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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 14:07

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http://3.bp.blogspot.com/_vk759tKQVGs/THRBelPCq9I/AAAAAAAAAAM/dH3r3Q0WQmA/s1600/medium_DVD_La_colline_a_des_yeux.jpg

 

http://www.cinemagora.com/images/films/62/119662-b-la-colline-a-des-yeux-2.jpg

 

En 2006, on est en plein dans l’époque remake (Black Christmas, Massacre à la tronçonneuse le commencement, Poséidon…) ou ersatz (Frontière(s), 30 jours de nuit, Saw 3… Le remake de La colline a des yeux arrive un peu sans crier gare (avec tout de même quelques rumeurs de barbarie passant par le bouche à oreille), et c’est le traumatisme. Baoum, l’explosion totale ! Mon premier vrai film d’horreur pure, je me souviens encore du choc. Une barbarie que je ne soupçonnais pas, et qui prend à la gorge dès les premières minutes. Acclamé d’une certaine façon par la critique (les mots extrêmes sont autant de compliments qu’on peut faire à ce type de cinéma) et loué par les fans, enterrant sans peine l’original poussiéreux de Wes Craven, son réalisateur Alexandre Aja est tout simplement consacré, avancé comme le maître de l’horreur le plus prometteur de la décennie, loin devant Eli Roth et son pourtant balèze Hostel projeté l’année précédente. Devant un succès aussi vif, les studios reprennent la même formule, Aja est partant… et le projet ne se fait pas. Selon certaines sources (le magazine M.M.), Craven aurait refusé de voir le frenchie rempiler (pour l’enterrer une nouvelle fois surement) et aurait intronisé à sa place Martin Weisz, un petit novice qui a signé le sympathique « confession d’un cannibale ». Le résultat, sorti en 2007, est décevant. Totalement gratuit, mais curieusement, je l’ai regardé en entier un samedi aprem. Les recettes ne sont en tout cas pas mirobolantes, l’intrigue laissant ici les spectateurs sur leur fin (l’absence d’enjeux n’aidant pas). Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour la barbarie aveugle, dira-t-on.

 

http://imalbum.aufeminin.com/album/D20070215/264305_A4JV31VZHZW6D4EOFLCYF2RKCPRQD3_la_colline_a_des_yeux_1_H130708_L.jpg

 

La colline a des yeux : Difficile en effet de faire plus traumatisant que La colline a des yeux. Prenant pour toile de fond un désert hostile ayant servi de zone de tests lors d’essais nucléaires, Aja joue à fond la carte du brûlot politique en châtiant les Etats Units pour leur irresponsabilité dans les années 50 avec l’arme atomique. Il prend les USA, le contexte s’y prêtant, mais il élargira son message dans les bonus du film, avec un générique dénonçant la connerie humaine dans ce qu’elle a de plus monstrueux (les images d’archives authentiques (à Tchernobyl et Hiroshima) entrecoupées de vidéos d’époque sur les tests nucléaires). Des messages dès le début du générique, ça fait vraiment drôle, puisqu’on prend immédiatement conscience d’où Alexandre veut en venir. On sait ainsi qu’une communauté de mutant vit en autarcie dans le désert, totalement livrés à eux-mêmes et qui survivent dans ce milieu hostile grâce au cannibalisme et au troc d’objets de valeurs avec le gérant de la seule station service des parages. C’est dans ce contexte précaire qu’une famille américaine lambda (père beauf et conservateur, beau-fils démocrate, fille enceinte, frère et sœur en fin d’adolescence…) arrive et se jette dans la gueule du loup. Suivant une mécanique bien huilée (le gérant, croyant que les gosses aient un truc louche, les envoie sur un sentier désert où ils auront un accident), le suspense prend rapidement, l’immensité désertique hostile de par son climat devenant vite menaçante, de nombreux plans de caméra tournant autour de nos personnages en s’en rapprochant toujours un peu plus. Ca ne sera qu’avec la scène dans la caravane que la violence commencera vraiment à étourdir, en prenant le spectateur au dépourvu avec un énervement qui surprend par sa sécheresse. Presque sans pitié, le film part dans une sauvagerie que l’on connaissait déjà, mais qu’Aja dynamise avec son budget confortable. Ce dernier n’a pas oublié ce en quoi consistait l’original de La colline a des yeux : une famille attaquée par des cannibales qui se vengeaient avec encore plus de barbarie que ces derniers. Aja nous ressert donc cette formule mainte fois vue, mais qui n’avait jamais été traité avec un tel radicalisme. Métamorphosant peu à peu le personnage du genre en un tueur cruel et sans pitié (scène avec la hache de pompier), le film va de plus en plus loin dans la violence physique et le dépassement des limites de nos personnages. Avec le village test, on nous offre des plans figés et glauques qui marqueront notre esprit, le temps s’étant arrêté aussi pour les mutant dans les années 50, à l’image des mannequins. Aja en profitera pour revenir à la charge sur le domaine de la politique en faisant chanter l’hymne américain au chef des mutants avant d’utiliser le drapeau comme arme meurtrière. Après la mémorable tuerie finale, peut-on dire que La colline a des yeux est parfait ? Pas vraiment, quelques petites scories apparaissant ça et là (pour un film barbare, le bébé reste bien trop épargné pour convaincre pleinement, la scène du piège dans la camionnette est un peu hors sujet…), mais le premier degré de l’horreur, l’impact viscéral de la violence, est tel qu’il marque définitivement son public (impossible de ne pas y repenser dès qu’une étendue désertique s’offre à nos yeux). Mémorable de bout en bout, le film révèlera clairement les limites de certains, mais comblera les autres avec un aboutissement et une portée politique que peu ont su mettre en scène avec autant de radicalisme. Culte, et tout simplement indispensable.

 

5.5/6

 

2006
de Alexandre Aja
avec Aaron Stanford, Ted Levine

 

colline-a-des-yeux-2006-07-g.jpg

 

La colline a des yeux 2 : après la baffe du remake d’Alexandre Aja, impossible de ne pas être déçu devant cette suite relevant plus de la série B fun que du traumatisme horrorifique. Quand on pense qu’Aja voulait faire une suite, et qu’elle allait parler des immigrés mexicains aux prises avec les cannibales (vous voyez le putain de brûlot que ça pouvait donner ? Machete pouvait aller se rhabiller avant même d’être en projet !). Enfin bref, Martin Weisz décide de nous faire suivre une équipe de GI’s recalés aux entraînements pour la guerre en Irak (d’une façon très stupide : charge héroïque et suicidaire du bataillon gueulant « L’Amérique est numéro 1, connard ! ») qui vont donc marcher dans le désert pour s’éclaircir les idées. Mais voilà, on les sabote vite, et ils se retrouvent à tourner en rond dans les collines, paumés et sans cordes pour en descendre. Thématiquement, le film est à bâiller d’ennui. Martin a dû se dire que la politique, c’est bon pour les blaireaux, et que c’était uniquement la barbarie qui était à l’origine du succès du premier. En bon artisan, il élimine bien vite toute tentative de réflexion (les soldats voulant faire la guerre en Irak, c’est 10 minutes grand max, puis on passe à autre chose) et se contente d’une intrigue linéaire, qui rend la menace omni présente et parfois brutale. Le gore est ici toujours de la partie, se substituant régulièrement à la barbarie qui nous était promise par l’affiche (car le gore n’est qu’un outil pour créer la barbarie, il ne l’est pas tout seul). Cependant, quand on voit les tentatives de barbaries faites par le film quand il n’utilise pas le gore, on fermerait presque les yeux sur ce procédé approximatif. En effet, après une scène involontairement drôle où on tente de nous faire stresser avec une main sortant de chiottes chimiques, on constate que nos mutants ont tailladé un mec sur toute la surface de son corps avant de le foutre dans la fosse sceptique, histoire que ses plaies s’infectent. Certes, c’est vilain, mais c’est aussi totalement ridicule, les mutants de la colline a des yeux 1 ayant bien autre chose à foutre qu’être cruel avec les humains qu’ils arrivent à capturer (déjà qu’ils crèvent de faim, si en plus ils se permettent de gâcher la nourriture comme ça). On poursuit avec la découverte des grottes, réseau de caverne dans lesquels nos mutants ont fait leur nid et qu’on va se faire un plaisir de visiter avec nos héros militaires analphabètes. Après quelques séquences gores ludiques et un drôle mutant gentil qui aide les gentils militaires, on a droit à une nouvelle tentative pathétique de faire du barbare avec une scène de viol pensée pour être brutale, totalement gratuite et qui sert surtout d’appât pour l’amateur de trash plutôt que pour l’amateur d’horreur (regarde ma bave à la consistance de foutre…). On achève tout ça dans un combat grand guignol dont la brutalité prête à sourire (ils tuent bien quatre fois leur adversaire, mais ce dernier se relève toujours). Bilan des courses : tous ceux qui avaient le moins de chances de s’en sortir s’en sortent, avec les femmes (ben voyons, les deux survivent) et le pacifiste du groupe qui s’est transformé en machine à tuer. Avec des clichés monstrueux, le film se contredit dans un certain sens sur son illustration de la barbarie, bien trop codifiée ici pour convaincre. Cependant, malgré ses tares monstrueuses, une certaine finition technique assez appréciable (effets spéciaux agréables, joli désert, un homme des sables récurant, une ou deux séquences rythmées…) permettent à l’œuvre de se regarder sans s’ennuyer. Mais jamais on ne se fera l’illusion d’une qualité supérieure au statut du film : une suite commerciale qui donne dans la surenchère pour appâter le client. Pour un après midi pesant, ça le fera toujours…

 

1.5/6

 

2007
de Martin Weisz
avec Daniella Alonso, Michael McMillian

 

http://s.excessif.com/mmdia/i/14/9/3672149cvjhf.jpg?v=1

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commentaires

H
bon apétit (je suis germaniste loooooooooool)
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H
Thank you... JUPITER !!!
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V
<br /> <br /> You're welcome, Pluto ! Now bring me the axe ! Breakfast tiiiime !<br /> <br /> <br /> <br />
H
La Bo ne m'a pas marqué, pour le reste, ce n'est pas faux, mais le contenu sociologique du film de Craven est bien plus fort : ma chro ici :<br /> http://navetoncinema.canalblog.com/archives/2013/10/18/28194214.html
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V
<br /> <br /> Ah pour ma part, le thème à la guitare électrique nerveuse de La colline est inoubliable maintenant... Sur quand on voit les dernières productions musicales de Tomandandy (arhem les bandes<br /> originales de Resident Evil Afterlife et Retribution...). Warf, je vais aller lire ta chronique...<br /> <br /> <br /> <br />
H
Comme oliver, mettre un 5.5 au film d'Aja est très surestimé je trouve. Il se contente d'actualiser (avec talent, ok) le chef d'oeuvre de Craven, mais le cast est si nul...<br /> Du 4/6 pour moi (grâce au sens pictural sidérant du film, notamment avec le cratère de bagnoles)
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V
<br /> <br /> Aha, mais tu aimes gratter les sujets cuisants !<br /> <br /> <br /> En l'occurence, l'original de Craven m'avait copieusement embêté quand je l'avais découvert (à 16 ans, alors que j'étais encore un néophyte de l'horreur qui avait été retourné par le remake...),<br /> et là, revoir les thématiques traités avec une énergie aussi hargneuse, aussi vivifiante, j'en suis resté sous le charme. Après, quelques aberrations (quelle erreur d'avoir sauvé le bébé...),<br /> mais la pêche de ce remake, sa magnifique facture visuelle (je citerai davantage le village test) et l'excellente musique de Tomandandy ont achevé de me convaincre du talent d'Aja et son équipe.<br /> Espoirs à nouveau confirmés par Maniac, en top de cette année 2013.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Tout comme toi j'ai adoré le premier film, que j'ai trouvé très fort mais aussi assez violent. En revanche, le second film fait ridicule à côté. Il manque quelque chose, je ne sais pas trop quoi,<br /> mais pour moi la suite est ratée !<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> La suite a tout simplement un problème de script. C'est en apprenant que c'est Wes qui l'avait écrit que j'ai compris à quel point Craven est surestimé (à part les Freddy et quelques bons films,<br /> ses récentes réalisations sont décevantes). Le punch qui animait le premier a disparu, ne laissant plus que des saillies gores putassières. C'est pas de l'horreur, c'est de la débauche de tripe.<br /> Alors ça peut être vaguement marrant, mais on reste partagé entre un ennui poli et de la gêne devant les monstrueuses incohérences du film.<br /> <br /> <br /> <br />

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