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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 19:13
Rec 4 : apocalypse

Après la débandade au sens figuré de Rec 3, on n'attendait vraiment plus grand chose de cette saga qui avait décidément bien du mal à tenir sur la longueur. Ce qui était déjà exténuant, c'est que Rec 4 avait été annoncé en même temps que Rec 3, et donc avait des airs de catastrophes inéluctable. Balaguero a entre temps accouché de Malveillance, un des meilleurs thrillers en huis clos jamais conçu et un sacré morceau dans sa filmographie. On avait encore quelques doutes, même si la bande annonce augurait du pire. Et effectivement, le pire est arrivé...

L'histoire : Angela et plusieurs survivants des forces militaires envoyées pour nettoyer l'immeuble se retrouvent mis en quarantaine dans un laboratoire embarqué sur un cargo de pêche, sur lequel il devient vite clair qu'il se passe des trucs louches dans la cave.

Rec 4 : apocalypse

Un film me revient soudainement en mémoire, je l'avais découvert il y a longtemps, vers mes 15 ans, sur M6 en seconde partie de soirée... Spiders 2, le retour des araignées géantes. Ma firme favorite Nu Image, mes chouchous, me redonnaient une dose de série Z avec un couple recueilli sur un cargo expérimental où un scientifique nanar absolument irrésistible (« Vous êtes en bonne santé. Très beau spécimen. » « Spécimen ? » « Jargon médical ! » nous gratifiait-il d'un clin d'oeil complice, on t'a repéré mon loulou, on sait ce que tu trafiques ici !) Nous n'aurons pas droit ici aux mêmes excès malicieux. Affublé d'une direction artistique proche du néant (c'est limite une série Z, qui sort au cinéma, un DTV indigne en tout cas de figurer ne serait-ce que dans les rayons nouveauté des magasins), étalant une trame insipide mainte fois vue et revue (au lieu de libérer le virus dans les rues, on se retrouve en quarantaine sur un bateau avec une trentaine de personnes, waow!), on se bouffe un nombre assez incroyable de clichés du genre zombie contamination (recherche du patient zéro pour faire un antidote alors qu'on sait que ça ne fonctionne pas ainsi), à savoir des patients rescapés qui sont retenus contre leur gré et veulent en savoir davantage sur ce que trafiquent les scientifiques. Mais c'est totalement sans surprise, et en plus de cela, le jeu d'acteur se révèle désastreux. L'actrice jouant Angela montre bien qu'elle n'a rien d'une actrice, elle joue mal à absolument tous les niveaux, que ce soit la peur, la rage, le doute, elle semble toujours à côté de ses pompes. Et son compagnon musculeux, faible ersatz de Dwayne Johnson, roule des pecs sans jamais faire un effort d'implication (mais regardez le jouer le possédé pour comprendre à quel point il s'en fout !) Plus que jamais, Rec 4 est l'incarnation même de la capitalisation sur un titre de licence, sur laquelle plus aucun effort n'est fait car son titre fera toujours vendre de toute façon, peu importe la médiocrité du produit fini, on la joue à l'esbrouffe et même si ça s'essoufle vite, on aura de toute façon amorti. Mais c'est honteux pour Jaume Balaguero d'en arriver à un tel niveau. Quand les expérimentations animales du virus donnent un résultat aussi laid à voir et aussi mal exploité (la partie dans les cales, absolument nulle), que les effets gores deviennent des giclées de sang numérique et que l'on est rabaissé à des enjeux surfaits (le remake d'Hidden, insupportable quand on voit la facilité à laquelle s'abaisse le script). Et tout ça pour déboucher sur une fin aussi merdique ! Les héros sautent dans la mer, pas les zombies parce qu'ils ne sautent pas même si ils les suivaient (mais ils courent moins vite qu'un obèse et une endive rachitique), qu'on a un poisson mutant et un gag digne de very bad trip comme chute finale, ce n'est même pas le rire qui vient à l'esprit. Plutôt le désastre, en espérant que Balaguero ait une excuse en béton pour être tombé à un tel niveau de nullité. Infréquentable.

2014
de Jaume Balagueró
avec Manuela Velasco, Paco Manzaned

0,6/6

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 14:15
Ludvig Van B.

Amadeus a bien fait parlé de lui avec ses 8 oscars, aussi, un autre biopic de musicien a été lancé sur ce chantier. Grande reconstitution d’époque, une belle troupe d’acteurs réunis pour l’occasion, et dans le personnage de Beethoven, l’inattendu Gary Oldman, qui livre une performance plutôt intéressante dans sa carrière.

L’histoire : Alors que Beethoven vient de décéder, la lecture de son testament révèle qu’il lègue tous ses biens et sa musique à son « éternelle bien-aimée » sans mentionner son nom. Commence alors une enquête retraçant la vie du musicien.

Ludvig Van B.

Loin de tout esprit de vengeance et de jalousie artistique, le film suit la vie de Beethoven comme un roman. Avec ses étapes, ses séquences, ses différents épisodes (son passage en tant que professeur de piano, sa vie solitaire dédiée à la musique, le scandale de la découverte de sa surdité…). En cela, le film privilégie l’absence de vision, il se contente, comme nous, de suivre le cours de sa vie en changeant de ton quand cela s’impose. Mais il faut néanmoins une tragédie, car nul génie ne peut recevoir le compliment sans en subir une. Pour Beethoven, ça sera son incapacité à perpétuer son talent. Après le fiasco de ce fameux concert où l’orchestre saborda la représentation, déclenchant des huées du public devant un Beethoven dépassé par les évènements, le musicien est tombé en disgrâce, puis c’est son meilleur ami qui décède, léguant à sa veuve manipulatrice ses biens et une partie de la musique de Beethoven. On a alors une curieuse partie juridique pour la garde de l’enfant (une étrange impression de divorce avant l’heure), qui revient finalement à Beethoven. Ce dernier donne à son protégé une éducation essentiellement musicale, sans que ce dernier manifeste hélas un quelconque talent en la matière. Car le talent n’est pas donné à tout le monde, et la contrainte, à moins d’une personnalité inexistante, engendre rarement le perfectionnisme nécessaire au jeu d’un instrument. C’est là la déchéance de Beethoven, s’acharnant à vouloir continuer à vivre par l’intermédiaire d’une nouvelle génération qui n’a pas l’étoffe nécessaire. On appréciera alors de voir le thème poussé assez loin, jusqu’à la tentative de suicide du gamin devenu jeune adulte (brisé par son incapacité à satisfaire les desseins de son oncle), et cette séquence de cinéma où Gary Oldman nous livre un Beethoven hagard, consumé par sa vie et la boisson, errer comme un zombie sur un parvis d’église. Aucun spoil concernant l’enquête, la révélation viendra avec le visionnage du film. Ce dernier se révèle donc être un biopic plutôt bien troussé, honnête dans son jeu d’acteur et parfaitement limpide dans ses intentions.

1994
de Bernard Rose
avec Gary Oldman, Isabella Rossellini

4/6

Ludvig Van B.
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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 14:01
Little children

Little children est un film intéressant, qui s’essaye lui aussi au drame du vide de l’existence dans la banlieue américaine. Que reste-t-il à décrire avec Les noces rebelles ? Et bien pas mal de choses, puisque ce prétexte du vide est pris pour suivre les réactions de chacun, et est plutôt un prétexte pour suivre une galerie de personnages dont le plus intéressant est un pédophile notoire.

L’histoire : Sarah Pierce est plutôt désespérée dans sa banlieue bourgeoise de la côte Est. Un nouveau voisin va semer le trouble dans sa vie sans relief.

Little children

Little children donne à nouveau à Kate Winsley une occasion de jouer les mères au foyer brisée par la monotonie du quotidien. Ici, en plus de la façon dont elle considère sa fille (comme un gnome vampirisant son énergie), elle étudie les autres mères au foyer, et la façon dont elles gèrent leur écrasant quotidien par une platitude réflexive totale et une lecture plus ou moins rigide de la façon d’apporter du piment à sa vie. Elle se rapproche alors d’un père au foyer, responsable et qui possède quelques regrets de jeunesse, notamment celui de s’être impliqué trop dans ses études et sa vie professionnelle, sans avoir profité de ses jeunes années. Le récit est principalement centré sur eux, et même si les détails sont justes et révélateurs de leur solitude, bon dieu que c’est chiant. Malheureusement pour le film, une fois qu’on commence à être rodé sur le sujet, il n’apporte plus grand-chose à ce niveau là. Heureusement, il y a le pédophile hantant le quartier. Dès sa sortie de prison et son retour dans la maison maternelle, il est constamment harcelé par le voisinage, voit sa figure plaquée sur tous les arbres par des bénévoles soucieux de bien faire et n’a plus le droit de fréquenter les lieux publics à haute concentration en gamins. Il se trouve dans une prison à ciel ouvert, où seule sa présence maternelle a quelque chose de réconfortant. Le film charge un peu la mule quand il met en scène sa déviance (la scène de masturbation en voiture, qui n’était pas vraiment nécessaire dans le contexte où elle se déroule), mais sa volonté de redonner au personnage une décence et une nature humaine est évidente. D’ailleurs, la fin est une invitation ouverte à officialiser cette réhabilitation, malgré la tournure dramatique des évènements. Et en cela, le film avait un certain courage. Mais plusieurs détails se révèlent ratés. Le premier étant cette voix off insupportable qui nous explique tout alors qu’on peut très bien comprendre en regardant jouer les acteurs, et que les trajets de nos principaux protagonistes n’ont finalement pas énormément d’intérêt au vu des personnages secondaires. Pour le reste, oui, Little Children illustre une certaine notion de la Vie, et se révèle noble de cœur. Il en fallait un peu plus pour mériter une bonne note, mais l’effort est remarqué.

2006
de Todd Field
avec Kate Winslet, Patrick Wilson

3.9/6

Little children
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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 14:44
Mardock Scramble

Histoire de continuer l'exploration de l'animation japonaise via les publications dvds de KAZE, plein feu sur une oeuvre peu connue : Mardock Scramble. Récit cyberpunk pour l'instant fragmenté en trois parties (j'ai pu en récupérer deux), Mardock Scramble se démarque de ses concurrents essentiellement sur un tableau : celui des protagonistes. Et dans l'ambiance, il se rapprochera surtout du premier Ghost in the shell. Divisé pour l'instant en 3 parties, la qualité se montre extrêmement variable suivant les épisodes.Si dans le premier, les créateurs ont été suffisamment astucieux pour le booster avec plusieurs qualités (ce qui en fait un animé tout à fait appréciable, probablement pour être financé pour toute la saga), avant de surenchérir avec une suite d'une connerie si abyssale que la comparaison avec Lucy s'impose d'elle même.

L'histoire : Une jeune prostituée, gravement blessée dans une explosion de voiture, est récupérée par un docteur qui expérimente sur elle une nouvelle technologie robotique d'origine militaire. Prisonnière d'un corps artificiel imparfait, elle apprend que la personne l'ayant laissé pour morte est un psychopathe en relation avec un haut fonctionnaire en cheville avec l'armée, qui se met alors à la traquer.

Mardock Scramble

Première partie :

Principal défaut : la durée. Moins de une heure dix pour cette première partie. C'est très faible quand on découvre le potentiel de cet essai. Potentiel modeste, car il ne révolutionne rien de son art (les dessins sont plutôt corrects, seuls les designs apportent une touche d'originalité véritable. Citée urbaine multicolore aux autoroutes verts fluo aériens, ordinateur métamorphes, arrières plans léchés... Mais c'est surtout la personnalité de ses protagonistes qui fait passer le film à un autre niveau. C'est quand on commence à connaître l'histoire de notre protagoniste et qu'on obtient quelques détails sur les méchants de service qu'on comprend l'interdiction aux moins de 16 ans portée sur la jaquette (ah, j'avais oublié de le préciser ?). Sans surenchérir dans les détails scabreux, disons que nous tenons là un joli personnage brisé, qui vit son métier à la fois comme une humiliation salvatrice et un assouvissement de ses désirs, après le drame qua vécu sa famille, au centre duquel elle était placée. La perspective d'une nouvelle chance, ici matérialisée par sa mort organique et son retour parmi les vivants, laisse d'abord dans l'incertitude au vu des séquelles psychologiques à affronter, suivies par les sbires réels, prenant pour prétexte l'illégalité de l'existance de notre héroïne pour mettre hors d'état de nuire son témoignage. D'abord par des voies légales (son procès, petite étape intéressante du film), puis par le bon vieux recours à la force, on n'est jamais mieux servi que par son calibre. Parcours classiques, mais les excentricités vicieuses de notre groupe de tueurs (qui collectionnent les trophés, en en faisant des usages plus ou moins déviants) et la sincérité du portrait féminin (avec la légère touche de trash qu'il faut pour lui donner de l'authenticité), assurent un bon fond de commerce. A celà, le film rajoute quelques atouts charme faciles, on retiendra essentiellement, en plus de ses jolis décors, une violence décomplexée dans les passages à l'action (assez rares quand même, on vous l'avoue avec dépit), et surtout son ordinateur métamorphe trop mimi ! Il prend essentiellement l'apparence d'une souris, se révèle être un compagnon aussi fidèle qu'efficace, maniant aussi bien la transformation en arme qu'en combinaison moulante dernier cri, en passant par le bijoux discret ou le bracelet d'auto-défense. Et en plus, il fait téléphone et gps... Bref, l'I-Phone 5G n'a qu'à bien se tenir, la relève japonaise est en route (et reviendra ce temps béni où ils étaient leader dans la micro-informatique et la production de qualité au rang mondial !). Question consistance, on est d'accord qu'on aura vu un peu mieux. Mais pour le sérieux de son ambiance et un certain travail des formes, le petit Scramble mérite qu'on lui accorde une petite chance.

2010
de Susumu Kudo

4/6

Mardock Scramble

Deuxième partie :

Je suis partagé entre l'hilarité et la consternation sur cette suite, qui sombre dans le trip cyberpunkonew-âge absolument imbuvable et sans le moindre sens. Il y a tout d'abord la fin du grand combat interrompu dans la première partie, la seule séquence qui vaille vraiment le coup d'ailleurs. Fait alors irruption un oeuf géant qui apporte son lot de filtres colorés, et à partir de là, c'est le déluge ! On pense d'abord que le scénariste s'est envoyé un bon paquet de drogue avant d'écrire, mais on constate bien vite qu'il a fait tourner son stock chez toute l'équipe technique ! En effet, parce qu'on ne trouvait pas le résultat assez joli avec toutes ces couleurs saturées, le film rajoute sur tous les plans un filtre aléatoire de couleur de l'arc en ciel, en pensant que ça va être zoli. Mais c'est hideux, vomitif, sans la moindre ambiance ! Puis j'ai vu arriver cet aide soignant trop mignon qui annonce qu'il est gay et va nous présenter son petit copain, il arrive au bord de l'eau, et là un dauphin sort et nous fait coucou. Heu... J'ai du mal comprendre ce qu'il disait. Mais pour dissiper tout soupçons, le dauphin se met à causer (avec une voix de black qui tchatche) : "Ouais mec c'est vrai ! Ch'uis son frère, son compagnon, son partenaire homosexuel, je fais ce qu'il faut quand il faut !" Woaaaaaaw ! Bouge tes nageoires vas y ! Oh oui, dilate ta narine ! Dans l'eau salée, ça picote un peu, mais c'est pas grave, j'aime ça et ça rajoute du sel à la vie de couple (hi hi). Mes excuses pour mes lecteurs éventuels, mais une idée d'homosexualité zoophile aussi saugrenue traitée à un niveau kikoo lol dans un animé pour adultes... Je crois que je commence à comprendre que ce projet n'est qu'une machine à fric où on met n'importe quoi en espérant que certains tomberont dans le panneau (en l’occurrence, les gays zoophiles ici). Vraiment, ils ont du chiader le premier épisode pour recevoir le financement de la saga, et maintenant que c'est fait, pourquoi se casser la tête, faisons ce qu'on veut, c'est payé de toute façon ! Ou alors les producteurs allongent le fric si on surenchérit sans cesse dans les idées. On paye pour ce qu'on veut, après tout... Puis après une attaque de requin volants (extasyyyyyyyy !), on part dans... un casino. Pour récolter du fric. Mais What ? Nan pas possible, ça part trop en cacahouète ! Mais si, et pendant une demie-heure, on se fade notre héroïne qui prédit les cartes au black jack ou les chiffres à la roulette. Véridique. Pour le 3ème, je mise sur un cliffhanger dans une partouse moyennâgeuse avec un robot en forme d'ange et une séquence tentacules !

Attention, une de ces photos montre un acte de zoophilie.Attention, une de ces photos montre un acte de zoophilie.

Attention, une de ces photos montre un acte de zoophilie.

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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 12:38
Carcinoma

Nouveau cru de A. Doran (légalement, c'est son premier film, mais son style étant identique à plusieurs films disponibles et critiqués sur ce blog, on peut raisonnablement faire des rapprochements) qui passe à portée de mes yeux, d’une certaine rareté puisqu’il n’est pas encore commercialisé et que j’ai la chance d’avoir des contacts possédant une copie du film offerte par le réalisateur. Il est intéressant de noter que le style de Doran a tendance à se peaufiner techniquement, sans que son style soit changé le moins du monde. Toujours amateur de gros plan, de cadre façon cinéma à l’ancienne et d’expérimentations symboliques à base d’animaux, on se retrouve plongé dans son style étrange, particulièrement marqué ici.

L’histoire : un homme catholique, marié et travaillant dans le traitement des déchets commence à souffrir d’épouvantables maux de ventre. Les douleurs lancinantes finissent par lui provoquer des démangeaisons répétées, et initiant une addiction à l’auto-mutilation.

CarcinomaCarcinoma

On tient ici un sacré morceau question film extrême, puisque la pâte raffinée de Doran se met au service d’une histoire qui culminera dans le glauque à un point rarement atteint. Ici, pas de prise de conscience universelle, le récit se centre essentiellement sur une auto-destruction particulièrement gratinée. Ayant vu le film en VO allemande non sous-titrée, j’aurais un peu de mal à entrer dans les détails. Mais visuellement, nombre de symboles sont clairement visibles, et forment des thématiques claires, qui se développent avec une certaine cohérence. Le métier de l’homme lui fait côtoyer les ordures. Et cette proximité avec le sale s’intensifie au fur et à mesure du développement de l'histoire. Par une plus grande présence des déchets à l'écran, mais aussi parce que le personnage en devient un. Une pestilence qui se déclenche par des excès scatophiles en totale contradiction avec le cadre raffiné que Doran s'évertue à dresser. Pourquoi ce sabordage par l'excrémentiel ? La théorie veut que Doran s'attache à rabaisser l'humanité à ce qu'elle a de plus trivial (une clef qui me manquait pour la compréhension de Cannibal et de Melancholie der Engel, le scato y ayant là aussi une part), je la trouve ici enrichie d'un contexte d'auto-digestion, prélude à la déchéance progressive (divine, semble nous dire Doran, avec la présence marquée d'un prêtre durant les 20 premières minutes). Et une fois les agressions scatophiles engagées, les maux de ventres entraînent chez notre homme une série de démangeaison, pendant laquelle les grattages à répétition entraînent l'apparition de plaies. Et une fois cette dernière initiée commence cette étrange addiction, qui consiste à gratter sans arrêt la plaie, à l'élargir, dans une satisfaction masochiste proche d'une paraphilie. Et une fois que les plaies sont ouvertes, c'est la course à la souffrance et la surenchère dans le glauque. Une plaie qui s'élargit sans cesse, toujours en état de suppuration, développant bientôt une gangrène toujours plus douloureuse. Arrive la scène un peu gratuite des gays SM avec une séquence de fouettage à en rivaliser avec la Passion du christ, puis s'amorce la dernière partie du film, l'anéantissement promis, filmé comme une grand-messe et une transcendance, la douleur, le dégueulasse et la libération s'entremêlant pour former une délivrance au sens obscur, mais indubitablement marquante. Dans cette lignée, les symboles animaliers, essentiellement axés sur des serpents, trouvent leur pertinence dans les quelques séquences de constriction de leurs proies, leur agonie étant copieusement répartie et disséminée dans le film, histoire de marquer chaque étape de l'évolution de cette plaie divine. Symboliquement, le film est plutôt clair, et techniquement, c'est un travail quasi irréprochable au vu de son petit budget (seul l'abus d'usage des gros plans peut lasser, mais ils sont globalement très soignés dans le cadrage et l'esthétique). Le souci, c'est que c'est un film réussi qui n'a pas vraiment de fond. Il ne traite pas d'un mal concret, ni se révèle subversif sur l'esprit humain. C'est une petite poésie trash sans grande immersion sentimentale, malgré son illustration aiguë de la douleur. Néanmoins, il se suit plutôt bien, et ses séquences extrêmes sont suffisamment efficaces pour remuer les tripes, à défaut de leur parler. C'est une œuvre qui existe pour son ambiance et son trip, qui voltige sans filet en mettant en scène un petit conte trash sans double fond, avec le Doran' style. Rien de marquant, sinon la force de ses séquences extrêmes.

2014

de A. Doran

avec Thomas Goersch, Marie Dehl, Curd Berger

3/6

Ah, j'ai oublié de préciser, plusieurs animaux sont tués pendant le tournage, pour nourir les serpents et symboliser l'agonie...Ah, j'ai oublié de préciser, plusieurs animaux sont tués pendant le tournage, pour nourir les serpents et symboliser l'agonie...

Ah, j'ai oublié de préciser, plusieurs animaux sont tués pendant le tournage, pour nourir les serpents et symboliser l'agonie...

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 13:21
Adrénaline

Adrénaline. Le film qui porte déjà bien un nom à attirer l'attention du bisseux endurci. Ce projet, qui ne paye pas de mine, vient tout droit de la France, en plein dans les années 90, et se veut être un film à sketchs horrifique et humoristique, compilant plusieurs courts métrages. Autant dire qu'il était un véritable OFNI dans le paysage à l'époque, et qu'il a plutôt bien vieilli, puisque ses histoires fonctionnent encore, à quelques lourdeurs près.

Plusieurs petites histoires de quelques minutes chacune, très variées, en osant donner dans un surréalisme assez déroutant.

Adrénaline

Véritable petite perle que cet Adrénaline, qui joue surtout sur l'effet de surprise en balançant son spectateur dans un monde grotesque, parfois proche de la réalité, pour mieux s'en moquer dans une chute absurde. Mais si le film porte bien son nom, c'est parce que plusieurs de ses segments jouent sur la peur ou le suspense, assez efficacement pour que malgré la pauvreté des effets spéciaux, l'effet soit efficace. On peut parler de cette séquence cauchemardesque où une femme voit le plafond de son appartement baisser peu à peu en écrasant les meubles et en bloquant les portes, à la conclusion percutante. Ou encore ce quidam inconnu qui se retrouve dans un labyrinthe glauque, devant passer de multiples pièges pour avancer, qui devient un précurseur de saw bien plus démonstratif en termes de gore que l'effort de James Wan...). Et le film déborde de segments aux tons différents, toujours avec des idées burlesques qui assurent un ton léger, sans pour autant dissiper l'étrangeté de l'ensemble. L'univers du film est fascinant, car chaque réalisateur apporte ses idées, tout en conservant une cohérence de ton. Vu l'amateurisme de certains passages, il est évident que tous n'ont pas eu les mêmes moyens, que quelques figurants bénévoles ont prêté assistance par moments, aboutissant à ce projet fendard qui réussit haut la main là où nombre de films à sketchs échouent. Et en plus de cette cohérence, les partis pris sont suffisamment originaux pour assurer le dépaysement, avec un humour qui sait rester plutôt léger. Seul la séquence de la mamie, trop grinçante à mon goût, vient gâcher le gentil esprit qui anime ce film. Mais devant des histoires comme un gardien de parking harcelé par des caméras, ou un couple de beaufs aux prises avec leur télévision possédée, le film vaut le détour. Chaque postulat va vers quelque chose de nouveau, et l’usage cartoonesque du gore, parfois extrêmement violent (une tête boxée en plan séquence dont les tuméfactions ne cessent de s’amplifier, un torture porn en full frontal où une victime ne cesse de demander plus de sévices à son bourreau qui sort la belle tronçonneuse…), contribue à donner cette touche particulière à l’humour du film, finalement plus innocent et spirituel que les effets qu’il exploite. Plein d’inventivité et imprévisible, Adrénaline est une de ces pépites oubliées du cinéma français qu’il FAUT redécouvrir de toute urgence, au moins pour relativiser sur le sort du cinéma de genres en France. Oui, c’est toujours possible de l'enrichir avec sa passion, on peut même séduire son public en prenant autant de risques.

1989
de Anita Assal, John Hudson, Philippe Dorison, Jean-Marie Maddeddu, Yann Piquer
avec Clémentine Célarié, Alain Aithnard

4,5/6

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 13:46
ABC's of death 2

ABC of death 2 reprend le même concept que son prédécesseur, avec quelques nouvelles têtes parmi les réalisations, et d’autres qui rempilent. Vingt-six courts métrages pour une compilation de deux heures et un budget serré pour chacun. Ca n’avait empêché plusieurs courts d’être plutôt ambitieux. A côté, la nouvelle sélection fait pâle figure…

Pas d’histoire

W for Wish

W for Wish

Tout d’abord, il convient de dire que le nombre de sketch de bonne qualité semble avoir considérablement baissé dans cette anthologie. Je n’ai relevé pour ma part que Capital Punishment et Wish. Les deux seuls m’ayant conquis, le premier pour son petit côté La Chasse poussé à son paroxysme question violence (en fait, c’est la chasse sans les erreurs qui me l’avaient fait détesté), et l’autre parce qu’il se révèle être un authentique trip malsain de mauvais goût. On reconnaît bien là la patte des auteurs de l’indigeste Manborg ou de Father’s day, on tient là un cauchemar, inspiré de classiques pubs de jouets, qui font vivre à deux gamins un véritable enfer gratuit, simplement pour le plaisir du mauvais goût. La violence de cet univers et l’agression visuelle qu’il constitue se révèlent être des atouts de poids qui marquent considérablement le spectateur, en faisant de loin le meilleur court de la sélection. Deux autres ont provoqué le doute en moi, par de bons éléments qui ne mènent hélas nulle part. Deloused (de robert Morgan) entre autres, mais le style de l’auteur, en pâte à modeler, m’a toujours laissé confu. Son univers est d’un glauque absolu, mais ses visions n’ont pas de limites, les personnages sont en perpétuelle évolution formelle, et si cela n’a aucun sens, il est toujours impossible de prévoir ce qu’il se passera. Ici, quelques inspirations hellraiserienne en prime. Il y a également Knell, qui part dans une excellente ambiance de fin du monde généralisée (avec un petit côté guerre des sexes), et… qui s’arrête là. Bon début, mais pas de fin. Donc mauvais ?

Certain comme Equilibrium ou Grandad jouent l’humour (ici, gay friendly et régressif). Certains ne méritent aucune considération (Jesus, cliché du gay friendly tapant les religieux intolérants sans faire le moindre effort, Masticate, mix entre l’intro de Zombieland et Very Bad Trip). D’autres se révèlent simplement ratés, malgré leur potentiel (je pense à Falling, qui assurait une petite confrontation entre palestinien et israëlienne, à Legacy, qui voulait revenir au vaudou ancestral, ou à Utopia de Vicenzo Nathali). On pourra aussi retenir la vision gorrissime de Zygote qui met en scène un accouchement n’ayant pas lieu par les voies naturelles. Quant aux lettres qui manquent, elles ne m’ont pas semblé d’un intérêt fabuleux. Autant se contenter de chercher les autres sur youtube, les meilleurs y atterriront sans doute. Constat néanmoins assez dramatique pour une anthologie de cette taille, qui n’est pas parvenue ce coup ci à assurer un niveau global décent. Ca commence à sentir le roussi pour le retour des films à Sketch…

2013
de Julian Barratt, Aharon Keshales, Navot Papushado, Bill Plympton, Rodney Ascher
avec Martina García, Andy Nyman

1,8/6

C for Capital Punishment

C for Capital Punishment

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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 13:39
V/H/S 3 : Viral

La saga VHS marche assez bien, essentiellement grâce au meilleur niveau qu’a réussi à atteindre le second opus, qui se lâchait question nervosité et horreur. Le troisième arrive donc aujourd’hui, se proposant surtout de partir sur différents continents, et avec des thématiques plus ou moins variées (en fait, sans aucun lien logique entre elles, mais bon, l’histoire principale va quand même réussir à te relier ça). En résulte un film médiocre.

L’histoire : Dans l’optique de faire le buzz, une bande de jeune décide de faire une compilation video d’accidents et d’évènements bizarres, qui aboutissent au what the fuck…

V/H/S 3 : Viral

Quatre segments sans compter l’histoire centrale, qui pour une fois bénéficie d’un certain développement sur la fin (contrairement à ses prédécesseurs). Le premier, complètement ludique, est de loin le meilleur malgré son parti pris assez classique. Tombant sur une cape magique de Houdini, un type se retrouve capable de faire des tours d’illusionnistes réellement magiques, mais évidemment, un petit tribut de sang se révèle vite nécessaire pour continuer à faire usage de ces pouvoirs. On suit donc un script sans grande surprise, qui s’amuse toutefois avec les petits tours classiques de l’illusion, qu’il pervertit dans la violence. De la poudre aux yeux qui peut gentiment faire illusion pour peu qu’on pose le cerveau, hélas plombé par une fin en dessous de tout question cliché et effet visuel pourri. Un travail un peu à l’arrache de Gregg Bishop. Le second est le plus long avec le quatrième, et se révèle être l’œuvre de Vigalondo, le réalisateur du plutôt bon Time Crimes. Ici, il fait le postulat d’une machine ouvrant sur une dimension parallèle simplement inversée comme si elle était vu dans un miroir. Mais plutôt que de réfléchir sur l’effet de la machine (a-t-elle créé cette dimension ou ces deux se sont elles rejointes par le portail que chacun des deux a créé en même temps ?), le film préfère s’embarquer dans une visite respective des dimensions parallèles. Et ça vire à la blague de mauvais goût quand on constate les délires sur les pénis de l’univers parallèle, on part dans le nawak indigne d’un Troma. Le troisième segment ne mérite pas qu’on s’y attarde. Le quatrième, lui aussi un peu long, a le mérite de proposer quelques idées graphiques sympathiques, en nous parlant de sacrifices vaudou, qui dégradent les corps des fidèles pour ne laisser que leur squelette animé (et ce ne sont pas des images de synthèse). Malheureusement avant de pouvoir en bénéficier, on devra supporter une bande de jeunes skateurs qu’on a envie de frapper à la chaîne à clous tant leur comportement irresponsable (l’un d’eux se balade avec un flingue et tire en l’air à plusieurs reprises) met en danger les passants dans la rue. Et ce ne sont pas forcément les plus cons qui dérouillent. Je passe sur le traitement assez gênant des forces de polices (qui s’enfuient en voyant le sacrifice) qui sent surtout le manque de budget, pour hélas déplorer plusieurs effets numériques assez sales qui s’intègrent mal avec la qualité d’image volontairement sale des enregistrements. En résulte un sketch décevant car gâchant un peu ses effets spéciaux. Pour en arriver alors à la conclusion de l’histoire reliant nos sketches, qui suivent nos jeunes accros au buzz et qui balance une conclusion à leur histoire… en relâchant un fantôme sur le net ? Nan, ça part trop dans le n’importe quoi, il est temps d’arrêter les frais. Après les quelques efforts du 2, VHS revient en arrière et signe une anthologie de piètre facture, et malheureusement, ABC of death 2 ne viendra pas relever le niveau. Tous les espoirs se tournent maintenant vers The theatre bizarre 2 et le maousse Profane Exhibit…

2014
de Nacho Vigalondo, Marcel Sarmiento, Gregg Bishop, Justin Benson, Aaron Moorhead
avec Justin Welborn, Gustavo Salmerón

1,3/6

V/H/S 3 : Viral
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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 10:30
Interstellar

C’est peu dire qu’interstellar était attendu au tournant par des cohortes de fans. Nolan et 2001, avec un casting qui compile les grandes figures d’acteurs de la décennie (Chastain, McConaughey, Damon…) avec bien sûr ses fidèles (inimitable Michael Cane, heureusement, on a oublié d’appeler Morgan Freeman), Hans Zimmer à la BO, et les récents progrès de la technologie pour se laisser aller où il le veut. Forcément, c’était tellement énorme (à l’image de Inception, virtuose sans marquer pour autant au-delà de la séance) qu’on pouvait s’attendre à des déboires. Enfin, à égalité avec Gravity, c’est déjà mieux qu’un Rises…

L’histoire : sur la Terre dévastée par les catastrophes naturelles et en proie à la malnutrition, un ancien pilote-ingénieur de la NASA reconverti en fermier avec sa famille découvre d’étranges anomalies gravitationnelles qui le conduisent à une base secrète de la NASA, planifiant un projet de colonisation planétaire.

Interstellar

Histoire de nous tenir un peu en haleine, on commence avec une intro plantant un futur un peu post apo mais c’est flou (la NASA a été dissoute pour ne pas avoir voulu lancer des bombes et… la malnutrition est apparue, sous forme d’épidémies de parasites se nourrissant d’azote de l’air, OK). On ne nous explique pas grand-chose, mais le côté fantastique un peu tiré par les cheveux a au moins le mérite d’être original (en s’expliquant plutôt bien à la fin). Puis c’est le départ. Et ça commence à se gâter. Le film soigne un peu certains détails (McConaughey qui écoute des bruits de la terre, l’adoption du temps comme facteur déterminant dans l’exploration des mondes potentiels), mais montre assez vite qu’il n’a pas de profondeur en dehors de ses enjeux immédiats (fort heureusement, le rythme arrive à faire passer assez vite les 2h49 de film, la durée d’un Solarys !). Interstellar ne surprend qu’à la première étape de son parcours, le reste est nettement plus balisé (je pense surtout à Matt Dammon et à son personnage, qui sert davantage à faire gagner près de quarante minutes de bobine à lui seul, histoire de rallonger le voyage). Ce n’est pas tant de meubler qui est le problème, on fait difficilement autrement quand on fait un film de SF d’exploration (puisque l’enjeu est ici carrément de trouver une planète favorable à l’établissement d’une colonie). C’est que ce soit aussi voyant.

Attention, spoiler grave : quand un personnage demande au héros de partir seul avec lui très loin du campement, et qu’il commence à lui parler d’instinct de survie et de ce qu’on voit au moment de mourir, on sait déjà ce qui va se produire. Et franchement, quand on sort la vieille excuse de l’instinct de préservation qui rend fou alors qu’on avait une mission déjà présentée comme suicide au départ… Je fais un peu la fine bouche, ça fonctionne, mais c’est gros… Surtout quand on lui fait adopter une rigueur scientifique totale (qui cache ses sales émotions donc) et qu’il meurt d’une façon complètement stupide où les risques qu’il encourrait sont basiques et évidents.
Fin du spoiler

Et ces magnifiques paysages inversés hérités d’Inception, et ces plans vus de loin qui citent 2001 (certains sont magnifiques, d’autres, par exemple devant les anneaux de Saturne, sont vraiment mauvais). Les frères Nolan ont beau tenter des morceaux de bravoure comme l’exploration de la première planète qui vire sans prévenir au désastre (avec des conséquences plutôt bien gérées d’ailleurs) ou la représentation des trous de verre (joli moment visuel), ils n’arrivent pas à créer l’ampleur recherchée. Leur fin du monde est cheap (des champs de maïs qui brûlent... désolé, mais j’ai du mal à me faire une idée de la situation réelle), et le manque de mysticisme (ironie, c’est par là que 2001 finit par pêcher) entourant leur histoire de gravité peine à nous transporter. Exemple type, la tirade de la chercheuse sur l’amour en plein débat sur la destination à choisir, tellement maladroite qu’elle ne pouvait que la discréditer. Et par ce genre de détails mous, Interstellar rate le coche. Et quid de ce fils paysan qui devient méchant parce qu’il est attaché à ses terres et ne veut pas de ces gens de la ville qui emmènent sa famille, sortez d’ma propriété ou je dégaine le fusil ! Allons allons… Oh, le film a encore quelques ressources, notamment cette fin rigolote qui donne d’intéressantes explications à son script et sa gestion des robots, qui deviennent enfin l’outil technologique tel qu’il est vraiment (2001 traitait de la dégénérescence de l’outil qui apparaissait de façon spontanée (par un refus de reconnaître son erreur), cette thématique est complètement bannie, dans la mesure où les ordinateurs sont programmés de façon intelligente (et fort heureusement, les fameuses closes de confidentialité et de franchise ne sont pas utilisées comme prétextes pour ralentir l’histoire de péripéties inutiles)).
En revanche, je me dois de faire une révélation sur la concurrence assez monumentale que fait Interstellar à Gravity. En effet, dans ce dernier, on pouvait y voir Sandra Bullock qui nous imitait un cocker blessé à mort en jappant jusqu’à plus soif. Et bien, lors d’une séquence capitale, McConaughey se met à imiter un chat ! Un feulement mêlé de ronronnement, sensés illustrer la peur, qui fait plutôt rire qu’autre chose (la séquence en question est identique à celle de 2001, mais elle vieillira beaucoup mieux, on en est certain). Pour une durée de 2h49, le film a un certain sens du rythme, et disons le, l’orgue lugubre un brin stellaire de Hans Zimmer, ça pose nettement plus d’ambiance que du Mozart ou du Vivaldi. Epopée plate qui trouve quelques collines pour attirer l’attention, Interstellar n’a pas grand-chose du film de l’année malgré ses tentatives (une virtuosité très relative, moins entrainante qu’un Cloud Atlas). Et puis quand le film nous dit que notre pilote s’est crashé (expérience toujours vue en flash back) à la suite d’une anomalie gravitationnelle… illogique quand on voit la conclusion et les explications fournies, on sourit un peu (ouh, on sent qu’il y a eu du remplissage niveau détails superflus qui n’ont pas été développés). Mais ne soyons pas trop vache, on reprendra bien du maïs lors de la diffusion télé, en gardant les pieds sur terre, et parfois en levant les yeux au ciel…

2014
de Christopher Nolan
avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway

3/6

Interstellar
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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 11:43
Only lovers left alive

Only lovers left alive m’a été recommandé à plusieurs reprises, et bon, comme j’avais vaguement entendu des rumeurs de vampires, j’ai fini par me laisser tenter. Grand bien m’en a pris, il s’agit d’un des films d’ambiance les plus soignés de 2013, choisissant de placer son intérêt non pas dans son scénario, mais tout ce qu’il y a autour. Un film bancal, mais penchant du bon côté.

L’histoire : Un couple de vampire, séparé depuis plusieurs siècles, se retrouve pendant quelques jours…

Only lovers left alive

Malheureusement pour les amateurs de rebondissements, Only lovers left alive est presque lacunaire question histoire. Tout au plus celle-ci se mettra-t-elle un peu à bouger quand nos amants s’aventureront au dehors du quartier de Detroit où ils ont établis leur repère. Pour aller chercher qui a piraté la musique d’Adam, notre vampire dark funèbre. Waow. Ce qui nous amène au premier point qu’il faut accepter d’office avant d’apprécier le film, il ne raconte rien, et se révèle d’une vacuité assez colossale, car il ne se repose sur rien de connu ou d’entraînant question genre vampirique. Au contraire, il mise tout sur son ambiance, qui souhaite rendre mélancolique au possible. Et cela passe essentiellement par sa bande originale, qui pour le coup a été particulièrement travaillée, associant des musiques d’ambiance orientale avec des rocks psychédéliques en passant par quelques morceaux funèbres… Le mot qui conviendrait sans doute le mieux pour dépeindre le film serait langoureux. On attend en compagnie de ces vampires que le temps passe, et nous avons par là même un goût de l’immortalité, saveur aigre-doux (qui passe par l’évolution du style musical d’Adam, les nombreuses anecdotes qu’échangent les vampires sur le pouvoir de corruption du temps (le théâtre du Michigan)). La romance mise en scène est de toute façon éternelle, mais c’est la condamnation à voir le monde changer qui imprègne nos suceurs de sang, devenus presque pacifiques avec le temps pour gérer leurs appétits. Avec la bande originale, c’est l’esthétique qui est évidemment peaufinée avec grand soin de détail, à l’image des plans circulaires de l’introduction du film, souhaitant immédiatement planter l’ambiance qui nous enveloppera complètement. Si on omet la digression grinçante de la sœur d’Eve, à savoir Ava (seul élément gâchant à dessein l’harmonie), Only Lovers est un sans faute dans son rayon, qui pêche seulement par sa légèreté. On peut facilement établir un parallèle avec les vampires raffinés des Prédateurs de Tony Scott (le seul film vampirique qui misait lui aussi davantage sur l’ambiance, tout en se révélant beaucoup plus conséquent dans son histoire et sa passion amoureuse), qui toutes proportions gardées, est un lointain cousin, qui était aussi allé au bout de son trip. Film atypique et intéressant qu’Only Lovers…, hélas, il eut fallût un peu plus pour pleinement décoller.

2013
de Jim Jarmusch
avec Tom Hiddleston, Tilda Swinton

4,5/6

Only lovers left alive
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