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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 18:13

http://1.bp.blogspot.com/_cLcEsAhItDU/Sw402UJDVmI/AAAAAAAAAIU/zmnhHhwxlJk/s1600/wolfman.jpg

 

Vous êtes dans une discussion et on parle film. Puis d'un coup, vous sortez Wolfman. Et là, il se produit une sorte de réflexe pavlovien où chacun se met à cracher sa bile version La Mouche sur ce film qui a fait un gros gros bide au box office. Pourquoi tant de haine ? Et bien, on ne me sort aucune raison précise. On me dit que c’est un navet, que les acteurs sont nuls, que les effets spéciaux sont pourraves, que c’est du cliché, et qu’on voit venir la fin à trois lieues. Et mec, pourquoi tu aimes Avatar dans ce cas ? (rapport à l’histoire clichée)

Wolfman est, depuis Sleepy Hollow, une des rares productions sérieuses à s’attaquer à un mythe gothique au premier degré, et sans aucune concession (arhem twilight 2). Il s’avère d’ailleurs, de par sa facture technique, particulièrement soigné, ce qui en fait l’une des plus belles résurrections de l’esprit Hammer, qui misait sur sa mise en scène et ses décors imposants.

L’intrigue est ici des plus sommaires. Un acteur (Benicio del Toro) apprend que son frère a été tué dans la maison familiale, et qu’il se doit d’assister à ses funérailles. D’abord réticent, il finit par s’y rendre, et retrouve ainsi son père, qui reste le dernier homme valide avec son domestique. Peu à peu, l’acteur se rend compte de trucs louches, d’une ambiance pas très catho dans le village alentours, et que des gitans rôdent dans les parages. Il suit peu à peu son intuition, et se rend bientôt à l’évidence, il y a une saloperie de lycanthrope dans le coin.

Cliché à outrance, cette situation initiale (introduite d’une façon très Z, il faut bien le reconnaître) peine à convaincre sur le plan de l’action. D’autant plus que la bouille blasée de del Toro finit par agacer nerveusement le spectateur. Mais une ambiance se pose, calme, sombre, léchée, d’un classicisme qui nous rappelle les heures glorieuses du passé. Il ne vous est jamais arrivé devant un film où tout est cliché, mais où vous raffolez de tous ces ingrédients qu’on vous mélange ?

On passe à la première attaque, dans le camp gitan. Autant le dire de suite : elle est à chier. Un loup garou qui arrive à démembrer 4 personnes sans que personne n’arrive à le voir en plein milieu d’une foule ? C’est de la merde, je suis bien d’accord. Il faut hélas faire avec, c’est la séquence ratée du film. Il faudra attendre un peu plus loin pour être pleinement contenté. Alors que Lawrence (l’acteur) commence à y voir un peu plus clair dans son passé (il était temps, on  se doute déjà du truc depuis qu’on a vu Hopkins et qu’on connaît sa réputation), on a enfin le moment attendu, où on lève le voile. Le carnage qui s’en suit est une bénédiction pour les amateurs de gore et un tour de force pour ce travail très bien fait. Grâce à ce passage, on nous réamorce enfin pour suivre les évènements futurs. L’intrigue s’oriente maintenant vers un asile psychiatrique, véritable cliché là encore avec un docteur sadique qui ne comprend rien à la situation. Même si ça semble rébarbatif, c’est un cliché qui séduit. Un élément qu’on aime bien, qui fait d’ailleurs parti de nos acquis historiques en matière de médecine à cette époque. Ce passage là, qui s’étend (28 jours jusqu’à la prochaine lune, c’est long), sert aussi à préparer le terrain pour la prochaine apparition, la plus impressionnante du film. La bête est lâchée dans Londres. Un véritable carnage, de l’hystérie collective ! Waow ! C’est exactement ce qui manquait à la hammer en son temps, de belles séquences soignées et directes, qui auraient rendus leurs monstres traumatisants. Ca aurait probablement modifié l’ambiance des films, mais le rythme aurait pris un coup de fouet. Le film nous donne son quota d’hémoglobine sans saccager le travail et le soin porté au film jusqu’ici. C’est louable !

On saute à nouveau 28 jours où on se fait chier, mais c’est joliment filmé, et on passe à l’affrontement final. La relation d’affrontement père-fils. Clichéééééé ! Ben oui, mais ça marche quand même. Et si cet affrontement est trop numérique pour plaire (quitte à être moins impressionnant, j’aurais aimé voir du latex en feu qui se catche la gueule). Il n’empêche que c’est un climax, un peu trop attendu, certes, mais qui conserve une part de bon (la décapitation tribale… contrebalancée par la merdique tête numérique). Un final archi classique, mais qui conclut sobrement son sujet, dans la grande tradition de ce que la Hammer a pu nous offrir.

En conclusion : Wolfman est une œuvre clichée, et c’est ce qui a découragé la quasi-totalité de ses spectateurs, qui s’attendaient à… A quoi d’ailleurs ? Moi, je l’ai vu tout simplement comme une revisite du thème du loup garou, un revival classique de l’homme poilu et animal qui en avait vraiment besoin (ahrem Underworld). Courageux dans sa mise en scène, sacrément travaillé dans l’esthétique, c’est loin d’être l’étron qu’on a plébiscité un peu partout. C’est loin d’être un Avatar, certes, mais en ça et un Le petit chaperon rouge, c’est vite vu.

 

3/6

 

de Joe Johnston
avec Benicio Del Toro, Anthony Hopkins

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commentaires

A
<br /> Perso, pr Underworld, je me suis arrêté au 2. Pas vraiment envie de voir le 3...<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Le 3 est une grosse daubasse, mais avec quelques bons moments. En revanche, les vampires sont de vraies tafioles. Ils ne mordent pratiquement jamais personne, ils vivent dans leur petite<br /> forteresse et puis basta.<br /> <br /> <br /> Underworld 2 est apparemment très critiqué aussi. C'est pourtoant le plus crétin et le plus réjouissant des 3. Le seul à qui j'accorderai la moyenne, le premier étant gentillet, mais un peu<br /> aseptisé. C'est une alternative à Resident evil plutôt marrante, vu qu'on a de meilleurs ingrédients (les booonnes scènes d'étreintes dans underworld, on le cherche très longtemps dans Resident<br /> evil).<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> j'avais bien apprécié ce remake qui, par sa tonalité, n'est pas sans rendre hommage aux productions de la Hammer.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Exactement. J'ai pas compris ce sentiment de rejet face à du bon gros cliché, mais bien fait et respectueux du matériau qu'il utilise. Et curieusement, j'ai plus entendu du bien de Underworld 3,<br /> qui est quand même le pire de la trilogie (malgré une attaque de convoi plutôt sympa).<br /> <br /> <br /> <br />

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