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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 19:52

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La série Paranormal Inspectors est un programme télé qui fait un tabac aux Etats Units depuis la sortie providentielle du sous-estimé Paranormal Activity. Histoire de surfer sur cette tendance tout en voulant drainer les téléspectateurs, Episode 50 se propose d’être un divertissement horrorifique d’une bonne tremper, qui va cumuler à lui seul toutes les thématiques horrorifiques concernant les esprits et les fantômes de ces 40 dernières années en 1h18 de programme dont on ne ressort pas indemne. La plus grosse réussite dans le domaine du found footage. Ou pas.

L’histoire : « Au nom de Jésus… Va t’faire fouuuutre ! »

 

E50.PNG

 

Vraiment, dire qu’on tient là un sévère concurrant de The Tunnel relève de l’euphémisme, tant on n’est pas surpris que cet étron ait trouvé des producteurs dans un contexte actuel aussi merdique. C’est bien simple, rien n’est bon dans Episode 50. Rien. Passe encore la ridicule introduction avec l’épisode 49 qui montre un type chialant dans son salon avant de défoncer la gueule de sa femme avec un marteau alors qu’elle rentrait chez elle après avoir averti la police pour les fantômes. La voir se trimbaler son maquillage mal fait pendant tout le reste de la scène est un régal, tant ce couple d’abrutis nous fait rire avec ses pots de peintures venant obstruer la bouche d’aération (les gens ne reconnaissent plus l’odeur de peinture ?) ou ses rats dans le plancher. Mais c’est lorsque le directeur de la chaine nous parle en face que le potentiel nanar explose. Un moins que rien dans un costume promo nous explique qu’il est la personne la plus puissante du monde mais qu’il va mourir. Snif. Mais avant, il veut qu’on enquête sur un asile réputé pour être l’endroit le plus hanté des USA. Et c’est parti ! Des dialogues cultes (« Avant de devenir un asile, ce bâtiment était utilisé pour soigner des tuberculeux et des blessés de guerres. Pleins de gens sont morts ici ! » « Waow, ça commence comme une histoire de fantômes, ton truc ! » « …C’en est une ! »), des thématiques fascinantes (le point de vue de la science expliqué par deux étudiantes en psychologie qui comparent le cerveau à 3 kilos de nouilles, confronté aux croyants qui chantent les louanges du Seigneur en faisant des moulinets avec leur chapelet), des effets horrifiques jamais vus (« Bouh ! » « Waaaaaaaaa ! » « Tu as filmé ça ? » « Ouais putain ! »), une leçon de cinéma (la musique libre de droits qu’on entend dans tous les Z). Mais vraiment, entre le chef de section catholique qui passe son temps à embrasser sa croix (il ferait bien de la laisser dans sa bouche, il gagnerait du temps et arrêterait de dire des conneries croyantes) et nos abrutis de la télé réalité qui tentent de rationaliser le fait qu’ils voient des fantômes (mais vraiment, ils ont des images de spectres, mais ils continuent de dire que c’est un champ électromagnétique), on s’ennuie ferme. Entre temps, une infirmière possédée se met à déambuler dans les couloirs, un gamin casse le cou d’une des reporters, bref, c’est un portnawak complètement barje. Mais le meilleur, c’est le final dans le pénitencier. Ils se font attaquer dans le local de chauffage, le black est blessé à la gorge et là, notre héros balance à un technicien « Appuies sur la plaie, et si il est mort quand je reviens, je vous tue tous les deux ! ». Et là, on voit le portail démoniaque. Une incrustation hallucinante tellement elle est laide, avec un gros en slip avec un serre-tête sur lesquelles sont collées des cornes en plastique qui est le Diable. On n’avait jamais osé, mais eux, ils osent : c’est le Diable qui est là, et il n’est pas content, le diable ! Il remue ses bourrelets pour venir donner une gifle à nos chasseurs de fantômes, tuant au passage le catho (« Au nom de Jésus Christ, Amen. »), et lui donnant raison sur le fait que les démons existent. Alors, notre héros de la télé réalité se prend pour John Constantine, et empoignant la Croix dans une main et ses petites couilles dans l’autre, il lâche la phrase culte du film (« Au non de Jésus Christ, va t’faire fouuuuuutre ! ») et court droit sur le Diable avant qu’on le voit par terre avec du chocolat liquide sur le visage. Vraiment, je n’en attendais pas autant d’épisode 50, et j’avais besoin de ce film pour croire en Dieu parce que le Diable existe et qu’il ressemble à un figurant obèse en slip avec un effet numérique bricolé en 5 minutes. Amen !

 

-9999/6

 

2011
de Joe Smalley, Tess Smalley
avec Josh Folan, Chris Perry

 

http://76.img.v4.skyrock.net/8966/49358966/pics/3062717729_1_3_bPs8vG3V.jpg

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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 19:33

http://www.filmsfix.com/wp-content/uploads/2012/10/Universal-Soldier-4-Day-of-Reckoning-poster-Van-Damme.jpeg

 

Ceux qui connaisse mon exigence intellectuelle connaissent mon admiration pour ce poète qu’est Jean Claude Van Damme, qui a joué dans quelques bons films et dans une chiée de productions d’action cheap, et qui a tendance à reprendre un peu le dessus ces derniers temps. Même si il vieillit (il s’était fait un peu doubler sur les scènes de combat d’Universal Soldiers 3), on continue à apprécier sa gueule cassée (bon, disons le, un peu inexpressive) avec le temps qui passe. Aussi, l’annonce d’un Universal soldiers 4 me faisait bouillir d’impatience. Et quand on voit le résultat, on se dit que la saga Universal soldiers est en train de muter vers quelque chose de jamais vu et de diablement intéressant.

L’histoire : John, un militaire de carrière, est laissé pour mort dans l’attaque de sa maison, après avoir assisté au meurtre de sa femme et de sa fille par un commando mené par Luc Dévreaux (JCVD, tu es méchant ?). Après un coma de 9 mois, il se réveille et se lance à la poursuite de celui qui a assassiné ses proches.

 

http://www.scifi-universe.com/upload/galeries/images_film/Universal-Soldier-Day-of-Reckoning1.jpg

 

Vraiment, Universal Soldiers ne s’est jamais aussi bien porté depuis que John Hyams a repris la saga en main. Avec le troisième épisode, nous tenions déjà le meilleur de la saga, un actionner bourrin qui n’hésitait pas à donner dans le bourrinage gore ultra efficace. Ici, on continue avec le bourrinage gore, mais le contexte est moins propice à l’action. En fait, toute l’efficacité du film s’appuie sur un scénario malin qui part dans plusieurs directions à la fois, venant enrichir considérablement la « mythologie » des Universal soldiers). Déjà, tous les membres du 3, morts ou vivants (mais comme ils sont déjà morts, rien n’est sûr…), viennent rempiler. La montagne de muscle qui jouait le méchant Universal soldiers reprend les armes, et ce colosse n’a pas fini de faire du dégât (il se révèle peut être le meilleur héritier du Schwarzy de Terminator 2 de l’histoire du film d’action). Si le film n’a clairement pas un énorme budget, ses intrigues parallèles assez simples, mais dynamiques, viennent toujours titiller l’intérêt du spectateur, qui ne sait clairement pas à quoi s’attendre avec cet épisode. Si Universal soldier 3 se présentait d’office comme une bourrinade sans concession, les rapports de force sont beaucoup plus flou ici. Le héros des 3 Universal soldiers devient le chef de clan d’une tribu d’Universal soldiers (naturalisés, puis retrouvés par Luc et remis en fonction par l’injection d’une drogue spécifique) qui vivent en reclus en préparant carrément une révolution. Et notre nouveau héros, John, découvre au fur et à mesure de l’intrigue qu’il est lui aussi un Universal soldiers et qu’il est manipulé par plusieurs personnes (selon une logique qui rappelle le Total Recall de Paul Verhoeven). Le duel final attendu entre lui et JCVD a parfaitement compris cette dimension, d’où les réactions un peu clichées mais profondes qui sont filmées. Mais si ce face à face final n’est pas vraiment spectaculaire, l’efficacité des combats est là. Parfois très gore, toujours violents et jouissifs, US 4 marche sur les traces de son prédécesseurs et délivre de belles scènes d’action, au punch qui fait plaisir. Et il se laisse parfois aller à quelques truculences gores inattendues qui sont vraiment efficaces (une trépanation à la perceuse à vous en faire oublier Frayeurs de Fulci). Inattendu, burné et dingue, US 4 est la séquelle réussie et inattendue qu’on n’attendait pas, et qui apporte beaucoup de nouveauté à une saga condamnée aujourd’hui au DTV alors que la qualité est là. Envoutant !

 

4.8/6

 

2012

de John Hyams

avec JCVD, Scott Adkins

 

http://www.lyricis.fr/wp-content/uploads/2012/01/Universal-Soldier-4-Photo-Promo-03.jpg

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:50

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Trouble jeu aujourd’hui, qui mise à la fois sur un script de faux fantastique et sur un casting de qualité. Robert de Niro dans un film d’horreur, c’est trop rare pour que l’on rate ça, d’autant plus que sa réputation flatteuse laissait présager du meilleur. Est-il à la hauteur de sa réputation ? En effet, même si des nuances sont à clarifier.

L’histoire : Après le suicide de sa femme, un psychiatre emmène sa fille traumatisée  à la campagne pour faire un travail sur la gestion de son deuil. Mais très vite, la personnalité de la petite fille change, faisant comme si elle jouait à énerver son père.

 

http://perlbal.hi-pi.com/blog-images/135411/gd/1181413972/Trouble-jeu-suite-et-fin.jpg

 

C’est un postulat intéressant que tente de mettre en place Trouble jeu (Hide and seek en VO), rapport au jeu de cache-cache récurant dans le film et qui se révèlera assez lourd de sens dans le dernier acte (rappelant rien de moins que Shining). On est dans un film d’horreur qui tente de jouer dans la cour des grands, et qui fait preuve effectivement d’un certain talent en la matière. Tous les interprètes sont excellents, Robert de Niro étant évidemment celui qui se révèle le plus doué, puisqu’il est au centre du récit. Mais Elisabeth Sue et Dylan Baker font bonne figure à côté, et Dakota Fanning est époustouflante en gamine perturbée (son jeu est excellent, c’est une actrice qui a un vrai potentiel à exploiter). Si c’est d’abord le trauma psychologique qui est mis en avant, le film se met gentiment à suggérer du fantastique avec l’existence d’une grotte à proximité de la maison à partir de laquelle tout semble avoir commencé. Peu à peu, le mutisme de la fille semble devenir un jeu qu’elle nie, dont le but est incertain. La scène du suicide est bouleversante, et le film joue après énormément sur la redondance de cette scène, la répétition allant finalement toujours plus dans la résurgence des démons du passé. Clairement, le concept horrorifique est ici bien exploité, et le twist final, inattendu mais logique (l’époque est à cette mode), fait éclater le gros potentiel de jeu de de Niro dans un final bien géré (jolie utilisation de la lampe torche). Toutefois, ce twist, comme dans Haute tension, est ce qui fragilise le film face à l’analyse.

 En effet, en SPOILANT un bon coup, on dit qu’il est question de la création d’une identité schizophrène suite à un évènement entraînant la mort de la mère. Un classique dans le genre, mais qui ici se révèle particulièrement bateau. On doute que ça puisse arriver à un psychiatre très qualifié. FIN DES SPOILERS

Toutefois, le film parvient à cultiver une ambiance oppressante sans rien montrer, en s’appuyant sobrement sur le talent des acteurs qui trouvent le ton juste pour cette histoire. On y rajoute une facture technique excellente et un très beau cadre, qui font de Trouble jeu une réussite sobre et gentiment efficace, à même de divertir le grand public en se souciant de ses attentes. Attachant.

 

4.4/6


2004
de John Polson
avec Robert De Niro, Famke Janssen

 

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/diaporama/trouble-jeu/trouble-jeu-hide-and-seek-2004__1/2042495-1-fre-FR/trouble_jeu_hide_and_seek_2004_portrait_w858.jpg

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:36

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Pour continuer sur le Giallo, attardons nous aujourd’hui sur l’une des récentes productions de Dario Argento : le sang des innocents. Animé de bonnes intentions et soucieux de rester fidèles à ses ambiances, Dario nous concocte donc un spectacle à l’ancienne avec toute sa team réunie, de Stivaletti pour les maquillages jusqu’aux Goblin pour la bande son. Pour un résultat très moyen.

L’histoire : Une prostituée et son amie du même métier sont retrouvées assassinées à proximité d’une gare italienne. On redoute dès lors la réapparition d’un tueur en série des années 80, qui signait ses crimes avec de petits animaux en papier découpés. L’enquêteur de l’époque, à la retraite, se remet dans le coup, ainsi que le fils d’une des premières victimes…

 

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/photos/diaporama/le-sang-des-innocents/le-sang-des-innocents-non-ho-sonno-2000__2/4304519-1-fre-FR/le_sang_des_innocents_non_ho_sonno_2000_portrait_w858.jpg

"Cet assassin est vraiment un malade !"

"C'est un détraqué, un pervers..."

 

Bon, on ne va pas se paraphraser en redisant ce qu’on pense du nouvel Argento. C’est rageant toujours de voir qu’en recyclant toujours la formule qui a fait son succès, on ne retrouve plus le charme d’antan. Il y a pourtant tout ce qui fait un bon Argento ici. Les acteurs masculins sont plutôt sympathiques, il y a un certain travail sur l’éclairage, les meurtres sont toujours bien gores, il y a une enquête assez vaste, il y a le fameux compagnon animal ainsi que le petit indice insignifiant qui permet de confondre le coupable dans le dernier acte. Mais entre chaque chose, là où notre bonhomme évitait de sombrer dans le nanar dans les années 80 (quoiqu’avec Phénoména, on commençait un peu à avoir des trucs à critiquer), il s’y jette ici à bras ouverts. Techniquement, je tiens à préciser que la VF est pourrie, une abomination pour les oreilles qui vous écorche à vif les tympans tellement tout sonne faux. Et les dialogues nanars fusent. A la première minute, une prostituée hurle en brandissant un couteau vers un de ses clients qu’il est un salopard de vicieux et qu’elle va lui tirer dessus (avec son canif ?) avant de s’adoucir immédiatement voire d’être entreprenante devant un billet de 25 000 lires (ah, ces italiennes !). Puis elle part et en renversant un meuble, tombe sur plein d’armes blanches, ramasse ses affaires éparpillées et emporte par mégarde une sacoche contenant des souvenirs de meurtres. Puis elle sursaute à cause d’un passant avant de l’insulter copieusement (ah, ces italiennes !). Dans le train, elle appelle une de ses amies prostituées pour être rejointe à la gare avant d’aller à la police. Mais on s’en doute, l’assassin est dans le train. Une première scène de meurtre plutôt sympathique donc. Puis on voit sa copine, une femme portant un manteau ouvert et un T shirt tellement transparent que dans la vraie vie elle se ferait immédiatement arrêter pour racolage sur la voie publique. C’est juste pas possible, Dario se fait vraiment plaisir quand il a besoin de péripatéticiennes dans ses films. Puis cette nouvelle prostituée, constatant la disparition de sa copine, mais récupérant ses affaires, sort du train, et se met à insulter un gars avec férocité parce qu’apparemment, il est garé sur un parking (ah, ces italiennes !) avant de se faire occire. Voilà comment on lance une enquête sur les chapeaux de roue. Le problème, c’est quand Argento fait comme si nous n’avions jamais vu un seul de ses films et qu’il se met à balancer des évidences qui nous rappelleraient presque la saison 2 de Julie Lescaut (« Ce meurtrier s’en prend essentiellement aux femmes, ça doit être un pervert… » ou encore « Il laisse toujours ces petits animaux découpés sur les scènes de crimes. Ca doit être un indice, mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? »). Au moins, Argento met la pédale douce sur le comique, mais le comique involontaire tue. Toutes les italiennes sont donc des femmes qui se mettent à suer comme des bêtes et à crier dès qu’une panne de courant se produit, et qui insultent gratuitement la première personne venue (ah, ces italiennes !). Mention spéciale à la victime lapin, qui tremble tellement qu’elle n’arrive pas à tourner une clef dans une serrure. Mais par de malheureux concours de circonstance nanars, Argento met aussi l’accent sur les figurants asiatiques. En les faisant tous jouer comme des pieds (le héros, fils de la première victime de l’assassin, plaque son travail de serveur dans un resto chinois (il est d’ailleurs le seul employé italien du service), et quand il en parle, un domestique chinois le regarde de traviole avec tellement d’insistance qu’on explose de rire). Bref, le commissaire amnésique mène son enquête sous l’approbation raisonnable de son perroquet. Le problème, c’est que ceux qui connaissent un peu l’esprit torturé d’Argento et qui ont vu un film comme Profondo rosso grillent très vite la solution de l’enquête. Les films d’Argento ne sont pas foncièrement compliqués, et celui-ci encore moins. On nous file la solution dès la première demi-heure (le film fait deux heures), et comme il n’y a pas beaucoup d’autres centres d’intérêt (l’esthétique est inégale, zigzaguant entre le beau et le quelconque), on se fait un peu suer entre les meurtres. Et puis, ils répètent tellement que le meurtrier est un nain qu’on se doute bien que ce n’est pas ça, qu’il y a de jeunes humains qui ont la taille d’un nain. Mais bon, clairement, Le sang des innocents nage quelques coudées au dessus du pourri Giallo et du médiocre Mother of tears. Et la musique des Goblin retrouve parfois l’ombre de la sa gloire passée. Une piqure de rappel un peu quelconque, mais nettement au dessus du soporifique Card Player.

 

2.4/6

 

2001
de Dario Argento
avec Max von Sydow, Stefano Dionisi

 

Sang_des_innocents_2001_Non_ho_sonno_2.jpg

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:31

http://screencrave.com/wp-content/uploads/2010/04/singin-in-the-rain-tcm-24-4-10-kc.jpg

 

Même les années passant, Singin' in the rain reste un classique incontestable du monde du cinéma. Véritable triomphe commercial lors de sa sortie, ce mètre étalon de la comédie musicale a toujours des répercussions de nos jours, l'histoire de The Artist se déroulant à la même époque et possédant plusieurs points communs au film de Gene Kelly (physiquement d'ailleurs, la comparaison est possible, Dujardin étant une version plus expressive de Gene Kelly). Mais le chef d'oeuvre a-t-il vieilli ? Et vu que la réponse est oui, est-ce en bien ? A la fois oui et non.

L'histoire : dans le Hollywood des années 30, le cinéma est en effervescence avec l'apparition du cinéma parlant. Les stars du milieu snobent d'abord la technique avant de devoir s'y mettre sérieusement. Lord Lookwood, coqueluche des publics avec sa fiancée attitrée Lina Lamont à la voix agaçante, tente lui aussi de se mettre à la page.

 

http://4.bp.blogspot.com/-aqQz3k9yk_w/UAxxjUOLo3I/AAAAAAAALEg/e_q3Hwu5oQk/s1600/singing-in-the-rain-1.jpg

 

Ouh la ! Jamesluctor fait son révisionniste ! Sortez les pics et les fourches ! Sans pour autant tirer à boulets rouges sur le bestiau, forcé l'on est de reconnaître qu'il a vieillit. Parfois en bien mais aussi en mal. Si l'introduction est plutôt sympathique pour le côté "célébrité à l'ancienne" avec des manteaux de fourrure et des manteaux tout sauf pratiques, Gene Kelly prouve immédiatement que si il possède un charisme et un potentiel comique certain, il n'est pas toujours utilisé à bon escient. Ainsi, le passé de Lord Lockwood, sensé être iconoclaste, ressemble aujourd'hui à une aimable pocharde, dont l'humour poli annihile complètement la portée critique sur les intermittents du spectacles attendant l'opportunité. Il faut en tout cas reconnaître les performances des acteurs dans le domaine du chant et de la dance, chaque numéro faisant preuve d'un grand travail de chorégraphie. L'humour est fluctuant, parfois vraiment sincère (le non sensique "Moses supposes" est un régal), et parfois daté, volontairement ou involontairement. Je pense notamment au fameux "make them laught", rendant hommage à l'humour des années 30 dans un numéro de danse survolté où tous les gags du muet y passent. Peut être que le ton se moque de cet humour vieillot, mais pas un gag de la séquence n'est vraiment drôle, elle se suit sans grande passion. Il en va de même pour le gag de répétition avec le micro, à la longue passable. Mais l'humour pendant la projection du film muet est une merveille. Une très habile scène qui résume à elle seule toutes les difficultés technique des débuts en nous offrant une hilarante séquence aux bruitages survoltés. De même les échanges entre LockWood et Kathy Selden sont frais, plutôt naturels pour la romance qui s'installe, alors qu'aucun effort n'est fait du côté de Lina, qui reste officiellement la biatch du film de l'ouverture jusqu'au générique. Des moments mémorables, il en reste quand même plusieurs qui marquent le film. Je pense notamment à l'envoutante scène de danse dans le décor de casino, capable de céder à une poésie inattendu (le magnifique duo au tissu flottant dans l'air). La présence d'un Donald O'Connor plutôt en forme question humour vient relever le tout, formant un couple masculin avec Kelly totalement réjouissant avec leur numéro de pitres. La fameuse scène donnant le titre au film, Gene Kelly pataugeant joyeusement sous la flotte en chantant, délivre la marchandise, sans pour autant représenter quoi que ce soit de plus. C'est une séquence du film comme une autre, mais bon, on a choisit d'illustrer le titre ainsi. Avec un humour sage qui ne fait pas vraiment dans le virtuose. Toutefois, Singin' in the rain laisse partir le spectateur dans la bonne humeur, l'interface culturelle étant plutôt sympathique (c'est va déjà un peu plus loin que The Artist, mais les défis ne sont pas les mêmes, ce dernier étant muet...). Excellent film conservant son énergie dans les scènes de danse mais parfois un peu vieilli (le gag de la tarte), Singin' in the rain demeure une comédie musicale  riche pour ses idées plutôt variées et ses bons morceaux musicaux, sans pour autant décrocher le titre de chef d'oeuvre sur ce blog.

 

5,5/6

 

1952
de Stanley Donen, Gene Kelly
avec Gene Kelly, Debbie Reynolds

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:01

http://3.bp.blogspot.com/-hddzJRme5W0/UFyi89sdqYI/AAAAAAAAEMA/GXxF0b6W3hE/s640/tingler.jpg

 

Tout le monde cultivé se souvient du sympathique Panic sur Florida beach et de sa déclaration d’amour aux nanars d’horreur des années 50. Et bien, alors que je lisais innocemment le hors série de Mad Movies n°40 sur les inspirations des grands réalisateurs de genre de notre temps, je tombe sur  l’interview de Stuart Gordon, qui nous ressort bien sûr un film bis que personne n’a jamais vu : The Tingler. Un film de flippe très attachant, et en plus diffusé à l’époque dans des salles de cinéma aménagées pour déclencher des mécanismes planqués dans les fauteuils pour accentuer les sursauts des spectateurs (comme dans le film de Dante). Du bis à l’état pur, donc…

L’histoire : dans un hôpital, un médecin légiste s’interroge  sur l’impact de la peur sur la vie d’un humain. Ayant pu constater plusieurs décès dû à ce phénomène, il décide de monter une expérience pour collecter des données scientifiques sur le sujet. Mais il découvre quelque chose de plus troublant…

 

http://3.bp.blogspot.com/-evr_sHI0vkY/UFyjG8LFQ9I/AAAAAAAAEMI/68UuG1Lgr90/s1600/the-tingler2.png

 

Vraiment, le désosseur de cadavres (de titre original The Tingler) est un plaisir qui ne se refuse pas entre gens cultivés, tant le climat distrayant du genre « nanar d’horreur des années 50 » est ici sympathique. Dans le rôle du médecin légiste, nous avons droit à rien de moins que l’immense Vincent Price, qui endosse un rôle ambigu dans la première heure du film (on croit d’abord que c’est lui le méchant) avant de devenir la seule personne au courant de ce qui se passe à propos de la Peur. Car ici, les morts de peur ne sont pas dues à la constitution chétive des victimes. Certes, c’est spoiler que de révéler quelle est l’origine de ce phénomène, mais c’est en grande partie cela qui donne son charme au film. En effet, pour son étude, Vincent Price tente de provoquer l’évanouissement en filant la frousse de leur vie à des cobayes humains. Classique, dirons-nous, jusqu’à ce que l’on détecte une forme étrange dans les radios qui sont faites d’une personne ayant tourné de l’œil. Et il s’avère que le responsable de tous ces morts est le fameux Tingler, une sorte de mille patte géant qui se nourrit des peurs de ses victimes. Si le concept d’absorption de la peur est intéressant et justifie les nombreuses scènes de « terreur » du film, le coup du mille patte est juste hyper improbable. Et quand on voit le trucage à l’écran, on est juste mort de rire tant ce mille patte ressemble à un boudin en plastique avec des pattes que l’on anime avec des fils invisibles qui sont visibles. Et une fois qu’on est au courant de la menace, le film ne se gêne plus pour la montrer, faisant déambuler le monstre en latex dans la maison du légiste avant de la faire s’égarer en ville, et même dans un cinéma (prétexte probable pour faire à nouveau vibrer les sièges des spectateurs et leur filer la panique de leur vie). D’autant plus que les effets horrorifiques consistent essentiellement à filmer les cris des différents acteurs pendant que certains se débattent avec la figurine en plastique qui tente de les immobiliser avec ses fils de marionnette ! Je vanne, bien sûr, mais le climat de peur à l’ancienne, les bavardages longuet des acteurs, Vincent Price toujours au top et la beauté de certaines scènes (comme la baignoire de sang : sublime) font du Désosseur de cadavres un film bis attachant, qui a pris le coup de vieux nécessaire pour provoquer la nostalgie d’une époque et qui en donne à son public. Un divertissement coupable.

 

4/6

 

1959
de William Castle
avec Vincent Price, Judith Evelyn

 

http://www.bogleech.com/scrapbook/monsters-tingler2.jpg

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 17:55

http://3.bp.blogspot.com/-XNm5Pisy8V8/TbfVjmXTDVI/AAAAAAAAAOc/Y1f_w-BITCw/s1600/wws.jpg

 

Avec We were soldiers, on a le plaisir de reprendre du service militaire aux côté du charismatique Mel Gibson, qui nous entraîne ici pour une tranche de Viet Nam qu’on est pas prêt d’oublier. D’une violence très portée sur l’action (ça défouraille pendant tout le film), qui suit le premier combat entre les forces américaines et viet-cong, We were soldiers élabore une galerie de personnage plutôt touchante, et en tout cas suffisamment élaborée et charismatique pour qu’on s’attache à ces GI’s.

L’histoire : Peu après la débâcle de l’armée française au Viet Nam, les forces américaines décident d’une intervention armée pour empêcher les forces communistes de s’emparer du pays.

 

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/photos/diaporama/nous-etions-soldats/nous-etions-soldats-we-were-soldiers-2001__14/4308522-1-fre-FR/nous_etions_soldats_we_were_soldiers_2001_portrait_w858.jpg

 

L’introduction du film fait toutefois sourire, puisque les forces françaises parlent un mauvais français avec un accent américain des plus déplacés. Et quand on regarde le film en VF, on a donc les forces américaines qui parlent un français impeccable sans accents (Philippe Nahon assure même la voix de l’un d’entre eux). Mais passons. On se rappellera de We were soldiers essentiellement pour ses portraits de personnages, tous assez touchants. Le premier d’entre eux est bien évidemment Mel Gibson, qui endosse ici l’uniforme d’un colonel sensé gérer l’offensive, et tentant de mener ses hommes en les escortant sur le champ de bataille et en leur regonflant toujours le moral. Catho au sens du devoir inébranlable, le personnage, même affichant un patriotisme exacerbé ("la vallée de l'ombre de la Mort..."), est attachant, usant intelligemment de son charisme pour faire apparaître ses valeurs morales tout en casant des répliques patriotiques qui viennent faire « bien » (« Et Seigneur, à propos de nos ennemis… Oubliez leurs prières païennes et aidez nous à botter le cul de ces petits salopards. Amen. » Et vive Reagan !). Les soldats, dans leurs doutes ou leurs statuts de futurs pères, sont autant d’âmes incertaines qu’il faut rassurer et motiver dans les circonstances actuelles. Le film en profite aussi pour développer les caractères des femmes de soldats, dont le quotidien moins mouvementé mais tout aussi angoissant révèle un autre visage de la guerre. Celle de Mel Gibson est bien évidemment celle que l’on va suivre, mais c’est un caractère féminin fort auquel on adhère franchement, sa logique très sentimentale se révélant finalement très payante dans ce contexte difficile. Enfin, c’est probablement le personnage du reporter militaire qui marquera le spectateur, ayant spécialement choisi sa fonction pour tenter de comprendre la guerre et de la faire comprendre aux Américains, alors que sa famille s’était jusqu’à lors cantonnée à s’y battre. On notera l’excellent dialogue à propos de ses aïeux et ses réactions quand l’enfer se déchaîne autour d’eux. On sent que le réalisateur est visiblement très inspiré par Apocalypse Now, ce qui se ressent notamment dans son approche très pessimiste de la situation, les américains se prenant visiblement une tannée (ajustant mal leurs tirs, ne parvenant pas à avancer, assiégés par des forces ennemies largement supérieures en nombre lançant des assauts incessants). Ce qui vaudra quelques séquences chocs, notamment sur les ravages du napalm ou d’une grenade incendiaire. Du lourd pour un film qui entend s’attaquer avec sérieux à son portrait d’une Amérique mal préparée à la violence du conflit (sans atteindre les performances du chef d’œuvre de Coppola, les acteurs retranscrivent sobrement l’état de choc). Par soucis d’objectivité, le film montrera quelques prises de vue du commandement viet-cong et des mouvements de troupes viet-namiennes (mais ça reste très mineur, l’essentiel étant fixé sur les américains). Finalement, la galerie des portraits est achevée sur un ton plutôt sobre, quand même un peu trop patriotique pour le Mel qui a survécut et qui veut rendre hommage à ses hommes tombés sur le front (l’hommage finale est sincère, plutôt respectable bien que trop martial dans son patriotisme (les trompettes, ah, les trompettes…)). Un sympathique film de guerre donc, qui parvient à rendre attachant ses personnages malgré son patriotisme un peu trop collant.

 

3.8/6


2002
de Randall Wallace
avec Mel Gibson, Madeleine Stowe

 

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/cinema/photos-film/photos-acteur/images/nous-etions-soldats-we-were-soldiers-200121/26704076-1-fre-FR/NOUS-ETIONS-SOLDATS-WE-WERE-SOLDIERS-2001_portrait_w858.jpg

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 17:47

http://nivrae.fr/wp-content/uploads/2011/05/19697284.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110318_113113.jpg

 

Des drames psychologiques de la trempe de Tomboy, il y en a peu. Tout simplement parce que le casting principal du film est composé d’enfants, et que dans ces cas, il devient alors très délicat de leur faire bien jouer de la psychologie, qui plus est sur un sujet aussi délicat qu’une fausse identité sexuelle. Film aussi sobre que touchant, Tomboy fait partie des perles récentes du cinéma français.

L’histoire : Laure, une petite fille aux allures de garçon manqué, récemment arrivée dans une zone résidentielle d’une petite ville, est prise pour un garçon lors de son premier contact avec les autres enfants. Elle décide de maintenir cette ambigüité.

 

http://4.bp.blogspot.com/-h4gW1HhyNmg/UJkdCSDdReI/AAAAAAAAF94/u0Ks0wh2vG8/s1600/Tomboy2.jpg

 

Tomboy est somme toute une version soft et enfantine de Boys don’t cry, lissant considérablement nombre d’aspects crus et bouleversant complètement les psychologies des personnages. Si dans Boy’s don’t cry, le choix de la protagoniste était volontaire, le statut de garçon de Laure nait d’une confusion de la part d’une de ses voisines, qui l’intègre au groupe d’enfants de la résidence sous cette fausse identité. A partir de là, pour conserver son statut dans le groupe, Laure se crée une identité masculine : Michael, et observe le comportement des garçons pour ensuite les reproduire. Le traitement du film en lui-même est très intéressant et relativement osé, car tout est filmé ici du point de vue de Laure, une gamine de 10 ans dont le physique très masculin est confondant. Donc il n’y a de son point de vue pas de dimension sexuelle, c’est juste une petite fille qui fait comme les garçons, qui adopte leurs tics, en se mettant par exemple torse nu pour jouer au foot. C’est le spectateur qui crée le malaise en mettant toujours en apposition le fait que Laure soit une fille, en se complexifiant la situation avec des codes moraux et sociaux qui lancent des messages d’alerte sur ce qu’il est en train de voir, mais du point de vue du film, aucun jugement, les enjeux sont très simples et finalement enfantins, un mensonge innocent né d’une méprise de groupe. Et peu à peu, la situation se complexifie, une sortie baignade devenant un enjeu psychologique fort (voir la scène limite trash où Laure se fabrique un faux pénis en pâte à modeler pour donner le change à travers son maillot de bain), et devenant encore plus troublante quand la seule fille reconnue du groupe tombe amoureuse de Michael/Laure. Toujours sous un angle enfantin et complètement désexualisé, mais c’est le spectateur qui se met mal à l’aise devant la situation. Le film gère parfaitement ce climat psychologique enfantin, puisque le spectateur lui-même se trouble devant cette amourette tendre entre deux gamines de 10 ans, toutefois bâtie sur l’erreur de l’une et l’adaptation de l’autre. Ce climat rappelle quelque peu le merveilleux Let the right one in, avec une parenthèse amoureuse ici nettement plus développée. Prélude évidemment à l’éclatage de vérité traumatisant, véritable humiliation pour Laure forcée par ses parents de revêtir l’habit de femme pour aller s’excuser chez toutes les familles de sa bande d’amis, y compris chez celle de son amoureuse. L’humiliation est d’autant plus cruelle qu’elle est imposée, l’autorité parentale pliant la petite fille à ses codes moraux qui lui sont étrangers (la sentence est logique, mais le traumatisme émotionnel est là). Les parents ont rendus leur jugement, mais pas les enfants de la bande. L’humiliation à venir provoque l’anxiété du spectateur, et quand elle est là, elle a un goût âpre. Toutefois, le film ne veut pas rester dessus, décidant d’amorcer un nouveau départ avec la rentrée, où la petite Laure semble bien avoir apprise sa leçon et avoir décidé de bien se comporter en fille. Personnellement, et ça doit se sentir, je suis déçu par cette fin, qui termine sur une note guimauve alors qu’une enfance poussée par quelques principes qu’ils ne comprennent pas commencent à persécuter Laure. Mais c’est somme toute une manière prudente de conclure sur un tel sujet, en ayant évité de partir dans le putassier ou le trash gratuit (comme dans le traumatisant Le livre de Jérémie, un drame trash que j’adore, mais qui est autrement plus insoutenable). Finalement, une bonne peinture psychologique, assez courte (1h18 seulement) mais servie par un casting impeccable.

 

 

5/6


2011
de Céline Sciamma
avec Zoé Héran, Malonn Lévana

 

http://www.sentieriselvaggi.it/public/articoli/43811/Images/Tomboy.jpg

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 22:00

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Jamesluctor, comment appréhendez-vous cette séquelle du Silent Hill de Christophe Gans ?

Assez bien, je dois dire. Voyez vous, j’ai adoré cette adaptation, au point de lui coller un 6/6 lors de sa chronique, l’univers étant tout simplement fascinant, aussi esthétiquement qu’en termes de symboles ou de richesse thématique. Aussi, l’idée d’une séquelle pour développer encore cet univers en y ajoutant de nouvelles créatures, je suis assez curieux de voir ça.

Et que pensez-vous de Michael J. Bassett ?

Bon, c’est vrai que sa carrière n’est pas irréprochable. Wilderness est un peu trop abusé par moments avec son côté bad guy, et Solomon Kane est bien trop cliché par endroits (« Mééérréééédiiiiiiith ! »), mais ils a des qualités formelles indéniables et un certain sens du rythme. Avec un budget plus conséquent, Solomon Kane aurait probablement pu prendre encore plus de gueule. Alors, avec Silent Hill, il tient là une nouvelle chance.

 

A la sortie de la salle de cinéma…

Jamesluctor, que pensez-vous… ?

Michael, je sais où tu’t’caches ! Viens ici que j’te bute enculé !

 

L’histoire : Waaaaaaaaaa j’ai peur waaaaaaaaaaah !

 

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"T'inquiète Heather, on va choisir un beau papier peint, et après ces gros démons seront derrière nous !"


Vraiment, Silent Hill 2 est parti pour figurer au moins second dans mon top des pires de 2012. C’est bien simple, là où Gans accouchait d’un film fantastique monstrueux, adaptation plastiquement parfaite de l’univers de Silent Hill, Michael J Bassett nous sort une purgeasse qu’on n’oserait même pas jeter dans sa propre poubelle. C’est tellement mauvais que je ne sais pas par où commencer. Peut être par la musique. Les critiques s’accordent à dire qu’elle est plutôt bonne, c’est parce que Bassett reprend exactement la même que l’original, au morceau près. Aucune horreur d’un bout à l’autre du film, des jump scare mauvais qui n’arracheront des cris qu’aux fans de paranormal activity. Et des personnages de série B qui ne méritaient qu’une sortie en DTV se retrouvent sur les écrans. Sharon, renommée Heather, passe l’intégralité du film à mimer la peur (je dis bien mimer, car elle trimbale exactement le même air effrayé quelque soient les scènes où elle joue). Et comme c’est une gourdasse, la moitié de ses dialogues consiste à répéter ce qu’elle a dit dans la moitié précédente (« Je vous reconnais. Vous êtes la mère d’Alessa. La mère du démon ! » (alors qu’elle a perdu la mémoire, pouf, ça lui revient) ou encore « Je crois qu’il manque une moitié de ce talisman. Il doit y en avoir une autre quelque part… »). Non content d’avoir perdu la mémoire des évènements du premier, elle sait que son père range tous les documents relatifs à Silent Hill dans une boîte sous le lit, mais elle n’y a jamais jeté un coup d’œil (alors qu’elle en cauchemarde toutes les nuits et même quand elle est éveillée). Le plus pathétique dans cette affaire doit être Sean Bean, plus préoccupé par la peinture de la chambre de sa fille (« Tu verras, on va repeindre ta chambre et après tu ne feras plus de cauchemars. » sérieusement, il répète ça plusieurs fois dans le film) que par les visions démoniaques de cette dernière. Pour faire la paire avec la fille demeurée, on lui rajoute un petit copain direct introduit comme tel (c’est un nouvel arrivant, qui entame sa relation par un « Je me suis perdu. » « Je ne sais pas où on est, je me suis perdu aussi. » « On s’est perdu tous les deux alors… Ca nous fait un point commun… On va se prendre un café ? »). Un demeuré qu’on se doute faire partie des méchants (c’est juste trop évidant à la manière dont il colle aux basques d’Heather), et qui ne manque pas de relever à plusieurs reprises son incroyable intelligence (l’inscription peinte en sang sur le mur dans la bande annonce : « C’est du sang ? »). C’est Carrie Ann Moss qui reprend ici le rôle de la chef des fanatiques, et son cabotinage fait mal aux yeux. Mais le pire dans tout ça doit être le rendu de l’univers de Silent Hill. Si la bande annonce promettait beaucoup plus de créatures, laissez moi vous dire qu’on ne les verra au grand maximum que 15 minutes pendant tout le film. Et pas 15 minutes chacune. Les infirmières : 3 minutes chrono (la scène est d’ailleurs mauvaise, ruinée par la 3D (les actrices tremblent comme des feuilles alors qu’elles sont sensées être immobiles) et par des méchants intégristes débiles qui viennent livrer un gentil aux démons et qui se font lamentablement tuer). L’araignée en mannequin : 2 minutes. Tête de triangle : 6 minutes, le cracheur de bitume acide : 15 secondes, un démon what the fuck : 30 secondes… Mais le pire est avenir. On se rappelle tous de l’excellente interprétation de Jodelle Ferland en Diable. Et bien, sa version ado est à se rouler par terre. Même moi, je suis capable de mieux la maquiller (sans me vanter, ils ont dû y aller avec de la cendre et du charbon, mais je n’ai jamais vu un maquillage aussi laid autre part que dans des séries Z). Le tout pour un combat nanar sur un manège où ce démon enlace Heather, les deux filles crient, puis sans aucune raison, Heather gagne le duel nanar et le démon crame. Gné ? J’ai raté un truc ? Ben non, c’est parce que c’est elle la gentille. Aucune, je dis bien aucune cohérence entre les différentes scènes, Bassett se foutant visiblement des transitions entre les décors. D’ailleurs, l’éclairage global est tellement sombre qu’on ne voit pas la moitié de l’écran, c’est pire que dans Pandorum et ça nous empêche de voir que les décors sont petits, et qu’alors que le premier Silent Hill était un film de ville fantôme, Silent Hill révélation est un film de couloir fantôme. Cerise sur le gâteau : la meilleure créature du film, un démon très Hellraiser, a été volé à un autre jeu vidéo : The suffering. Un excellent jeu de divertissement horrorifique où une prison est brutalement assaillie par des légions de démons très torturés graphiquement. Si ce film s’appelait The Suffering, peut être aurait-on été plus clément. Mais cette séquelle, sans la moindre révélation (titre mensonger !) est une arnaque assez monstrueuse. Quand Basset n’est pas capable de demander à un figurant sensé être mort d’arrêter de respirer (il s’est pris une balle dans la tête, mais il respire encore pendant un plan entier), on ne peut plus faire grand-chose. Et on relève ça et là des abominations notoires (à la fin du film, Sean Bean décide d'un coup, comme ça, de rester pour chercher sa femme alors qu'il s'est fait attaché pendant tout le film (il passait sn temps à menacer ses geôliers, très drôle) et a vu deux démons se battre devant lui) ou les hommages mauvais (on a compris que tu aimais Donnie Darko, Michael, arrête de filmer ce putain de lapin en peluche !). Bref, je me suis bien marré avec un ami amateur d’horreur, mais 10,7 euros au tarif étudiant, ça fait vraiment mal. Disons qu’on tient là la vaseline qui annonce la venue du maousse Fist fucking Massacre à la tronçonneuse 3D.


0.5/6 (pour le démon volé à The Suffering)

 


2012
de Michael J. Bassett
avec Adelaide Clemens, Sean Bean

 

http://www.push-start.co.uk/wp-content/uploads/2012/11/SilentHillRevelation3D_Leonard.jpg

J'ai oublié de parler du caméo de Malcolm McDowell : pitoyable.

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:54

http://www.avoir-alire.com/IMG/jpg/La_queue_du_scorpion_grande.jpg

 

Si je vous avais écrit tout le bien que je pensais de Mais qu’avez-vous fait à Solange il y a quelques chroniques, que devrais-je dire de La queue du scorpion ? Véritable merveille du Giallo, d’une originalité et d’une inspiration qui font rêver, utilisant à merveille les codes pour façonner un divertissement entier, La queue du scorpion se hisse immédiatement comme l’un des meilleurs représentants du genre (sans toutefois égaler la densité atmosphériques des grands Argento), à la fois original et efficace.

L’histoire : un riche homme d’affaire décède dans un accident d’avion suspect. Sa femme se trouve alors en position de toucher une assurance décès d’un million de dollars si elle accepte de se rendre à Athènes pour s’acquitter des formalités bancaires. Mais elle est rapidement la cible de plusieurs personnes qui veulent elles aussi toucher la cagnotte…

 

queue-du-scorpion-3-1-g.jpg

 

Dès l’ouverture, le cinéphile peut être pris d’une incontrôlable excitation, puisqu’on se rend immédiatement compte qu’Amer, le génial giallo à la française classé sur ce blog dans les OFNI, a pompé sa bande originale sur La queue du scorpion. Ce thème principal à la guitare donne immédiatement la pêche, nous rassurant sur la qualité de ce qui va suivre. Et bon sang, quelle intrigue ! Il règne constamment une certaine ambigüité autour de tous les personnages du film. Si ça ne fait pas un pli que l’épouse a commandité l’assassinat de son mari pour toucher le pactole, beaucoup de monde l’espionne. Une maîtresse ayant recours aux services d’un tueur italien, un envoyé de la banque grecque enquêtant sur les circonstances de l’accident… Et bientôt un mystérieux assassin qui commence à décimer tout le casting en emportant l’argent. Mais alors que l’argent est en sa possession, il semble continuer à tuer les différentes personnes liées au défunt… Pourquoi ? C’est l’une des multiples questions auxquelles il faudra répondre. Le film se révèle rapidement être un sérieux récit policier palpitant, où le côté giallo se manifeste essentiellement dans la mise en scène des meurtres, qui parviennent tous à instaurer un suspense payant qui provoque par moments de belles frayeurs. Mettant la pédale douce sur le gore (un œil crevé pour la pire scène, mais ça reste minime), le film préfère nettement les entailles vicieuses distribuées à tout va par le tueur qui se révèle être un as du maniement du cran d’arrêt. Relativement peu d’indices qui nous font patauger pendant une bonne partie du film, nous incitant à trouver nous même la réponse. Mais ce qui est louable, c’est que ce film n’hésite pas à quelques moments clefs à sacrifier des protagonistes principaux. Bien difficile dès lors de trouver un héros ou une héroïne (même si le détective privé devient vide le principal personnage du film), tant le doute imprègne la pellicule. Avec un final violent concluant cette histoire avec brio, La queue du scorpion se révèle être l’un des meilleurs giallo que j’ai pu voir, rivalisant avec Les yeux de Laura Mars ou encore le maousse l’éventreur de New York de Fulci. Un vrai régal.

 

5/6


1971
de Sergio Martino
avec George Hilton, Alberto de Mendoza

 

http://2.bp.blogspot.com/-l94iCrRNTFk/TkL7L1H_D8I/AAAAAAAAAJE/eniy7XahWmc/s1600/qds4.jpg

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  • Je suis étudiant en Oenologie, j'ai 25 ans et je m'intéresse depuis quelques années au cinéma (sous toutes ses formes, y compris les plus tordues). Bienvenue sur le blog d'un cinéphage exotique.
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