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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 12:38

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Pour continuer dans le rayon série Z, parlons aujourd’hui d’un produit hyper bizarre qu’on voit très rarement : le Z tellement ambitieux qu’il en devient génial tellement il n’est pas thuné. Flirtant ouvertement avec le nanar tellement son sérieux contraste avec le cheap de sa facture technique (un film sans pognon entièrement tourné sur fond vert, c’est dire…), Manborg est une sorte de curiosité aussi indigeste que foutraque, un OFNI assez abracadabrantesque depuis la dernière tentative d’Astron 6, à savoir le sympathique Father’s day.

L’histoire : Pendant la guerre de 39/45, les nazis reçoivent l’appui du comte Dracula et de ses sbires morts vivants. Un soldat, tué sur un champ de bataille français, a le temps de voir son frère se faire couper en deux. Il se réveille des années plus tard dans le corps d’un cyborg dans une cité futuriste dirigée par les nazis et le Comte…

 

manborg_03.jpg

 

Devant un pitch aussi frapadingue, dur de garder son sang froid. D’ailleurs, c’est le style même des réalisateurs qui provoque la polémique avant cette effervescence conceptuelle. Pour ceux qui ont vu Father’s day (et je crois que je me mets donc à me parler), les 15 dernières minutes en enfer étaient un florilège d’incrustations plus foireuses les unes que les autres. Et bien ici, c’est la même chose, sur une heure et demie. Les mouvements hachés, les incrustations visibles, les couleurs flashies et l’absence de cohérence ou d’harmonie dans les différents décors et ambiances jouent avec la patience du spectateur, qui se fatigue assez vite devant un objet aussi nerveux et aussi clinquant. La pauvreté devient clinquante sous nos yeux, tellement elle est soulignée sans finesse. Aussi, Manborg est épuisant, de par son style et sa rudesse. A cela vient se rajouter une nanardise quasi omni présente, si l’on en juge par les dialogues qui jalonnent le récit (« You ! Stop ! » « Nooooooo ! » ou encore « Can you hear me ? » avec le type juste en face « YEEEEEESS ! »), les personnages improbables (un chinois déguisé en Tekken qui parle avec une voix grave absolument anachronique), les situations ridicules (le méchant nazi zombie qui drague pendant tout le film la sœur d’un des héros)… Quand dans un combat, un personnage lance un Nunchaku pour transpercer ses ennemis, on sait qu’on est dans un nanar volontaire. Complètement attardé dans les enchaînements du script (un méchant devient gentil en claquant des doigts), Manborg est aussi boulimique en termes de richesse, puisqu’il ne cesse de donner dans la surenchère bien au-delà de ses moyens. Combats en arène contre des robots façon Star Wars, course poursuite en bottes fusées dans une cité futuriste, cyborgs gigantesques (en pâte à modeler animés image par image)… Il ne recule devant aucune excentricité et cela pour faire le projet de Z le plus indigeste de son époque. Tous les curseurs sont tellement poussés à fond (trop nanar, trop ambitieux, trop agressif, trop quoi…) que le spectateur finit carrément sur les rotules, assommé par un spectacle qui pompe l’énergie aussi facilement que le comte Dracula. Le résultat est donc en demi teinte, et tient du jamais vu. Suicide autoproclamé pour les auteurs, et une curiosité étrange pour nous autre cinéphiles, pour peu qu’un concassage cybernétique ne vous effraye pas.

 

3/6


2011
de Steven Kostanski
avec Adam Brooks, Meredith Sweeney

 

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commentaires

A
pas vu mais miam, miam comme je dis toujours ! Va falloir que je trouve ce titre sur youtube
Répondre
V
<br /> <br /> Gare à l'indigestion quand même, le film est l'illustration parfaite de l'expession "avoir les yeux plus gros que le ventre". Vomitif dans son excès, mais démentiel dans sa surenchère !<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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