Mortal kombat ! Si j’avais joué à un jeu de ce nom pendant mon enfance, je n’avais jamais été tenté par l’adaptation ciné, qui avait signé le début de la fin pour Paul Anderson, qui depuis est descendu dans la lie du cinéma horrorifique avec ses films de glorifications de Milla Jovovich. Et v’la-ti-pas qu’un de mes amis nanardeur m’en refile une copie en mettant au défit de le voir. Et dès l’apparition de Christophe Lambert, j’étais convaincu. Prétentieux, pompeux, ronflant, Mortal Kombat est le genre de block buster abruti comme on les aime, avec ce qu’il faut de nanar et de mauvais goût pour lancer un désastre artistique. Nunchaku Katana yahaaaaa !
L’histoire : Le sort de notre monde dépend de Cricri !
Ah, mais quelle soirée ! Un Mortal Kombat, ça vous envoie au tapis ou vous fait monter dans les cimes du nanar volontaire. Car j’imagine qu’ils n’ont pas dû se voiler la face. Le nanar est universel, et ici, tous les ingrédients sont réunis. Rien que dans les costumes des personnages, on note tellement d’anachronismes, tellement de fautes de goûts (volontaires ou pas) qu’il est impossible de ne pas rire pendant leurs scènes de présentations. Prenons le début : un chinois tatane la gueule d’un mioche devant son frère Lou. Et là, il se met à nous parler en face de la caméra. Et il fronce les sourcils avec tant d’insistance qu’il est impossible de ne pas rire devant une gueule aussi caricaturale. Mettez-lui carrément une natte, de longues moustaches en pointe et un béret communiste, et vous aurez là un portrait à encadrer… S’ensuit une gunfight en plein technival au milieu des danseurs (qui ne tombent pas malgré les rafales de mitraillettes dans leur direction), puis une scène de combat je me la pète, où l’on découvre que notre héros est… un acteur amateur d’arts martiaux. Non, désolé, ça va déjà trop loin pour rester sérieux. Aussi, je tiens à faire la comparaison avec un film qui m’est tout de suite venu en tête : Beowulf. On tape beaucoup sur la bande originale de ce dernier. Mais celle de Mortal Kombat est carrément inaudible. Martelant nos tympans à chaque séance de combat, elle ruine littéralement tous les temps forts du film, si on peut parler ainsi. A se demander comment il arrive encore à passer pour un plaisir coupable. Et que dire des effets spéciaux ? C’est le grand retour du dessin animé sur pellicule, de la tâche rouge tranblottante et de l’éclair bleu cyan, qui dans un blockbuster ont des airs d’effets cheap qui vieillissent chaque jour un peu plus. Mais au moins pour ces effets dessinés, ils peuvent prétendre à un capital sympathie. Sur le plan des effets numériques (et le film ne se prive pas d’en abuser), il est à lyncher. Si les morphing passent à peu près (ils fonctionnent aussi bien que dans From Dusk till dawn), les inserts numériques ont tendance à déclencher des fou rires tant elles paraissent vieilles. Des créatures en polygones du début des années 90 aux couleurs criardes, ou un serpent en métal rendu ridiculte pendant le combat entre les arbres. Un des rares effets spéciaux à retenir reste le géant à 4 bras, dont les maquillages sont très correctement réalisés. Mais sinon, Paul réussit à enlaidir les décors les plus magnifiques, à trouver le côté toc du kitch et à faire des choix artistiques navrants au niveau de l’éclairage. Les dialogues sont à se tordre de rire, tant le côté plouc de l’entreprise ne cesse de ressortir sans qu’il y ait d’acteur charismatique pour faire passer la pilule. Certes, Totof Lambert est marrant en Gandalf le Blanc pour Wasp en ray-ban, mais sinon, quelle misère… Et dire qu’il a été remplacé dans la suite… Bref, Mortal Kombat, on s’en tamponne les amydales, mais le côté navet des années 90 en fait un objet décérébré qui peut combler certaines attentes du public. Très peu pour moi en tout cas…
1/6
1995
de Paul W.S. Anderson
avec Christopher Lambert, Robin Shou