Drame horrorifique avec le monstrueux The snowtown murders, qui dépeint un fait divers glauque découvert en Australie, où tout un quartier a décidé de purifier ses habitations de tous les indésirables en les supprimant. Glaçant et d’un jusqu’auboutisme nauséeux, The snowtown murders est un des électro-chocs de l’année, ne bénéficiant pas encore de date de sortie en France, parce que qui va aller voir ça ?
L’histoire : Une banlieue pauvre où cohabitent des familles modestes comme il y en a partout. Les enfants d’une famille, au quotidien morne, jouent dans la rue et fréquentent un peu n’importe qui. Un jour, un de leur voisin, pédophile, les fait poser nus pour prendre plusieurs photos. Un fait divers qui met le feu aux poudres.
Vraiment, rares sont les films aussi glaçants que The Snowtown murders, puisqu’il s’applique, toujours avec un ton documentaire jonglant entre le cadre moyen-pauvre de l’univers où l’on évolue et l’auto-justification des personnages que l’on côtoie. C’est plouc-city, mais on y croit vraiment, le trash arrivant toujours brutalement. C’est le cas de la découverte du pédophile, scène brutale arrivant complètement au dépourvu et donnant déjà un sale coup dans l’estomac. Mais ce n’est que le début. Si le coupable est rapidement identifié, le quartier compte moins sur la Justice de la police que sur la leur, et ils se mettent littéralement à pourrir la vie du coupable. Sous l’impulsion notamment de l’oncle de la famille, qui vient pour aider la mère dans cette situation difficile et qui apprend aux gosses abusés à se servir de ce prétexte pour se défouler sur leur bourreau (qui bien évidemment ne portera jamais plainte, trop angoissé à l’idée du scandale). The snowtown murders, c’est la fameuse escalade de violence des groupes de vigilante, sans la violence gore des méchants du film de William Lustig. Au fur et à mesure que les proches réclament des mesures de plus en plus répressives (ne parlant plus du pédophile mais du pédé), le récit s’enfonce dans le trash nauséeux sans jamais céder à la surenchère, conservant un réalisme glacial qui nous emmène surement vers la monstruosité promise. A l’occasion de la journée barbecue, on creuse une future tombe dans le jardin en s’encourageant bière en main, on se rase les cheveux pour devenir un homme et en se préparant psychologiquement au meurtre à venir… Toujours sous l’angle d’un quotidien morne où l’on continue à parler de choses ineptes entre les différents meurtres. Car après le pédé pédophile, la liste des indésirables est longue. Le pédé tout court par exemple, qui a fait du gringue à l’un des fils de famille, ou encore un des camarades de l’aîné qui l’a violé au cours d’un bizutage… Monstrueusement glauque, The Snowtown murders l’est à bien des niveaux, contenant salement sa violence (il n’y aura que de très courtes séances de torture porn minimalistes, mais ô combien réalistes) et ne laissant jamais la parole aux assassinés, qui sont finalement gommés du paysage alors que notre famille de plouc continue d’occuper l’écran. Glaçant, concluant sur la découverte des corps enfermés dans plusieurs bidons, The Snowtown murders est une vraie baffe sur l’épuration d’individus à petite échelle, digne de figurer aux côtés de Henry portrait d’un serial killer et d’un Killer Joe. Juste ahurissant.
5/6
2011
de Justin Kurzel
avec Lucas Pittaway, Bob Adriaens