Depuis Les dents de la mer, le requin est devenu l’une des créatures aquatiques les populaires au cinéma, illustré dans quelques bons films, mais surtout dans un nombre incroyable de nanar plus ou moins réussi. Il est venu pour moi le temps de parler de la saga Shark attack, développée par Nu Image pour d’abord tenter de délivrer une série Z mais réaliste (chose qui échouera quand même pas mal, même si je ne peux m’empêcher de lui trouver un côté attachant). Cependant, les scores en VHS puis en dvd miteux ne faisant pas tant que ça un bide, les studios Nu Image trouvent un nouveau père pour la saga à dents émoussées : David Worth. Avec Shark Attack 2, on tape dans le registre nanar de première bourre, avec des effets totalement nanars et des requins en plastiques (quand ils sont entiers) qui s’attaquent à une côte touristique. Mais le must, c’est Shark attack 3, devenu aujourd’hui un monument du nanar monstrueux, à la réputation aussi gigantesque que le monstre qu’il nous promet (mais qu’il ne nous donnera qu’à la toute dernière demi-heure). Une saga ma foi qui va croissant dans la qualité nanarde. Toutefois, un quatrième opus serait sorti, sans que j’ai pu toutefois le visionner dans les délais de bouclages de cette chronique. Peut être une prochaine fois…
Shark attack 1 : Dans une région de l’Afrique, on note un brusque accroissement des attaques de requin. Un expert en poisson disparaît mystérieusement dans la zone. Son ami décide alors de venir poursuivre son enquête. Voilà comment s’embraye cette sombre histoire d’attaque de squale, qui a pourtant l’audace de proposer un peu plus que les crus habituels en matière de poissons agressifs. Pas de monstre à traquer, mais un mal mystérieux qui frappe les requins de la région locale, qui n’arrêtent plus de bouffer, en ayant décimé les zones de pêche habituelles, et qui se rabattent sur les côtes. A moins que cette mutation ait été causé sciemment par quelque chose… C’est le postulat que développe le film, et si ce dernier est plutôt ambitieux, le résultat à l’écran, en toute objectivité, peine à convaincre. Rythme lent, idylle amoureuse nanarde entre notre héros américain et la blondasse du coin, Shark attack ne recule devant rien pour épaissir un scénario de 2 pages et nous caractériser des personnages à la louche. Ainsi, les véritables méchants ne sont pas des requins, mais deux flics noirs qui s’en prennent aux curieux qui s’approchent trop de la vérité concernant les requins. Ils sont bien nanars, ces deux là, à sourire avec leur grandes dents blanches et à aiguiser leur machette en rigolant et en lorgnant vers nos américains. Mais qu’importe, le héros, c’est Casper Van Dien (que l’on a pu voir aussi dans un TV film de Tarzan et dans le moyen Python), et il a un certain charisme qui ne trompe pas (le jour de son arrivée, il sauve un môme braillard d’un squale agressif (en même temps, le môme trouvait le moyen d’aller faire l’équilibriste sur un petit bateau en plein milieu du port)). Ca doit être probablement à cause de lui que je conserve un petit attachement à cette série Z pourrave mais honnête dans ses intentions. Un mauvais petit film, mais une base intéressante pour une saga qui vous requinque à chaque nouvel épisode.
1/6 et un 9/20 nanar.
1999
de Bob Misiorowski
avec Casper Van Dien, Ernie Hudson
Avec Shark attack 2, on remonte d’un cran, la folie remplaçant ici les envies de réalisme. Avec une intro qui repompe dans les grandes lignes l’ouverture des dents de la mer 2 (deux plongeuses explorent ici une épave avant de se faire attaquer par un truc gris avec des dents filmé de trop près pour qu’on puisse le voir en entier). Assez vite, le requin tueur est capturé par un zoo (repompe du 3), et là, on en a pour notre argent. Le bestiau parvient à tuer un de ses nourrisseurs devant une foule de mômes braillards, et il parvient à s’échapper au nez et à la barbe du chercheur qui l’étudie. Bien sûr la plongeuse est de la partie, désirant se venger de l’être qui lui a ravi sa sœur. Et là, le festival commence. Avec une sortie en mer où notre blonde tombe à l’eau quand le requin percute le bateau, avec l’utilisation de multiples stock shot utilisés avec plus ou moins de génie, l’histoire recycle le coup du produit qui rend les requins dingues, sauf qu’ici il s’agit de grands requins blancs qui chassent en bande et qui ont grandi trop vite. Damned, c’est sérieux ! Un chasseur de requin ne tarde pas à rappliquer, mais il fait plus penser à Crocodile dundee qu’à Robert Shaw. D’ailleurs, il se fait tellement mousser quand il parvient à ramener un requin tigre à peine sorti de l’œuf qu’on rigole devant sa suffisance. Si le film connaît de sévères baisses de rythme par moments (le romantisme miévreux de la blonde qui s’entiche du chercheur musculeux du parc aquatique), les requins attaquent assez souvent, et parfois de façon spectaculaire comme en témoigne cette séquence où ils défoncent les cages en métal du chasseur de requin et des caméra men. Le petit soucis, c’est que pendant toute la scène, ils poussent des rugissements de lions (je sens que les bruiteurs sont allés au zoo du coin pour nous offrir ce trucage nanar). Et on poursuit avec une attaque de plusieurs surfeurs, où à chaque fois que notre héros se dirige vers l’un d’entre eux, ce dernier se fait bouffer avant que le héros n’ait pu l’atteindre. Dès lors, le doute n’est plus permis, il faut éliminer la menace. On a donc droit à un dernier acte nanar du meilleur goût, avec un mini sub bourré d’explosifs et des tas de requins en plastocs qui suivent le mouvement. On aura aussi droit à des décors reconstitués en piscine, comme ces rochers en toile humide avec des algues en plastique dessus où notre blonde essayera de se plaquer. Avec recyclage des plans d’explosion d’Octopus, on peut dire que ce nouvel opus délivre clairement la marchandise, même si on a connu la Nu Image plus inspirée. En l’état, c’est pas si mal…
0/6 et 12/20 nanar
2001
de David Worth
avec Thorsten Kaye, Nikita Ager
Shark attack 3 Megalodon : On tient ici le chef d’œuvre de David Worth, puisqu’il lance carrément un défi aux production Asylum : le mégalodon. Un requin de trente-six mètres de long, nous hurle la jaquette ! Grand dieux ! C’est tout bonnement inespéré. Et en effet, le film se révèle du plus bel effet à ce niveau là. On commence par l’apparition d’un gros requin qui sort d’une faille et qui bouffe des plongeurs en train d’installer un réseau de fibre optique pour la compagnie apex. Puis on lance vraiment nos personnages. On suit donc un surveillant de plage musclé qui est en mode « rire » pendant un quart d’heure (comprenez par là qu’il rigole bêtement quasiment à la fin de toutes ses phrases). Ensuite, il part pêcher la langouste pendant ses heures de travail, et après en avoir ramassé deux grossières imitations en plastique, il constate que le câble d’Apex a été mordu, et il récupère même une dent zarbi. Il écrit à des zoologistes pour leur demander conseil. On a alors une scène dans un musée avec une musique stressante, on voit une blonde (donc on en déduit que c’est la zoologiste) qui marche et qui sursaute parce que c’est le gardien qui fait sa ronde. Elle regarde ses mails et décide d’aller sur place voir la dent en question. Entre temps, un couple décide d’aller baiser dans l’eau de mer, ce qui nous gratifie de beaux PLANS NICHONS pendant quelques minutes (qui deviennent des plans fesses sous l’eau. Puis on a un stock shot de requin tigre, puis un stock shot de requin blanc dans une eau limpide, puis re le requin tigre, puis le fameux stock shot du requin blanc mangeant un phoque (qu’on essaye de nous faire passer pour un requin tigre). D’ailleurs, ce dernier stock shot sera copieusement utilisé et réutilisé par le film, qui fait du stock shot sa principale source d’apparition de requins. Aussi, on remarque qu’on a des plans où le bateau avance, puis des plans où nos héros parlent en se penchant un peu pour faire croire que le bateau continue d’avancer alors qu’on voit bien qu’ils sont à l’arrêt, puis de nouveau des plans où ils avancent. Ils arrivent même à accélérer l’allure à l’arrêt. Quant à notre requin, il improvise complet, se dirigeant vers la plage avant de chopper le câble raccordé à une fille en parachute pour la tracter sur un kilomètre avant de la faire plonger. Là, on a droit à une longue minute où nos héros n’arrivent même pas à attraper sa main alors qu’elle est contre la coque de leur bateau. Le lendemain, chasse du squale, qui nous vaudra encore de bien beaux effets nanars, dont le dialogue percutant balancé au requin : « Va te faire foutre ! » « Il t’a dit d’aller te faire foutre ! » PAW !). Mais l’attraction principale du film, une fois lancée, explose l’écran. Le plan d’apparition du monstre promis par la jaquette est l’un des trucage les plus approximatifs du film, et il déclenche un fou rire incontrôlable. A partir de là, on est lancé. Le maire ne prend même plus la peine de se justifier pour refuser de traquer le requin, nos héros trouvent un spécialiste de la NRA qui leur file une torpille (on remarquera qu’il a les portraits de Bush père et Bush fils dans son bureau), et le dernier acte délivre la marchandise. Avec une scène où ils tentent de nous faire croire qu’un yacht de 40 mètres de long contient une salle de réception de 50 mètres de long, quand notre requin boulotte quelques millionnaires, que les types sautent à l’eau en tentant d’avoir l’air d’être éjecté par-dessus la rambarde, le spectateur ne sait plus où donner de la tête, tant le spectacle prend des proportions abracadabrantesques. Avec un final qui recycle encore l’explosion d’Octopus en encore plus malfoutu (on voit carrément des bouts de tentacule gicler à l’écran), Shark attack 3 est une merveille, un mètre étalon du nanar qui réjouira assurément tout une salle de cinéma, pourvu que les gens savent apprécier ce genre d’objet. A se procurer de toute urgence, il est l’un des meilleurs que j’ai vu à ce jour…
0/6 mais un mérité 19/20
2004
de David Worth
avec John Barrowman, Jenny McShane
Sourire BG...