Un lancement de héros est toujours une étape délicate. C’est avec le premier épisode qu’on va juger de l’essence d’une saga, et qu’on sélectionne un public potentiel. Délaissant toute noirceur pour taper dans le pop corn bien collant, Mark Steven Johnson ne fait pas les choses à moitié et nous offre Ghost Rider, un blockbuster au moins aussi abouti que Spawn…
L’histoire : « Vend moi ton âme. » « OK. »
Ok, Twilight va bientôt cartonner avec notre look, mais faut réussir à bouffer jusque là...
Ah, du bon gros navet comme on aime en bouffer des kilos. Débordant de mauvais goût (la bonne grosse tradition américaine, c’est la cascade en sautant des bagnoles à la chaîne), le film enchaîne les séquences neuneus en guise d’introduction. D’ailleurs, je vous conseille de jouer au jeu du prédicateur pendant ces scènes clichées. C’est simple, avant que le personnage ne parle, vous dites la réplique qui vous semble la plus prévisible. Si il sort à peut près la même, 1 point, si il sort exactement la même, 2. Dix minutes après le début du film, j’en étais déjà à 5 points, c’est vous dire si l’originalité vous frappe à l’estomac ! Mais bon, voilà, le père de Johnny, il a un cancer du poumon. Damned. Et Johnny qui espérait s’enfuir (2 points) avec sa copine, hésite grave maintenant. Mais le diable arrive (« Je suis un de tes plus fervents admirateurs. » 2 points) et lui propose un pacte pour le sauver. « Quel est votre prix ? » « … Ton âme ! » (4 points ! Jackpot !). OK, il signe avec son sang, et là, son père meurt d’un accident le lendemain. Salaud de Satan ! Tu payeras un jour, roulure ! Mais en attendant que le jour arrive, Johnny reprend le métier de son père et joue littéralement avec la mort en proposant des cascades toujours plus dangereuses. Mais le diable veille au grain, lui sauvant toujours la mise. Jusqu’à ce qu’un jour, les vampires de Twilight (qui sont en fait des démons, mais ils sont maquillés comme dans Twilight) s’échappent de l’enfer pour venir s’éclater dans notre monde. Mais ils tuent des gens, ces vilains ! Le diable, il n’aime pas la concurrence, ça lui casse les noix. Ding dong Johnny, tu vas pouvoir commencer à t’énerver. S’ensuit une scène de transformation affreusement numérique où Nicolas Cage crie en riant, jouant la folie comme si il venait juste de voir Pink Flamingos. Une vraie contre performance qui annonce la couleur de la débâcle qui va suivre. En effet, le ghost rider se met alors à rouler à toute berzingue dans les rues, ruinant l’asphalte public et explosant les bâtiments, le tout en faisant des fuck à la police. C’est ça, le bonheur d’être au dessus de toute juridiction… Mais nous serions mal avisées de critiquer un héros notoire. En effet, notre Ghot rider se met sur la piste de ces vampires démoniaques, chacun ayant un pouvoir bien particulier. Qu’importe ! Le rider, avec sa chaîne démoniaque, s’amuse à tout carboniser, bousillant un par un les vampires qui n’attaquent jamais tous ensemble… Le bouquet final est pour la fin, se situant dans une ville en ruine peaumée en plein désert, où on se refait Constantine en mode western. Mais avec un vampire démoniaque beaucoup plus nanar, qui pompe son gain de niveau sur Blade, et qui se met à balancer des citations bibliques on ne peut plus ridicules : « Mon nom est légion, car nous sommes nombreux ! » Waow, mais tu es allé au catéchisme, dis moi ! Bref, un duel complètement nanar à l’issue très drôle, parce que le méchant était immunisé aux pouvoirs du ghost rider avant son évolution, et qu’il se fait rétamer en 5 seq après cette dernière (et entre parenthèse, les séquences de regard du ghost rider sont les plus ridicules du film, incompréhensibles dans leur hystérie…). Oh, j’ai oublié de parler de la performance comique d’Eva Mendes, très crédible en cruche coincée qui n’est là que pour servir de poupée gonflable à Johnny, dont le numéro de drague semble dire aux masses que si il a une chance, on en a tous une nous aussi… Bref, un spectacle assez affligeant, mais la suite sera encore pire…
0,8/6
2007
de Mark Steven Johnson
avec Nicolas Cage, Eva Mendes
"Toi, James... Coupable ! Et toi aussi, lecteur... Coupable ! Vous êtes tous coupables en fait !"