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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 06:35

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Franck Henenlotter est un artisan accompli du Z, qui compense la pauvreté du budget de ses films par des idées tordues qu’il est souvent sympathique de suivre jusqu’au bout. Il est ainsi essayé à plusieurs registres, toujours sous la parade du mauvais goût revendiqué, notamment pour ses fréquentes allusions au style pornographique, ses plans nichons fréquents et ses idées trash. Après les siamois séparés de Basket Case (le 2 et le 3 sont des merdes à ce qu’il paraît) et Elmer son ver psychotrope, il nous revient avec Sex addict (aka Bad Biology), dans lequel nous suivons les péripéties de jeunes déréglés de la libido.

L’histoire : Jennifer est une jeune femme dotée de 7 clitoris et d’un dérèglement hormonal important. Elle est accroc au sexe et ne peut passer une seule nuit sans amant. A quelques pâtés de maison, Batz possède un pénis surdimensionné, mais accroc aux stimulants pour maintenir son membre en activité.

 

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« Public averti », est-il noté au dos de la jaquette… Disons qu’on a ici un sympathique film de mauvais goût, qui s’attaque à deux figures de la sexualité déviantes des clichés habituelles. En effet, si on a les grands classiques de la femme nymphomane et de l’étalon membré comme un cachalot, Henenlotter s’intéresse avec précision à leurs psychologies, leurs parcours, avant d’organiser une rencontre assez explosive. Durant les phases d’exposition, c’est clairement Jennifer qui est le personnage le mieux décrit. Extrêmement précoce dans sa maturité sexuelle, la jeune femme a grandi dans un état constant de surstimulation sexuelle qui l’a toujours handicapée dans ses relations avec les hommes (qui flippaient devant un vagin aussi  zarbi). On suit, en voix off, son évolution psychologique, jusqu’à son autopersuasion d’être la prochaine Marie qui va se faire baiser par Dieu, et qui collectionne les photos de ses multiples amants en en tuant quelques uns au passage (le plaisir la rend folle, et ses sentiments sont incontrôlables). Henenlotter opère alors quelques choix artistiques intéressants. Comme par exemple de montrer son héroïne commettre un meurtre suite à une frustration mineure, avant qu’elle tente de nous explique que ses dérèglements hormonaux affectent ses sentiments au point de les amplifier démesurément. Par divers choix, Henenlotter place la sexualité au centre de la vie de l’individu (la notion de couple passant ici de façon primordiale par le sexe, qui balaye tout autre chose : la première relation amoureuse de jennifer). Cependant, Henenlotter n’oublie pas son poulain, dont l’histoire demeure elle aussi très intéressante. Clairement, on le situe au centre de la thématique : la taille, c’est ce qui compte. On a l’habitude de dire que ce n’est pas le cas, mais on dit ça pour une seule raison : parce qu’on en a pas une grosse ! Et lui, il en a une énorme, qui a été sectionnée à la naissance (les chirurgiens l’ayant prise pour le cordon ombilical). Recousue, il a dû suivre un traitement, mais elle n’a jamais retrouvé la vigueur qu’elle aurait dû avoir. Maintenant, afin de la maintenir en activité, il est obligé de la gaver de stimulants de plus en plus puissants, renouant avec le thème de l’addiction développé dans Elmer le remue méninge. Ainsi, pendant qu’il nous expliquera son histoire, on aura droit à l’une des séances de masturbation des plus barbare, Batz calant son mastodonte dans un tuyau bourré de fil de fer mis en branle par un moteur à essence. Radical ! A l’aide de symboles sexuels assez explicites (les femmes à tête de vagin), Henenlotter continue à aborder les dérives de la surstimulation sexuelle de nos héros avec quelques séquences qui ne manqueront pas de nous faire rire (notamment celle où une partenaire de Batz vit un orgasme de plusieurs heures après une relation de moins d’une minute). On ne spoilera pas le dénouement, tout ce que l’on peut dire, c’est qu’on quittera le film dans un grand éclat de rire, ce dernier réussissant à conclure sur son sujet de façon jouissive et peu sérieuse. Bref, c’est de la bonne série Z qui se permet de rester ludique sur toute sa longueur et de faire du cinéma avec pas grand-chose. Vivement ton prochain, Frank, et bon retour parmi nous !

 

4.5/6

 

de Frank Henenlotter
avec Charlee Danielson, Anthony Sneed

 


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commentaires

A
<br /> le grand retour d'Henenlotter après une longue absence et un retour en forme avec cette série Z qui ne manque pas d'inventivité<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> En fait, il n'y a pas tellement de message à retenir (tout au plus quelques traits de société vis à vis du sexe), mais c'est très sympathique à voir car le film n'arrête pas d'avancer et de<br /> proposer des idées déroutantes. De la série Z divertissante et peu ennuyeuse !<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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