Petite série B peu connue avec EmbryO, un film des années 70 qui nous cause des progrès sur les grossesses artificielles et des limites du phénomènes, en abordant gentiment les problèmes ethiques et spéculant sur les problèmes médicaux. De petits acteurs sobres, quelques effets spéciaux approximatifs, mais parfois efficaces, et nous voici dans un récit de SF horreur cliché, mais pas déplaisant à découvrir...
L'histoire : Un scientifique porté sur la manipulation génétique parvient à maintenir en vie et à faire grandir un foetus de chien jusqu'à son développement adulte (dopé par plusieurs médicaments). Il désire se lancer dans une expérience à l'échelle humaine.
Petit film assez débrouillard pour la maigreur de son budget, EmbryO compense gentiment son absence de suspense et d'horreur gore avec une ambiance médicale plutôt réussie (les termes sont précis, les phénomènes illustrés rappellent fortement ceux observés sur le clonage). Les décors intimistes, le côté avant-gardiste des recherches, tout parvient à former un cadre plutôt cohérent, même si l'ambiance des années 70 se fait sentir. Au niveau des effets spéciaux, le film mise tout sur un matériel médical d'époque et quelques foetus en plastiques, qui ne sont hélas pas tous convaincants. mais pour peu qu'on fasse un petit effort, le film gagne en sérieux au fur et à mesure de son développement. Chose appréciable : il ne passe pas un quart d'heure à nous bourrer le mou avec l'éthique médicale de rigueur pour ce genre de question, il résume les risques, qui sont acceptés par le scientifique, avant que celui ci ne se mette en quête d'un foetus issu d'une fausse couche. Mais bien évidemment, tout ceci se passe moins bien qu'avec le premier cobaye canin (qui lui a hérité d'une agressivité rare, mais contrôlée). Le foetus devient un adulte normal en quelques jours. Avec classiquement des aptitudes incroyables pour un être humain. Remarquable capacité d'adaptation, grande faculté d'apprentissage... Bref, c'est une femme mignonne et intelligente, qui a tendance à agacer les gens arrogants qui voient d'un mauvais oeil son talent couplé à sa modestie. Mais bientôt, la cobaye souffre d'un mal étrange, et sans en informer son créateur, constate qu'elle vieillit prématurément (un phénomène constaté chez les clones), et avec ses recherches, découvre qu'elle a besoin d'un extrait hormonal de foetus. On va donc se lancer sur la pente de césarienne de femme enceintes pour récupérer les hormones convoitées. Le problème, c'est que cette ultime déviance a lieu dans les 20 dernières minutes, et qu'entre temps, on s'ennuie quand même beaucoup. En bref, c'est le récit classique des sciences qui défient la nature et qui créent un monstre pour survivre. Mais le cadre intimiste de la chose (en dehors d'un salon d'érudits, la créature ne sortira pas beaucoup) peine considérablement à apporter du neuf pendant le milieu du film, se contentant de filmer l'humaine évoluer au milieu de ses semblables sans rien faire d'autre qu'avoir mal au ventre. La caméra peine d'ailleurs à rendre dynamique le vide, la réalisation plate n'aidant pas à faire passer le remplissage. Le film est toutefois servi par des acteursconcernés et plutôt sobres qui jouent avec naturel leurs personnages. Sans se révéler marquant, EmbryO est une petite curiosité, mais pas vraiment le trésor attendu, bien trop classique pour convaincre.
2/6
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