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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 12:16

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Suicide Room est un film totalement obscur, sorti de  il y a peu et qui tente de faire un portrait d’adolescence meurtrie, qui chemine peu à peu vers la mort. Le pitch nous laissait entrevoir un drame poignant avec des sentiments à la clef. Une sorte d’alternative à l’excellent (et mésestimé) Chatroom. Mais ce n’est pas vraiment ce qui a l’air de motiver le réalisateur. D’ailleurs, bien malin sera celui qui pourra dire où il va, tant le film explore de pistes différentes sans tenter de les développer jusqu’au bout.

L’histoire : un étudiant de 18 ans, proche de passer son bac, fils d’un papa ministre et d’une maman styliste, commence à vivre une crise d’identité sexuelle.

 

http://www.joblo.com/images_arrownews/suicide-room-screenshot.jpg


Mitigé. C’est ce qu’on peut dire en voyant ce film. Certes, les intentions sont louables. Le film veut illustrer un drame individuel, et il ne prend donc aucune distance avec son personnage principal (les parents ne tenteront enfin de s’opposer à la dérive de leur fils qu’à la fin du film), embrassant ses états d’âmes avec la passion de cet âge, et s’aventurant avec lui sur la toile dans un chat privé nommé Suicide Room, une communauté d’internautes qui ont pensé au suicide, et qui tentent de s’entraider. Comme ça, les ingrédients font envie. Mais le film semble incapable de les gérer adroitement. Le point de départ, un étudiant qui se demande un peu si il est homo, qui hésite à se lancer après un roulage de pelle en soirée avec un gars, puis qui se fait railler après s’être joui dessus après un combat de judo, est un parti pris, qu’on prendra comme tel. C’est après que le film se gâte. Sa crise d’identité sexuelle n’attire pas plus que cela notre compassion (il n’est défini que par cette crise sentimentale, les relations avec ses amis étant expédiées en quelques minutes), et comme elle est le point de départ d’un engrenage, ce dernier aura beaucoup de mal à nous accrocher par la suite. D’autant plus qu’il est criblé lui aussi de détails gênants. Déjà (bien involontairement), le film fait un portrait d’une jeunesse inconstante, qui change d’idée comme de chemise (ce qui est gênant pour un thème aussi grave que le suicide, qui plus est d’un enfant riche et en bonne santé). Il dit une chose un soir, et deux jours plus tard il fait l’exact opposé. Et parlons de la Suicide Room maintenant. La moitié du film est une animation 3D un peu approximative qui s’aventure dans un univers 3D pensé pour être cool, où des avatars forment un groupe de discussion. Visuellement, ce concept s’écarte totalement du sujet du film, ressemblant même à un procédé de petit malin par moments (un duel pour entrer totalement inutile, une espèce d’intrigue avec un membre du groupe qui espionne ses camarades…). Et au final, ce groupe de discussion a des objectifs assez flous. Un jour ils parlent de suicide, un autre de leur vie sentimentale… Et le tout est ponctué de tentatives avortées, comme cette journée où notre ado retourne au lycée avec un flingue en poche en mode terroriste, dévisageant chaque individu et s’extasiant le soir venu de ses sensations… pour oublier définitivement l’expérience dès le lendemain. Si le film essaye de rester toujours sérieux et d’épouser le point de vue de l’étudiant, il oublie d’être assez clair pour montrer où il veut en venir. Car au final, notre garçon se suicide à peine quelques jours après avoir chanté les louanges de la vie. Et après qu’on lui ait coupé internet. Portrait d’étudiant qui n’a pas attisé en moi plus de sentiments qu’un intérêt poli, ce film se regarde toujours dans l’attente de ce qu’il va se passer, sans que les évènements qui arrivent soient particulièrement surprenants. Manquant de recul avec son sujet, Suicide Room est un film fourre-tout qui n’a pas l’impact escompté, mais qui a au moins le mérite d’avoir des acteurs plutôt concerné.

 

2/6

2011
de Jan Komasa
avec Filip Bobek, Danuta Borsuk

 

http://www.popandfilms.com/wp-content/uploads/2011/10/Suicide-Room.jpg

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commentaires

L
By purchasing a maid service you get it all- an important perfectly wash house and even fresh laundry and not have to do the application yourself. This opens you close to work at other very important tasks which includes your infants or your job. Many people realize delegating it responsibility reduces stress and even helps them how to lead an important happier and a lot more productive everyday life. Plus next you won't contain any good reason to complain within the piles in unwashed wash lurking ınside your bedroom.
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M
M'ouais, je ne sais pas. J'ai peut-être un avis trop extrême sur ce film mais pour moi on ne peut pas apprécier quand on a plus de 20 ans et je ne dis pas ça méchamment mais vraiment de façon pensée. Ce film est un minimum réfléchi par exemple on a le virtuel dans lequel les jeunes se réfugient, la pression sociale qui isole les plus "fragiles", la fortune qui ne fait pas le bonheur etc etc. Mais le problème est qu'on se balade de stéréotypes en stéréotypes et ça en devient presque gênant. Un ado, emo soit disant passant, plutôt bg, riche, privilégié mais qui sombre dans une dépression suite à l'absence d'amour de ses parents et suite à une quête d'identité sexuelle. Jusque là okay cependant c'est le procédé qui flanche. On a un ado en souffrance, complètement manipulé par une vieille fille qui limite s'engraisse derrière son écran (elle se prend pour la reine, menace de jeter Dominik alors que le pauvre est en pleure face à sa cam tout ça parce qu'il refuse de lui livrer des médicaments, elle a jeté son premier compagnon etc). On a des parents totalement stupides qui pensent que l'argent fait tout, suffit de voir la psychiatre complètement incompétente. On a des scènes wtf ? Genre Dominik qui se balade avec un gun dans son lycée en mode terroriste puis le lendemain plus rien ? Ou Dominik qui sombre dans une dépression pour deux trois bêtises sur internet... En vrai ce n'est pas ça le harcèlement scolaire. Dominik il s'est mangé un pain uniquement parce qu'il a tapé l'embrouille dans le bus sinon c'est tout. Limite je me demande même si ce n'était pas une hallu' quand on voit 2/3 jeunes le suivre plus ou moins de près après la sortie des cours. Ou encore Domi' qui est gay un matin puis 1 mois après pouf il tombe amoureux d'une fille. Okay je veux bien croire que la sexualité est changeante mais quand même ça me paraît bancal. Puis ces soit disant suicidaires qui attendent les petites pilules pour se donner la mort, en vrai les dépressifs n'attendent pas des cachetons à gober pour se foutre en l'air. Je veux dire, ça + ça + ça = film de kikoo emo en pleine crise d'ado.
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D
The house becomes fairly sweet home - Whenever you return through work, you have to give rest for your brain, which is very necessary in order to feel clean and relaxed to consider up brand new tasks or be ready for the following day. When your house is properly cleaned regularly and a person enter to determine everything just in position, your mind decelerates and you discover no additional place much better than your home to consider some relaxation.
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S
Je ne sais pas si tu repasseras par là, mais je tenais quand même à laisser mon "analyse" sur ce film que je revois pour la seconde fois. Je ne suis pas d'accord avec ta critique, même si j'admets qu'effectivement, les sujets traités ne sont pas assez exploités, et qu'on tombe facilement dans le cliché. Je vais tenter de m'expliquer le plus clairement possible, désolée si ça part un peu dans tous les sens ^^ <br /> <br /> Pour replacer les choses dans leur contexte : Dominik, en apparence a tout pour lui ; le physique, l'argent, il a visiblement des amis.. Pour reprendre ce que tu as écrit, c'est pendant une soirée que tout bascule, il embrasse un mec et se rend compte que ça n'était pas si désagréable. A partir de là, tout change pour lui. C'est une hypothèse, mais dans les débuts (avant la soirée où il a échangé ce fameux baiser) on a l'impression qu'il n'est heureux qu'en surface, qu'il lui manque quelque-chose mais que lui-même ne le sait pas. (cf sa "fascination" pour la vidéo de scarifications, et quand la fille, -je ne sais plus son nom- lui demande pour l'accompagner au bal, on sent que ça ne l'emballe pas tellement) dès le début, on a l'impression que quelque chose "cloche" chez lui. Je crois que plus que le fait qu'il soit apparemment gay, c'est ce vide en lui qui l'a conduit à perdre pied. Dès le début, j'ai vraiment eu la sensation que Dominik jouait un rôle et qu'il trouvait sa vie soporifique ce qui permet d'en revenir à sa curieuse fascination pour la vidéo de scarification, qui représentait peut-être à ses yeux une certaine forme d'adrénaline. "Monde fermé, blessures ouvertes" cette phrase veut tout dire, dès le début le message est clair : Dominik se sent différent, et le monde - à savoir sa famille et ses amis - se ferme à lui et refuse qu'il puisse être différent alors ses blessures - intérieures, puis physiques . - sont ouvertes<br /> <br /> (D'ailleurs, aucun rapport, mais je me suis toujours dit que le mec que Dominik avait embrassé - Alex il me semble ? - était peut-être gay, dès le début il installe un espèce de jeu de séduction entre eux et après "l'incident" au Judo, il s'empresse de se foutre de lui comme s'il voulait avoir le contrôle de la situation. En se moquant ouvertement de lui, personne ne pourrait penser qu'il était possiblement homo et attiré par Dominik. Ou peut-être que je pars trop loin aha) <br /> <br /> <br /> Pour en revenir à Dominik, c'est donc un ado en pleine crise identitaire, avec des parents absents qui ne voient pas (ou ne veulent pas voir) à quel point leur fils va mal. A première vue on pourrait se dire que c'est un gamin capricieux, pourri-gâté (cf le moment où il dit au chauffeur de baisser le son de la radio, jusqu'à l'éteindre complètement, ou qu'il pète un plomb sur lui au téléphone après l'incident du judo ----> les employés ne vont pas lui tenir tête ni aller à son encontre, ce qui lui confère une certaine forme de "pouvoir", de "supériorité" dont il est dépourvu dans sa vie de tous les jours) D'ailleurs, la scène du bus, où il demande au mec d'enlever sa musique, c'était juste après s'être fait humilier au Judo, pour moi il a voulu d'une part retrouver cette sensation de pouvoir, il voulait absolument que ce mec lui obéisse pour ne plus avoir la sensation d'être un moins que rien et en même temps, il cherchait peut-être volontairement le conflit, se faire frapper pour se "punir" d'être "anormal" <br /> <br /> Pour ce qui est de Silwia c'est un personnage assez énigmatique, on ne connait pas bien ses intentions et c'est difficile de savoir ce qu'elle pense vraiment, si elle est vraiment sincère ou non. Pour moi, elle est dans une réelle souffrance, mais elle ne veut pas réellement mourir, sinon elle l'aurait fait depuis bien longtemps. Elle répète sans cesse que la vie n'a aucun intérêt, mais si elle n'y trouvait vraiment 0 intérêt, elle serait déjà morte. Qu'on ne me dise pas qu'elle a attendu 3 ans que quelqu'un lui fournisse des pillules, dans le film on voit bien qu'elle se mutile, alors si elle voulait mettre fin à ses jours, elle aurait très bien pu choisir cette solution (il suffit d'une entaille bien placée et assez profonde pour que tout soit terminé) C'est une fille perdue et seule, en manque d'attention et qui vit littéralement à travers son jeu. La vie y est tellement meilleure, alors pourquoi sortir de chez soi ? Dans son monde virtuel, c'est elle la reine, elle choisit qui peut y accéder et tout le monde lui est dévoué. Comme tous les autres membres, ils mènent une existence insignifiante dans la vie réelle (je ne suis pas d'accord quand tu dis "un duel pour entrer totalement inutile, une espèce d’intrigue avec un membre du groupe qui espionne ses camarades…" pour moi ce passage signifie qu'il ne faut pas se fier aux apparences, sur internet on peut se créer l'image qu'on souhaite, et qui n'a rien avoir avec la vraie vie (par exemple, la fille "grosse et laide" est une bombe dans le jeu, le mec en fauteuil roulant a un avatar ultra baraqué etc.. C'est aussi pour ça que les jeunes, et en l'occurrence Dominik, sont autant attirés par le net. On peut être qui on veut. <br /> <br /> D'ailleurs, quand Sylwia et Dominik discutent, il lui demande pourquoi elle porte un masque et elle dit que c'est pour ce protéger des gens ---> n'est-ce pas ce qu'on fait tous, d'une certaine manière ? On a tous un masque, une carapace qui nous protège des autres, l'idée de matérialiser ce masque, c'était, à mon humble à vie, une bonne idée. <br /> <br /> Pour ce qui est de la relation Sylwia/Dominik c'est très ambigue, tout le long du film on se demande ce que Sylwia ressent vraiment pou Dominik est-ce qu'elle l'aime vraiment, ou est-ce qu'elle aime le fait qu'il soit prêt à tout pour elle ? Et Dominik, est-ce qu'il est réellement amoureux de Sylwia, ou est-ce qu'il aime le fait de ne plus être seul ? Ils sont liés par une relation malsaine, Sylwia pousse Dominik à se renfermer pour qu'il soit comme elle, et elle fait pareil avec la Suicide Room - d'ailleurs, pour en revenir à ce que tu as dit, je pense encore une fois que ce sont des gens perdus, mais qui ne veulent pas mourir. Cette envie les rapproche, ils se sentent moins seuls grâce à ça et faire un pacte de suicide leur donne peut-être l'illusion de faire parti de quelque chose. Et selon toi, comment se sont-ils retrouvés dans ce jeu ? Peut-être que, comme pour Dominik, c'est Sylwia qui est venue à eux dans un moment où ils étaient vulnérables et les a convaincu qu'ils voulaient mourir ? Je suis d'avis que comme elle n'a pas le courage de se suicider elle-même, elle pousse les autres à le faire. <br /> <br /> Pour ce qui est de la fin,Dominik ne voulait pas mourir (comme quelqu'un l'a dit dans les commentaires, le discours qu'il a fait à la psy - qui est soit dit en passant une belle garce incompétente - était pour convaincre Sylwia, mais il le pensait vraiment. C'était un geste impulsif d'un ado complètement perdu, à qui on venait d'enlever le seul moyen qu'il avait trouvé pour communiquer) <br /> <br /> La mort de Dominik aura été une sorte d'électrochoc : d'une part pour ses parents qui ont arrêté d'être cons et ont enfin compris que leur fils était en réelle souffrance, malheureusement trop tard. Et pour Sylwia, qui après trois ans est sortie de chez elle. Quelque part, peut-être que la mort lui semblait anodine car elle était tellement enfermée dans sa réalité virtuelle, que tout lui semblait sans importe, et la mort de Dominik l'a ramené à la réalité et lui a fait prendre conscience de la portée de l'acte. <br /> J'aurais aimé que ça se termine en Happy-end, j'aime pas les fins tristes :( mais ça reste une belle fin, la mort de Dominik était "nécessaire" pour les raisons que j'ai donné au dessus. <br /> <br /> Enfin voilà, je me suis un peu éparpillée mais dans l'ensemble je pense que tu es passé à côté de beaucoup de détails du film, ta critique est un peu sévère à mon goût, je respecte ton avis mais peut-être devrais-tu revoir ce film, en étant plus attentif aux sens cachés ? <br /> Ce n'est pas non plus un chef-d'oeuvre, mais ça reste un bon film
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L
Bonjour,<br /> J'ai vu le film deux fois, et je l'ai bien aimé, mais il y a une chose dont je ne suis pas certaine: Vers la fin, lorsque Dominik est dans la Suicide Room, juste avant sa coupure internet, il avait un flacon de pilules "virtuel". Je n'ai pas vraiment compris pourquoi. Mon hypothèse, c'est que Sylwia (comme Dominik) est tellement enfermée dans cette univers virtuel qu'elle ne sait plus reconnaître la réalité et que ces "pilules virtuelles" étaient destinées à un "suicide virtuel", qui, pour elle, s'apparente à un véritable suicide, vu qu'elle ne discerne plus vraiment le virtuel du réel. Après, je ne sais pas, c'est simplement ce que j'ai pensé. Y'a t-il quelqu'un qui peut m'aider à comprendre si c'est vraiment ça, ou si je suis totalement à côté de la plaque?<br /> Merci ^^.
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J
Bonsoir, je viens de lire ton hypothèse. Celle-ci me semble vraiment plausible, car plusieurs fois durant le film on peut remarquer que Sylwia est devant des tombent virtuels dont une, où est gravé son nom. Donc si Sylwia n'était pas sorti pendant 3ans, il est possible qu'elle confonde le réel avec le virtuel.<br /> Peut-être aurait-ce été un simple suicide virtuel effectivement ! (:

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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