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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 13:36

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http://images.fan-de-cinema.com/affiches/drame_psychologique/la_main_sur_le_berceau,0.jpg

 

Dès qu’une femme veut se venger sur une autre femme (en particulier si elle a perdue sa progéniture), il semble qu’elle s’attache particulièrement à la marmaille de sa rivale, afin de l’en délester. Une règle biologique, semble nous dire le cinéma, explorée par plusieurs cinéastes par plusieurs histoires. On en sélectionnera ici deux, à savoir A l’intérieur et La main sur le berceau, deux petits thrillers très différents sur bien des points mais qui parlent tous deux d’un même thème, la vengeance féminine par les gosses.

 

http://s.excessif.com/mmdia/i/36/9/3672369ilqez.jpg?v=1

 

A l’intérieur : Autant commencer par le plus connu des deux. A l’intérieur est une belle claque envoyée par le cinéma hexagonal ou Julien Maury et Alexandre Bustillo se lançaient dans le cinéma horrorifique avec un slasher ultra gore qui a fait un bel effet à la communauté. Si maintenant, on commence à le reléguer à sa place (au final, c’est un slasher gore un peu maladroit qui part dans tous les sens), il reste quand même une date dans le cinéma français et fait largement partie du lot des bonnes petites productions du genre. Avec une Béatrice Dalle plutôt convaincante et une Alysson Paradis elle aussi plutôt bien impliquée dans son rôle, le casting assure plutôt bien sur le ton de l’intensité « immédiate » du film, film qui mise d’ailleurs tout sur cette mise en forme. Si le scénario peut finalement se résumer en 3 lignes, le film essaye de conserver notre intérêt avec un suspense de tous les instants, qui passe donc par une tension omniprésente et un charcutage de victime impressionnant pensé pour nous montrer combien nos deux personnages principaux sont déterminés. La comparaison avec Haute Tension s’impose d’elle-même, rien que dans les musiques « sensorielles » de Chanfrauld, qui poussent le côté immersif à son maximum. Avec des excès gores qui sortent clairement de nos habitudes dans le slasher, le film joue la carte des sévices à l’excès, et c’est d’ailleurs ce qui va un peu ternir son efficacité. En effet, jusqu’à l’arrivée des policiers, l’intrigue était ultra tendue. Mais une fois les flics arrivés, tout commence à donner dans les digressions gores certes un peu réjouissantes, mais un peu en marge de l’histoire suivie. Comment ne pas évoquer cette scène où un policier trépanné au flashball tape sur le bide de Sarah ? Si le film est excessif dans sa forme, l’histoire vire elle au simplisme, ayant une seule idée de base et tentant de la prolonger (par de nouvelles victimes) jusqu’au dénouement final immoral et graphiquement chiadé (quelques travellings qui collent merveilleusement à la musique). Pas vraiment de jugement à avoir sur cette fin d’ailleurs (qui avait fait parler d’elle peut être un peu trop, car ne véhiculant aucun message autre qu’une conclusion opposée à ce qu’on avait pu déjà voir sur ce sujet. Au final, A l’intérieur est un slasher plutôt immersif qui ne sort jamais de son format divertissant (pour les gorophiles, c’est un régal) et qui évacue tout type de réflexion (la crise des cités est ici juste un fait, elle n’apporte à aucun moment une dimension politique) pour se concentrer sur du suspense viscéral certes payant sur le moment, mais quand même plus gratuit que ses défenseurs ne voudront bien l’avouer (certes, on voit bien ce que veut dire l’idée d’une femme brisée voulant récupérer un bébé chez une autre, mais de là à l’ouvrir aux ciseaux et à dézinguer 5 types…). Divertissant et finalement plus léger que son format immersif pouvait le laisser croire, A l’intérieur est un bon film gore à la française, plutôt fonctionnel sur le plan du suspense, et qui fait bonne figure dans le cinéma de genre, sans toutefois faire de la concurrence à son aîné Haute tension ou à l’indétrônable Martyrs.

 

4/6

 

2007
de Julien Maury, Alexandre Bustillo
avec Béatrice Dalle, Alysson Paradis

 

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La main sur le berceau : Film oublié que celui-ci, dont voici un court synopsis : la femme d’un médecin s’étant suicidé pour faute professionnel perd son bébé des suites d’une chute. Elle tourne alors sa vengeance vers la femme qui a dénoncé son époux, et se fait engager chez elle comme nurse. Voilà pour le bases, et ce thriller ayant gagné un prix au festival de Cognac 1992, il y avait peut être quelques chose à en tirer. Et bien non, ou presque. Je traiterai les points positifs à la fin, mais commençons d’abord par les tares. La tare principale, c’est le suspence. Il faut attendre une heure 16 pour avoir enfin le premier meurtre de la vengeance. Et ce n’est pas un personnage important qui meurt, mais simplement Julianne Moore, jouant ici un petit rôle de personne découvrant les motivations de la nurse. Le suspense est tout simplement plat, et pendant ce temps, on se tape tous les poncifs du genre psychopathe mais pas trop. Rebecca de Mornay veille sur les gosses, donne le sein au bébé, les protège bien en tordant le bras d’un garçon turbulent (ouh, qu’elle est méchante !), quand elle ne subtilise pas un papier important dans le sac de sa victime. Mais merde, c’est ça, un thriller ? On se fait suer même quand la blondasse menace l’ouvrier noir attardé réparant la clôture de notre paisible famille. Clairement, après une demi-heure de vision, on comprend pourquoi ce thriller est passé aux oubliettes, tant son intrigue se révèle convenue et hautement chiante malgré des acteurs qui tentent de s’impliquer. Aucune tentative de virtuosité de la part du réalisateur qui cadre son histoire comme un télé-film. Pourtant, il y a dans ce film 20 bonnes minutes à garder. L’introduction, qui pose magnifiquement les personnages de l’intrigue. Notre mère de famille va faire un examen chez son gynéco, et ce dernier la tripote sans ménagement. Elle finit par porter plainte, l’affaire fait scandale et le gynéco se suicide. Sa femme enceinte se retrouve alors dans la merde, le compte bancaire de son époux étant gelé en attendant le procès, et une crise d’évanouissement déclenchant une fausse couche. Complètement détruite, la femme se focalise alors sur la première à avoir porté plainte : notre femme au foyer. Voilà une introduction qui cerne bien ses personnages et qui pouvait augurer du meilleur. Et enfin, les dix dernières minutes nous donnent enfin ce qu’on attendait, un affrontement à armes blanches avec la nurse. Rebecca de Mornay fait enfin éclater tout son potentiel de psychopathe, et se révèle étonnamment convaincante. Si la fin morale ne surprend guère, ce final énervé nous offre enfin le suspense attendu (et promis) avec un brin d’efficacité. Las, ça ne suffira pas à renflouer le navire plombé par un développement qui n’en finit pas. Décevant.

 

1.5/6

 

1991
de Curtis Hanson
avec Annabella Sciorra, Mat McCoy

 

main-sur-le-berceau-1992-03-g.jpg

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commentaires

A
ça ira pour une fois...
Répondre
V
<br /> <br /> J'espère que ça ira aussi pour les autres, car je sens que ça ne sera pas la derniète joute cinématographique de nos deux avis !<br /> <br /> <br /> <br />
A
allez, dis "pardon"
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V
<br /> <br /> Glip ! ... Je m'excuse.<br /> <br /> <br /> <br />
A
surtout que je t'ai donné de très bons titres !
Répondre
A
pourtant, de par ses thématiques, je trouve vraiment le film effrayant. Tu devrais également voir quelques films de Jacques Tourneur, notamment rdv avec la peur, Vaudou et La Féline. Clairement, tu<br /> oublieras très vite à l'intérieur...
Répondre
V
<br /> <br /> Je sais que je dois me pencher sur le cas de Tourneur mais... Y a pas de mais, maintenant que j'ai des titres à découvrir, je ne vais pas me priver !<br /> <br /> <br /> <br />
A
difficile à dire. Par contre, je considère les yeux sans visage comme un film d'horreur et mieux encore, comme le meilleur jamais réalisé en France
Répondre
V
<br /> <br /> Pour ma part, j'ai vraiment du mal à le voir comme un film d'horreur. C'est plutôt du fantastique pour moi, le film tentant de faire dans l'avant-gardisme médical (avant de conclure d'une façon<br /> plus énervée que la moyenne de l'époque). Un classique, certes, mais de là à parler d'angoisse quand je l'ai découvert...<br /> <br /> <br /> <br />

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