Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 11:02

http://2.bp.blogspot.com/_ONmjB0QIAAg/S8i8ZNx3HrI/AAAAAAABIa8/651br95rq68/s1600/le2.jpg

 

Dans le monde des films kitch pour enfants, quatre noms dominent : the dark cristal, labyrinth, L’histoire sans fin et Legend. Ce dernier film de Ridley Scott, tourné dans les années 70 essaye vraiment de se donner une atmosphère de contes par l’accumulation d’éléments kitch qui densifient les ambiances de chaque lieu. L’intrigue est épurée, mais le, soin technique apporté aux différents lieux visités fait de ce film un curieux objet qui surprend dans la carrière de ce réalisateur britannique. Retour sur un film attachant mais bancal, qui a lancé la carrière de Tom Cruise.

L’histoire : la princesse Lili se rend fréquemment dans les bois de son royaume, en compagnie du jeune Jack qui lui fait découvrir les merveilles de la forêt dans les buissons ( !!!). Cependant, le seigneur des ténèbres compte les utiliser pour détruire deux licornes qui s’abritent au fond des bois.

 

http://www.mondesetranges.fr/IMG/jpg/Lily.jpg


Tout d’abord, parlons de l’incontestable point fort du film, ses décors. Au sommet de l’art du kitch (avec qui seul un Terry Gilliam pourrait rivaliser), les ambiances de chaque lieu sont si denses qu’elles en viennent presque à étouffer le spectateur. Premier exemple : la forêt, peuplée d’une multitude d’animaux qui circulent sans crainte d’un quelconque prédateur, dont l’air est si saturé en pollen ou pétales de fleurs que les personnes allergiques en auraient du mal à respirer en face de leur écran. Indubitablement, Ridley soigne la technique de son film misant tout sur le côté merveilleux de son aventure. Avec la forêt, on retiendra aussi l’étonnant repère du seigneur des ténèbres, dont la construction labyrinthique et la démesure de ses pièces marquera bien l’imaginaire du spectateur. L’imaginaire sera aussi marqué par le méchant de cette histoire, un démon monstrueux nécessitant 7 heures de maquillages et qui apparaît comme l’un des diables les plus marquants de l’histoire du cinéma (avec ceux d’Haxän). Mais si tous ces points font du spectacle une œuvre très personnelle et jusqu’auboutiste, le tout est loin d’être dénué de défauts. Le ton de l’histoire se veut certes naïf (un côté qui a parfois du charme), mais qui ici vire souvent au simpliste (le passé du faux Koboltz, hautement bancal et expédié par un « C’est une très longue histoire »). Ainsi, le ton de l’histoire a un goût d’inachevé, et particulièrement  au niveau de ses personnages. Si malgré ses dents pas encore refaites, l’acteur y met du sien pour donner à son personnage un air de Peter Pan qui respecte la magie et les créatures qui peuplent la forêt, la princesse Lilie rivalise avec Olivia D’Abo dans la catégorie de la pire princesse jamais faite. C’est simple, on a envie de la baffer pendant tout le long du film tant son caractère enfantin pourri-gâté contraste avec son rang noble. Cette gourdasse voit des licornes, juste les créatures magiques les plus puissantes du royaume, et elle va les caresser, en les attirant en plein dans le piège des Koboltz. Et une fois que le mal est fait, la petiote prend des airs tragiques allongée sur son lit, s’exclamant théâtralement « Mon Dieu, mais qu’ai-je fait ? ». Mais elle reste seulement casse-pied, le pire personnage reste sans nul doute Gump, un elfe des bois totalement inutile, qui pose des charades grotesques, qui prétend détenir les secrets du monde alors qu’il est infoutu de prendre une bonne décision en situation de crise, et qui joue les petits chefs alors qu’il n’a aucune autorité. Sincèrement, il est l’erreur du film. Mais on a de la chance, nous aurons droit à une fée en pleine crise sentimentale qui en veut à la virginité de notre héros. Une créature fantastique plus complexe qu’il n’y paraît, et qui apporte un brin de fraîcheur dans cet univers étouffant (on retrouve l’obsession de Scott pour la fumée). Le kitch fait heureusement des merveilles et permet à ce film de rester sympathique malgré ses grosses erreurs de construction, offre à son public quelques scènes d’une beauté rare qui offre des tranches de merveilleux qu’on ne voit plus que rarement de nos jours. Franchement attachant.

 

4/6

 

1985
de Ridley Scott
avec Tom Cruise, Mia Sara

 

http://pics.hoobly.com/full/NJRUBQV6Q46V6LFXWP.jpg

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
d'autant plus que le gentil est ici interprété par le nabot de service
Répondre
V
<br /> <br /> Oui, mais le nabot est le seul ici à jouer un peu plus sobrement que la moyenne. Gump par contre, il a l'impression que c'est lui le héros...<br /> <br /> <br /> <br />
A
un film kitsch qui a souffert du poids des années mais perso, j'aime bien. Toutefois, l'ambiance particulière pourra déconcerter le grand public
Répondre
V
<br /> <br /> En effet, c'est bien dommage que ses ambiances étouffent un peu le spectateur lambda, ce film étant une vraie plongée dans un univers de conte totalement personnel. En revanche, si j'ai toujours<br /> de l'affection pour ses ambiances, ses gentils me tapent souvent sur les nerfs.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le blog de voracinephile
  • : Le cinéma en grand, comme je l'aime. Points de vue, critiques, discussions...
  • Contact

Profil

  • voracinephile
  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.

Recherche