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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 08:48

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Peter Weir, c’est pas un manche ! Avec de vraies perles comme Pique-nique à Hanging Rock ou Les chemins de la liberté, il fait toujours preuve d’un classicisme appliqué dans ses œuvres, un parti pris qui se révèle plutôt payant. Assez logiquement, Master and Commander est acclamé par une grande majorité comme un chef d’œuvre, traitant de la guerre navale entre l’Empire et la couronne Anglaise au cours du XIXème siècle. Le film n’ayant pas beaucoup de concurrents sur le sujet, il est normal qu’il soit devenu une référence. Mais mérite-t-il le nom de chef d’œuvre ? Clairement non, le film se contentant de suivre une trame linéaire en effectuant des digressions inutiles et en simplifiant beaucoup quelques situations importantes. Critiques d’un film aux ficelles grosses comme des câbles d’amarrage.

L’histoire : La Surprise, navire de guerre anglais, croise par malchance le dernier né des bateaux de la flotte française, mieux équipé et mieux bâti qu’eux. Ils parviennent à semer leur poursuivant dans la brume. S’engage une course poursuite entre deux vaisseaux de forces inégales.

 

http://la-pellicule-brule.com/wp-content/uploads/2011/06/master-2.jpg


Le ton est donné tout de suite avec un patriotisme anglais qui fait plaisir, nous mettant dans le ton des films d’aventure à l’ancienne. Et vas-y que je te fais reluire l’amiral Nelson, dont on nous dorera le portrait à maintes reprises (le film revenant constamment sur son cas, se montrant rapidement aussi lourd qu’insistant). Une ambiance qui finit légèrement par lasser mais ça n’est pas tout. Peu à peu, avec l’ami du capitaine, médecin de bord et fervent défenseur du Darwinisme, le film s’égare dans des considérations d’évolution et de rigueur scientifique, avec l’étude de la faune des îles Galápagos à l’appui. On est dans un récit guerrier. Pourquoi nous emmener à terre pour suivre des expéditions, si celles-ci n’ont aucun rapport avec la trame principale ? Voilà une boucle bien inutile qu’opère Weir dans son récit, une vaine tentative de nous rendre sympathique un personnage légèrement couard mais réaliste, qui s’intéresse avant tout à la science et qui ne comprend pas les tendances belliqueuses de l’équipage. Avec cette divergence (qui reviendra deux fois dans le récit, la dernière étant pour faire plaisir au docteur), on notera aussi une tentative, elle vraiment intéressante, mais avortée en 10 minutes. La mutinerie. Combien d’équipages mécontents se sont retournés contre l’autorité et sont devenus des corsaires ? Voilà un sujet vraiment intéressant, le bateau traué par l’ennemi, et son équipage commençant à se déclarer des querelles intestines qui font chaque jour grimper la pression. Rumeurs alimentées par un rescapé lobotomisé qui débite tous les jours des écrits bibliques, un aspirant capitaine se retrouve dans le collimateur de tout l’équipage et en vient à la crise de nerfs. Même le capitaine est impuissant face à cette situation. On attend dans l’angoisse le dénouement tragique d’une telle situation jusqu’à la prochaine apparition du français… Que dalle. Le soir même, le bizuté monte sur le pont et se suicide. Et tac, situation d’équilibre rétablie, on reprend le cours du récit. La fin en queue de poisson totalement inutile. Quant au final du film, on a rarement fait plus expéditif. Pris en tenaille entre deux navires, l’anglais ouvre le feu sur les deux avant de sortir de la tenaille pour aborder  celui qui se trouve devant lui, et cela presque en pleine couche de brume. Fin beaucoup trop rapide pour paraître naturelle. On termine avec un happy end convenu, mais classe (la promotion d’un capitaine), et encore un plan magnifique du bateau. Alors certes, ce film est techniquement très réussi. La reconstitution navale est frappante de vérité, l’équipage est crédible, et certains plans sont d’une grande beauté pour les amateurs d’embruns marins. Mais n’était-ce pas là le minimum syndical pour un film de cette ampleur ? En termes de traque en mer, je trouve Moby Dick bien plus réussi et plus immersif que ce film de guerre certes de grande classe, mais approximatif. Pas grand-chose à dire sur les performances convaincantes des acteurs, Russel Crow en tête, criant comme un diable en courant sur le pont.

 

2/6

 

2003
de Peter Weir
avec Russell Crowe, Paul Bettany

 

http://static.igossip.com/photos_2/june_2011/Russell_Crowe_master_commander_far_side_world_crowe.jpg

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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