La mode des parodies remonte à des films comme Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?, qui tenaient de la grosse farce et qui pouvaient en effet se montrer particulièrement drôle en jouant dans la surenchère. Mais depuis Scary movie, le genre semble s’être considérablement essouflé. Aussi formulerai-je une seule critique pour une de ces parodies que j’ai consenti à voir, les autres pouvant bénéficier de la même chronique à quelques ajustements près. C’est partie pour Disaster movie, la corvée du jour (qui porte bien son nom).
L’histoire : la fin du monde va avoir lieu fin février 2008. Cette malédiction semble liée à un cataclysme causé par un crâne de cristal (enfin, si j’ai bien compris, parce que ce n’est pas évident à suivre).
Tous les réalisateurs n’ont pas la chance de réaliser de bons films. On pourra en citer quelques uns comme David DeCoteau ou Jean Rollin qui ne se sont jamais découragés et qui ont toujours persévéré dans leur style. Il y en a certains qui, conscients de leurs limites, jouaient volontairement avec leur absence de talent pour se moquer du cinéma (le cas de Bruno Mattéi, dont la filmographie s’évertue à pomper les blockbusters en se foutant de leur gueule). Et il y en a certains qui polluent le cinéma en essayant de faire passer leur néant merdique pour de la dérision. Des parasites sans le moindre scrupule qui croient faire des gags alors qu’ils écrivent des dialogues affligeants sans la moindre trace d’humour (les degrés se comptent en négatif pour pouvoir évaluer l’œuvre), à en faire passer le Führer en folie pour un rival de La Grande Vadrouille. Pour de pareils cas, c’est l’intégralité de la chaîne cinématographique qui est remise en cause, depuis le rédacteur du script tâcheron au distributeur qui ne prend même pas la peine de regarder ce qu’il va vendre, en passant par la réalisateur qui doit s’alimenter si il le fait une seule fois, mais qui commence à craindre sérieusement quand il persévère dans ce genre de navet. Alors que des genres comme le porno sont complètement tombés en décrépitudes, gaspiller du fric pour faire ça relève du crime contre l’art, la civilisation et le bon goût, sans que cela soit assimilable à quelque chose de volontaire (c’est volontaire chez la Troma, mais ici, c’est totalement hypocrite). Ainsi, visionnons l’hypocrisie qu’un tel cinéma a engendré : Disaster movie. L’objet du délit propose de critiquer tout un panel de bons films en mettant en scène leurs personnages dans des situations absurdes. Et ces situations absurdes consistent souvent à tourné en ridicule ces icônes en détournant leur caractère d’origine. Ainsi, l’adolescente sympathique Juno devient une espèce de grosse larve antipathique au possible. Ha ha ha ! Le tueur de No country for old man vient tuer un ado. Ha ha ha. Beowulf débarque tout nu en plein milieu et ça fait gay. Ha ha ha. La princesse de Il était une fois devient une salope obsédée par le sexe et la violence. Ha ha ha. Iron Man se fait écraser par une vache. Ha ha ha. Indiana Jones est joué par un nain. Ha ha ha. Et c’est cela pendant une heure et demie. Un supplice douloureux et intense, tant le visionnage du film se révèle accablant de bout en bout, sans respecter le moins du monde les œuvres d’origine (mais on s’y attendait), mais surtout sans que la parodie vienne à un seul moment se justifier. Le propre d’une parodie, rappelons le, est de faire rire sur des points qu’on pouvait attaquer (c’est le cas de Scary movie, même si il commence à céder au nawak). Et ici, il n’y a pas parodie, il y a détournement des icônes qui viennent se plier aux délires des créateurs de cet étron cosmique. Et les délires en question, ils sont tout simplement rédigés quand les créateurs sont beurrés ou camés jusqu’à l’os. J’avoue avoir eu un frémissement de sourire devant Alvin et les Chipmunck qui se mettent à chanter du métal, mais sinon, quel moment de solitude. Je ne comprends tout simplement pas comment de tels inepties arrivent encore à sortir de nos jours, même plus soucieux de la qualité de l’humour qu’ils sont sensés apporter au public, plus soucieux de faire du fric que d’avoir une quelconque estime personnelle, cinématographiquement parlant. Quitte à faire cela, autant nous sortir Ass tout de suite (le film à l’affiche dans Idiocracy), on passera un nouveau jalon dans la connerie humaine. Merci donc à Jason Friedberg et Aaron Seltzer pour ce moment de révélation dans ma vie, je sais à cet instant que le nanar ne m’a pas encore suffisamment pourri le cerveau pour aimer de la daube (et moi qui avais des doutes après avoir regardé 15 fois Kill for love, je suis pas accro !). Et comme dit précédemment, cette chronique peut aussi s’appliquer à la liste non exhaustive qui suit : Spartatouille, Mords moi sans hésitation, Super hero movie, scary movie 2&3&4, Spanish movie, Big movie, et pour prendre de l’avance, Scary movie 5 (qui parodiera les paranomal activity), Spy Movie (parodiant les films d’espionnage), Big Titts Movie…
0/6 et 0/20 nanar
2008
de Jason Friedberg, Aaron Seltzer
avec Kimberly Kardashian, Vanessa Minnillo