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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 20:28

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Après une excellente surprise avec Mission Impossible 4, l’envie de se remettre au niveau sur le reste de la saga était grande. Et quoi de mieux pour se mettre en jambe qu’un bon petit nanar ? Mission Impossible 2, acheté spécialement pour l’occasion à 2 euros au marché aux puces, peut-il faire le bonheur d’un nanardeur endurci. Il a en tout cas l’étoffe, ne lésinant pas sur les effets nanards.

L’histoire : Ethan Hunt, immortel, se voit mis sur une épineuse affaire de vol de virus…

 

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"Haaa... Je bande !"

 

Un vrai bonheur pour l’amateur de mauvais film que cette mission impossible 2, qui en l’espace d’un seul film devient un solide concurrent nanar de Moonraker. Surpassant Bond pendant ses heures de gloires, Tom Cruise ne cesse de gratifier la caméra d’un sourire étincelant, conscient qu’il règne en maître dans cette saga dont il tient maintenant les rênes. Mais c’est avec John Woo que le nanardeur ressentira le plus de plaisir, alors que le cinéphile en sera constamment affligé. En effet, avec Mission Impossible 2, John Woo fait un pari avec lui-même : Est-ce que je suis intelligent au point de filmer des détails que je ne remarque pas quand je tourne, mais qu’il serait bon de souligner en post prod par des ralentis fréquents ? La réponse est non, mais on s’en fout, John Woo rallonge son film d’une vingtaines de minutes (gonflant le tout jusqu’à 1h58) rien qu’en ralentissant la durée de certaines séquences. Vraiment, à par ralentir et gagner du temps, impossible de voir l’intérêt de montrer Ethan Hunt marchant au ralenti dans la salle des virus alors qu’il aurait davantage intérêt à se grouiller. Et en pleines scènes d’actions, on a régulièrement des incohérences hallucinantes qui jaillissent ça et là. On notera par exemple le tango des deux voitures sur une route de montagne, qui font du tourniquet à 100 à l’heure en prenant les virages (et au ralenti, ça va sans dire) sans se retourner ni partir dans le fossé. Mais le top du top, c’est le final abrutissant et son duel de lunettes de soleil entre un Ethan Hunt survolté et un Sean Ambrose qui grogne. Un duel de moto complètement naze, où nos conducteurs foncent l’un sur l’autre avant de sauter de la moto pour se percuter en l’air. L’occasion d’un duel mano-a-mano sur le sable, où Tom Cruise, tel une lame chargée d’écume (la caméra filme régulièrement les vagues pour faire classe), s’abat sur ce triste méchant pour le castrer une bonne fois pour toute et l’empêcher de nuire. On apprendra également qu’en tapant fort sur le sol, on peut faire voler des objets jusqu’à portée de main (j’ai essayé, mais vu que je suis un nanardeur, ça n’a pas marché). Niveau sentiments, ce film est bien sûr un éloge à la vie de couple « normalisée », où Tom Cruise est un bel étalon débordant de muscle (l’intro le montrant en train d’escalader un rocher en gonflant ses pecs et en se balançant de prise en prise est sans ambigüité) et Thandie Newton la belle plante à la courbe gracieuse (il faut voir Dougray Scott qui mime l’éjaculation précoce quand elle se déshabille, c’est juste imparable !). Tom Cruise tient le devant de l’affiche, il ne veut pas mettre en danger son nouveau plan mammaire. Mais elle, elle veut pour montrer qu’elle ne sait pas faire que la cuisine ou la vaisselle. Pendant ce temps, Anthony Hopkins nous fait de la psychologie féminine (« Pour ce qui est de coucher avec un homme et mentir, c’est une femme, elle a toutes les qualités nécessaires… ») et Sean Ambrose se rend sympathique auprès du public masculin avec une réplique bien sentie : « Tu connais les femmes, Hunt ! Elles sont comme les singes ! Elles ne lâchent pas une branche avant d’en tenir une autre ! ». Le genre de réplique tellement grosse et peu prévisible qu’elle donne envie de dire : « Propre ! ». Comme quoi, on aime avoir des postures qui sortent des clichés. Mais là où Mission Impossible 2 est perturbant, c’est qu’il s’agit d’un vrai film de parano. En effet, impossible de savoir si pendant le film on a les bons personnages en face des yeux, car ils ne cessent d’enlever des visages en plastiques à des seuls fins dramatiques. En fait, on voit une scène, et l’instant d’après son contraire parce qu’un personnage enlève un masque qui lui faisait un visage beaucoup plus petit. Mention spéciale à Hunt, véritable caméléon qui possède une vingtaine de masques stockés dans sa poche, applicables en moins d’une minute et représentant toujours les bons visages au bon moment. Un vrai montage nanar qui ruine à lui seul le film, toujours malhonnête dès qu’il s’agit d’un rebondissement. Enfin, on notera un petit caméo amusant avec le personnage de Youg, un tueur à la botte de Sean Ambrose, sorte de sado masochiste homosexuel qui passe son temps à se soumettre à Sean qui le brutalise à coups de coupe cigare ou de révolver. Un soumis de la plus belle espèce, qui fera littéralement éclater de rire tout public normalement déviant (« Ecoute Youg, il faut que tu saches que certaines personnes sont prisonnières de leur sexualité… » « Oh oui Sean, ouiiii… »). Mine de rien, Mission Impossible 2 est une sacré partie de plaisir pour le nanardeur averti, et une belle preuve que le pognon et un bon réalisateur (qui voit des colombes dans chaque explosion, le menu dvd est à se tordre de rire devant ce concept bancal) ne font pas un bon film. Un cas d’école !

 

0.5/6 mais un bon 14/20 nanar (car c’est long, quand même).

 

2000
de John Woo
avec Tom Cruise, Dougray Scott

 

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"Tu as été une très vilaine sentinelle, Young..."

"Ah, oui j'ai été vilaine ! Oh Sean, je t'en prie Sean... Punis moiiii !"

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 12:50

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Pour Mission Impossible, la saga a vu ses critères de qualité changer avec le temps. On a tout d'abord eu droit à un premier film de haute volée, excellent film d'espionnage divertissant avec un casting épatant et une bonne direction artistique (Brian DePalma quoi...). Le second est aujourd'hui considéré comme un nanar des familles, un divertissement je me la pète indigne de John Woo qui nous vante l'indestructibilité d'un Tom Cruise qui apparaît presque à la même taille que tout le monde. Le troisième redresse nettement la barre, même si je ne suis que moyennement convaincu de mon côté. Enfin, le quatrième opus nous était vendu comme le meilleur de la saga avec le premier. Qu'en-est-il vraiment ? Et bien on ne nous a pas menti...

L'histoire : Après un vol de codes d'activation d'ogives nucléaires russes, l'agence MI fait évader Ethan Hunt d'une prison russe pour le diriger vers le terroriste susceptible d'avoir commis le vol : Cobalt.

 

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Autant dire qu'on ne s'ennui pas avec ce nouvel opus de Mission impossible, qui en plus de dynamiser son histoire avec un rythme effréné qui laisse vraiment peu de places aux temps morts, se révèle souvent dur avec ses agents. En effet, pendant la quasi totalité de la mission, notre équipe, malgré ses méticuleuses planifications, n'aura jamais vraiment l'avantage. Ce qui nous assurera quelques belles scènes de suspense (la plus connue est celle de l'escalade du building sans corde de rappel) jusqu'au final tendu comme rarement dans un blockbuster). Indéniablement, si nos agents sont quand même d'une constitution physique surhumaine, le film réussit à instaurer une certaine tension et à bien tirer parti de tous les lieux de tournage retenus par la production. La réalisation très efficace de Brad Bird est pour beaucoup dans ce nouveau succès, parvenant à gérer magnifiquement sa caméra, captant tout ce qu'on pouvait attendre d'un divertissement de cet acabit. Ne crachant pas sur la surenchère (une infiltration au Kremlin dès les 15 premières minutes...), bien huilé par son dynamisme et par l'excellente gestion des acteurs (nos quatre personnages ont tous leurs moments, et jouent parfaitement leur rôle) , Mission Impossible 4 est un gros film de studio bien divertissant, généreux (la surenchère de gadgets aussi invraisemblables que jouissifs en est une belle preuve) et qui ne va pas essayer de faire passer des messages en sous texte. Si le contexte Amérique / Russie vient un peu trop lorgner du côté de la guerre froide (on ressort la peur du nucléaire, c'est toujours payant), la menace terroriste suffit à capter l'intérêt du spectateur et à divertir pendant près de deux heures. Excellent virage pour la série, qui annonce du meilleur pour les éventuelles suites. Après, l'épilogue laisse un peu à désirer, nous soulignant un peu lourdement que c'est la notion d'équipe qui était importante dans ce film, puis nous arrangeant un petit happy end avec la femme d'Ethan qui en fait n'est pas morte, elle vit simplement cachée et Ethan peut la voir, mais de loin. Un peu simple pour gérer ce genre de situation, mais bon, comme on ne regarde pas vraiment un Mission Impossible pour ses dilemmes sentimentaux, on repassera. Un divertissement tout à fait à la hauteur de son titre, qui rejoint le premier dans la case des films d'espionnage d'une bonne trempe.

 

4.5/6

 

2011
de Brad Bird
avec Tom Cruise, Jeremy Renner

 

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 12:47

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Dans le genre série B bancale mais attachante, Insanitarium est un cru intéressant qui a attiré mon attention. Nanti d’un pitch ayant du potentiel (et flattant la mémoire avec le bon The Incident), Insanitarium continue de perpétuer la tradition bisseuse qui veut que les asiles soient toujours les antichambres de l’enfer…

L’histoire : Après une tentative de suicide, une jeune femme est internée en hôpital psychiatrique. Son frère, privé de toutes nouvelles, décide de se faire interner lui aussi pour lui venir en aide.

 

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Insanitarium est un film vraiment sympathique. Pour le coup, même si il s’agit d’une série B putassière, gore et pétrie de clichés ou de facilités, je lui porte maintenant une certaine affection, son envie de faire dans l’horreur glauque finissant par payer. Certes, il faut d’abord se taper une introduction longue. Pendant quarante minutes, je m’endormais presque, je me demandais quand ça allait finir, bref il était parti pour la catégorie navet. Il faut attendre que le héros soit admis en soins, qu’il prenne contact avec sa sœur, qu’il observe le monde des malades, qu’on se tape des critiques du personnel soignant (un garde passe son temps à violer une patiente), et qu’on ait quelques illustrations bateau de la démence (la cure aux chocs électriques « Vous ne trouvez pas que ça sent le brûlé ? », les patients qui hurlent à la mort…). Mais quand on commence à voir les effets généralisés d’un médicament expérimental sur la plus grande partie des occupants de l’hôpital, le film commence enfin à décoller. En fait, il faut attendre la séquence où la sœur du héros se prépare à recevoir le fameux médoc pas bon pour que tout se déclenche enfin. Et là, avec une scène aussi gore que malsaine (un simple arrachage de bras, mais parfaitement géré et suffisamment malsain pour convaincre), tout commence à se déclencher. Alors que notre héros déclenche les alarmes pour sortir, tous les patients, devenus des fous cannibales avec le traitement, se mettent tout simplement en quête des survivants en mode zombie. Le film vire alors sur le survival gore attachant, qui ne laisse pas une seconde de répit et qui ne s’accorde jamais un temps mort jusqu’à la fin. Cette partie-là, donnant largement dans le gore, fait l’essentiel du capital sympathie du film (on en oublierait presque certains clichés du genre, comme par exemple tous les personnages gentils sont indemnes au début de leur périple dans l’asile livré à la folie). La fin expédiée ne satisfera pas vraiment le public, mais la partie bouchère de ce petit plaisir est bien mené, évitant de faire trop parler nos personnages (ils auront toutefois le temps de sortir une connerie ou deux) pour tailler dans la chair des cannibales. Une petite surprise, qui ne va toutefois pas plus loin dans le domaine de l’horreur, mais qui se révèle suffisamment attachante pour passer une soirée bis agréable.

 

3.5/6

 

2008
de Jeff Buhler
avec Jesse Metcalfe, Dale Waddington Horowitz

 

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 12:42

http://2.bp.blogspot.com/-vhLtCl1fVeg/UBL8KCoc94I/AAAAAAAAAKI/AEE5V227Xts/s1600/rec-3-genesis-affiche-4f6709be4f63f.jpg

 

Rec 1 & 2 ont été de petites de petites bombes à leur sortie, l’un pour l’horreur percutante et un rythme soutenu, et l’autre pour son action généreuse et quelques petits ressorts scénaristiques divertissants. Rec 3 pose en revanche plus de soucis, car le plus talentueux des deux réalisateurs de la saga s’est cassé pour tourner son bon Malveillance. Paco Plaza, artisan besogneux mais pas irréprochable, s’attaque tout seul à la tâche. Les résultats ont été on ne peut plus mitigés, le virage vers la comédie horrorifique ayant complètement dérapé. Mais au final, que reste-t-il du film ?

L’histoire : au cours d’un mariage, plusieurs possédés débarquent pour foutre le souk au milieu des invités. Alors que la propriété utilisée pour la fête est mise en quarantaine, plusieurs survivants tentent de rejoindre la sortie.

 

http://liberaldead.com/blog/wp-content/uploads/rec3-genesis-02.jpeg

 

Rec 3 est un élément étrange de la saga Rec, puisqu’il entame les tentatives d’écarts avec ce qui faisait jusqu’à maintenant la trame de la saga (des démons dans un immeubles et des survivants qui tentent de survivre). Ici, c’est une tentative de préquel. Mais pour dire quoi ? Au final, on n’en saura pas vraiment plus sur les origines du Mal, ni sur l’intérêt de faire ce préquel. C’est simplement une fête de mariage (avec suffisamment de détails pour faire écho à ceux qui sont déjà allé à ce genre de fête) qui tourne au vinaigre avec un peu d’action au bout d’une demi-heure. Mais sinon, Rec 3 rate le coche à plusieurs niveaux. Le premier, et pas des moindres, c’est sur l’humour. Il apparaît clairement que Paco a essayé de faire de Rec 3 une sorte de comédie horrorifique, sauf qu’à aucun moment on ne rira. Pas à un seul instant (par pitié, les gags de bourrinage gore, on nous les ressort tout le temps depuis Shaun of the Dead). L’humour est d’ailleurs tellement inefficace que certaines critiques ne le voient même pas, focalisée sur le gore ou la pseudo-histoire d’amour du couple se mariant. Alors que le mari parade en armure (censée être la métaphore du prince charmant s’en venant quérir sa destinée), la mariée fait son travail psychologique normal de femme qui devient une machine à tuer parce qu’elle est enceinte (oh là là, vous commencez à piger les origines de la créature du 1&2 ?). Tout ça est d’un cliché, malgré les apparences, qui peine à donner de la fraîcheur là où on en attendait. On peut toutefois noter les louables efforts de Laeticia Dolera pour nous faire aimer son personnage de jeune femme dynamique (ça commençait mal avec un diaporama en mode windows movie maker, mais ça saméliore à l’état adulte), mais si sa performance physique est là, le reste du film traîne la patte. La séquence où elle manipule une tronçonneuse sur fond de musique drôle… Certes, la mariée est sympathique, mais on a déjà vu ça dans Dead Snow, en plus drôle. Le récit de survie occupe donc un peu moins d’une heure de bobine, nous menant à un dénouement qui se voulait déchirant, mais qui est juste foiré. On se détache du sort de nos personnages, et à partir de là, leur sortie nous laisse froid. Pour l’innovation en termes d’image, le film abandonne après une demi-heure la caméra à l’épaule (ça commençait à faire vraiment mal à la tête) pour filmer classiquement l’histoire, mais les décors sont tellement lumineux qu’on peine à stresser dans cette ambiance de fête un poil gâchée par quelques rebus du diable… A titre de bilan, on en retiendra pas grand-chose. Contrairement à ses aînés, Rec 3 n’est pas assez divertissant, pas assez drôle, pas assez marquant pour qu’on lui accorde de la place dans notre mémoire cinéphile. Quelques minutes sympas, une réalisation molle… Rip.

 

1.5/6

 

2012
de Paco Plaza
avec Leticia Dolera, Diego Martín

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 14:50

http://www.namesash.com/wp-content/uploads/2011/11/Grave-Encounters-Affiche.jpg

 

Grave encounters est un film qui n’a pas bénéficié d’une sortie en France. Ce qui semble bizarre pour un film où il se passe clairement bien plus de choses que dans n’importe quel opus de la saga Paranormal Activity. Mais est-ce un renouveau dans le genre ? Son dynamisme est-il suffisant pour nécessiter un visionnage ? Est-il tout simplement bon ? Pas sûr…

L’histoire : Bien avant que la télé réalité soit devenue un phénomène de société, une chaîne voulait produire un programme de télé-réalité sur une équipe de chasseurs de fantômes explorant des bâtiments réputés pour être hantés.

 

http://www.namesash.com/wp-content/uploads/2011/11/grave1.jpg

Booo !

 

Grave encounters est tout d’abord assez naïf. Il prétent ainsi se faire passer pour un ancêtre de la télé réalité faisant flipper, alors qu’il est évident qu’il est en train de surfer sur 3 phénomènes à la fois (la télé-réalité car ça cartonne et il le sait, le faux-documenteur qui nous propose des projets foireux tous les mois et le film de fantôme lorgnant sur Paranormal activity). Vaste ambition économique, donc, qui va tenter de rassembler tous ces publics pour un numéro de flippe qui va consister essentiellement en quelques séries de sursauts. Mais concentrons-nous sur les hostilités. Notre équipe de télé réalité, après un bref état des lieux, se fait enfermer dans le bâtiment avec plusieurs caméras. Comme d’habitude, rien ne se passe au début. Puis une fenêtre s’ouvre, une porte grince, des pas raisonnent dans les couloirs. Ce qui m’amuse, c’est que ce genre d’histoire va toujours crescendo, se livrant à une surenchère aussi rigolote que convenue. Et ici ce sont bientôt les cheveux d’une assistante qui sont touchés par un spectre. Et brusquement, nos gars commencent à flipper, la fille pleure et veut retourner chez elle…Bref, c’est typiquement ce genre de réaction qui agace le public d’un film d’horreur, qui a envie de voir plutôt que de se taper les pleurs d’une bande d’inconscients qui nous promettaient un truc et qui comme d’hab ne sont pas foutu d’être sérieux un instant. De véritables lavettes, pas prudentes un seul instant, et qui fleurent bon le cliché. Mais heureusement, le film continue, malgré quelques bavardages agaçants. On aura donc des manifestations variées, comme des bras numériques qui sortent des murs ou une baignoire pleine de sang dans laquelle un type se fait absorber avant de disparaître. Bref, le cadre pouvait être amusant quand l’équipe se rend compte que le temps semble être suspendu (il fait toujours nuit à 16h00 de l’aprem), mais les fréquentes cavalcades dans les corridors pour échapper aux fantômes lassent, comme d’habitude. Tout au plus essayera-t-on de nous faire stresser avec quelques jump scare de fantôme qui ouvrent grand la bouche, des images certes marrantes, mais qui peinent à convaincre, étant expédiées en moins d’une seconde. Le film essaye de planter une ambiance, mais rien n’y fait, se taper un film en caméra vision de nuit, en plus de flinguer les yeux, rate tout de l’éventuelle beauté des décors délabrés de l’hôpital. Dans le genre, la Maison de l’Horreur était beaucoup plus divertissant…

 

1/6


2010
de The Vicious Brothers
avec Sean Rogerson, Juan Riedinger

 

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"Qu'est ce que tu vois, José ?"

"Un lit qui bouge !"

"Et t'es pas sûr que c'est toi qui bouges ?"

"Heu..."

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 20:57

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Nouvelle virée dans le cinéma underground. En attendant qu’on nous adapte avec classe des travaux comme Gunnm ou Blame, on se contente des splatters qui nous arrivent du Japon (les perles TGP ou Meatball machine, et les sushi avariés que sont gothic lolita psycho ou Vampire girl vs Frankenstein girl). Voici donc l’occasion de découvrir un objet vraiment étrange, puisqu’il s’agit d’un splatter italien, qui donne dans des ambiances glauques des plus sympathiques.

L’histoire : Adam Chaplin est un beau mâle ténébreux italien, sanglé dans un blouson de cuir aux côtés de sa petite amie. Mais un jour, cette dernière est tuée par Denny, le chef de la mafia locale qui passe sont temps à essayer de prouver que Dieu n’existe pas en faisant le Mal. Sous le coup de l’émotion, Adam Chaplin invoque un démon qui le possède, et qui le lance sur la voie de la vengeance frénétique.

 

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Niveau script, c’est on ne peut plus bateau et sommaire. Mais dans le style du Splatter, Adam Chaplin fait office de bouffée d’air frais après tous ces clichés asiatiques surfaits. Le héros est une véritable bête de muscles, une montagne au look typique underground, qui fait office de réincarnation de Ken le survivant quand on voit les mandales qu’il envoie à ses adversaires. C’est bien simple, en un coup de poing, il est capable d’arracher un bras. Alors quand il cogne à répétition à une vitesse cartoonesque, on vous laisse imaginer le résultat niveau gore. Le film est hélas très cheap, ça se sent beaucoup pendant tout le film, qui a notamment trop souvent recours au gros plan, nous empêchant d’apprécier le décor des pièces (enfin, ce sont souvent des pièces vides aux murs nus…). Mais ces fréquentes carences de budgets ne l’empêchent pas d’être plutôt ambitieux, en proposant véritablement des mises à mort de malade, où chaque coup de poing mériterait un cri de satisfaction. De remodelage facial dans les règles de l’art. Le héros est également charismatique pour sa possession, le démon s’étant incarné dans son épaule droite. Par conséquent, pendant tout le film, on verra une sorte de démon, agrippé à son épaule, qui lui parlera et lui confèrera sa force surhumaine. Après, ce qu’ils se diront reste assez sommaire, mais la mise en scène des apparitions du démon est très bien gérée, parvenant à instaurer une ambiance bizarre dès que le monstre pointe le bout de ses dents. Adam Chaplin, c’est aussi un méchant très drôle. Si l’introduction laisse clairement à désirer pour planter son personnage (ses interventions blasphématrices sont inoffensives, elles agaceront tout au plus les chrétiens), son design très punk (visage abîmé caché derrière un masque de hockey, assistance médicale installée sur le personnage pour le maintenir en vie…) fait en grande partie le boulot, lui assurant notre intérêt jusqu’à sa mort. En fait, il prend un peu d’étoffe quand il nous parle d’un sérum spécial qu’il s’injecte pour booster ses capacités physiques, et quand il nous raconte ce qui est arrivé à sa gueule. Mais tout ce ci reste du bavardage, Adam Chaplin intervenant fréquemment dans le récit pour accomplir sa vengeance et délivrer quelques pains dont il a le secret. A titre de comparaison nanarde, on n’a pas vu d’uppercut aussi destructeur depuis Story of Ricky. C’est dire l’importance capitale d’un tel objet. De façon prévisible, la fin sentimentale où le héros voit quelques instants l’âme de sa femme est un peu ratée. Mais les bains de sang largement délivrés par le film, et surtout son ambiance punk éloignée de ses homologues nippons, suffisent à rendre l’objet fréquentable. Une curiosité à découvrir…

 

4/6

 

de Emanuele De Santi
avec Emanuele De Santi, Valeria Sannino

 

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Une mandale du feu de Dieu !

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 20:51

http://www.md78.com/wp-content/uploads/2012/02/ScreenShot002.jpg

Oui, oserez vous ?

 

The Devil inside, on n’en a jamais dit beaucoup de bien. Mais était-ce vraiment l’un des films les plus nuls de cette année 2012 ? Je pense pour ma part que non, même si ce pseudo-documenteur accumule les partis pris agaçants ou les choix maladroits, pompant à droite et à gauche ses idées.

L’histoire : en 1989 (soit l’année de ma naissance, ce maléfice m’a probablement éclaboussé), une femme est arrêtée pour le meurtre de 3 membres du clergé dans sa demeure. Une vingtaine d’années plus tard (en 2009), sa fille prend sa caméra pour tenter de recoller les morceaux.

 

http://www.onrembobine.fr/wp-content/uploads/2012/02/DevilInside-Isabella.jpg

 

Clairement, le prétexte utilisé pour tourner ce film en caméra vérité (un procédé qui n’impressionne clairement plus de nos jours) commence à être usé jusqu’à la corde, aussi ce premier poncif a tendance à agacer dès les 10 premières minutes (« Pourquoi tu fais ce film ? » « Parce que… j’ai besoin de comprendre… » Ben comprend et fais ton film après !). L’innovation du film est essentiellement dans la nature de la possession, puisqu’il s’agit d’une possession démoniaque multiple (on s’en doute dès que notre héroïne rentre dans la salle de classe du Vatican, le cours porte justement là-dessus). 4 démons pour le prix d’un en somme, et ça tombe bien, car nos personnages principaux sont au nombre de 4… Vous sentez venir le truc ? Pourtant, malgré cette façade documentaire très chiante (on se tape un découpage amateur et quelques bugs d’image complètement artificiels), the Devil Inside pouvait apporter un petit plus dans son illustration des jeunes prêtres en thèse au Vatican, leurs motivations semblant ici logiques et bien adaptées à l’époque. Si la bizarre alliance science-religion est aussi intéressante que bancale (appliquer la religion là où la science s’arrête, certes, mais comme le dit le film, qui peut dire où s’arrête l’une pour laisser commencer l’autre ?), le film en revient au bon gros catholicisme putassier après quelques exorcismes pratiqués sans le consentement du Vatican (le Vatican veut enterrer le cas d’une personne manifestement possédée, comme ça, violemment…). Le doute commence à envahir nos jeunes prêtres (qui ne se doutaient pas vraiment que faire des exorcismes tous seuls dans des caves, ça pouvait être un peu dangereux), et peu à peu, ils deviennent bizarres. L’un d’eux finit carrément par être possédé (avec quelques effets de trouille surfaits), mais ayant encore suffisamment conscience de son état, il en profite pour se faire sauter le caisson (en ayant eu toutefois le temps de noyer un bébé pendant un baptême, comme dans La malédiction finale). Niveau effets spéciaux, The Devil Inside reste regardable au niveau des scènes de possession. Aucune révolution dans le genre, mais quelques gymnastes assez soupe pour se désarticuler dans diverses positions inconfortables qui payent à l’écran. Toutefois, le rythme de la narration est lent et peine clairement à planter une ambiance séduisante, se contentant souvent de deux prêtres et d’une fille devant un écran tentant de donner un sens aux images. Et surtout, l’actrice principale est d’une inexpressivité rare. Ayant l’air aussi intéressée par sa quête de vérité que par le prochain numéro de Figaro Madame, elle marche dans les rues de Rome en nous parlant de sa jeunesse et de sa vie dont on se moque, elle pousse un cri ou deux devant sa mère possédée, puis ça sera le minimum syndical jusqu’à ce qu’elle soit enfin possédée. Pour finir, Devil Inside scelle définitivement son sort avec sa fin, le genre d’échappatoire de scénariste qui en a vraiment marre et qui veut passer à autre chose. Sincèrement, une fin aussi pourrie et aussi frustrante, c’est rare. Ce qui confirme bien ce qu’on pensait : Devil Inside est un film aussi inutile que pesant, dont les rares bonnes idées sont gâchées par des clichés monumentaux ou par des choix malheureux.

 

1/6

 

2012
de William Brent Bell
avec Fernanda Andrade, Simon Quarterman

 

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Cheveux, à l'attaque !

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 20:44

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Un peu de Hichtcock avec le classique Fenêtre sur cour, qui m’avait souvent turlupiné car je n’avais jamais fini le film (coupé en plein suspense, j’en étais resté aux fleurs qui avaient rétréci). C’est aujourd’hui chose faite, et en plus d’une enquête plutôt prenante, c’est à une véritable peinture psychologique que se livre Hitchcock…

L’histoire : Jeffries, photographe professionnel d’accidents de voiture, est cloué à son fauteuil roulant depuis son accident de travail. Pour tuer le temps, il se met à épier ses voisins. Jusqu’à ce qu’il constate la disparition de la femme de son voisin d’en face.

 

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Une excellente surprise que cette redécouverte du classique d’Hitchcock, car en plus de la fameuse enquête qui fait toujours sa popularité (voir le remake officieux Paranoiak), il se livre à une peinture psychologique assez pertinente, à la fois sur le voyeurisme (Brian dePalma ira un peu plus loin avec Body Double) mais aussi sur la personnalité de ses voisins. Par de simples petits sourires, il capte avec facilité la petite connivence qu’on ressent en regardant un quidam dans la rue, ou la charmante étudiante qui habite en face de votre fenêtre. Mais pas que. Il en profite aussi pour faire une cruelle peinture de la solitude, avec la voisine du rez de chaussée qui dîne tous les soirs seule en installant deux couverts, alcoolique et sujette à des crises de nerfs. Qui ajoutera d’ailleurs une tentative de suicide à son actif pendant le final tendu du film. Mais qu’on soit au courant du malheur des gens n’implique pas forcément de réaction de la part de ceux qui observent (et d’ailleurs, comment réagiraient ceux qui apprennent qu’on est sympathique avec eux après les avoir vu dans un moment de faiblesse ?). En filmant tout ça, sans toutefois trop s’étendre ni faire dans le catalogue, Hitchcock nous concocte aussi une enquête policière de premier plan. Si le message sur la vie privée passe bien (chaque personne a ses petites manies suspectes), l’enquête, si elle s’appuie sur quelques détails significatifs (les couteaux de boucher, la mystérieuse malle…) s’arrange pour faire monter le suspense en crescendo avec l’astuce du parterre de fleur et de la mort du chien, jusqu’au final qui lui se révèle plutôt bien emballé (malgré des accélérés un peu trop marqués). Toutefois, si les fausses pistes et les intuitions entretiennent bien le récit, je reste toujours dubitatif sur un élément : les fameux allers et retour la nuit du meurtre. Qu’a-t-il transporté dans sa valise ? Et si c’est bien ce à quoi on pense, où est passé le contenu ? Fenêtre sur cour n’a en tout cas pas volé sa réputation de chef d’œuvre, la mise en scène se révélant pour le coup assez habile pour gérer l’ensemble des manies quotidiennes de chaque voisin. Une petite faille psychologique toutefois : Jeffries a un gros problème. Jouer les machos qui aiment le célibat, soit, mais pas quand Grace Kelly est sur vos genoux en train de vous embrasser. On ravale un peu son égo dans ces cas là, quand même ! Bref, mis à part cette appréciation personnelle, Fenêtre sur cour est un bon classique dans le domaine du thriller à ambiance (même si, on l’accorde, le rythme n’est pas très nerveux) et a donc droit à sa bonne note.

 

5/6

 

1954
de Alfred Hitchcock
avec James Stewart, Grace Kelly

 

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 11:32

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On nous le claironne depuis des mois : le nouveau film de Pascal Laugier est sorti hier en salles. Ca tombe bien, des réductions sont faites pour la carte fidélité gaumont pathé cette semaine ci. Et qu’en ressort-il ? Que The Secret est plus ambitieux que Martyrs, mais en même temps moins réussi. Bon et moins bon s’entremêlent jusque dans un final bancal qui laissera la salle dubitative…

L’histoire : une infirmière et mère de famille, se bat pour apporter un peu de bonheur à Cold Rock, ville agonisante cédant à la pauvreté beauf. Dans le coin, les disparitions d’enfants ne cessent de croître, au point qu’une légende locale est apparue : le Tall Man les enlèverait. Des histoires pour ;;, jusqu’à ce que son gamin se fasse enlever sous ses yeux.

 

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Laugier est un bon réalisateur, c’est indéniable. La preuve : il offre à Jessica Biel tout simplement le meilleur rôle de sa carrière, avec un personnage véritablement complexe qui fait preuve de beaucoup d’émotions, et qui se révèlera finalement touchant. Mais le film est compliqué à suivre. Tout simplement parce qu’il se passe en parties, et que chaque partie a tendance à balayer toutes les suppositions qu’on commençait à faire pour révéler des faits qui changent la donne, qui bouleversent nos avis et nos suppositions. Le personnage de Jessica Biel, à titre d’exemple, passera du statut de bon, à celui de très méchant pour en arriver à une figure de martyr. Rien que ça, c’est ambitieux, et peut être un peu trop pour qu’on puisse avaler autant de changements d’un coup. Le film commence en nappant de mystère toute l’affaire, gérant le Tall Man comme une sorte de croquemitaine. Bref, le cadre idéal pour un film fantastique. Puis l’enlèvement vient lorgner d’un coup du côté de Haute tension d’Aja (même camion, même suspense de jeu de cache cache avec le kidnappeur). Alors qu’on s’imaginait parti pour un thriller tendu où il ne fallait pas perdre de vue le kidnappeur, le film nous perd brutalement dans la forêt, avant de faire revenir au village notre héroïne. Et là, surprise, tous les habitants semblent être impliqués, et ligués contre elle. On se demande alors dans quoi on a mis les pieds, la situation devenant tout simplement hallucinante. Le film commence alors à ébranler nos convictions avec un face à face tendu entre la folle du village qui dit être la mère du gamin de notre infirmière. Or ce fait ne sera pas nié. Et voilà que notre infirmière devient kidnappeuse d’enfants, mais pour en faire quoi ? Le renversement de situation est rude, tous nos repères basculent. The Secret n’est pas un film fantastique, mais une sorte de drame très réaliste qui va peu à peu poser une question politiquement incorrecte. Mais il lui faut le temps de développer son propos. Alors le film continue pendant l’interrogatoire de la jeune infirmière, qui confrontera le shérif du village et la mère de celui qu’elle appelait son fils. Il est assez rageant de voir que là où Martyrs réussissait à poser adroitement la question (la normalité de l’existence des bourreaux), The Secret s’alourdit considérablement. En montrant dans l’intro la mère passer beaucoup de temps à jouer avec un enfant qu’elle a pris, on avait certes de l’amour maternel, mais le comportement de Jessica Biel qui change du tout au tout, ça ne colle pas vraiment. Le film se révèle toutefois touchant pour le destin de l’infirmière, qui se livre sciemment à la police pour servir de bouc émissaire et porter toute la charge des enlèvements (on l’abandonne alors que la demande de peine capitale est en jugement). Curieusement, c’est là où The Secret met les pieds dans le plat qu’il devient bancal. Car le sujet du film (ATTENTION MEGA SPOILER) ce sont bien des kidnappeurs qui enlèvent des enfants malheureux pour les replacer dans des familles qui ont les moyens de les accueillir (de l’amour, mais surtout de l’argent). Cold Rock est une ville qui se meurt, sans promesse d’avenir. Mais cela implique-t-il d’enlever des gosses de pauvres pour les replacer dans des familles de riche ? A cette question, le film répond oui, l’important étant que les gosses aient le meilleur avenir possible. FIN DU SPOILER. Ainsi, nous conclurons avec un monologue de Jodelle Ferland qui regrette par moment ses choix, mais qui se fait un devoir de continuer dans cette direction. Et qui nous prend directement à témoin en brisant le quatrième mur et en nous parlant directement : « C’est la vie que j’ai voulu, et je l’ai obtenu. J’ai eu raison. Non ? Non ? Non ? » D’où l’envie de crier « Non ! » pour conclure. Personnellement, je suis un peu réticent à l’idée, qui en partant d’une bonne intention, les priverait d’un droit de parenté pour un prétexte qui semble essentiellement d’ordre économique. Une certaine beauferie semble en cause également, les hommes du patelin semblant plutôt rustres.  Mais le film ne nous a pas assez engagé dans son point de vue pour qu’on acquiesce à son engagement, courageux mais pas assez développé. Trop ambitieux, trop travaillé pour convaincre (on change trop souvent d’avis sur tout), c’est un film polémique qui fera parler de lui, mais qui fait figure de petite déception après un film aussi définitif que Martyrs. Reste toutefois d’excellents acteurs et une réalisation très compétante, au service d’une histoire qui boite un peu. Tout est là, mais on n’est pas partisan pour autant. On attend maintenant le prochain travail de l’artiste, qui s’il ne s’est pas trahi, évite de peu le pétard mouillé…

 

4.3/6

 

2012
de Pascal Laugier
avec Jessica Biel, Stephen McHattie

 

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7 septembre 2012 5 07 /09 /septembre /2012 11:27

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Un mauvais souvenir d’enfance dans la catégorie cinéma, c’est par exemple Final Cut. Campé par un Robin Williams d’une sobriété rare, dépourvu du moindre humour et jouant la carte d’une SF aussi verbeuse qu’intimiste (aucune épate visuelle, la technologie semble juste crédible), Final Cut était pour moi un sommet du film chiant. Avec un point de vue maintenant moins fixé sur les effets spéciaux, que peut-on en dire ?

L’histoire : Alan Hakman est un monteur, qui récupère des tranches de vie dans des puces électroniques implantées dans de gens à la naissance. Mais alors qu’il travaille sur le passé trouble d’un avocat de la société qui gère cette technologie, il retrouve la trace d’un de ses amis d’enfance.

 

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Indéniablement, Final Cut est un film à concept plutôt malin, car en posant un postulat à la base simple (des implants organo-électroniques qui enregistrent complètement la vie des gens), il s’ouvre un large champ d’investigation. Hélas, l’angle qu’il choisit est trop réducteur. Le film balaye un large éventail de possibilités, mais il ne va pas très loin dans la complexité ou l’argumentation. Il y a pleins de bouts de trames différentes (la quête d’une personne disparue après un évènement traumatique, la séduction d’une personne rendue plus facile par des souvenirs qu’on lui a volé, la rébellion contre le port d’un implant qui n’a pas été demandé par la personne…). Le Monteur, qui voit la vie de ses clients défiler devient littéralement maître de ses secrets et de sa vie, se trouve doter d’un incroyable moyen de pression sur différentes personnalités. Mais c’est encore esquissé au détour d’une scène, qui se révèle d’ailleurs peu utile pour la suite des évènements. En fait, les échanges entre Robin Williams et Jim Caviezel (ici dans le rôle d’un membre des anti-implant voulant récupérer la mémoire de l’avocat pour faire éclater un scandale) sont clairement les plus intéressants. Mais là encore, si les sujets abordés sont nombreux et passionnants, ils sont rapidement évoqués et ne reviendront plus sur le tapis. Le concept est énorme, le résultat tient un peu de l’accumulation d’aspects, qui forment un vaste tout, certes (on sent toujours qu’une idée habite le film), mais qui manque de passion. La réalisation d’Omar Naim est sûre d’elle, plutôt adroite dans l’utilisation de la caméra (mis à part l’intro qui fait peur où une caméra cadre comme un pied pendant 3 minutes) et dans la facture technique, irréprochable. Toutefois ceux qui protestent contre les implants ressemblent tous à des excités, certains affichant un look punk tribal aux maquillages assez déroutants. Idée visuelle intéressante, limite cronenbergienne, mais la présence d’un tel design dans ce film réaliste m’a toujours semblé un peu too much. Quoiqu’il en soit, les dilemmes moraux sont là, Alan étant par exemple amené à discuter avec la fille de l’avocat dont il gère le film de vie, victime d’inceste pendant le vivant du père. Des portraits psychologiques plutôt fins qui viennent introduire quelques beaux moments dans le film. Mais encore une fois, le manque de relief dramatique et la tendance du film à aller dans le verbeux l’handicapent toujours un peu, et cela jusque dans l’un des finals les plus frustrants que j’ai vu de ma vie (Jim a beau dire qu’Alan n’aura pas vécu pour rien, il meurt seul au coin d’un bois d’une mort carrément indigne, dans l’indifférence générale). Dommage pour cette conclusion intéressante mais presque gratuite (on ne saura pas si la mort de notre héros a été utile, si cette technologie est révisée…). C’est un peu comme ce concept des 3 règles du Monteur, très Isaac Asimov dans l’esprit, mais qui est finalement complètement inutile (ces lois sont juste violées les unes après les autres). Dommage donc qu’un pareil potentiel soit en partie gâché, un Verhoeven aurait sans pu dynamiser tout ça sans en perdre le contenu réflexif…

 

3.5/6

 

2003
de Omar Naim
avec Robin Williams, Jim Caviezel

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