Bon, après une débâcle comme Le fils de Chucky, on pensait que la saga était définitivement enterrée. Non pas que les effets spéciaux n’étaient pas réussis, mais plutôt que le scénario y était complètement débile et se tapait des trips à la limite de l’incompréhensible (le running gag sur l’esprit samouraï initié par le « Made in Japan »). Et voilà que Don Mancini nous annonce qu’une suite en DTV va sortir bientôt… La purge garantie ? Mmmh, pas vraiment.
L’histoire : la famille Pierce reçoit une étrange poupée par courrier postal. Très vite, d’étranges évènements se produisent dans la maison, certains ayant des conséquences meurtrières…
Bon, les frasques de Chucky, on commence à y être habitué. Si il n’y a plus moyen d’espérer des slashers aussi généreux que les deux premiers épisodes (qui s’amusaient franchement de leur concept, particulièrement le 2), le dépoussiérage humoristique de La fiancée… aura laissé les amateurs d’horreur sur le carreau, abasourdi par l’abaissement total du niveau. Ce Curse of Chucky a le bon goût du retour aux sources, à savoir que la poupée reste souvent immobile et qu’on ne sait pas trop quand ses prochains mauvais coups viendront. C’est moins un dépoussiérage qu’une tentative vintage de nous redonner une tranche de poupée tueuse, un peu plus méchante qu’à l’accoutumée. On relèvera quelques tentatives un peu efficaces, comme le coup de la mort aux rats versée dans l’une des assiettes du souper familial, ou la partie opposant Chucky à notre héroïne de service, une handicapée qui ne sera pas ménagée physiquement. Avec quelques clins d’yeux ça et là à l’ensemble de la saga, notamment par l’intermédiaire d’un flash back ressuscitant Charles Lee Ray pour un petit épisode familial vicieux (et où on retrouve le vieux couteau coloré de Jeux d’enfants). En dehors de cela, pas grand-chose à relever, c’est du DTV slasher tout à fait classique. Quelques seconds rôles agaçants qui préparent le terrain pour les futures meurtres, des petites tensions familiales assez exagérées pour être vues sous un angle purement divertissant, rien de très corrosif question dissolution de la famille. Quant à la violence, elle semble avoir été boostée par de belles giclures de sang numérique, mais elle reste très anecdotique (finalement, elle est propre, nette, très « exercice de maquillage ». Une petite soupe pas vraiment déplaisante à découvrir (quand même, on trouve Chucky sympathique avec sa bouille vénère de nain rouquin), mais qui ne survivra pas bien longtemps dans la mémoire du spectateur après le visionnage. Reste qu’on lève la pédale sur l’humour pour tenter de retrouver le climat de peur à l’ancienne.
1,5/6
2012
de Don Mancini
avec Brad Dourif, Danielle Bisutti