par le laboratoire pharmaceutique Redleaf pour capturer un diable de Tasmanie, espèce supposée disparue. Des rumeurs ayant été enregistrées dans une région précise de l'Australie, Martin établit son camp de base dans la famille d'un écologiste disparu, d'où il prépare ses battues.

Le chasseur

C'est un film contemplatif avec une sacré absence de rythme qui s'offre à nous sous l'étiquette de thriller. Ca part donc assez mal, mais comme dans le casting, on peut trouver Willem Dafoe et Sam Neill, on prend notre mal en patience. Et curieusement, une magie opère, car on se met à apprécier les détails de son quotidien, les parcours des personnages entourant Martin, et les mystères du coin (bien qu'on se doute déjà que la disparition de l'écologiste n'ait rien d'accidentel, l'intense exploitation forestière des environs entrant souvent en conflit ouvert avec les travailleurs. A moins que ça soit autre chose. De toute façon, on passera une large partie de notre temps en compagnie de Martin seul dans la forêt, qui organise méthodiquement ses battues, et dont les différents petits trucs (camouflage d'odeur, pose de pièges, préparation d'appâts...) comblent finalement le vide de dialogue (c'est ce qui faisait le charme d'un film comme All is lost). C'est alors qu'on se retrouve avec plus rien à dire, et simplement à observer. Quand le talent des acteurs et la beauté du cadre suffisent à remplir l'espace, il n'y a plus qu'à se taire. Dans cette optique, The rover avait été une belle surprise en 2014. Le chasseur n'atteint malheureusement pas un tel niveau (moins violent, moins psychologique, moins intense), mais s'en tire avec assurance, tantôt apaisant, tantôt angoissé, avec ponctuellement ce goût pour la chasse, et une certaine poésie dans le final, tentant d'abréger une spirale de violence entamée depuis déjà des années. Une bonne petite surprise, à défaut d'un film notable.

2011
de Daniel Nettheim
avec Willem Dafoe, Sam Neill

4.5/6

Le chasseur
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commentaires

2
Je l'ai chez moi depuis un moment. J'avais commencé, un soir, à le regarder, mais j'ai piqué du nez, le rythme particulier du film n'aidant pas effectivement à maintenir notre attention en alerte. Mais après avoir lu ta chronique, je suis désormais convaincu de retenter l'expérience dans ces prochains jours.
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V
Oh, heureux de ne pas être le seul à l'avoir découvert. Moi aussi, la platitude de la narrration m'a vite fait comprendre que je m'étais fourvoyé en attendant un survival viscéral avec une brochette d'acteur de haut vol. C'est finalement un film contemplatif et mélancolique, porté par des acteurs dont le naturel finit par largement payer. La fraîcheur des émotions et l'humilité du ton en font un film naturellement attachant, une rareté dans les visionnages quotidiens qui prend le temps de souffler, et de nous offrir un parcours humain qui apaise.
V
Mmm la chro donne l'eau à la bouche.<br /> Un thriller contemplatif en pleine nature sur le thème du chasseur, ça oit être beau à voir.
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V
Ue vraie bonne découverte. Vraiment dommage que ce genre de film ne sorte pas plus souvent au cinéma, c'est le genre d'oeuvre sobre et planante qui manque dans le paysage comédies / blockbuster

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