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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 15:44

Godzilla-new-poster.jpg

 

Godzilla s’annonçait d’office comme le premier gros film de l’été. Blockbuster massif qu’on attendait comme le messie après le reboot assez médiocre de Rolland Emmerich (à la francophobie plutôt marrante, on n’est pas peu fier d’avoir balancé une vérole de cette taille sur le maître du monde, espérons qu’on fera mieux la prochaine fois). Les trailers impressionnants nous ont tous scotché, et les yeux grands ouvert, on se prépare à en prendre plein la gueule. Hélas, Pacific Rim est déjà passé par là, et c’est bien dur de l’égaler…

L’histoire : en 1999, suite à l’effondrement d’une carrière d’uranium, un gigantesque squelette antédiluvien est découvert, ainsi qu’un organisme vivant incomplet. Une partie semble s’en être détaché et avoir disparu dans l’océan. Quelques mois plus tard, un accident nucléaire a lieu sur une centrale japonaise. Un des ingénieurs, certain de ne pas avoir eu affaire à une catastrophe naturelle, commence à chercher des réponses.

 

godzilla-attacks-golden-gate.jpg

 

Godzilla 2014 n’est pas ce à quoi on s’attendait. A ce jeu, les bandes annonces ont été plutôt malignes, et ce fait m’incite à apprécier ce blockbuster bien gros. En effet, les plans qui apparaissent dans la bande annonce ont été retouchés pour la promo (des éléments ont été enlevés), afin de ménager quelques surprises pour le spectateur. Ceux qui s’attendaient à seulement Godzilla en auront pour leur argent. Je vais tenter de garder le secret (qui sera spoilé d’ici deux ou trois jours par des chroniqueurs moins scrupuleux), mais le scénario plutôt astucieux ménage quelques effets qui témoignent de la générosité du bestiau, et surtout du retour aux sources qu’il constitue. C’est un vrai film de Kaijus à l’ancienne, avec le Godzilla et l’adversaire à sa mesure, le numérique remplaçant les maquettes et assurant le gigantisme de l’entreprise, en l’auréolant d’un réalisme qui augmente le plaisir des luttes colossales auxquelles nous sommes témoin, à notre échelle. Là où on peut louer le film, c’est qu’il ne cherche jamais à cacher ses monstres, et nous en donne tout le temps à voir. Les séquences à effets spéciaux pullulent, nous comblant largement de ce point de vue. Les longues scènes de remplissages des homologues japonais sont remplacés par une intrigue rythmée, qui avance sans cesse des éléments (les images d’archives servent de générique au film, encore une manière de nous en donner à voir dès le départ) et suit efficacement l’action (le plan des militaires est parfaitement suivi). Il y a toutefois un petit malaise au niveau des personnages. Si celui joué par Bryan Cranston a un charisme immédiat, il est beaucoup trop vite remplacé par son fils, incroyablement fade et nettement moins intéressant. Mais comme il est militaire (Hou ha !), il nous permet une immersion au cœur de l’action, et cela, on l’en remercie. Enfin bon, on s’en fout, quoi. Vu qu’on est là pour les gros monstres et les scènes de démolition. Fort de ce retour à l’ancienne, on accumule les explosions et les grattes ciels effondrés (surtout ne pas penser au 11 septembre), avec des petits enjeux écologiques discrètement éparpillés qui s’intègrent très bien à la trame de l’histoire. Une bonne façon d’attirer l’attention sur des enjeux environnementaux (les sites nucléaires deviennent des cibles privilégiées par les créatures, l’homme se retrouvant considérablement vulnérable sur ces points stratégiques) sans prendre la tête du public. Néanmoins, Godzilla ne surprend jamais. C’est ce qui l’empêche de dépasser Pacific Rim. Malgré une mise en scène qui vise le réalisme (les ambiances sonores et les bruitages sont particulièrement soignés), une fois que la grosse surprise est dévoilée, il n’y a plus grand-chose d’inattendu. Les grosses scènes d’action esquissées dans le trailer y passent toutes, et passé l’excellente introduction (les quarante premières minutes), on commence à voir où les troupes se dirigent et on anticipe les temps forts du reste du film. Sa fluidité reste remarquable (les deux heures passent en un éclair) et sa caractérisation des bestioles témoigne du plaisir de l’équipe à les avoir mis en scène, mais il manque le grain de folie pour faire gonfler le tout. C’est un peu la limite paradoxale que le film a atteint : en voulant rester trop sérieux et à vouloir épater la galerie avec ses visions colossales, le film n’a pas réussi à nous faire aimer ses protagonistes lisses et à nous immerger totalement  dans son récit. Néanmoins, le plaisir est là, et le film de Kaiju à l’ancienne, ça garde une certaine gueule. Peut être de quoi penser à faire une suite…

 

4/6


2014
de Gareth Edwards (II)
avec Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston

 

bryan-cranston-godzilla2014-new-movie-still.jpg

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commentaires

S
Je suis pratiquement sur qu'ils en feront une suite. Du moins ils se laissent une porte de sortie pour le faire. Vu que ( attention spoil évident) Godzilla survie a la fin et vu que le film est ( trop ) tourné sur le coté humain de l'histoire, on n'en sait pas plus sur les origines de ces chose.<br /> Si je me souviens bien la seul chose qu'on apprend c'est qu'ils étaient la avant les dinosaures ou un truc du genre. Faudrait que je le revois
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B
Putain Batman et Robin et Batman Forever je les avais vu à la télé et je les ai cherché en DVD et acheté. Bon dans un sens ça permet de nourrir mon dessous de bureau avec mon beau champ de navets.<br /> Perso en ce moment je revois les Burton pour faire une rétrospective et je joue à Watch dogs également. Donc j'ai de la matière pour mes soirées.
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B
Ah mais attention je ne nie pas avoir aimé ce machin étant gosse, je l'ai d'ailleurs regardé plus d'une fois en boucle sur la bonne vieille VHS achetée autrefois pour l'anniversaire de mon paternel<br /> je crois. Ce qui vaudra évidemment la réplique culte de mon cher paternel qui a beau ne pas aimer le fantastique ou la science-fiction mais va regarder quand même: "oh tu parle d'une connerie! J'ai<br /> jamais vu un film aussi con." Réplique qu'il a dit plus d'une fois ces derniers temps. ;) N'oublie pas les bébés godzi qui me font plus penser à ceux de Carnosaur qu'à ceux de Jurassic Park!
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V
<br /> <br /> Et moi non plus, j'ai adoré quand j'ai découvert ! On avait tous aimé Batman & Robin de toute façon !<br /> <br /> <br /> J'aime bien ton père, il me rappelle le mien. C'est très con, mais bon, on va pas regarder une série policière non plus... Sauf les soirs où il y a Top Chef, histoire de ressortir pendant les<br /> dîner et d'agacer ma mère de conseils culinaires...<br /> <br /> <br /> Je note pour les bébés godzi, je reverrai cela pendant les vacances.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Pour moi c'est juste une grosse purge complètement débile, événement marketing pour Sony avec sa BO sponsorisée Jamiroquaï, P Diddy et même Rage against the machine et au Godzilla d'une rare<br /> mocheté. Sans compter Jean Reno et sa réplique mythique: "Mâche du chewing gum ça fait plus américain".
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V
<br /> <br /> ^^ J'attendais cette réplique bien réac de ta part, Borat ! Je l'attends de pied ferme, ce gros lézard en CGI et ses cohortes de journalistes avides de scoop !<br /> <br /> <br /> <br />
B
Voilà. C'est ce que je reproche au montage car finalement on ne voit qu'un avant-goût mais jamais rien de concret. Dommage car les rares plans que l'on voit correctement sont d'un spectaculaire<br /> digne de Pacific rim. Sauf que Guillermo Del Toro a assumé son film bigger than life! lol Mais Gareth Edwards peut se voir comme une deuxième face de film kaïju à l'hollywoodienne puisqu'il<br /> s'intéresse réellement aux rouages du film catastrophe. En tous cas, on est à des années lumières de la daube de Roland Emmerich.
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V
<br /> <br /> Il faudra que je revienne sur le cas de Godzilla 98 de mon côté. Je ne me rappelle pas d'un truc remarque (en mal), mais d'un objet peu marquant. Pas forcément aussi méchant que sa réputation<br /> auprès des cinéphiles ne le laisse entendre. Faut dire aussi que je n'arrête pas de discuter avec des gens qui n'ont vu que lui et qui l'aiment... Désespérant de voir le cinéma japonais bafoué de<br /> la sorte...<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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