Avec Outlander, le réalisateur Howard Mc Cain tente vraiment de nous offrir du cinéma d’aventures à l’ancienne, en citant des références illustres telles que Le 13ème Guerrier et Predator. Deux références colossales du maître Mc Tiernan qui devraient se retrouver réunies dans un même film, mixant joyeusement des tribus vikings belliqueuses aux prises avec un extra terrestre survitaminé et accrocs à la chair humaine. Malheureusement, ce qui devait être une fresque épique verra son budget être divisé par 2 (tournant donc maintenant autour de 45 millions de dollars), ce qui entame sévèrement ses ambitions. Au final, le résultat est plutôt louable, même si l’ampleur promise n’égale pas vraiment celle de ses inspirations.
L’histoire : Kainan, un homme du futur, s’écrase sur terre (époque : 702 ap JC) en transportant avec lui un extra terrestre dangereux rescapé du massacre de son espèce : le Morwen. Rapidement, Kainan est fait prisonnier par un clan nordique qu’il essaye d’avertir du danger.
Oui, l’histoire d’Outlander a tout pour séduire l’amateur d’aventures sympathiques, qui sans révolutionner la formule de son pitch nous propose un petit mélange des genres ludiques, en nous donnant des vikings traquant un extra terreste meurtrier et plutôt joli. En effet, le design du monstre est plutôt une réussite, car il permet de jouer sur pas mal d’effets lumineux, des éléments de suspense plutôt bienvenus dans un film de créature. Sa méthode de chasse étant fondée elle aussi sur la lumière, son comportement est donc plutôt bien mis en scène, ses allures reptiliennes étant elles aussi bienvenues, même si finalement la créature n’est pas prête de supplanter le Predator de McT. Niveau décors, la production peut se vanter d’avoir fait un boulot très correct, nous offrant des villages nordiques crédibles et quelques décors de cavernes plutôt sympathiques. Plutôt que de citer Le 13ème guerrier comme référence bourrine, je serai plutôt tenté de dire que le film lorgne plus vers Les Vikings de Richard Fleisher (ce qui n’est pas si mal), en nous proposant quelques rites vikings comme le jeu des boucliers (variante du jeu des rames dans le film de Fleisher). En fait, si tout dans le film se révèle plutôt sympathique, le film ne parvient jamais à dépasser le stade du « sympathique » pour une principale raison, il est hautement prévisible. Rien que son casting témoigne de sa volonté de ne pas vouloir prendre de risques et nous offrir des têtes connues, de John Hurt (vieux chef sage destiné à passer le flambeau) à Ron Perlman (chef Vicking bourrin de base). Dans ce casting, seul Jim Caviesel parvient à créer la surprise en charismatique guerrier du futur. Le film est également très prévisible dans son intrigue, accumulant pas mal de poncifs, du genre créatures surnaturelles (fausses pistes de l’ours féroce, puis construction d’un piège pour la créature, bref tout ce qui retarde le face à face final). Si Outlander manque de surprise, il parvient à gagner l’estime du spectateur par ses honnêtes intentions : faire du cinéma d’aventures à l’ancienne en filmant classiquement son action. Si les ambitions visuelles et épiques du film peinent à combler nos attentes (le film mise en plus sur son mélange des genres que sur du grandiose), son honnêteté fait plaisir dans ces temps où les blockbusters d’aventures sont plus formater les uns que les autres (de transformer 3 à Conan the barbarian). Recommandable, mais suffisamment violent pour signaler une interdiction aux moins de 12 ans méritée.
4.5/6
2008
de Howard McCain
avec Jim Caviezel, Sophia Myles
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