Un moyen métrage d’animation aujourd’hui, très peu connu du grand public et pourtant, le travail colossal qu’il a nécessité mériterait indéniablement une reconnaissance. Il s’agit du Vieil Homme et la Mer, un film d’animation russe qui a choisit d’utiliser pour support l’aquarelle. Parfaite synthèse de l’œuvre d’Ernest Hemingway, le film est aussi une ode à l’imagination, offrant quelques séquences surréalistes.
L’histoire : un vieux pêcheur, qui n’a rien attrapé depuis 83 jours, décident de tenter une dernière fois sa chance au large des côtes.
L’histoire est connue de tous (ou du moins, de ceux qui ont lu leurs classiques pendant leur enfance) : un vieux pêcheur qui lutte pendant plusieurs jours contre un gigantesque espadon (dans les 5 mètres de long) avant de voir sa prise attaquée par des requins et finalement rongé jusqu’à l’arrête avant son retour au village. Mais ici, c’est bien le support graphique qui fait la beauté du film. Chaque image est une peinture à part entière, ce qui fait passer régulièrement de fortes émotions (preuve que les histoires classiques sont toujours capables de faire leur effet sur le public. Le film profite régulièrement des temps morts de son histoire pour s’attarder sur des paysages marins magnifiques, ou pour se lancer dans des flashs back aventureux où l’on en apprend un peu plus sur le personnage de notre pêcheur. La relation poisson/pêcheur est ici plutôt bien abordée par la voix off du pêcheur, avant de nous faire tout d’un coup basculer dans le surréalisme avec une séquence où poisson et pêcheur nagent tous deux côte à côte dans un océan de nuage où vole toute une faune aquatique. Il y a l’essence d’un grand film dans ce morceau de bravoure de 20 minutes, qui comble des yeux de la beauté des aquarelles et qui peut se vanter de pouvoir rassembler tous les publics et de les captiver pendant toute sa durée. Vraiment, un petit film injustement oublié qui semble ne jamais perdre de son impact.
5.5/6
1999
de Alexandre Petrov
avec Gordon Pinsent, Kevin Delaye