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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 17:38

affiche-france-la-chute-de-la-maison-blanche.jpg

 

Antoine Fuqua a dû se vanter un soir à une table de restaurant, un peu éméché, qu’il tenait un script d’enfer pour son prochain film sur une attaque terroriste de la maison blanche. Manque de pot, Roland Emmerich, assis deux tables plus loin, l’a entendu, et l’un des duels de 2013 sera donc qui aura pris la maison blanche en premier. Et les projets comportant de nombreuses différences, il est clair que l’un aura l’ascendant sur l’autre.

L’histoire : Mike Banning, agent des services de protection du président, est incapable de sauver la femme de ce dernier au cours d’un accident de voiture. Des années plus tard, muté dans la bureaucratie, il assiste impuissant à l’attaque de la maison blanche par un groupe terroriste nord coréen…

 

photo-la-chute-de-la-maison-blanche-2.jpg

"Toi donner moi codes !"

"Va te faire foutre sale niak ! Je suis le Président !"

 

Cette chute de la maison blanche se distingue de son concurrent en employant déjà un ton rigoureusement sérieux. On ne desserre pas les dents pendant une heure cinquante, le spectacle se veut sérieux, sans concession et mouvementé jusqu’au bout. On notera aussi que si la version Emmerich anesthésie la violence pour passer la barre du grand public, la version Fuqua soigne son réalisme à ce niveau, en faisant régulièrement pisser le sang et en dramatisant au maximum les exécutions d’otages pour conférer une carrure aux terroristes. Voir des secrétaires se faire exploser le crâne en gros plan, c’est clair, ça réveille. Et dans tout ça, Gérard Butler est notre homme infaillible. Pas rouillé malgré les années de paperasse, le boulot revient vite, et si il est traité comme un héros au final, pendant sa mission, il est surtout un pion hyper entraîné qui tue sur commande, et rarement avec humanité. La séquence d’interrogatoire où il poignarde sauvagement un des terroristes, c’est une claque inattendue et un peu dérangeante, question héroïsme… Et question scénario, cette attaque bénéficie d’un certain soin, davantage d’ailleurs que son concurrent. Là où ce dernier nous pond une histoire invraisemblable de théorie de complot (sur fond de politique assez comique tant il y a décalage entre le film et la réalité), cette version reste sobre sur ses terroristes, et plutôt inventive sur le déroulement de leur plan, mieux foutu que la moyenne. Malheureusement, le sérieux du ton ne masque pas les gros défauts du film, qui au final font pencher la balance pour la version Emmerich. En effet, question effets spéciaux, cette chute de la maison blanche n’a pas fait exploser une seule bâtisse en vrai, et ça se sent… Le numérique pullule à toutes les séquences mouvementées, et s’incruste parfois pour donner des résultats abracadabrantesques (les mitrailleuses latérales de l’avion… Gné ?). Le méchant se vante d’avoir pris la maison blanche en 13 minutes ? Il peut remercier les CGI, sans quoi il serait encore en train de lancer des cailloux devant le portail… Enfin, malgré la violence sèche, rarement un script aura semblé si linéaire, dépourvu de la moindre tension. Tout arrive au moment attendu, le rythme avance à débit régulier sans ménager d’effets de surprise, tout est pressenti, et au final, on sait l’histoire à l’avance sans la moindre surprise (alors qu’Emmerich ménageait quelques rebondissements). L’absence d’humour finit par jouer à l’encontre de cette version, qui filme alors le patriotisme de ses personnages avec un sérieux de fer, qui finit par irriter le spectateur. Autant montrer le sacrifice des personnes de haut rang pour protéger des codes secrets n’était pas une mauvaise idée, autant voir le président craquer et leur dire de donner leur code, ça ne le fait pas. Surtout que des heures s’écoulent entre chaque extorsion de code, à croire que les terroristes ont eux aussi le timing du script à suivre et doivent tenir le temps que le héros fasse quelques cabrioles en tuant des figurants…Cette chute de la maison blanche paye très cher son manque de surprise, car c’est finalement ce qui annihile le spectacle qu’elle proposait. En sachant à quoi s’attendre, le spectateur finit par se lasser, et la conclusion étant prévisible d’avance, il peut sans crainte zapper. Ou pleurer sur l’achat du dvd à 20 euros… Ouiiiinnnnn !

 

2/6


2013
de Antoine Fuqua
avec Gerard Butler, Aaron Eckhart

 

la-chute-de-la-maison-blanche-critique-film-antoine-fuqua-6.jpg

"Où sont les bougnoules ?"

"Non, les niaques !"

"Les non américains !"

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commentaires

X
C'est vrai que le film part bien mais tombe comme un soufflé une fois la Maison Blanche prise...<br /> <br /> Pour ma part, j'ai aimé la première partie et (pas détesté, mais bon...) moins (mais alors beaucoup) aimé le reste ;)
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V
<br /> <br /> J'adore la scène où Aaron Eckart en président fait face aux terroristes en prenant une gueule bien sérieuse. Tout à fait d'accord, le film commençait bien sérieusement, mais à force de vouloir<br /> être trop sérieux, ses qualités premières se retournent contre lui.<br /> <br /> <br /> <br />
X
Une chose est sûre, c'est que le gag guette toute personne voulant faire un cadeau à un ami ayant mentionné "la chute de la Maison Blanche"... ou "White House down" !<br /> - C'était lequel qu'il à aimé ?<br /> - j'sais plus...<br /> <br /> Bref, impatient de voir un truc avec une intrigue à vous retourner le cerveau et des rebondissements de dingues, c'est une s'pèce de Die Hard qui s'est dévoilé<br /> (sans l'humour des premiers opus, pas cool)<br /> <br /> Le seul truc qui m'a branché grave ce fut l'attaque en elle même que j'ai trouvé assez crédible par la mise en place des différentes actions<br /> <br /> En tout cas, ce truc finira chez moi mais uniquement quand le Bluray sera à 5 n'€urônes XD
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V
<br /> <br /> Il a globalement laissé une impression mitigée, mais soit les gens aiment, soit ils n'aiment pas. Pas de milieu. Moyen moins pour ma part, au bout d'un moment, le suspense très mou m'a découragé<br /> malgré le sérieux de l'affaire...<br /> <br /> <br /> <br />
B
Enfin popularité, on peut dire qu'il est considéré comme un bon gros nanar et encore je suis gentil.
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V
<br /> <br /> Un bon gros nanar du samedi soir, mais qui remplit son taf.<br /> <br /> <br /> <br />
2
Quand même, Fuqua a mis plus de coeur à l'ouvrage que son homologue en terme d'action et d'intensité. Et franchement, niveau FX, les deux films se valent, sachant que White House Down à un budget<br /> 2x plus important.<br /> <br /> Il a des défauts, c'est clair (le discours patriotique final est effectivement abjecte), mais je préfère le sérieux de cette entreprise que la pseudo légèreté pas tout à fait assumé composé par<br /> Emmerich.
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V
<br /> <br /> Fuqua a fait sérieusement son projet, et effectivement, la mise en place du contexte est loin d'être nulle. Le soucis est que cette efficacité est salement entachée par le numérique (quand même,<br /> même si White house down utilise aussi le numérique (tous les hélicos), c'est quand même moins frappant que sur White house down, où il semble clair qu'aucune explosion n'a été réellement<br /> tournée. Les budgets n'étant pas les mêmes, Emmerich a eu des facilités. Mais franchement, en termes de rythme, le film d'Emmerich m'a davantage emballé. Butler qui passe la moitié de son temps à<br /> se balader dans les murs, ça m'a lassé au bout d'un moment. Et le président qui incite ses hommes à donner les codes, c'est quand même grave. Surtout quand on voir comment se règle le problème du<br /> dernier code. Quant à l'entrevue entre Butler et Mcdermott, rarement vu un plagiat aussi évident de Die Hard...<br /> <br /> <br /> Reste que la version de Fuqua semble se donner une facture actionner 90's qui a séduit un certain nombre de spectateurs. Perso, je n'ai pas été bon client ici, mais je valide l'intention.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Rien que par la bande-annonce, on voyait le gros nanar qui tache. D'ailleurs je m'amuse de tes écritos sur la dernière image à peine pas digne de Stallone dans Les Guignols. "On va leur foutre sur<br /> la gueule à ces cons"
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V
<br /> <br /> Pas très fins, ces écritaux, mais par moment, les dialogues sont de cet acabit. Maintenant, le film a une certaine popularité, peut être son envie d'action sérieuse et sa facture indubitablement<br /> très ninetees... C'est moins vulgaire aussi, mais question amusement, j'avoue avoir préféré la version emmerich<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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