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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 19:16

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Alex de la Iglesia est un sacré réalisateur. Très apprécié des cinéphiles, c'est un original dans la branche cinématographique espagnole, qui emmerde les vendeurs avec ses films parce qu'on ne sait pas dans quel rayon les mettre. Il mélange les genres avec une telle facilité (on pourrait même parler de virtuosité) qu'on ne sait vraiment jamais jusqu'où il compte nous emmener. Le voyage continue, continue, empruntant à l’horreur, à la comédie, au thriller, au drame… Impossible de savoir à quoi s’attendre quand on presse play. Et j’ai choisi aujourd’hui de ne pas parler d’un de ses succès (comme le furent à leur échelle Crimes à Oxford ou Le crime farpait), mais d’un de ses petits films oubliés, et qui portent pourtant toutes les marques de cet auteur. Dans notre cinéma ce soir : Perdita Durrrango !

Perdita Durango est une espagnole farouche. Enfin, une mexicaine pour être plus précis. Voulant passer aux USA, elle rencontre à proximité de la frontière Romeo, un mâle ténébreux et violent, qui s’éprend immédiatement de la jeune femme belliqueuse. Ils passent la frontière ensemble, et commencent à mener une vie de couple atypique. Romeo gagne sa vie en pratiquant des rituels vaudous, et il la gagne bien. Mais ses agissements attirent peu à peu l’attention de la police. Ils doivent bientôt fuir, et ont l’opportunité de le faire en gagnant beaucoup d’argent à condition de conduire un camion plein de fœtus humains pour une clinique de beauté. Juste avant de partir, ils se promettent d’organiser un ultime sacrifice vaudou. Un sacrifice humain.

Alex de la Iglesia aux rennes d’un road movie ! Ma qué ! Il emprunte au thriller glauque, au road movie, au western et à la comédie pour accoucher d’une œuvre hybride, très dure à analyser, et d’une originalité qui en impose. Perdita Durango, c’est le voyage de ce couple violent mais attachant, et de leurs deux agneaux sacrificiels : un couple de jeunes américains têtes à claques qui auraient bien besoin d’un peu de plomb dans la cervelle. Le film est entièrement fait par ses personnages, qui sont tous traités avec une finesse rare. Ils sont d’un naturel époustouflant, chacun dans leur rôle, qu’ils soient victimes ou bourreau. Il y a aussi le flic qui les colle de près, souvent comique et très malmené par cette histoire (il fait voir dans quel état il est lors de l’arrestation finale). Romeo est un homme fort, qui croit fermement en la magie qu’il pratique. C’est sa religion. Il est d’ailleurs assez touchant lorsqu’il dialogue. Derrière ses airs de grosse brute, c’est un gars sympa. Malgré nous, nous nous sentons proches de chacun des personnages de cette histoire, c’est pourquoi quand celle-ci s’achève, alors que certains devraient disparaître sans nous causer la moindre émotion, nous sentons un petit pincement au cœur. Perdita Durango vit par ces caractères, et par son scénario à tiroir qui navigue sans cesse d’un rebondissement à l’autre, avec de rares temps morts que les personnages comblent très bien. Oublié pour sa violence sévère (certaines scènes méritent bien le -16 ans) et la rareté de son humour (loin d’être absent), Perdita Durango est un petit bijou totalement oublié, et je ne remercierai jamais assez les organisateurs des Hallucinations Collectives de cette année 2011, sans qui je serai passé à côté de nombreuses choses. A rattraper dès que possible !

 

4/6

 

de Álex de la Iglesia
avec Rosie Perez, Javier Bardem

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commentaires

L
<br /> Je ne connais pas mais j'ai bien envie d'en savoir un peu plus !<br /> Merci d'être passé :)<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> De rien ^^ J'aime lire aussi, même si je suis clairement plus axé cinéma. J'ai de beaux restes de mes cours de littérature.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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