Halloween, 20 ans après il revient : Un des plus beaux cadeaux qu’ait fait Williamson au cinéma d’exploitation. H7 fait en effet dès le départ un pari culotté : nous faire oublier tous les Halloween, du 3 jusqu’au 6, pour repartir sur d’anciennes bases. On retrouve Jamie Lee Curtis, crédible en directrice d’école privée dépressive à l’approche d’Halloween, et son fils, la première apparition de Josh Hartnett, qui vit dans l’ombre d’une menace qu’il n’a jamais vue. Dès l’introduction, une véritable merveille de mise en condition ultra efficace et méchamment iconique, la machine est lancée, et putain, ça défoule ! Certes, après ça, les 40 premières minutes sont assez longues (pour un film d’une heure vingt seulement, c’est un peu juste…). Présentation détaillée des personnages, plantation des enjeux étudiants, et un insupportable side kick joué par le très dispensable LL Cool J qui se croit drôle en cabotinant comme un clown. Certes, c’est chiant. Oui, mais après, tout s’enchaine dans un rythme qui vient concurrencé en droite ligne le premier du nom ! Car oui, H7 bouge. En ménageant d’ailleurs ses victimes et en entretenant un certain suspense (la main dans le broyeur-siphon, un grand moment d’attente tendue…), il parvient à retrouver le style qui avait fait son succès. On court, on se cache, comme au bon vieux temps. Micky reste toujours efficace, et en prime, le film cite ouvertement Shining en filmant les déambulation de Michael dans cette immense école vide, et lors d’un face à face final mouvementé où Jamie brandit une hache rappelant bien celle d’un certain Jack Torrance. D’un radical jouissif, le film s’achève avec un ultime rebondissement, qui nous procure une vraie claque pour son innovation et pour la direction inattendue qu’il fait prendre à une éventuelle suite. Une vraie surprise, qui prouve que renouer avec le passé peut faire encore de belles étincelles. Pour ma part, le meilleur avec l’original et le 4.
5/6
de Steve Miner
avec Jamie Lee Curtis, Janet Leigh
Halloween Resurrection : Halloween 8 évoque pour moi des sentiments similaires à ce que j’ai ressenti en voyant Hellraiser 8 : le sentiment d’être violé par un troll avec du gravier. Dès le départ, le film nous fait la plus belle insulte qu’il pouvait oser : nous prendre pour des cons. Le coup du twist. Le mort, ce n’était pas Michael en fait… Putain ! Même dans saw 4, ils n’ont pas osé la faire, celle là ! Cette introduction atterrante d’irrespect de la continuité met en rogne immédiatement. Et c’est dommage, parce que du coup, on ne desserre pas les dents pendant la meilleure partie du film : la visite de Michael à l’asile où est enfermée sa sœur de toujours. Enfin, la confrontation ! Où Michael a l’avantage. Et il fait exactement ce qu’on pensait qu’il allait faire. Sans grande ambigüité (on avait déjà pensé cette scène), une première partie, sommaire mais respectueuse, se passe sans encombre. Après faut innover… Ahrem… « Ce soir à notre émission de télé réalité horror-house, nous avons un personnage de choix : Michael Meyers ! Il a officié dans plus de 15 tueries, il a un bodycount d’une soixantaine de personnes à son actif. On l’applaudit ! » On n’en est pas loin : c’est de la télé réalité avec un maniaque au milieu. Prétexte à nous sortir des images crades de caméscope amateur, de mises à mort cheapos, de dialogues crétins avec des protagonistes dont on se branle royalement. On sent aussi l’envie d’appuyer sur le bouton Scream lors des séquences où Michael poursuit un jeune et où les autres étudiants demeurés l’encouragent en face de la télé qui filme tout. Atterrant de voir Michael englué dans une farce pareille, et l’une des conclusion d’une série les plus pathétiques qu’il m’ait été donné de voir. Il n’y a donc que chez Jason que le 8ème opus est bon ?
0/6 (je sais, c’est sévère, mais c’est ça).
de Rick Rosenthal
avec Jamie Lee Curtis, Bianca Kajlich
Halloween de Rob Zombie : Tous les fans doivent connaître le calvaire qu’a subi Rob Zombie jusqu’à la sortie de salle d’Halloween. Les fans n’arrêtaient pas de le harceler pour tenter de l’obliger à tenir ses promesses. Et si Rob modifie grandement son approche du mythe, celui-ci retrouve la pêche d’antan… En effet, dès le départ, il choisit le registre du fait divers sordide, ce qui lui donne un réel impact dans la violence qu’il déploie. Il n’y a plus ce côté pop corn qu’on trouvait chez Carpenter. L’horreur est dérangeante, malsaine. Une différence qui se sent tout de suite, et qui fait flamboyer cette nouvelle approche de Michael Meyers : un gosse perturbé qui se mure peu à peu dans un mutisme ambigu (difficile de le soigner si on ne peut plus l’analyser). En mettant l’accent sur les sentiments de Michael qui s’éteignent et sur la destruction de sa famille, Rob Zombie recrée entièrement Michael, en évacuant tout fantastique facile. Michael est bien un homme, un immense gaillard portant toujours un masque, dont il est impossible de prévoir les réactions. On a à nouveau droit à une plongée dans la violence crasse quand Ismael, la seule personnalité sympathique de l’asile, est tué sans ménagement. Jusqu’auboutiste, Halloween n’est plus un slasher rythmé, mais un film d’horreur puissant, qui continue sur sa lancée sans jamais s’arrêter. La deuxième partie du film est, selon beaucoup de fans, la moins réussie, Zombie n’apportant pas grand-chose aux évènements de H1. Certes, c’est vrai qu’il se repose un peu sur le pouvoir du masque pour faire le boulot du suspense (qui ne marche plus vraiment ici, on est plutôt dans un registre de vagues de tension). Mais il décide d’inclure le lien familial du second dans son histoire, ce qui l’enrichit considérablement par rapport au film de Carpenter. L’entrevue dans la cave de la maison Meyers est ainsi chargée de sentiments. Le shasher bourrin laisse un peu de place à l’épaisseur de ses protagonistes. Vraiment intéressant d’humaniser l’incarnation du Mal absolu. Le docteur Loomis est quant à lui plutôt bien repris par McDowell, qui assure souvent dans les rôles qu’on lui confie. Plutôt que de cabotiner à outrance, il affiche un jeu plus sobre que Donald Pleasance, et se révèle presque sympathique (son caractère étant ambigu lui aussi : son discours à Michael le jour de son départ). Le gros défaut qu’on peut pointer dans ce film, c’est l’usage de la caméra à l’épaule, fait systématiquement durant les scènes d’action. Du coup, on ne voit parfois pas grand-chose, et ça frustre. Certes, Zombie a un style de filmage, mais tout le monde aime quand la mise au point est faite. Quoiqu’il en soit, Halloween le remake est une bonne surprise, un renouveau conséquent dans la saga, qui est parvenu à se faire accepter par bien des fans, et qui réalise la meilleure performance de la saga Halloween (78,3 millions de dollars). Me concernant, ce remake est le meilleur film de Rob, avec The Devil’s rejects.
5/6
de Rob Zombie
avec Scout Taylor-Compton, Malcolm McDowell
Halloween II : Devant l’immense succès du remake et du talent de Rob, les producteurs proposent vite de lancer une suite remake afin de redonner un second souffle à Michael. Plusieurs réalisateurs sont contactés pendant que Rob se tâte (deux réalisateurs nationaux seront particulièrement intéressés), mais il reprend finalement l’affaire, et détourne totalement le matériau de nos attentes. Ainsi, le remake de H2 dure 20 minutes. Les 20 premières du film. Après, on part sur des territoires vierges. Et ces territoires sont particulièrement intéressants, puisqu’ils apportent vraiment quelque chose de neuf à la saga. En effet, si Rob respectait la tenue vestimentaire de Michael dans son remake, il l’attife ici comme un clochard, un voyageur solitaire itinérant, qui ère dans la région. Couramment, il est un gars normal, mais attention lorsqu’il remet son masque. Imprévisible, nous pénétrons dans une ambiance nouvelle, rappelant par moments la maison des 1000 morts (la rave). Une évolution graphique inattendue, par ailleurs complétée par des évolutions de personnages intéressantes. Loomis est devenu un vieil opportuniste dépassé par la réputation de ses travaux, Laurie a été adoptée par le shérif Brady, qu’on découvre vivant comme un red-neck, alors que Lindsay s’est totalement replié sur elle-même après son traumatisme face à Michael. Ca, c’est de l’innovation. Cette galerie des personnages va être à nouveau confrontée au retour de Michael, et les réactions vont être loin d’être les mêmes. Cruel avec Lindsay, le film s’offre un final conséquent, où chaque personne joue son rôle de manière différente. Loomis profite peut être de la situation pour tenter de redorer son nom… Et ce lien télépathique entre Laurie et Michael… Plus crédible que dans H5 (car passant essentiellement par le rêve ou les impressions), c’est à nouveau un signe de fraîcheur. Car ce lien est prétexte à nous illustrer la pensée de Michael : un univers malade, aux graphismes tape-à-l’œil, tout droit sortis d’une Maison des 1000 morts. Torturé plus que jamais, Michael et sa folie sont pour la première fois dans la saga représentés explicitement (sa mère et lui enfant sont des personnalités qui vivent avec Michael). Plus glauque que stressant, ce nouvel opus a de quoi interloquer pour son désaxement par rapport au mythe, qui n’apporte pas tant que ça au final. Les innovations touchent surtout aux icônes, sans nous donner à voir d’histoire particulièrement excitante. Je respecte ce film et les modifications qu’il apporte, mais quand même, je ne suis pas fan non plus.
3/6
de Rob Zombie
avec Tyler Mane, Scout Taylor-Compton