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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 12:21

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Nouveau road movie avec le film culte Thelma & Louise. Tourné par un Ridley Scott alors en état de grâce, le film mise tout sur un duo d’actrice rayonnant (Geena Davis et Suzan Sarandon) pour donner dans la comédie aux lisières du drame, mais jamais décidé à sombrer dans la tristesse. Animé d’une énergie qui n’a d’égal que l’enthousiasme communiqué au spectateur, Thelma & Louise est bien le chef d’œuvre que sa réputation laisse entendre.

L’histoire : Thelma et Louise, des amies possédant chacune leur petite vie (Thlema est mariée à un fieffé connard, Louise est en couple et travaille dans un cofee shop), partent passer un week end à la montagne. En chemin, Thelma est agressée par un violeur, que Louise abat. Commence alors une cavale vers la frontière mexicaine.

 

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La force de Thelma & Louise tient évidemment dans son duo d’actrice, magnifique composition de portraits féminins, chacune possédant ses subtilités. Geena Davis  joue la plus jeune des deux, un brin excentrique et insouciante au quotidien (d’où une pêche d’enfer et une certaine hésitation devant le pessimisme de certaines situation) ; Suzan campe la plus âgée, beaucoup plu pragmatique et femme d’expérience, qui n’a perdu ni son sourire ni son humour. Un parfait couple d’amies pour traverser ce film qui demeure un beau portrait de femmes, souvent confrontées à des hommes aux caractères… variables. Si on ne se contente de pas plus de deux portraits féminins (exception faite de la caissière du bar), ce sont les personnages masculins qui défilent, pour le meilleur et surtout le pire. Michael Madsen et Harvey Keitel campent clairement les bons, ceux qui en ont encore quelque chose à foutre, et qui, par amour ou par respect, veulent encore aider nos personnages dans le destin vers lequel elles s’orientent. Madsen, en compagnon de Louise, trouve ici un de ses rôles les plus attachants, jouant habilement sur la violence pouvant émaner de son personnage pour exprimer la rage de sentir que l’être aimé s’éloigne. Keitel est lui plutôt dans une optique de limiter les dégâts, l’addition ne cessant de s’accroître au fur et à mesure que progresse le film. Film qui parvient d’ailleurs à enfreindre les lois avec jubilation, au cours de séquences cultes qui déclenchent souvent l’hilarité. Thelma & Louise est indéniablement une comédie culte, dans la façon qu’elle a de railler la misogynie avec une effronterie jubilatoire, et de laisser tous les hommes (toutes les forces de police sont des hommes) sur le carreau. Impossible de ne pas mentionner le mari de Thelma, parfaite incarnation du beauf suffisant qui déclenche l’hilarité à chaque fois qu’il apparaît à l’écran tant il se ridiculise à chaque intervention. A toutes les étapes de l’histoire, il baisse encore davantage dans notre estime, avec un point culminant pour le coup de téléphone (« Salut Thelma ! » avec Thelma qui raccroche immédiatement), où il passe pour un abrutit devant les policiers et la gente féminine. Merveilleux ! Et ses petits ricanements de chieur né déclencheront aussi leur dose de fou rire. S’attachant donc à montrer une force masculine figée de surprise devant des femmes lambda qui se transforment en quelques jours en meurtrières en fuite, Thelma & Louise avance sans s’arrêter avec un sentiment de liberté totale, une euphorie qui jusqu’au dénouement refuse de mourir, préférant terminer en feu d’artifice ce qui aurait pu devenir cruellement plombant. Petit oubli, Brad Pitt vient y jouer un rôle secondaire d’ordure à belle gueule qui vient apporter sa pierre à la description du genre masculin. Vivifiant d’un bout à l’autre, ce cru de Ridley Scott, plus sobre qu’à l’accoutumée, est un monument dans la filmographie de son auteur et se doit d’être visionné.

 

5,5/6


1991
de Ridley Scott
avec Susan Sarandon, Geena Davis

 

thelma-et-louise-1991-05-g.jpg

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commentaires

M
bonjour, <br /> si je peux me permettre de vous demander comment qualifierez/caractériserez vous Thelma ?
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W
I just managed to understand the concept of the movie and nothing else. I had seen the movie a couple of times and I still can’t seem to find the kick in the movie anywhere.
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V
Excellent cru de Ridley, mais peut être un poil surfait à mon goût.
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V
<br /> <br /> Surfait ? Disons que c'est assez évident que le film cherche le statut culte en se montrant gentil avec les femmes et un peu accusateur envers les hommes. Enfin, reste que je me suis beaucoup<br /> amusé devant, et depuis le temps que je voulais le découvrir...<br /> <br /> <br /> <br />
B
De toutes manières, cela semble être son projet principal, d'autant qu'il est pote avec Jodo donc pour les droits, ça devrait aller rapido. Ensuite, il y a sa série adaptant Barbarella. Il a<br /> intérêt à prendre une actrice aussi sexy à l'époque que Jane Fonda!
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B
Je connais surtout son implication dans le cinéma, que ce soit sur Alien, Le cinquième élément (quoiqu'on en dise), dans le projet Dune de son complice Jodo, mais également dans les merveilleux<br /> Space Jam et Les maîtres de l'univers (oui le film avec Dolph!)! Après je viens de m'acheter les deux premiers tomes de son fameux Incal qu'il a réalisé avec Jodo. Par ailleurs, Nicolas Winding<br /> Refn serait très intéressé pour l'adapter. Déjà plus bandant que la série Metal Hurlant Chronicles. Oui il a travaillé avec Laloux mais sur Les maîtres du temps.
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V
<br /> <br /> Oh excellente nouvelle pour Refn, j'espère que le projet aboutira... Au temps pour moi sur Gandahar, il faudra qu'à l'occasion je trouve ces maîtres du temps.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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