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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 07:24

Soirée SF. Les cacahouètes sucrées sont prêtes, la bière est à 7°C, le fauteuil est confortable, le téléphone portable débranché… Oui, tout s’annonce vraiment bien pour ce soir. Au menu, deux films de SF de calibres très différents : District 9, super production avec seulement 37 millions de dollars, qui a épaté le box office mondial, et qui a réussi la prouesse de concilier geeks et cinéphiles sur le plan de la qualité (et pourtant, on commence sérieusement à sentir la division des deux groupes, avec Tron Legacy). Et de l’autre La montagne sacrée, un petit film qui a l’air de se la jouer sobre avec un The Rock tellement anachronique qu’il m’a vraiment décidé à le voir (et aussi sur les conseils d’un ami amateur de SF). Et à la fin de la soirée, j’étais fixé : il y en a un archi nul et un qui est archi bon. Mais dans quel ordre ?... La réponse… maintenant : District 9 est génial, la montagne ensorcelée est une purge.

 

http://www.elbakin.net/plume/xmedia/film/news/District-9-Affiche-20090605-02.jpg

 

http://storage.canalblog.com/55/10/520839/43599650.jpg

 

District 9 : Quoi de plus décourageant ces temps ci qu’un projet tourné en caméra à l’épaule ? Merde, on s’est déjà tapé les paranormal activity, un dernier Exorcisme moyen… Si quelques projets comme Cloverfield, Rec ou encore Monsters restent fréquentables, c’est un format qui devient de plus en plus galvaudé dans le milieu cinéphile. Et là, c’est génial, ça fonctionne du tonnerre. Parce que les caméras varient. On a des caméras de surveillance, des reportages télé, des vidéos amateurs… Une multitude de supports sont utilisés pour donner un poids crédible aux images qui nous sont montrées. Et  pour ceux qui arrivent à le tolérer, c’est complètement immersif. Et là-dessus, on embraye sur l’histoire, qui part très vite sur de la xénophobie extra terrestre, et nous refait carrément l’apartheid à sa sauce (avec un doux vent de politiquement incorrect en ce qui concerne la compagnie gérant le camp de réfugié alien et sur les bandes armées qui s’y trouvent. En gros, le sujet parfait pour parler d’un problème de société aux masses sous le signe du jubilatoire. Car il serait totalement absurde de nier le statut jubilatoire du film. Il sait exactement comment nous faire plaisir, dans quelle zone il faut nous stimuler et dans quel ordre. D’abord nous faire monter la pression en plaçant le héros dans une situation délicate, en l’amenant à réévaluer ses positions vis-à-vis du camp extra-terrestre, puis en le lançant à fond vers des objectifs simples et bourrins. On ajoute à ça un arsenal extra-terrestre meurtrier (le gore est 100% jubilatoire, au premier degré), une fin inattendue pour les sentiments qu’elle sous entend, et des personnages assez crédibles dans un histoire au final plus simple qu’elle n’en avait l’air (pas pour rien que certains journalistes l’aient qualifié de meilleure adaptation de jeu vidéo d’un jeu n’existant pas). L’acteur principal est d’ailleurs une vraie surprise tant il parvient à rentrer dans la peau de son personnage, particulièrement antipathique dans ses débuts, et que nous parviendrons peu à peu à apprécier. Le film fonctionne bien, et ne nécessite pas vraiment d’analyse, car il est d’une clarté remarquable. Pas vraiment de subversion (l’expropriation du début est clairement montrée sous un angle négatif, avec un joli climax dans la chambre à œufs), des enjeux précis et un final totalement jouissifs, ce sont des ingrédients qui font leurs preuves. Neil, c’est un très bon départ, on attend ton film suivant avec une impatience débordante.

 

5/6

 

de Neill Blomkamp
avec Sharlto Copley, David James (II)

 

http://babelauvergne.cafebabel.com/public/babelauvergne/district_9_28.jpg

 

La Montagne ensorcelée : Au secours, sortez-moi de là ! Comme je me suis surpris à le penser 5 minutes après le début du film, il n’y a pas tant de budget que ça. Mais bon dieu, se montrer aussi peu inspiré, ça s’est rarement vu. C’est bien simple : ce film est un concentré de clichés, de démagogie et de pompage des chefs d’œuvre du genre en plus soft. Si vous continuez à me lire, vous allez être servis. On commence avec The Rock, un chauffeur de taxi qui embarque 2 gamins lui donnant une somme de quelques dizaines de milliers de dollars pour les emmener dans un coin peaumé. Très vite, le FBI leur tourne autour. Et là, c’est parti. Les aliens sont en fait des humains qui utilisent leur cerveau à pleine puissance (donc nous, on est des cons limités cérébralement. J’aime). Ca donne lieu à quelques gentilles blagues d’un humour convenu que j’éviterai de ressortir. On a droit aux clichés new âge habituels : les extra terrestres aiment les animaux, les respectent, parlent avec eux… Bref ils sont le Bien incarné. Ils se rendent dans une cache secrète où des champignons géants pondent des I phones au design Toy’s r’ us  avant qu’une espèce de Predator leur tombe dessus. C’est le méchant, la force brute du film. Après, ils s’échappent, se réfugient dans un bar, retournent à Las Vegas… Précisons que les aliens pratiquent la télékinésie. Parallèlement à cela, alors qu’absolument rien de l’y pousse, The Rock insiste constamment pour protéger les aliens et les suivre (c’est beau, les élans paternels), et embarque une scientifique dans l’affaire qui parle science et qui méprise les geeks (la seule chose qui la rende humainement tolérable, ces derniers étant des fanboys insupportables incapables de faire la différence entre un costume amateur et un authentique Predator se baladant dans la convention scientifique). Bref, carrément nanardeux malgré son casting hétérogène et ses effets numériques (et encore), la performance des acteurs est aussi convaincante que le camouflage du camping-car (trois brindilles posées sur le pare-brise). Tentant de nous faire passer une randonnée familiale pour une dangereuse course poursuite, le film se permet tous les excès, même les plus intolérables, comme ce final complètement pompé sur Alien 4, où le héros ose le clin d’œil de trop en arrachant le masque de l’extra terrestre tueur : « T’as pas une gueule de porte bonheur ! ». Nanardeux jusqu’à la moelle, ce film est une bonne grosse purge comme je n’en avais plus vu depuis longtemps. Un bel étron qui a gâché une heure trente de ma vie et qui, je l’espère, ne gâchera plus la vôtre maintenant.

 

0000000/6  (mais un honorable 13/20 en mode nanar)

 

de Andy Fickman
avec Carla Gugino, Dwayne Johnson

 

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"Attention, ne passe pas sous cet arbre. C'est dangereux, tu pourrais te prendre un gland !"

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 07:14

vinyan-original.jpg

 

Fabrice du Weltz est un auteur dans le cinéma français. Depuis son début de carrière assez impressionnant (Calvaire, un film dont la qualité est inversement proportionnelle au nombre de fans reconnus), il n’a pas fait une seule commande, ses films sont d’authentiques échecs commerciaux, bref, c’est un gars comme on l’aime. Et ça se vérifie à nouveau avec son dernier film, Vinyan. Alors que ce dernier était destiné à un public plus large (Emmanuelle Béart, l’aspect réaliste du voyage proposé), il va vraiment succiter l’interrogation au point d’effectuer un score encore plus médiocre que les dernières productions de genre françaises. Pourquoi un tel replis de ce cinéma sur lui-même ? Parce que Fabrice développe un film fantastique, tellement dense dans ses ambiances qu’il est rapidement ressenti par le spectateur comme désagréable (car, on le sait, dès que le film nous envoie de l’idée brute, ça nous divise franchement le box office). C’est pourtant l’un des films les plus « sensitifs » de la décennie 2000.

L’histoire : Paul et Jeanne Belmar se sont installé en Thaïlande après le Tsunami, leur fils ayant disparu pendant la catastrophe. Au cours d’une soirée, Jeanne reconnaît son enfant sur un enregistrement provenant de Birmanie. Le couple, d’abord hésitant, finit par se rendre sur place pour le retrouver.

 

http://i525.photobucket.com/albums/cc331/sunalee/vinyan_2008_8.jpg


Vinyan, c’est un film qui se vit. Si les ambiances peuvent mettre mal à l’aise, c’est justement parce qu’elles crèvent l’écran sur toute la durée du film. Dans la première partie, le réalisateur capte l’animation des rues de Thaïlande avec une œil brillant, coloré. On sent ce grouillement, ce foisonnement de vie comme si nous étions juste à côté du couple, dans ces lieux dépaysants mais sonnant tellement vrai. Le contexte érotique, certes présent, est vite phagocyté par cette sensation de vertige, d’hyper sensibilité procurée par le film (la musique de François Eudes Chanfrauld fait encre des merveilles). Vinyan, c’est aussi l’étouffement. La chaleur. Plus le couple avance dans son périple sensitif, plus l’ambiance autour d’eux devient organique, puis crasseuse. Alors que la sueur est bannie des films exotiques (vous imaginez Pierce Brosnan suer comme un bœuf dans Demain ne meurt jamais ?), notre couple sue ici de plus en plus, ce qui ne cesse d’accroître cette sensation désagréable, cette sensation de moiteur, qui agace quand on voyage dans les pays chauds. Jamais elle n’a été aussi bien dépeinte sur un film (c’était tellement palpable qu’il m’a fallut prendre une douche après la projection). Sensation qui se trouvera à son apogée dans un dernier acte boueux à souhait. Et si ce n’est pas du goût de tout le monde, c’est un véritable catalyseur qui nous aide à nous placer en plein cœur du film.

Vinyan, c’est une quête d’abord physique, mais qui dérape peu à peu. Contaminée, comme le dit du Weltz, par le fantastique. D’abord sous forme de rêves qui renforcent cet aspect « vertige », où on ne parvient plus très bien à séparer le réel du fantasme. Le couple suit ses pistes, nous offrant un lot de paysages enchanteurs et qui nous font entrevoir un univers totalement différent de nos latitudes européennes (le déracinement est total). En cela, Vinyan voit sa quête évoluer peu à peu vers des aspirations plus spirituelles, qui prennent vraiment leur envol dans cette incroyable séquence de lâcher de bougie pour guider les esprits Vinyan.

 

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Attention, à partir d’ici, je donne mon interprétation. Elle risque de spoiler un peu. Je crois que Vinyan entre en totale opposition avec les messages de vie du type « Life goes on ». En effet, on se bloque dès le départ sur la découverte de l’enfant. Dans un film classique, on le retrouve en pleurant de joie, ect… Ici, nous n’avons jamais de certitude. Ce sont uniquement les protagonistes et leurs certitudes qui les amènent à prendre des décisions. Et c’est sur l’oubli des morts que le film pose son discours. Un mort dans des circonstances affreuses doit être guidé, honoré, pour pouvoir trouver enfin le repos auquel il aspire. Et ici, on est vite partagé entre Paul qui veut continuer sa vie, enterrer sa peine et tout recommencer, et Jeanne, qui reste persuadée que son fils est vivant et qu’elle va le retrouver. Le film se bloque en quelque sorte sur cet enfant, et refuse catégoriquement les solutions de substitution (les différentes propositions de rachat d’enfants) ou d’éviction (l’oublier et repartir). Un message qui a pu heurter nombre d’entre nous sur le deuil de l’être cher, le film faisant vraiment preuve d’obstination dans son approche du thème. Et c’est là-dessus qu’il devient vraiment intéressant (et atypique), car il s’écarte totalement des habitudes prises sur ce thème. Il part sur le terrain du fantastique, dans un dernier acte brumeux, moite, sale et granuleux, où notre couple sera directement confronté aux esprits d’enfants morts, ce qui nous vaudra plusieurs scènes ambigües, difficilement compréhensibles, mais d’une force inimaginable (le vieux couple affamé par les gosses, la lapidation à coup de dents…). On finira par arriver dans un temple en ruine, demeure des esprits, où nos verrons nos deux personnages masculins tués par les esprits, et où nous verrons Emmanuelle Béart nue se faire tartinée de boue par une foule immense d’enfants maquillés. Incroyable, faisant la grimace aux chroniqueurs de films, ce final puissant nous donne une conclusion intéressante, et qui symboliserait (pour moi) l’entretien d’un lien très fort avec l’esprit de l’être perdu.

Etouffant, immersif, innovant, Vinyan est un pur concentré d’originalité qui a été offert à nos yeux réceptifs par un Fabrice du Weltz particulièrement inspiré. Loin d’être infréquentable malgré une façade un peu « autiste » (le fantastique sensitif au bord de l’expérimental, ça ne va pas plaire à tout le monde), c’est une vraie claque sur le plan immersif, une plongée dans un monde fascinant, réaliste et spirituel, qui nous emmènera loin, très loin des sentiers touristiques…

 

5/6

 

de Fabrice Du Welz
avec Emmanuelle Béart, Rufus Sewell

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 07:08

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Il est des films de science fiction qui vieillissent mal (Colossus, Saturn 3…) et d’autres qui vieillissent bien (2001, Body Snatchers…). Et certains qui laissent une impression bizarre, dans un style daté, mais parfaitement adapté au rythme et à l’ambiance de l’œuvre. Et c’est le cas de Farenheit 451. Température d’auto inflammation des livres, ce film est un plaidoyer vibrant pour la lecture, support véritable de la Culture et des émotions. Un véritable chef d’œuvre, pourtant méconnu, qu’on m’a donné l’occasion de découvrir (après lecture du livre).

L’histoire : Montag est un pompier. Il est partagé entre sa mission primordiale de trouver et d’incinérer les livres et sa vie de couple monotone où rien ne perce. Jusqu’à ce qu’il rencontre une institutrice qui le fasse s’interroger sur sa situation.

 

http://cequetulis.files.wordpress.com/2008/03/fahrenheit451-3.jpg


Dès le départ, le film joue avec des règles qui l’imposent vraiment comme un film de SF sérieux. Preuve : ce générique sans aucune écriture, avec cette voix off sans relief qui annonce platement les différentes personnes jouant dans le film sur une musique pourtant mouvementée de Hermann. Dès lors, on nous illustre le quotidien de Montag, un pompier spécialiste dans l’autodafé qui traque les réfractaires osant rechercher dans la lecture ce qu’ils ne trouvent pas dans la vraie vie. Le coup de génie du film, ce n’est pas vraiment de faire un éloge du livre, mais plutôt de montrer le vide qui apparaît quand celui-ci a disparu. C‘est une société de consommation grise, morne, dominée par la télé, le manque de culture et la superficialité (dans une ambiance très années 60). La vie de Montag nous apparaît vide complètement insupportable, avec une épouse obnubilée par la télévision, au point de parler avec elle dans des conversations préenregistrées sans aucun intérêt. Heureusement que cette institutrice vient faire dérailler les choses, sans quoi le pétage de câble aurait lieu dans le public. C’est alors un intéressant processus de remise en question qui se met en place, et là où Montag se révélait être un serviteur à toute épreuve du feu, il commence à prendre du recul. Les grands discours de son chef de service démontrant la mauvaise influence des livres n’en devient que plus ridicule à chaque nouvelle intervention, tant celle-ci s’éloigne de plus en plus de la réalité (un grand éclat de rire nous prendra lorsqu’il empoigne un livre sur le cancer du poumon, qu’il décrit comme un instrument de peur vicieux à destination des fumeurs…). Véritablement incisif dans son propos sur le recul de la culture et l’avènement de l’aire télévisuelle (la seule chose qui est un peu datée maintenant, avec ses multitudes d’antennes hertziennes), Farenheit 451 est un film subversif qui frappe fort, en nous offrant parfois de purs icones de société endoctrinée, comme ce dénonciateur… pardon, informateur tournant autour d’une boîte à dénoncer dans le but d’y mettre une photographie. On aura droit aussi à la réunion d’amis chiante au possible qui sera brisée par la lecture d’un livre de Montag, et où chaque personne rentrera chez elle en étant heurtée par les sentiments qu’elle a pu ressentir, en les considérant comme néfastes (fait d’autant plus absurde qu’il était précédé d’une discussion cynique sur la mort des individus, plus victimes du suicide que de la guerre). On pourrait d’ailleurs faire un parallèle intéressant sur les sentiments que provoquent la lecture et ceux que provoque le cinéma engagé, sortant des clichés aliénant loués par les masses, et voués au rejet populaire pour leur caractère exacerbé.

Bref, c’est un petit chef d’œuvre de long en large, qui compense son rythme inégal par des images fortes et des messages puissants, comme ce final merveilleux, faisant un grand retour en arrière en promouvant la tradition orale comme vecteur « tolérable » de la littérature. Le livre est donc respecté dans les grandes largeurs (même si quelques détails passent à la trappe) et peut se vanter d’être un beau petit film, fédérateur (la diversité des hommes-livres), subversif (les clochards deviennent les moteurs de la culture) et éducatif, où les jeunes accros aux mangas pourraient enfin comprendre l’importance de la culture en bibliothèque. Le souci là encore, réside dans le fait qu’à part les férus de cinéma, qui va aller le chercher là où il est ? A faire programmer d’urgence sur une grande chaîne nationale, et à une heure de grande écoute !

 

6/6

 

Réalisé par François Truffaut
Avec Oskar Werner, Julie Christie, Cyril Cusack 

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 07:03

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Quand les X men ont commencé à apparaître sur le grand écran en 2000, On y voyait l’émergence d’une grande saga fantastique à effets spéciaux qui pourraient s’avérée très fréquentable à la longue. Le second opus a continué à nous faire espérer, car s’il met un peu plus l’accent sur le personnage de Wolverine (en s’écartant du même coup des autres X men), il nous tisse une toile de fond assez imposante. X men 3, c’est la déconfiture. Un block buster bourré d’effets spéciaux qui s’éloigne de l’esprit de la saga, en incitant les mutants à abandonner leurs don (Couac ?!). Bref, ce fut la déception totale, et la consécration de Brett Ratner au rang de génie pour les masses et au rang de tâcheron bousillant les mythes qu’il touche chez les fans. Que pouvait-on donc attendre du film de Matthew Vaughn, le réalisateur d’un Kick Ass geek à souhait et totalement irresponsable ? Tout simplement la meilleure genèse de super-héros qui soie sortie ces dernières années. A la poubelle, les autres Marvel sortis depuis spiderman 3, nous voici revenu dans un esprit ludique et intelligent, empruntant à Watchmen et au premier X men pour se forger des origines définitives.

L’histoire : Alors qu’Eric est dressé à contrôler son pouvoir dans un camp de concentration, le professeur François Xavier rencontre la jeune Raven. Une vingtaine d’années plus tard. Eric cherche à retrouver le chercheur qui l’avait retenu dans le camp, afin de se venger. Parallèlement, la CIA découvre par hasard l’influence d’un groupuscule mutant sur plusieurs membres de la hiérarchie militaire communiste. Ils demandent de l’aide au professeur François Xavier.

 

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Script à rebondissements, nouvelles têtes, clins d’œil référentiels, cet Origins cumule les points réjouissants qui sauront contenter les fans. Curieux que le réalisateur, qui affirmait encore il y a peu que les films de super héros commençaient sérieusement à épuiser le filon, parvienne à tourner cette séquelle en essayant de s’éloigner des clichés du genre. Le problème, c’est que Watchmen est sorti avant lui. Et que dès qu’on les mets côte à côte, on pointe vite des similitudes. Notamment le fait que X men First Class refasse lui aussi l’histoire à son goût, en prenant la crise des missiles cubains comme toile de fond du dernier acte. Très ludique, un peu pyrotechnique, mais dans l’esprit, ça n’est pas vraiment du renouveau. Qu’importe, les conclusions donnent complètement dans l’originalité, en prenant leurs distances avec l’Histoire. Mais il n’y a pas que ce contexte historique (assez réussi, avouons le) qui fasse la sympathie du film. En plus de nouveaux mutants (certains nous intéresse, d’autres beaucoup moins (Angel, rhabille toi !)), on nous offre un vrai méchant iconique, joué par un Kevin  Bacon impeccable en mutant surpuissant considérant l’avènement de l’énergie atomique comme le déclencheur des mutations. Bref, un sale type intelligent comme on aime les voir, qui nous réservera d’ailleurs de belles surprises. Le mutant téléporteur trouve enfin d’excellentes techniques pour gérer son pouvoir (avec style, en plus) et ses apparitions possèdent enfin la virtuosité qu’on était en droit d’attendre pour un tel pouvoir. On explore la psychologie des autres mutants. Moins torturée que les héros de Watchmen, nous en revenons toujours à l’acceptation impossible des mutants par les humains, qui les considèrent vite comme une menace. Ce thème est plutôt bien exploré par les différents protagonistes, et chose curieuse, il finit par nous faire adopter le point de vue des mutants révolutionnaires qui veulent exterminer la race humaine pour laisser celle des mutants s’épanouir. Pas vraiment surprenant de la part d’un geek comme Vaughn, mais un point de vue qu’on sent légèrement téléguidé, bel exemple de l’individu contre la société qui sera toujours amené à se battre pour maintenir son existence. A part le professeur Xavier (dont l’argumentaire est vite réduit à néant), il n’y a que Magneto qui ait vraiment du relief, et qui peu à peu finit par ressembler à son créateur. C’est thématiquement plus riche que la moyenne, mais on ne passe hélas pas à côté de bons clichés, du type la sagesse est meilleure que la colère… Certes, c’est gentil, mais est-ce que ça méritait vraiment 15 minutes de scène gentiment sentimentale pour être illustré ?

Point de vue action, ça aime toujours faire péter des trucs (un yacht,  un bâtiment complet de la CIA) mais les effets restent plutôt mesurés, dans des proportions qui divertissent sans prendre le pas sur les enjeux. Les effets sont d’ailleurs parfois discrets (Magneto n’est pas très tape à l’œil dans ses premières interventions), en bref, Vaughn réussit à rester humble sans devenir trop bavard. On retrouve quelques scories de son style, notamment lors des entraînements des nouveaux mutants, dans un style trop proche des comics pour être innocent. C’est la seule séquence que j’ai trouvé un peu trop artificielle dans la forme pour convaincre.

En fin de compte, c’est un divertissement grand public de bonne tenue, plutôt efficace et qui fait passer un bon moment au cinéma. En nous prenant, il est vrai, dans le sens du poil (les multiples allusions aux autres films réjouiront vraiment les fans), le film de Matthew nous ramène sur de bons terrains pour les super héros, mais on est toujours loin de révolutionner le genre… Si il a du bon succès, m’est avis qu’on va encore se manger de l’Histoire réinventée pendant un sacré bout de temps…

 

4/6

 

de Matthew Vaughn
avec James McAvoy, Michael Fassbender 

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 06:54

http://www.voirunfilm.com/includes/images/partenaires/jaquette/cineclic/5932.jpg

 

Les comics Métal Hurlant ont été créés en décembre 1974 par Jean Giraud et Phillipe Druillet (ils seront complétés par Jean Pierre Dionnet et Bernard Farkas). Chaque parution mensuelle est composée de 68 pages, contenant des critiques de film, de jeux vidéo, et bien sûr, des bandes dessinées. Même si ils cessent d'être publiés en 1987, ils ont marqués les esprits des fans. Et pour lui rendre hommage, un film canadien est mis en branle : Métal Hurlant, le film. Comment donner vie à un univers graphique aussi morcelé que celui de ces comics ? Avec un film à sketch qui va là où on ne l’attend pas, et qui se permettra toujours le luxe de nous surprendre.

L’histoire : Inrésumable, le seul point commun à toutes ces histoires est l’influence d’une boule magique verte aux pouvoirs maléfiques : le Locmaar. Partant de là, accrochez vous, vous ne serez pas déçu du voyage.

 

http://image.toutlecine.com/photos/m/e/t/metal-hurlant-1981-03-g.jpg


Vent de folie, vent d’audace graphique qui imprègne tout le film, Metal Hurlant est un bonheur inespéré pour le fan. Faisant fi de toute cohérence, il ne cherche qu’à nous faire plaisir en nous gavant d’images iconiques (l’arrivée du cosmonaute en orbite dans sa voiture). Et ça marche. On est véritablement enchanté devant ce spectacle innovant, qui modifie constamment ses règles, qui change de lieux et de personnages avec une facilité déconcertante, recelant des hommages cinéphiliques certains (la séquence « taxi driver ») et de purs moments de jubilation (l’histoire d’amour femme-robot). Dans ces multiples histoires, le Mal est incarné dans une sphère verte aux pouvoirs étranges, dont on étudiera l’histoire en quelque sorte. Le film tape dans plusieurs registres, de l’héroïc fantasy au polar en passant par l’horreur (la séquence tétanisante dans le bombardier, qui vaut 15 plane dead à elle seule) et par l’érotique. Car bien sûr, nous aimons ce sous-texte sexuel fort, jouissif, qui contribue grandement au charme et à l’exotisme des univers que nous découvrons (ainsi, le passage où un jeune fan de comics est absorbé dans la sphère pour y découvrir un monde extra terrestre est l’un des moments forts du film. On châtie au passage les autorités au cours d’une scène hilarante de procès, et nous assistons à un dernier segment d’une demi heure qui relève du pur fantasme de l’animation : un portrait de la guerre atroce (les monstres attaquant une cité pacifique), une héroïne diablement sexy (sa scène d’habillage relève du pur plaisir fétichiste) et des enjeux qui dépassent vite le simple cadre de libération de la ville (complètement exterminée), et qui deviennent vite un combat titanesque entre les forces du bien et du mal, mené par une Walkyrie muette mais farouche. L’éternel combat, certes, mais qu’on a rarement vu être livré dans une ambiance rock’n roll du meilleur cru. Car la bande original ne trahit jamais son titre (Black Sabbath, Blue Oyster Cult, Cheap Trick, Devo, Donald Fagen, Don Felder…) et reste cohérente avec son univers en apportant la touche de fraîcheur que nous attendions. Après, le rythme est un peu plat par moments, mais le tout reste indéniablement plaisant à suivre. L'animation a le plus souffert du modeste budget du film (on accuse du coup dans la séquence panoramique lors de la présentation de notre guerrière), mais reste largement fréquentable au vu de son contenu. De ce projet totalement fou, on retiendra l’audace visuelle et la fraîcheur de ton, qui s’avèreront vraiment prenants tout au long du film. Si l’histoire reliant les différents morceaux de bravoures se conclut d’une façon assez convenue (un scénario un peu trop mince ?), certains passages d’animation relèveront du pur divertissement, et feront la joie des amateurs d’animation adulte (sex and strong violence) en manque de nostalgie. Définitivement culte !

 

5/6

 

de Gerald Potterton, Jimmy T. Murakami
avec Harvey Atkin, Harold Ramis
 

 

http://i144.photobucket.com/albums/r164/BBLACKWOLF/metal-hurlant-0.jpg


 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 20:20

http://www.scifi-universe.com/upload/galeries/affiches/24940/latraque_affiche1.jpg

 

Ce film me permet de revenir un peu sur nos dernières productions de genre en France. A part quelques dates (Martyrs, Calvaire, A l’intérieur et Haute tension), nous naviguons entre le sympathique (Maléfique, Mutants, Frontière(s)), l’acceptable (Baby blood, Vertiges, Captifs) et l’inacceptable (La meute, La horde, Humains…). Un bilan mitigé, qui ne cumule que 4 noms qui s’imposent vraiment (et encore, ils sont loin de faire l’unanimité), et des séries B sympathiques dont la qualité varie selon les réalisateurs. Pas super encourageant, mais on tient le bon bout : jamais autant de films dans cette veine n’ont été produit aussi rapidement. On tiendra donc bientôt le film qui nous rachètera en faisant un bon score au box office (au moins 500 000 entrées, et ça sera gagné !). D’ici là, on peut savourer les efforts de certains artisans burnés, comme cet Antoine Blossier et sa Proie (retitré la Traque suite à la sortie rapide de La Proie d’Eric Valette, un artisan solide lui aussi). Et même si le budget n’est pas là, c’est du bon.

L’histoire : Deux frères, leur père et le fiancé de leur sœur organisent une traque pour tuer une bête particulièrement vorace dans les environs. Mais ils découvrent peu à peu d’inquiétants signes d’agressivité de la part du sanglier qu’ils parviennent à retrouver…

 

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Premier bon point : La Traque est un film de genre sérieux, qui va droit à l’essentiel (une heure vingt) et qui tente d’insuffler un peu de rythme à son récit. Sa structure fait penser au récent Captifs : une première grosse moitié qui prend un peu son temps en tentant de conserver notre attention. Sur ce point, ça reste à peu près bon. Les personnages sont bien caractérisés, quelques mystères s’installent (la maladie familiale, l’implication de l’usine du frère, la nature de la bête…). La chasse à proprement parler n’est pas vraiment folichonne dans ses débuts, mais on retrouve vite la trace de la bête, et sa traque en question est plutôt bien gérée (pour ceux qui se laissent gagner par l’esprit de la chasse). C’est un épisode de Chasse, pêche et tradition en plus rythmé. Le film ne décolle vraiment qu’à partir de la mort du mammifère et sa dissection. A partir de là, bienvenu dans le film ! On retrouve l’efficacité d’un Isolation, avec le même type de terreur de contamination que dans cette petite série B bien balancée. Voir ça en France, on ne s’y attendait pas. La terreur grimpe vite en découvrant l’étendue des dégâts du phénomène (un charnier comparable à celui de The Descent) et l’enjeu réel du film : une bande de sangliers enragés particulièrement voraces. Et là, le film marche bien. Le suspense fonctionne à plein régime, les créatures effrayent, pas de gore superflu… C’est un film de créature qui marche parfaitement, avec des enjeux de série B qui fonctionnent. Là encore, le souci de ce film, c’est le budget de misère qu’on lui a alloué pour ses effets spéciaux. Résultat : on ne voit jamais la queue d’un sanglier (sauf si il est mort). On ne voit pas un seul bestiau vivant. Seulement leur groin fouisseur qui traque sans interruption nos héros. Frustrant, car nous ne verrons pas notre curiosité comblée, mais immersif, car nous serons toujours au plus près de nos héros. Un parti pris économique qui parvient à être toléré par un suspense innovant et efficace (les sangliers traquent à l’odeur) au cours de séquences tétanisantes que je ne spoilerai pas. Tout ça pour dire que ses quarante dernières minutes sans temps mort devraient combler les amateurs de série B (en nous faisant oublier le très nul Razorback, le seul qui fasse le poid, c’est Chaw sur ce terrain) avec des créatures contaminées chimiquement qui devraient suffisamment divertir pour nous faire oublier la maigreur du budget (même si c’est immersif, on sent qu’ils n’avaient pas le budget pour faire un seul plan sanglier…). Petit bémol : une fin qui se la joue un peu dramatique et qui ne rend pas justice au personnage masculin principal. Vraiment dommage, cette seconde partie faisant vraiment bonne figure dans notre paysage.

Le verdict : La traque fait clairement partie des films sympas, suffisamment chargés de qualités pour valoir un achat, mais c’est encore trop modeste pour prétendre à un statut supérieur à celui de la bonne série B du samedi. Vraiment honnête dans les intentions, mais pas assez d’ampleur. Un bon boulot, tout compte fait.

 

4/6

 

de Antoine Blossier
avec Grégoire Colin, Bérénice Bejo

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:15

Attention, cet article contient des éléments succeptible de heurter les jeunes mineurs qui n'ont pas encore d'expérience sentimentale. Si tu n'es pas encore initié, passe ton chemin !

 

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Interdit aux moins de 16 ans ! Et pas pour des scènes sanglantes...

 

Les années 70, le mauvais goût et les films italiens, ça fait un sacré cocktail. On a notamment pu voir les dépravations d’un Salò ou les 120 journées de Sodome, et la corruption du pouvoir dans Caligula (chroniqué dans cette même catégorie). Alors, chers amis amateurs de sensations fortes, plongeons maintenant dans les joies du cinéma qui n’a pas froid aux yeux : Les jeux interdits de l’adolescence (aka La Maladolescenza). Un film sulfureux où nous nous intéressons à la découverte de la sexualité et des émois sentimentaux adolescents… Attention, film tendancieux !

L’histoire : Fabrizio, un jeune homme de 17 ans, retrouve Laura, une jeune fille de 14 ans. Ensemble, ils continuent à jouer dans la forêt de leur enfance, en constatant d’importants changements dans leur relation d’amitié. Mais alors que leur initiation commence, une très jeune fille vient perturber leur relation, Silvia, âgée de 11 ans.

 

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Avant de commencer à analyser ce film, je tiens à préciser que son contenu n’est pas pornographique, mais qu’il relève plutôt de l’érotisme soft. C’est l’aura « adolescente » du projet qui crée la polémique (difficile de filmer des enfants nus en train de faire l’amour sans être taxé de pédophile (surtout dans notre contexte actuel où l’enfance est au bord de la surprotection)). En revanche, je tombe moi même des nues en apprenant que les acteurs éaient bien mineurs sur ce tournage... J'aimerais bien connaître du coup les conditions juridiques du tournage, parce que c'est pas banal. Leurs parents devaient avoir les idées larges (et ça, c'est bien !).

La Maladolescenza, ça parle d’un tabou, qu’on aborde rarement au cours d’un dîner, cette délicate étape de la vie étant laissée à l’appréciation de chacun : l’initiation à la vie amoureuse. Et le film utilise un chemin détourné pour l’aborder. Il choisit en effet d’aborder ce thème sous l’angle de l’enfance. La relation qui unit les deux adolescents est d’abord innocente, mais elle est peu à peu contaminée par des regards. Puis c’est sous l’angle du jeu qu’on commence à avoir les premières caresses, les premiers émois… Ce ne sont pas les enfants qui s’abaissent à un plan charnel, ils tirent vers eux ce thème et le transposent dans leurs habitudes. Ils se donnent alors des rôles de princesses, de fous, de roi, et s’en servent de prétexte pour s’adonner à leurs jeux érotiques. Un parti pris osé, qui laissera le spectateur en face de ses convictions (je pense que cette façade innocente sert surtout à calmer le jeu autour du thème). Et qui dit jeux enfantins, dit cruauté enfantine. Plusieurs séances s’achèveront donc par des petites tortures, physiques ou morales, sans que j’y aie décerné vraiment de liens avec le thème de la sexualité. Il n’y a que dans la relation dominant/dominé où ces jeux trouvent un sens, Fabrizio prenant souvent le contrôle des situations et imposant ses fantasmes à Laura.

Autre élément de scandale : l’ambiance du film. Tous ces jeux ont lieux dans une nature complice, accueillante, propice à ces ébats précurseurs… Nus sommes clairement dans le jardin d’Eden, et ces enfants courant nus dans les prés, se roulant dans l’herbe, sont des incarnations parfaites d’Adam et Eve. Le film cite d’ailleurs plusieurs thèmes bibliques, ce qui n’est pas sans susciter quelques remarques de notre part (la scène où Laura est attachée à un arbre alors qu’un serpent glisse sur son corps, excitant ses sens (le fruit défendu) tout en mourant de trouille). Cette ambiance joyeuse marque tout le film, ça ne sera que dans son dernier acte que l’histoire prendra une tournure dramatique (un peu prétentieuse à mon goût).

Heureusement, Silvia arrive et va perturber un peu cette relation. Sa jeunesse la rend plus attractive, elle est aussi plus belle que Laura, et vraiment avide de parfaire ses connaissances en la matière. C’est elle qui prend le pouvoir, et elle le gère de main de maître. S’assurant une parfaite soumission de Fabrizio (qu’elle comble de ses charmes), elle prend ouvertement parti contre Laura, qui devient dès lors le souffre-douleur du groupe, frustrée sexuellement (car obligée d’assister aux ébats du jeune couple), qui tentera d’imiter l’attitude de Silvia sans y parvenir (n’est pas tentatrice qui veut). L’histoire prend dès lors un tournant un peu ambigu, car les comportements enfantins se mettent sérieusement à ressembler à des schémas adultes maintes fois vus, mais toujours sous le vernis de ces jeux quotidiens. Une histoire qui marche, mais dont la finalité nous laissera un peu déçu. On a d’ailleurs pendant ces périodes les scènes sulfureuses du film, où nos bambins courent nus, s’embrassent, s’unissent sous l’œil observateur de la caméra, qui évite cependant les cadrages trop prolongés, les plans trop directs, qui risqueraient de donner au film une direction tendancieuse (c’est d’une certaine manière un peu frustrant, car on sent que le film VEUT NE PAS PASSER pour un film pédophile, au lieu d’aller à fond dans son propos en prenant tous les risques).

La conclusion, c’est la mort d’un des trois protagonistes. On s’en doutait, que le film allait prendre une tournure tragique. Et nous sommes déçus de voir cette conclusion conventionnelle, attendue, qui n’avance au final pas tellement sur le sujet. De ce film, on retiendra surtout la tentative de briser un tabou d’une manière plutôt esthétique, mais le film ne sera jamais complètement innocent à mes yeux. L’effort est intéressant, mais certains détails seraient encore à ciseler, et surtout, une meilleure conclusion serait de rigueur. Une coproduction italiano-allemande qui n’a pas fini d’interpeller, mais qu’on classera facilement dans les œuvres « ambigües »…

 

4/6

 

de Pier Giuseppe Murgia
avec Eva Ionesco, Lara Wendel

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 13:42

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Les films carcéraux, on y voit souvent peu de choses agréables. C’est dire si un pénitencier pour femme peut éveiller la curiosité de nombreux spectateurs… Si certains réalisateurs en profitent pour combler nos appétits déviants et nos petits yeux pervers (Femmes en cage, Ilsa la louve SS…), d’autres, comme Shunya Ito, cherchent à nous donner autre chose à voir que de perpétuelles cat fights dénudées. Au carrefour de The Devil’s rejects et d’un Baby Cart, On trouve Elle s’appelait Scorpion, un rape and revenge non conventionnel et très subtil sur son thème de la vengeance.

L’histoire : Dans un pénitencier féminin est détenue une femme, surnommée Scorpion. Véritable cauchemar des gardiens, elle pousse fréquemment ses codétenues à l’émeute, ce qui a le don d’énerver le directeur de l’établissement (qui a déjà perdu un œil dans l’affaire). Lors d’un transfert dans un nouvel établissement, Scorpion et sept de ses camarades parviennent à s’échapper dans les montagnes. S’en suit une course poursuite sanglante entre gardiens et évadées…

 

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Ce qui surprend avec ce film, c’est son souffle de fraîcheur. Vraiment, si le film insiste sur des détails jouissifs (devenant par cette voie un vrai plaisir cinématographique), il garde une trame de fond vraiment passionnante, avec une héroïne qui ne parle pratiquement jamais (ses actes sont bien plus éloquents). En termes de violence, le film choque par son usage démesuré de la violence, qui tourne parfois au grotesque (le viol de Scorpion par une bande de 4 moines portant des collants sur le visage) sans pour autant perdre son impact dramatique. La vie est dure pour Scorpion autant à cause des gardiens que de ses camarades, qui l’humilient assez régulièrement. Mais même ces autres détenues deviennent intéressantes. Surtout après cette scène de présentation assez atypique, proche du trip visuel hallucinatoire, jouant sur les nuances de rouge, où chaque personnage voit son passé résumé en quelques mots. Ainsi, nous avons droit à différents portraits de femmes violentes, et nous pourrons ainsi nous attacher à leur groupe. Et c’est précisément à partir de là que le film m’a vraiment rappelé The devil’s rejects. Malgré la violence de ces femmes, on s’attache à leur parcours, à leurs présences, et leur déchéance n’en est que plus dramatique. Le film prend des allures de road movie pendant cette période de jeu du chat et de la sourie, durant laquelle nos évadées dévoileront leur caractère (le portrait de la mère tueuse d’enfant est vraiment impressionnant). Ce qui est passionnant dans ce film, c’est qu’il n’hésite pas à transcender son histoire par des passages complètement onirique (la mort de la vieille et la prise du couteau dans une forêt en automne), qui donnent une puissance énorme à des symboles forts, comme ce couteau qui servira d’outil pour l’accomplissement de la vengeance de Scorpion, mais aussi de toutes les femmes du camp (cette scène finale magnifique, remplie d’une envie de liberté tellement poignante qu’elle en vient à égaler le générique de fin de The Devil’s rejects). Iconique, violent, mais aussi profondément touchant sur les enjeux humains, Elle s’appelait Scorpion est un drame tantôt jubilatoire, tantôt atroce , qui prend une direction inattendue lors de la prise d’otages dans l’autobus, et qui peut dès lors se permettre tous les rebondissements qu’il désire. C’est tout simplement l’un des films japonais les plus intéressants qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années. Même si son histoire bancale reste tournée vers un esprit assez ludique (l’action est toujours en mouvement, les rares temps morts sont comblés par des portraits intéressants à analyser), c’est un film sérieux, magnifique dans sa définition de la vengeance (soit jubilatoire pour certaines personnes, soit bien plus froide et atroce (l’assaut final donné par Scorpion)). Un chef d’œuvre du cinéma bis, rien de moins !

 

5/6

 

de Shunya Ito
avec Meiko Kaji, Fumio Watanabe

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 08:46

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Interdit aux moins de 16 ans

 

Asia Argento est une actrice fabuleuse, qui a d’abord été lancée par papa (une petite apparition dans Demons 2 et dans Sanctuaire, un premier rôle dans Trauma…) avant de gérer sa carrière, assez variée (un Romero, un Ferrarra, il y a pire comme filmographie). Mais la demoiselle s’essaye aussi à la réalisation, en nous offrant d’abord Scarlett Diva, puis le Livre de Jérémie, un film nihiliste et malsain qui m’a particulièrement tapé dans l’œil quand je l’ai découvert.

L’histoire : Jérémie est arraché à ses sept ans de sa famille adoptive par une mère impulsive et perdue, qui survit en se prostituant sur les aires d’autoroutes. Du lourd, on vous avait prévenu.

 

http://www.premiere.fr/var/premiere/storage/images/cinema/photos/diaporama/images/le-livre-de-jeremie-the-heart-is-deceitful-above-all-things-2001__16/5993977-1-fre-FR/le_livre_de_jeremie_the_heart_is_deceitful_above_all_things_2001_reference.jpg


Qu’est-ce qu’on peut trouver d’agréable à regarder ce film ? Pas grand-chose, car il n’y a jamais vraiment d’espoir de voir la situation s’améliorer. Dès le moment où Jérémie est arraché à sa famille adoptive (scène atrocement déchirante), il n’y a plus vraiment d’espoir. Il est désormais tenu de rester avec sa mère, une Asia Argento atrocement maquillée qui effraye vraiment par son caractère irresponsable et torturé. Tout s’enchaîne dans un rythme que rien ne semble arrêter, où rien ne semble freiner la chute de l’enfant, qui tombe de Charybde en Scylla pendant une heure et demie. Ce qui fait vraiment le film, c’est l’interprétation de Jimmy Bennett (un vrai petit prodige à seulement 14 ans, il a déjà un blockbuster (star trek) et plusieurs bons films à son actif (otages, Esther…)), qui est incroyable en gamin de sept ans constamment déraciné de son milieu pour être replanté dans quelque chose de radicalement différent. C’est un des points intéressants de ce film, qui semble ne devoir aller nulle part par ses variations fréquentes d’intrigues : en baladant sans arrêt notre gosse, on peut taper sur différents milieux sociaux. On tape d’abord sur le monde des personnalités solitaires, avec les différents compagnons que Sarah fréquente en traînant son fils dans ses pattes. Ce qui m’intéresse devant un tel spectacle, c’est l’impact de ce que vit l’enfant sur son caractère et ses réactions futures. Car ces pères de substitution possèdent tous des caractères très différents, et ce qui nous donne un vaste aperçu de personnalités plus ou moins violentes, qui auront toutes une influence sur Jérémie. En le faisant souffrir ou en lui redonnant espoir, mais chacun jouera un petit rôle (Marilyn Manson viendra y jouer un caméo anecdotique). Mais derrière le père, c’est souvent la mère vénéneuse qui agit, maltraitant son fils tantôt avec plaisir, tantôt avec dégoût, sans qu’on parvienne à saisir complètement ses motivations (et surtout ses raisons pour récupérer son fils).

Le livre de Jérémie, c’est un film qui fonctionne surtout sur le moment, au niveau émotionnel, qui arrive à nous balancer quelques messages (la séquence éprouvante de l’assistante sociale tentant d’évacuer le sentiment de responsabilité de Jérémie après son premier rapport) et à nous attacher particulièrement à cet anti héros, une sorte d’agneau sacrificiel dont l’innocence sera constamment malmenée. Le film n’est d’ailleurs pas avare en séquences fortes, nous donnant à voir de fracassantes images malsaines, comme la soumission de Jérémie lors d’une séquence punition (qui déviera vers quelque chose de bien plus grave), ou le travestissement de l’enfant par sa propre mère, qui se plaira pendant quelques temps à agir comme une fille… Choquant, sans espoir, le film avance, avance, et nous voyons Jérémie grandir, s’adapter à de nouveaux milieux… Car le film, malgré ses thèmes osés, ne s’attarde jamais sur le désespoir de ses situations. Il avance toujours, comme Jérémie, et c’est un mouvement qui ne trouvera pas de fin. C’est d’ailleurs le reproche que je ferai toujours au film : nous laisser sans conclusion. Le personnage de Sarah est lui aussi intéressant, car même sans comprendre la logique qui l’anime, on constate qu’elle est issue d’un milieu d’extrémistes religieux et qu’elle choisit d’adopter une attitude aux antipodes de ce modèle. Sa détresse nous frappe, mais nous resterons partagés sur son cas au vu de son comportement avec Jérémie.

Le livre de Jérémie, c’est un carnet dans lequel il écrit son histoire, ses impressions. C’est un parcours violent, cathartique (où l’innocence est constamment martyrisée) et contenant de brefs moments de forte portée psychologique (l’isolement de Jérémie dans un imaginaire télévisuel, son empoisonnement sous les yeux de sa mère…) qui risqueront de nous marquer pendant quelques temps. La survie de deux êtres liés bizarrement que nous suivrons pendant une heure et demie dans leur combat avec le quotidien. Malsain ? Dans un certaine mesure, oui, mais pas vraiment de complaisance ni de gratuité. Pour moi, c’est une des (la ?) meilleure performance d’acteur enfant, et un film sincère et amoral qui ne peut laisser sans réaction. Dans toute cette crasse, on finit même par y entrevoir de la beauté…

 

5/6

 

de Asia Argento
avec Asia Argento, Jimmy Bennett
 

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 15:50

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Interdit aux moins de 16 ans (avec avertissements !)

 

IRREVER… IRRVER… Nan, attends… IVERSS… Rha, mais ça fait mal aux yeux, c’est pas évident un titre pareil ! Déjà que le réalisateur (encore un français qui se la joue arty !) se permet de monter son film à l’envers alors qu’il l’avait tourné dans l’ordre chronologique, c’est juste trop, de rajouter ça aussi dans le titre… Comme si il n’y avait pas assez de métaphysique dans ce film… D’ailleurs, de quoi ça parle ?... Ouh, mais y a Monica Belucci qui joue dedans. Il doit y avoir un peu de sexe alors… Hum… Mouais, je sens venir le petit film à scandale qui n’apporte pas grand-chose au final…

C’est à peu près le discours qu’a tenu mon prof de chimie dans il est tombé sur la jaquette du dvd dans mon cartable, et qu’il a reposé négligemment en annonçant fièrement que de toute façon, il allait regarder Camping le soir même. Si il savait à côté de quoi il est passé…

L’histoire : Une arrestation, un meurtre, une vengeance à satisfaire, de la violence en escalade, un crime impuni, un viol abominable, une soirée qui se termine, un dialogue sur la vie sexuelle, la découverte de la maternité. En ordre décroissant.

 

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 Ce qui frappe avec le film de Gaspar Noé, c’est l’aura de scandale qui l’entoure, alors que nous tomberons tous d’accord pour dire qu’il n’y a que deux scènes qui dérangent dans ce film : la boite homo et son meurtre à l’extincteur (on taxe Gaspar d’homophobe, alors que le film essaye seulement de se donner une ambiance glauque (Gaspar y joue même un caméo). Filmée dans un club échangiste, on l’aurait surement traité d’hétérophobe…) et la scène de viol dont le réalisme plat a libéré quelques sièges lors des projections en salles. Analysons les : la plongée dans la boîte « le Rectum » est dominée par le tangage, le vertige incessant provoqué par les mouvements de caméra indéterminés… On donne clairement dans la frénésie. Un climat malsain et organique (la couleur rouge prédomine et donne clairement le ton de l’ambiance), qui pousse à bout Pierre et Marcus, décuplant leurs instincts meurtriers (le coup classique du sexe lié à la mort, l’assistance se masturbant devant le meurtre final), et éclatant dans un final sanglant et immersif avec ce plan séquence gore qui nous marquera à vie. Un vrai coup dans les valseuses, et ça n’est que le début. Passé les quelques scènes où les barrières de la morales s’effondrent peu à peu chez Marcus (d’abord la barrière de la vengeance, puis celle du racisme, avant de passer à l’agressivité permanente sans autre forme de communication, nous en arrivons à la scène véritablement déchirante où Marcus découvre le corps d’Alex en charpie, nous laissant largement imaginer le pire au vu de ses blessures impressionnantes. Une scène déchirante, qui fait à nouveau grimper la pression pour la scène suivante, qui bat à plate couture toutes les scènes de rape and revenge qu’on a pu voir au cinéma. Tout, dans cette scène, est fait pour mettre le spectateur mal-à-l’aise. Le cadrage en grand angle, caméra verrouillée au sol comme Monica Belucci, qui tend la main vers l’écran (et vers nous) pour nous demander l’aide qu’elle ne recevra jamais (le détail le plus immonde étant ce type qui arrive dans le flou au fond du tunnel, et qui ressort au vu de la situation). Neuf minutes, c’est la durée moyenne d’un viol. Gaspar n’exagère à aucun moment, il se contente de filmer platement, sans émotions ni interruption. Crue, la scène a-t-elle cependant un potentiel suffisant pour déclencher la vague de malaise constatée ? Je pense qu’elle n’est qu’une amorce, car l’ambiance de la première partie du film est lourde, pessimiste, avec de vraies bouffées d’angoisse. C’est un climat global particulièrement violent qui serait à signaler, amplifié par une bande son désaccordée qui donne vraiment le tournis (Merci, Bangalter, c’est du bon boulot). Mais pour ceux qui aiment se prendre des baffes, celle-ci sera de taille. Passé ce choc, le film s’assagit considérablement, et pendant qu’il nous douche de toutes ces ambiances crades, il se lance dans de nouveaux messages, beaucoup plus évolués (on avait la régression à des enjeux très terre à terre, on retrouve ici des personnages réfléchis, attachants). Notamment sur les relations qu’entretient chaque personnage avec le sexe, qui s’inscrit comme le thème prédominant du film. Marcus est un jouisseur, qui ne néglige aucune occasion pour satisfaire un désir qui le tente. Il assimile le sexe comme une drogue, qui consomme selon ses envies. C’est ainsi lorsqu’il est seul. Pierre, comme son nom l’indique, est plus réservé, plus timide. Et comme le dit cette excellente improvisation sur la soi disant vie sexuelle passée de cet ancien couple, il voit le sexe comme un devoir et comme une prestation. C’est là qu’on peut théoriser sur l’importance du sexe en couple. Avec ce film, le sexe est un ciment, la manifestation d’un lien puissant entre les deux blocs incarnés par les individus. Et on retrouve cette vision dans le couple Marcus-Alex. Marcus est ici très loin de ses excès, et se révèle être un amant parfait pour Alex. Il y a vraiment du positif dans ce couple soudé, de la complicité, et beaucoup de plaisir. C’est d’ailleurs là-dessus que le film insiste : sur la positivité de l’acte amoureux, véritablement constructif, et créateur de vie. Cette découverte de la grossesse en fin de film rend à la fois plus dur son propos nihiliste quand l’histoire est prise à l’endroit, mais magnifie cette création amoureuse pure. Cette vie qui naît est bien au centre du film (ce qui explique les nombreux mouvements circulaires de la caméra centré sur l’utérus fécond d’Alex puis une bande d’enfants jouant autour d’un arroseur), et transcende son statut de descente aux enfers pour en faire une montée vertigineuse vers le Paradis. Le film fonctionne merveilleusement, à l’endroit comme à l’envers, nous offrant avec brio deux facettes de l’humanité, antithétiques, et pourtant bien présentes dans les mêmes images.

En ce qui concerne le contenu métaphysique, c’est là que je risque de décevoir mes lecteurs… J’ai du mal à le voir. Je sens bien qu’il est amorcé par cette fin très sensitive, où la caméra finit dans le ciel, où un effet stroboscopique rend le film difficile à voir, et pourtant, on distingue des images d’étoiles. Je pense dès lors que cette ultime expérimentation vise à souligner l’universalité du propos qui nous est donné. Pour le reste, s’il existe d’autres niveaux de lecture, je suis ouvert à toute nouvelle analyse.

Irreversible, c’est l’un des meilleurs films du cinéma français (pour moi). Il répond à tous mes critères de sélections, montre l’Homme sous ses pires et ses meilleurs traits, tape dans le drame, la comédie, le trash et l’expérimental, et surtout, il a l’énorme capacité de diviser le public en principalement deux gros camps : les archi contre qui vomissent sur la crasse nauséeuse de nihilisme (néanmoins parfaitement réaliste) et les archi pour qui tentent encore de percer tous les mystères de ce film. Vraiment, c’est l’une des contributions contemporaines les plus significatives de ces dernières années au septième art. Un Chef-d’œuvre.

 

6/6

 

 de Gaspar Noé
avec Monica Bellucci, Vincent Cassel

 

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