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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 14:30
Appleseed - Alpha

Au rayon SF, j’éprouve une certaine nostalgie pour la période Appleseed, débutée en 2005 par un film d’animation à l’ampleur visuelle aussi ambitieuse que la structure de son récit. Géniale tentative de la part des japonais, qui prouvaient sans peine leur suprémacie dans le domaine de l’animation déjà 5 ans auparavant avec Final Fantasy, qui n’a toujours pas pris une ride. Et c’est dans l’anonymat et la discrétion que sort le nouvel opus de la franchise, comme le dernier des DTV pourris pour le successeur de l’une des meilleures sagas de SF grand public. Méritait-il ce sort infâme ? Il l’a bien cherché en tout cas !

L’histoire : Deunan et Briareos, pendant leur période de lutte mercenaire en zone dévastée. Exécutant de petits contrats pour un caïd local en échange de la maintenance de Briareos, ils interceptent un petit convoi, poursuivi par un chasseur de prime particulièrement déterminé.

Appleseed - Alpha

D’un univers flamboyant de cité futuriste, on passe à une série B post apo. Ouch, la descente est rude. Elle l’est encore plus quand on constate que c’est Aramaki qui est à nouveau responsable du projet, et que ce bridé n’a pas changé d’un poil le programme pourri qu’il nous ressert à chacun de ses films depuis quelques années. Les musiques accompagnant les scènes d’action sont un peu moins mauvaises, mais toujours malfoutues et mal montées (quand on voit le nombre de personnes impliquées dans l’élaboration de la BO du film, on comprend que ce dernier soit devenu un beau bordel), et ce scénario… Aaaaarg ! Qui n’a jamais vu un film où les héros trouvent quelques chose, le méchant le veut, ils se poursuivent, le méchant le récupère, veut activer un gros truc hors de contrôle mais le gentil revient pour tout faire péter ? C’est désespérant. Pas nul (ça fonctionne), mais c’est désespérant, de savoir qu’on n’aura jamais la moindre surprise, et qu’on ne peut compter que sur une fibre geek technologique pour pouvoir profiter d’un cinéma aussi abouti. Car question visuel, les progrès fait sur Albator ont été bien réutilisés sur ce projet. Même si il est beaucoup moins joli visuellement (on n’explorera que des décors en ruine ou des véhicules de diverse taille), la finition technique est optimale, on tient un photo-réalisme bluffant (seules les séquences explosion ou impliquant des personnages à visage humain diminuent cette sensation de réalisme), qui montre combien on a repoussé loin les limites de la technologie, pour aboutir à l’un des films d’animations les plus léchés de son époque (Gravity est celui qui remporte la palme haut la main, son réalisme étant bien trompeur). On ne parle plus de révolution technique, mais les prouesses de nos amis ordinateurs sont quand même impressionnantes (une petite pensée pour l’équipe des programmateurs). Quelques designs de méchants pompés sur Mass effect (dont beaucoup de graphismes semblent avoir été repris ici), quelques détails pour inscrire cet opus Alpha dans la saga appleseed, et voilà Aramaki qui relance la machine commerciale, sans qu’on soit surpris ni totalement déçu. Néanmoins, on aimerait qu’Aramaki passe vite fait le flambeau car son incompétence scénaristique condamne un genre tout entier qui a pourtant tous les atouts pour se révéler impressionnant.

2014
de Shinji Aramaki
avec Luci Christian, David Matranga

2,6/6

Nan, des designs originaux qu'on vous dit !

Nan, des designs originaux qu'on vous dit !

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commentaires

B
Déjà que je ne suis pas fan des deux premiers, je me vois mal voir ce troisième film. D'autant que c'est toujours Shinji Aramaki derrière.
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V
T'en dispenser ne sera pas un mauvais choix. C'est aussi utile que Resident evil damnation (le film d'animation qui annonçait le jeu Resident evil 6 : éblouissant techniquement des années avant Albator, mais un scénario navrant...)
A
Coucou :)<br /> J'ai vu ce film et ce fut pour moi une déception. Comme tu le dis un scénario beaucoup trop vu, même si cela reste divertissant, ça n'apporte rien de spécifique. Le fait qu'il se déroule dans un univers post-apocalyptique ne m'a pas déranger, encore que ça reste un peu trop &quot;léger&quot; sur le fond. Je n'ai pas trouvé de moment fort en émotion dans ce film, et les personnages ne sont pas vraiment attachants.
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V
Le côté post apo pouvait être riche, mais en l'occurence, après une cité utopique équivalente en richesse à Métropolis, se retrouver dans la cambrousse pour protéger une fuyarde... Bonjour la chute question enjeux. Même le 2 et son scénario merdique offrait davantage à se mettre sous la dent. Ce film est en pilotage automatique, pas la moindre surprise, à quelque moment que ce soit.
K
Yep, un changement graphique et une tentative de réécrire une nouvelle fois l'univers de Masamune Shirow n'ont pas suffi à faire décoller cet opus, et encore moins à lui éviter le DTV. Clairement inférieur aux deux précédents, mais on est quand même devant un spectacle visuellement prenant et explorant toujours la dynamique du duo principal. Que pour les fans de la saga donc (?)
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V
Hélas, en effet à réserver aux fans. Seuls les progrès techniques offrent matière à impressionner, tout le reste semble au rabais, y compris les protagonistes sur lesquels on n'apprendra pas grand chose...
O
Je vous approuve pour votre exercice. c'est un vrai travail d'écriture. Continuez
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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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